La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 29 Jan 2019, 15:59

Vu le casting et le synopsis, je ne crois pas qu'on retrouvera jamais Bruno Dumont un jour hélas.

Par ce demi-clair matin (titre provisoire)
de Bruno Dumont

Avec Léa Seydoux et Blanche Gardin.
3B Productions (France) / Red Balloon Film GmbH (Allemagne)

Chronique de la vie frénétique d’une journaliste star de la télévision, prise entre la célébrité́ et une spirale d’évènements qui entraineront sa chute. Entre drame et comédie, Bruno Dumont veut mettre en scène la crise intime et publique d’une jeune femme et dresser un tableau de la France contemporaine.

« Filmer cette vie et cette illumination. Filmer cette conversion, sa détermination, ses maux, ses sursauts, sa lutte. » (Bruno Dumont)

Tournage prévu en septembre et octobre 2019.


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Messagede Silverwitch le 31 Jan 2019, 14:54

À voir, au cinéma, le nouveau film de Pascal Thomas: À cause des filles..?. Sorti mercredi.








Comme souvent avec les derniers films du cinéaste, et encore plus dans ce film à histoires, à tiroirs et à placards, la bande-annonce ne vaut pas grand chose. Et pourtant ses films sont des trésors: fantaisie, mélancolie, tendresse, poésie. Des affects fragiles et périssables. C'est l'un des derniers cinéastes français, chérissons-le vivant.
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Messagede Ouais_supère le 31 Jan 2019, 15:02

Pierre Richard !
Bernard Menez !

:prost:
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Messagede Silverwitch le 31 Jan 2019, 15:10

Ouais_supère a écrit:Pierre Richard !
Bernard Menez !

:prost:


Bernard Menez est sans doute l'acteur le plus évidemment associé aux films de Pascal Thomas. Si tu n'as pas vu "Pleure pas la bouche pleine" ou surtout "Le Chaud Lapin", n'hésite pas. Quant à Pierre Richard, plus souvent vu dans les films du regretté et sympathiques Yves Robert, il a trouvé un rôle parfait chez Jacques Rozier dans un film trop méconnu: "Les Naufragés de l'île de la Tortue".

Comme Rozier, génial cinéaste des vacances et du pas de côté, en plus d'être proche de Pascal Thomas a aussi réalisé les deux autres films les plus géniaux de l'acteur Bernard Menez, Du côté d'Orouët (un de mes films préférés) et "Maine Océan", la boucle est bouclée !
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Messagede Ouais_supère le 31 Jan 2019, 15:13

:o

Noté !
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Messagede horatio le 01 Fév 2019, 08:39

Punaise, Bohemian Rhapsody, quel film !!!

Des frissons lors de la scène du concert live Aid. :-P
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Messagede Hugues le 06 Fév 2019, 17:18

Sortie aujourd'hui, un film à prendre comme une comédie ..

Hugues a écrit:La Favorite sort le 6 février. Vu en septembre, c'est oubliable (ça le sera dans 5 ou 10 an), mais bon il vaut quand même d'être vu... Une sorte de sous-sous-sous-Barry Lyndon assez grinçant et caustique mettant en jeu un trio féminin.. Et Olivia Colman y est royale (normal, jeu de mot). Les deux autres, assez formidables aussi: Emma Stone et Rachel Weisz.


Hugues a écrit:Le sous-sous-sous Barry Lyndon féminin:

La Favorite - Bande-annonce VO sous-titrée en français   Compatible plein écran

Sortie le 6 février en France, Belgique et Suisse.

Le film est bien plus agréable, passionnant, amusant, et tenant en haleine que sa médiocre bande-annonce (bon j'en ai pas trouvé d'alternative.. même si il est oubliable, le film mérite mieux que ça..)


Mais quitte à voir une comédie, il vaut bien mieux voir À cause des filles..? que La Favorite.

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Messagede Hugues le 06 Fév 2019, 22:58

Mauvaise et belle surprise à la fois...

Le meilleur film en compétition du festival de Venise, ex-aequo avec Peterloo, tous deux bien meilleur que Roma ou La Favorite qui vont dominer les Oscars (mais pas le meilleur film du festival de Venise, le fameux film venteux survolait, hors compétition, de loin le reste du festival) sortira en France... Et dans une dizaine de jours..


Mais il sortira ici...



Il sort bien en revanche en Belgique au cinéma.

Je présume que Netflix le voyant nommé, l'a acquis dans tous les territoires où il n'avait pas encore été acquis pour distribution.

