von Rauffenstein a écrit:Tu me fais un procès d'intentions que je n'ai pas. je ne suis pas un fervent admirateur du libéralisme. Mais je pense qu'il faut composer. je ne suis pas contre une certaine forme modernisée de keynesianisme (toi qui a lu Rocard dans le texte, tu devrais comprendre ce que cela signifie). Plutôt que de me tréter des propos de néo libéraux ou d'émule de l'école de Chicago, friedmann tout ça, disons que je ne suis pas hostile au capitalisme. Ca te va ? Bon, on en revient toujours au même point : comment tu fais, etc., etc., etc. On tourne en rond ma louloute !
Oui ça je l'ai bien compris. Mais tes propos sont insuffisants d'un point de vue économique. Parce que justement le capitalisme de Keynes a été balayé, et l'on peut aujourd'hui penser que l'évolution du capitalisme vers le libéralisme était inscrite dans le texte, comme l'évolution des régimes communistes vers le totalitarisme.
Qui soutient aujourd'hui la société marchande bute sur ces contradictions:
-Le commerce ne civilise pas les hommes.
-Rien ne montre en quoi le libéralisme serait inhérent à la nature humaine et non pas une donnée historique.
-Le libéralisme produit de la richesse, mais une richesse fondée sur la destruction, l'exploitation et la piraterie.
La question qui se pose alors à toi est simple: si tu ne te contentes pas de la théorie et de la critique, quelle est la méthode pour revenir à un capitalisme à visage humain?
von Rauffenstein a écrit:C'est toi qui parle d'histoire et de fins de systèmes. Je n'avais pas l'intention de polémiquer au delà de ce champs d'investigation que tu ouvrais
Tu auras alors constaté que La Boétie ne vivant à aucune de ces époques charnières de changement de régime son propos est à envisager existentiellement.
von Rauffenstein a écrit:Mwouais... Pour toi 7ème art et politique relèvent du même tonneau. Habile mais pure circonvolution de l'esprit qui ne veut pas répondre à des questions précises.
Tu as beaucoup d'histoire de la pensée à apprendre alors. Je te suggère de commencer par Kant (qui ne connaissait pas le cinéma) et développe ce discours "critique, théorie, méthode". Je comprends que sans ce support Hegel, Marx ou Nietzsche te paraissent obscurs. Désolée d'insister, mais c'est la base du discours critique.
von Rauffenstein a écrit:C'est toi qui a parlé de révolution. Pas moi. Ensuite je trouve tes propos relativement proches, quand tu parles de fin d'un système, de ceux tenus par des révolutionnaires d'inspiration marxiste. J'ai aussi noté que tu ne te sentais pas forcément étrangère aux propos tenus par le PC et la LCR. Tu l'as bien écrit n'est-ce pas ? J'en ai donc déduit loguiqement que tu n'étais pas hostile à ces idéologies. Cela ne fait pas de toi une passionaria du marxisme léninisme, rassure toi. Mais ce que l'on peut appeler une "sympathisante", selon la terminologie en vigueur dans ces partis.
Tu me lis comme Woody Allen a lu Tolstoï: "ça parle de la Russie". Tu auras lu aussi que j'ai écrit que je n'avais aucune idée de la forme que prendrait la chute du libéralisme, mais que je pensais qu'il s'écroulerait de lui-même. Que la révolution soit une forme possible de sortie du libéralisme, je ne vois pas pourquoi je devrais le cacher.
Ensuite oui, je reprends volontiers une partie du discours marxiste. Reste à savoir laquelle. Je suis opposée à l'idéologie communiste, mais je partage avec certains partis français l'idéal de l'égalité, de la justice sociale et de la fraternité. Mais moi je ne fais pas du travail et de l'économie la valeur centrale de l'être humain.
von Rauffenstein a écrit:Bon, j'ai pas que ça à faire. Je dois préparer un petit voyage en province. Que dois-je dire aux Marseillais de ta part ?
Allez, bizous ma louloute
Bon voyage et n'abuse pas de l'air de la mer. Tu reviens ensuite tout grisé et nous vante avec des trémolos dans les mots l'horizon superbe des Etats-Unis d'Europe. Bon le lyrisme on en revient quand on a cuvé.
Silverwitch