Ce qui est bien dommage, puisque c'est une production majoritairement française.

Et factuellement Willem Dafoe a remporté de façon évidente, méritée le prix d'interprétation masculine du festival de Venise pour ce rôle.

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Messagede Hugues le 07 Fév 2019, 00:23

Sortie au cinéma (et sans le logo de Netflix) en Belgique le 10 avril et en Suisse le 24 avril.

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Messagede Hugues le 11 Fév 2019, 13:22

Le dernier Zhang Yimou (décidément très productif, puisqu'il avait à l'automne à la Mostra un autre film, plutôt très bon, inspiré partiellement du Kagemusha de Kurosawa, dénommé Shadow) est retiré inexplicablement du festival de Berlin ce matin. Il devait être projeté les 15, 16 et 17 février.

Le film est vraisemblablement empêché de sortir de Chine. (Pourtant en principe, les films en version définitive sont transmis à l'avance aux festivals [et parfois dès la date limite de candidature], et cela révèle que parfois les festivals s'arrangent de leurs règles pour s'adapter aux impératifs des cinéastes qu'ils souhaitent accueillir ...)

A quand une intervention en Chine des grands démocrates :D
(En écrivant ça, je ne reproche rien à la Chine. A chacun sa souveraineté. Ils ont leur raison interne. Je m'étonne seulement [en fait pas vraiment, du tout du tout] que l'on soit gendarme du monde, soucieux des "droits universels", mais pas partout faut pas déconner...)


Une Seconde pour des raisons techniques, ne peut être montré au Festival International du Film de Berlin, je vous prie de m'en excuser.



A propos de Weibo, les Weibo Awards avait nommé Zimou réalisateur de l'année en janvier dernier, pour Shadow, justement.

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Messagede Kadoc le 11 Fév 2019, 15:53

Etant plus ou moins limite a voir des daubes en langue anglaise au cinema, j’ai vraiment bien aime Green Book. Un de mes meilleurs films au cinema depuis tres longtemps.
N'ayez pas peur de l'avenir, vous n'en avez pas.
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Messagede Hugues le 13 Fév 2019, 15:36

Apparemment c'est une sorte de plagiat de Jean-Philippe, mais destinée à Cyril (et un peu à moi version jeune)... :eek:



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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede sheon le 13 Fév 2019, 17:18

Et sans Lucchini.
Si j'avais souvent répété que je désirais mourir dans mon lit, ce que je voulais vraiment dire par là, c'est que je voulais me faire marcher dessus par un éléphant pendant que je ferais l'amour. Les Fusils d'Avalon, Roger Zelazny.
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Messagede bravonadir le 13 Fév 2019, 19:29

ni Johnny.
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Messagede Stéphane le 13 Fév 2019, 19:37

Poelvoorde peut-être ?
Ouais_supère a écrit:Stef, t'es chiant
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 14 Fév 2019, 20:45

Le très bon et même peut-être grand At Eternity's Gate (À la porte de l'éternité) c'est pour demain dès 9h, uniquement en France, sur Netflix.

“What I see, nobody else sees”
“Sometimes it frightens me, I think I am losing my mind but then I say to myself I'll show what I see to my human brothers who can't see it. It's a privilege: I can give them hope and consolation.”
“Maybe God made me a painter for people who aren’t born yet.”
“I think of myself as an exile, a pilgrim on this earth. Jesus said, Turn your heart away from things visible and turn yourself to things invisible.”




La bande-annonce est indigne du film hélas.


En Belgique au cinéma, le 10 avril et en Suisse le 24 avril (sans Netflix)
Le film est déjà sorti au cinéma, au Québec le 7 décembre (et pour nos franco-américains aux Etats-Unis le 16 novembre)


Affiche québecoise
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Même si ça n'est évoqué nulle part, pas même dans le film, le titre (que Netflix aurait eu la bonne idée de traduire, mais ils s'en sont abstenu pour hériter plus aisément de la publicité des Oscars) est en réalité inspiré d'une des peintures de Vincent Van Gogh peintes à Saint-Rémy-de-Provence, 2 mois avant sa mort. Dénommée A la porte de l'éternité (Op de drempel van de eeuwigheid), ou encore Homme assis (la tête appuyée sur les poings) au seuil de l'éternité (Zittende man (het hoofd steunend op de vuisten) op de drempel van de eeuwigheid) ou encore, encore Vieil homme souffrant (Oude man met smart) ou Vieil homme dans le chagrin

Image

C'est la reprise, au soir de sa vie, en peinture à l'huile, d'une série de lithographie qu'il avait réalisée 8 ans plus tôt en 1882.
A propos de ces lithographies, Van Gogh avait écrit à l'époque, en 1882, dans plusieurs lettres successives:

"Aujourd'hui et hier, j'ai dessiné deux personnages représentant un vieil homme, les coudes sur les genoux et la tête entre les mains. Je l'ai fait une première fois avec Schuitemaker et j'ai tout de même gardé le dessin, car je voulais le faire mieux, une autre fois. Peut-être que je vais aussi en faire une lithographie. Quel beau spectacle, qu'un vieil homme vêtu de son costume bombazine bombé avec sa tête chauve. "

....

"Il me semble qu'un peintre a le devoir d'essayer de mettre une idée dans son travail. J'essayais de le dire dans cette gravure - mais je ne peux pas le dire aussi bien, d'une manière aussi frappante que la réalité -- dont c'est seulement une faible réflexion vue dans un miroir sombre -- qu’il me semble que l’une des preuves les plus solides de l’existence de «quelque chose là-haut» en laquelle Millet croyait, à savoir l’existence d’un Dieu et d’une éternité, est l'immanquablement émouvante qualité qu'il peut y avoir dans l'expression d'un vieil homme comme celui-là, sans qu'il s'en aperçoive peut-être, alors qu'il est assis si tranquillement au coin de son foyer. En même temps, quelque chose de précieux, de noble, qui ne peut être destiné aux vers… C’est loin de toute théologie - simplement le fait que le bûcheron, l’agriculteur ou le mineur le plus pauvre puisse avoir des moments d’émotion et d’humeur qui lui donnent l’impression d’un foyer éternel dont il est proche. "

....

"Mon intention avec ces deux là et avec le premier vieil homme n'est qu'une et même, à savoir exprimer l'ambiance particulière de Noël et du Nouvel An.... En laissant de côté, si on l'on approuve ou non la forme [des fêtes], c'est quelque chose que l'on respecte si c'est sincère, et pour ma part je peux y participer pleinement et même en ressentir le besoin, du moins en ce sens que, tout comme un vieil homme de ce genre, j'ai le sentiment de croire en quelque chose là-haut même si je ne sais pas exactement qui ou quoi sera là."


C'est la première fois où il associait à son art, un sentiment relatif au divin, d'éternité, sensible dans le présent même.

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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 15 Fév 2019, 00:53

Finalement, comme une exception, comme le film n'est qu'une sortie française uniquement, il a été disponible en ligne dès 0h.
Disponible en VOST et plus étonnant en VF doublée (alors que l'investissement dans un doublage n'était pas si évident).

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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 15 Fév 2019, 18:58

Une entrevue illustrées d'extraits du film de Julian Schnabel lors du festival de Toronto, quelques jours après le prix d'interprétation à Venise de Willem Dafoe...

Schnabel y évoque à la fois le processus de réception d'une oeuvre au fond de soi, et dans la même lancée*, le processus créatif mais on ne sait plus si il parle de la peinture de Van Gogh ou de son film...
Schnabel est peintre lui-même, c'est son oeuvre principale, la réalisation n'est qu'une seconde carrière...

Je crois que ces quelques minutes d'une formidable intelligence et sensibilité sont de nature à donner envie de voir le film, et sont bien plus fidèles au film que sa bande-annonce.



(Le sous-titrage est disponible)

Hugues
*: il n'y a pas lieu de le séparer, implicitement on comprend bien que la création naît de la réception, de quelque chose qui inspire..
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Rainier le 18 Fév 2019, 14:59

Je ne vais pas défendre l'indéfendable comme la pédophilie mais est ce bien normal d'autoriser un film qui désigne nommément une personne impliquée mais qui est encore en attente de son jugement ?

https://www.francetvinfo.fr/culture/cinema/le-film-grace-a-dieu-de-francois-ozon-pourra-sortir-en-salles-ce-mercredi_3196137.html
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede sheon le 18 Fév 2019, 15:08

Non.
Si j'avais souvent répété que je désirais mourir dans mon lit, ce que je voulais vraiment dire par là, c'est que je voulais me faire marcher dessus par un éléphant pendant que je ferais l'amour. Les Fusils d'Avalon, Roger Zelazny.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 18 Fév 2019, 15:22

On est d'accord. Après il faut voir comment le justifie le jugement en référé.

Et se dire que les plaignants n'ont pas forcément tort au fond. Le juge a peut-être juste jugé qu'il n'y avait pas urgence donc qu'il n'était pas compétent. C'est pour ça qu'il faut voir le jugement.

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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 18 Fév 2019, 16:34

https://www.lemonde.fr/cinema/article/2019/02/18/decision-attendue-sur-la-sortie-en-salles-de-grace-a-dieu-mercredi_5424771_3476.html

J'attire l'attention sur les mots de l'avocat, Emmanuel Mercinier:

Pédophilie dans l’Eglise : la justice refuse le report de la sortie du film de François Ozon, « Grâce à Dieu »

Le réalisateur avait été assigné en référé par l’un des avocats du père Preynat, suspecté d’avoir abusé d’enfants dans le diocèse de Lyon.

Publié aujourd’hui à 08h07, mis à jour à 13h49

Le film Grâce à Dieu sortira bien dans les salles de cinéma mercredi 20 février. La justice a refusé, lundi 18 février, la demande de report de la sortie du long-métrage de François Ozon qui a pour sujet un scandale de pédophilie qui a touché le diocèse de Lyon.

M. Ozon avait été assigné en référé par l’un des avocats du père Preynat, un prêtre suspecté d’avoir abusé de dizaines de jeunes scouts dans les années 1980 et 1990. Sa défense souhaitait obtenir un report de la sortie du film en France, au motif que le père Preynat n’a pas encore été jugé pour les faits qui lui sont reprochés et qui sont présentés comme avérés.

Le juge des référés du tribunal de grande instance de Paris considère que la demande de report n’est « pas proportionnée » à l’atteinte à la présomption d’innocence du père Preynat que pouvait représenter le film, qui a obtenu samedi soir le Grand Prix du jury du festival de cinéma de Berlin. La date du procès n’est pas connue, et la présence de messages insérés au début et à la fin du film rappelant qu’en l’absence de jugement les personnes sont présumées innocentes suffit à garantir leurs droits, a-t-il estimé.

Les avocats du père Preynat vont faire appel

Me Emmanuel Mercinier, avocat du père Preynat, a dit « regretter amèrement cette décision, non seulement dans l’intérêt du père Preynat, mais plus largement dans l’intérêt général ». « Présenter durant deux heures comme coupable un homme qui n’a pas encore été jugé comme tel constitue une atteinte à la présomption d’innocence que ne saurait évidemment pas faire disparaître le fait d’écrire ensuite le contraire durant deux secondes », a-t-il déclaré à l’agence France-Presse (AFP).

Son confrère Me Frédéric Doyez, avocat lyonnais du père Preynat, a précisé à l’AFP qu’ils allaient faire appel de la décision, mais que cela n’empêcherait pas le film de sortir. « C’est une question de principe, a-t-il fait valoir. C’est la porte ouverte au parasitage de l’action judiciaire » par des films.

A Lyon, une autre audience est prévue ce lundi concernant Grâce à Dieu : une ex-membre du diocèse de Lyon, Régine Maire, représentée sous son nom dans le film, a assigné François Ozon pour qu’il retire son nom du film.


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Edit: Bon en fait c'est à peu près la même chose que dans le lien de Rainier que j'avais lu trop vite.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Maverick le 18 Fév 2019, 16:39

:eek:

Ça me paraît dingue que la justice autorise un film sur une affaire qui n'est pas encore jugée.
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Messagede Cortese le 18 Fév 2019, 16:40

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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Rainier le 18 Fév 2019, 16:47

Hugues a écrit: Bon en fait c'est à peu près la même chose que dans le lien de Rainier que j'avais lu trop vite.


Tu me lis toujours trop vite. :( :P
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede bravonadir le 18 Fév 2019, 16:52

Tous les films d'Ozon devraient être interdits au public.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Cortese le 18 Fév 2019, 17:43

bravonadir a écrit:Tous les films d'Ozon devraient être interdits au public.


:lol: :good
C'est clair !
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Rainier le 18 Fév 2019, 18:04

D'Ozon, j'ai bien aimé "Sous le sable" et "Dans la maison", et même "Ricky".

Mais là, je ne comprends pas .
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 20 Fév 2019, 12:58

Blog de Nicola Marcadé a écrit:À tous ceux qui sont dans le cinéma, l'indépendance et les difficultés

20 févr. 2019
Par Nicolas Marcadé

Les Fiches du Cinéma, vous ne connaissez peut-être pas, mais nous sommes la plus ancienne revue de cinéma de France. Et nous sommes en train de disparaître. En version papier tout du moins. Au moment de nous lancer dans l'aventure du numérique, nous adressons un message à tous ceux qui désirent un cinéma libre et indépendant, et la critique qui va avec. Libre, indépendante et vivante donc.

Le 2 janvier 2019, Les Fiches du Cinéma, plus ancienne revue de cinéma de France (84 ans au compteur) ont cessé de paraître sur format papier. Bien que l’aventure se poursuive sur Internet, le travail que nous effectuons depuis 1934, est aujourd’hui dangereusement menacé. C’est notre histoire, mais elle est prise dans un mouvement global qui tend à asphyxier systématiquement tout ce qui a à voir avec la culture, l’art, la pensée, le sensible, bref tout ce qui n’est pas directement et immédiatement l’argent. Les Fiches du Cinéma sont au bord de la disparition : on peut s’en accommoder, comme on s’accommode de la disparition d’une variété d’oiseaux pas très connue. Mais alors c’est aussi accepter ce dont cette disparition constitue le symptôme : la destruction progressive de tout un écosystème intellectuel et culturel.

“Entendre le message caché”

Il y a, par exemple, des films dont nous sommes pratiquement les seuls à parler, auxquels nous sommes les seuls à accorder un véritable espace (une page). On peut se dire que ça n’est pas grave si ça n’existe plus. Mais il faut alors entendre le message caché : que ces films-là peuvent bien disparaître avec nous. Et que c’est même la suite logique du programme. On n’aide pas ces films à cet endroit-là de la chaîne, on ne les aidera pas plus loin. Ils tomberont à leur tour. Et, puisque personne ne les coupe directement, on pourra s’imaginer que les têtes tombent comme des fruits mûrs. On pourra se dire que c’est la nature, que c’est la saison, en faisant semblant d’ignorer que les têtes ne sont pas des fruits, que le système n’est pas la nature et que son durcissement n’est pas un mouvement aussi inéluctable que celui des saisons.



“Rien n'est jamais vraiment grave”

Depuis quinze ans nous allons régulièrement faire des interviews pour savoir comment ça se passe, comment notre monde, le monde du cinéma, évolue. Et partout c’est sombre. Chez les critiques ça va pas. Chez les cinéastes ça va pas. Chez les exploitants, les distributeurs, les producteurs, les attachés de presse, partout ça va pas. En tout cas chez les indépendants ça va pas. On rencontre des jeunes cinéastes qui essaient de faire entrer leurs films dans la réalité. Mais ça ne passe pas. Sans arrêt les possibles vont taper dans le mur de l’impossible. Et pourtant on dirait que rien n’est jamais réellement alarmant. Tel film ne se fait pas, faute de financement : on ne sait pas vraiment ce qu’on a manqué. Une salle de quartier ferme : on ira ailleurs. Un journal disparaît : c’est le destin. Un autre n’est plus ce qu’il était : est-ce que c’était vraiment mieux avant ? C’est à coups de petits événements comme ceux-là, presque invisibles à l’œil nu, que le périmètre culturel se rétrécit ; ce qui fait que l’on peut continuer à se rassurer en pensant que rien n’est jamais vraiment grave. Pourtant, si tout à coup on avait une vision, claire et globale, de l’ensemble de ce qui pourrait se faire et ne se fait pas, de tout ce qui existait et n’existe plus, la réalité dont on se contente nous apparaîtrait soudainement insupportable.



“Le système ne frappe pas, il épuise”

Face à la crise qui arrivait, il y a eu, voici une dizaine d’années, une époque de tribunes, de coups de gueule. On avait l’impression qu’il en tombait tous les mois. Cinéastes, critiques, producteurs… Nous avons tous cru qu’il fallait interpeller le politique, solliciter l’intervention des pouvoirs publics. Mais c’était comme dans les thrillers, quand l’enquêteur appelle le flic pourri du commissariat pour lui dire : je pense qu’il y a un flic pourri au commissariat. C’était demander au système de nous protéger du système. Évidemment il ne s’est rien passé. Et puis on s’est lassé. Tout le monde a plus ou moins baissé les bras. Par épuisement. Car le système ne frappe pas, il épuise. Il n’interdit pas, il diffère. Il n’est pas autoritaire, juste inflexible.

Et c’est ainsi que l’on commence à faire des concessions. On s’adapte. Le cinéaste fait avec le diktat du pitch et du casting imposé par les financiers. Le journaliste fait avec les exigences des annonceurs. Les Fiches du Cinéma font avec l’absence de subventions et cessent de paraître. Et le public fait avec les films et les journaux qu’on lui propose. Il accepte de se satisfaire de cette malbouffe pour la tête (mauvais cinéma, mauvaise presse), qui leste son esprit de bourrelets graisseux et l’incite toujours plus à la paresse. Car lui aussi a été rétrogradé, privé d’une partie de son pouvoir et de sa valeur. En effet, dès lors qu’un journal est financé majoritairement par la publicité et non par les ventes, logiquement ce journal est fabriqué pour les annonceurs et plus pour les lecteurs. Dès lors que les films sont envisagés comme des “contenus” dont la rentabilité se fera davantage par les ventes que par les entrées en salle, logiquement il devient plus important de les produire vite que de les produire bien. Alors, la satisfaction du spectateur devient une question secondaire.


“Investir la marge”

Suite logique de l’histoire, le spectateur déconsidéré, peu à peu s’intéresse moins à tout ça. Et à mesure que les gens se mettent à aimer moins les films, il se met à y avoir des raisons objectives de moins aimer le cinéma. Car les films se fanent quand ils ne se sentent pas désirés. Ils se laissent aller. Dans les années 1960, dans les années 1970, le cinéma éclatait de beauté parce qu’il se sentait regardé. Les yeux de la société étaient sur lui. Le courant électrique du désir passait. Il y avait un cercle vertueux qui faisait que plus le cinéma était aimé plus les films étaient bons, et mieux les critiques savaient en parler. Aujourd’hui, ça ne circule plus. Le cercle vertueux s’est mis à tourner à l’envers. Et on ne sait plus par où commencer pour faire repartir le mouvement dans l’autre sens.

Dans la création comme dans la presse, si on veut faire exister ce dont le système ne veut pas, il faut oublier le centre et occuper la marge : l’investir, la construire, l’organiser et d’abord la peupler. Et pour cela il faut faire nombre. Professionnels ou spectateurs, tous ceux qui s’intéressent encore à “ça” - c’est-à-dire le cinéma, l’écriture, la pensée, les émotions, le beau, le non-advenu, le non-utile, le non-marchandable… - nous avons tout intérêt à lever un peu la tête et à nous faire signe les uns aux autres pour voir combien nous sommes. Nous avons tout intérêt à nous agglutiner, à faire masse. Plutôt que d’essayer d’attirer l’attention de ceux qui regardent ailleurs, voyons déjà si nous ne sommes pas assez nombreux pour faire groupe, pour faire bloc. Ne laissons pas la mathématique des autres nous soustraire et nous diviser. Changeons le mode de calcul. Additionnons nos forces, multiplions les possibles. Apprenons à compter.


Pour Les Fiches du Cinéma
Nicolas Marcadé,
Rédacteur en chef
http://www.fichesducinema.com


Voilà, le libéralisme, la financiarisatoin de toute chose.. auquel, le piratage, et la dévaluation dans un robinet d'image de la valeur des choses de l'esprit, qui deviennent jetable*, participent, en idiot utile parfois... ça n'a aucune importance, aucune conséquence n'est-ce pas.. ?

Hugues

*: Je l'ai déjà dit, dans un texte meilleur que mes mots ici, quelque chose qui avait de la valeur, une location, une séance de cinéma, à l'unité, on lui accordait de l'attention, justement parce qu'on l'avait payé.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 21 Fév 2019, 18:07

https://www.numerama.com/pop-culture/465875-comment-abimer-un-chef-doeuvre-par-netflix-colere-des-traducteurs-francais-a-propos-de-roma.html

En complément ce fil Twitter (mais qui contient des séquences spoiler):
https://twitter.com/ataafr/status/1098188965738434560

Ainsi que:





Dans le même genre, vu il y a quelques jours un nouveau sous-titrage (sur le site de Netflix) de la bande-annonce de De l'autre côté du vent..

Et cette phrase, dont la version originale est en signature...

"Les films et les Français sont des mystères.." :eek:

Qui n'est bien heureusement pas traduite, je crois (pas vérifié encore, ça se trouve ça a été altéré), ainsi dans le sous-titrage du film..

Bon en revanche, le mot chef d'oeuvre, dans l'intitulé de l'article ci-dessus, est bien galvaudé. Bon film aurait suffi.

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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 21 Fév 2019, 21:08

Il y a 20 ans à l'heure près...

La Ligne Rouge, pour sa première sortie en dehors du territoire américain un peu moins de deux mois après sa sortie progressive américaine, remportait l'Ours d'Or du festival de Berlin.



Les images de l'estrade du festival de Berlin, le dernier qui eut lieu à Kurfürstendamm, sont sans doute issue plutôt de cette première que de la cérémonie de remise des prix, au contraire de ce qu'implique Claude Sérillon.

Le film n'était pas vu comme le favori (un mauvais film, comme Shakespeare in Love l'était, par toute la publicité que savait si bien faire Miramax autour de sa nomination aux Oscars..), bien qu'il était parmi les alternatives possibles. Aussi quand le jury mené par Angela Molina (mais qui comporait aussi par exemple Paulo Branco, ou plus anecdotiquement Michelle Yeoh) non seulement le désigna mais le désigna à l'unanimité, ce fut une belle surprise et inattendu...

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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 22 Fév 2019, 00:15

Why 'The Thin Red Line' is the only movie I watch again and again

More than a war movie, Terrence Malick's return to movie-making after 20 years remains a profound viewing experience, another 20 years on.



https://www.slashfilm.com/the-thin-red-line-revisited/

THE THIN RED LINE, Twenty Years Later

Terrence Malick's return to cinema is just as needed and important as it was two decades ago.



Celebrating Twenty Years of Terrence Malick's "The Thin Red Line"

Let Me Feel the Lack: A meditation on Terrence Malick’s The Thin Red Line

Every time I watch the film, it is those words that stick with me the most. How can he say that?



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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 22 Fév 2019, 16:39

Comme prévu, comme toujours dit, comme l'affirmaient, en connaissance de cause, ceux qui savaient exactement de quoi ils parlaient (j'ai l'orgueil, pour une fois, de me mettre dedans)...

https://elpais.com/cultura/2019/02/21/actualidad/1550742534_979435.html

https://www.nytimes.com/2019/02/21/movies/woody-allen-movie-spain.html

Image I can understand perfectly how the report of my illness got about, I have even heard on good authority that I was dead. [A cousin] was ill in London two or three weeks ago, but is well now. The report of my illness great out of his illness,. The report of my death was an exaggeration. Image
———— Mark Twain

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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Rainier le 22 Fév 2019, 16:43

Avant pour suivre Hugues il fallait parfaitement lire l'anglais. Maintenant il faut aussi lire l'espagnol.
Enfin ...tant que ce n'est pas le finnois ou le hongrois !

Comme le touriste lambda, je me suis fait prendre en photo avec Woody (enfin, sa statue) cet été à Oviedo (Petite ville vraiment très sympa).
https://media-cdn.tripadvisor.com/media/photo-s/12/d1/17/f5/woody-allen.jpg
la démocratie et la souveraineté nationale sont comme l’avers et le revers d’une même médaille.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Kadoc le 23 Fév 2019, 03:15

Estime-toi heureux, je crois me rappeler qu’il parle japonais!
Espagnol et anglais t’as une chance au moins :lol:
N'ayez pas peur de l'avenir, vous n'en avez pas.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede sheon le 23 Fév 2019, 12:21

T'es pas capable de nous traduire du japonais, toi ?
Si j'avais souvent répété que je désirais mourir dans mon lit, ce que je voulais vraiment dire par là, c'est que je voulais me faire marcher dessus par un éléphant pendant que je ferais l'amour. Les Fusils d'Avalon, Roger Zelazny.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 02 Mar 2019, 11:50

Vu à la fin de l'été 2016.. ce film des talentueux Peter Brosens et Jessica Woodworth ...
J'en avais dit peut-être quelques mots.

Je ne savais pas qu'il était sorti en France sur e-cinema.com début décembre 2017 (je le découvre via un e-mail)

Ca vaut le détour..



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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 02 Mar 2019, 12:24

(Je n'avais pas vu qu'était sorti la bande-annonce qui suit il y a une dizaine de jours)


Sortie le 20 mars d'un des tous meilleurs films de 2018 à mon sens (oui il faut que je finisse le classement, mais il est dans les tous premières places restantes)..


Sunset de László Nemes


Qui révèle la véritable lauréate dans un monde idéal du prix d'interprétation de la Mostra de Venise :

Juli Jakab, tout bonnement extraordinaire, tout le film tient sur ses épaules (au sens littéral.. et sa nuque et les nuances de son visage et l'intensité de son regard..)

(et non celle qui en a hérité officiellement, tout comme de l'Oscar: Olivia Colman)


Et permet de profiter de la musicalité de la langue hongroise!

Bande-annonce française VOST   Compatible plein écran


1913, au cœur de l’empire austro-hongrois.
Irisz Leiter revient à Budapest après avoir passé son enfance dans un orphelinat.
Son rêve de travailler dans le célèbre magasin de chapeaux, autrefois tenu par ses parents, est brutalement brisé par Oszkar Brill le nouveau propriétaire.
Lorsqu’Írisz apprend qu'elle a un frère dont elle ne sait rien, elle cherche à clarifier les mystères de son passé.
A la veille de la guerre, cette quête sur ses origines familiales va entraîner Irisz dans les méandres d’un monde au bord du chaos.



Hugues a écrit:Ex-aequo avec les deux grands films précedents cités, ou tout au moins que je ne me sentais pas capable de départager, c'est le film dont l'interprète aurait mérité au moins le prix d'interprétation féminine :

Sunset (Napszállta) de László Nemes, bien meilleur que son premier film et qui pourtant au contraire du premier (qui aurait du en avoir) a énormément de détracteurs.

Bande-annonce internationale



Tout le film est centré durant 2h20 sur son interprète Juli Jakab que la caméra ne quitte presque jamais de vue.
A tel point que parfois en certain plan elle est la seule personne à l'écran qui ne soit pas floue

Tout le film est une poursuite par la caméra, de la jeune Írisz Leiter (Juli Jakab), dans l'urgence de ses déplacements, ou quand l'urgence cesse, celle-ci est pointée sur son visage souvent en gros plan. Ainsi, à moins que les acteurs et le décor soit proche d'elle le reste peut être flou, car seul nous intéresse sa quête.
Il y a à mon sens un second choix formaliste: le fait que les dialogues soient laconiques... Et que les réponses ne répondent presque jamais aux questions..
Et à mon sens ces deux contraintes rendent le film très intéressant.
Aussi par cet enfermement visuel et sonore, on a du mal à comprendre où elle se rend, chaque fois, ses déductions, pourquoi elle en conclut qu'elle doit agir ainsi .. Et encore plus ce qui se déroule au sein des pensées des autres personnages qui ne font que traverser souvent brièvement le champ, ce qui les motive pour tel ou tel acte.
J'ai longuement essayé tout au long du film d'analyser le dispositif qui donnait cette impression de perte d'orientation, et il me semble qu'il vient principalement de ces dialogues... (J'ai pu douter quelque temps que la fatigue ait pu me le faire ressentir ainsi, mais comme ce fut le sentiment général)
Et toutcela me semble tout à fait voulu, c'est en vue de transcrire un sentiment d'apocalypse y compris dans les rapports humains et sociaux dans l'empire autro-hongrois finissant.

Toujours une phrase. Rarement deux. Phrase plus souvent courte que longue. Et qui répond toujours à côté de la question. Pas loin, mais à côté.

Le film ce fut annoncé ces dernières heures, représentera la Hongrie aux Oscars.


Synopsis (officieux):
1913, Budapest, au coeur de l'Europe. La jeune Irisz Leiter arrive dans la capitale hongroise avec de grands espoirs, ceux de travailler comme modiste au légendaire magasin de chapeau qui avait appartenu à ses parents disparu. Elle est néanmoins repoussée par le nouveau propriétaire, Oszkár Brill. Tandis que des préparations sont en cours au magasin Leiter, afin d'accueillir des invités de très haute importance, un homme vient abruptement à Irisz, cherchant un certain Kálmán Leiter. Refusant de quitter la ville, la jeune femme suit les traces de Kálmán, son seul lien vers un passé disparu. Sa quête l'emmène dans les noires rues de Budapest, où seul brille le magasin de chapeau Leiter, vers les tourments d'une civilisation à la veille de sa chute.


Et la note d'intention (tout juste trouvée) du réalisateur confirme ce que j'ai pu en dire:
Texte caché : cliquez sur le cadre pour l'afficher


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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Rainier le 13 Mar 2019, 19:13

Je suis enfin allé voir "une affaire de famille" de Kore-eda :good

On m'a dit le plus grand bien de "Le chant du loup" avec Kassovitz :) et Omar Sy :(
Je ne suis pas attiré par le sujet mais quelqu'un l'a-t-il vu ? et en pense quoi ?

Idem pour le "Déclin de l'Empire Américain" ... je garde mes 10€ ou plus ?
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 20 Mar 2019, 14:59

Bon voilà, le très bon Sunset est en salle (voir deux messages au dessus)...

Bon film !

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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 20 Mar 2019, 15:03



Comme quoi il vaut mieux sortir les films de cinéma au cinéma.

J'imagine que c'est la même chose pour La Ballade de Buster Scruggs des frères Coen, De l'autre côté du vent d'Orson Welles ou At Eternity's Gate de Julian Schabel.

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