Huffington Post a écrit:La transplantation de tête, bientôt réalité?
Publication: 31/01/2016 08:55 EST Mis à jour: 31/01/2016 08:56 EST
L'idée peut ressembler à un scénario de science-fiction digne de Frankestein, mais elle pourrait bientôt devenir réalité chez l'humain. Un neurochirurgien italien a greffé avec succès la tête d'un singe sur le corps d'un autre singe.
Cette opération bien particulière a été réalisée par l'équipe du Dr XiaoPing Ren Ren de l'Université de Harbin en Chine, supervisée par le Dr Sergio Canavero. Les expérimentateurs ont laissé vivre le singe greffé une vingtaine d'heures avant de le débrancher.
À ce jour, ces expériences sur des souris ont été répétées des centaines de fois avec de bons résultats, explique le Dr Canavero.
Ce n'est pas la première fois qu'une greffe semblable est réalisée. En 1970, le neurochirurgien américain Robert White en avait effectué une, mais le primate paralysé n'a survécu que quelques jours.
Aujourd'hui, le médecin italien et son équipe chinoise estiment avoir amélioré la procédure. Ils affirment être parvenus, sur des souris, à ressouder les deux extrémités de moelle épinière sectionnées et ainsi redonner l'usage de leur membre aux rongeurs.
Des travaux controversés
Les recherches du directeur du groupe de neuromodulation de Turin soulèvent la controverse en Europe et en Amérique. C'est pour cette raison qu'il poursuit ses travaux en Chine.
Cette chirurgie se déroule en cinq étapes :
Il faut dans un premier temps refroidir la tête à 12 ou 15 degrés, afin de protéger le cerveau. Cette technique est utilisée en chirurgie cardiaque lorsque le coeur cesse de battre et n'irrigue plus le cerveau. Elle permet d'abaisser le métabolisme et éviter la mort des neurones.
Il faut ensuite couper la tête et les nerfs à l'aide d'une nanolame, bien plus tranchante qu'un scalpel médical actuel. La coupure doit être nette.
Il faut ensuite installer une circulation sanguine croisée entre donneur et receveur. Durant cette étape, les vaisseaux sanguins de la tête sont reliés aux vaisseaux du nouveau corps par des tubes en silicone.
À l'aide de la méthode Gemini, pratiquée actuellement seulement sur des souris, les chirurgiens fusionnent les nerfs et la moelle épinière de la tête. Des produits, comme du polyéthylène glycol et du chitosane, permettent cette fusion.
Il faut ensuite stimuler électriquement la moelle épinière. Une molécule, le perfluorocarbure, est également utilisée pour protéger les neurones.
Le prochain défi : l'humain
Le Dr Canavero se dit prêt à passer aux choses sérieuses et expérimenter la méthode sur des humains. Il a déjà un volontaire, Valery Spiridonov, un Russe qui souffre d'une maladie dégénérative. La Russie veut bien accueillir l'expérience, mais ceux qui soutiennent M. Spiridonov doivent amasser 20 millions de dollars, qu'ils tentent d'obtenir auprès de fonds privés.
D'ici là, le Dr Canavero et son équipe chinoise s'y préparent déjà en expérimentant sur des cadavres et des donneurs en état de mort cérébrale. Selon lui, la vraie chirurgie devrait se réaliser d'ici deux ans.
« Sur les bases de ce que nous savons de l'anatomie humaine, on estime que le patient [qui recevra la transplantation] restera endormi de deux à quatre semaines. Il pourra ensuite commencer la physiothérapie. Je prévois qu'en quelques mois, il ou elle pourra remarcher. »
— Dr Sergio Canavero
Peu de scientifiques peuvent se prononcer sur la technique parce qu'ils n'ont pas accès aux détails de la méthode. Les expériences n'ont pas été publiées en bonne et due forme dans des revues scientifiques.
Cependant, Sergio Canavero assure que ses travaux seront prochainement publiés dans deux revues universitaires, Surgery et CNS Neurosciences & Therapeutics.
Des questions éthiques
Cette éventuelle transplantation pour le moins spectaculaire comporte son lot de questions éthiques qui commencent avec la création du protocole de recherche et qui incluent, par exemple, le consentement du donneur, puisqu'il ne s'agit plus du don d'un seul organe. Et il y a aussi la reconnaissance de l'identité de la personne transplantée. Comment sera-t-elle perçue par ses proches, par la société? Comme un animal de foire?
Le Dr Canavero rejette ces considérations. Selon lui, si un patient qui doit mourir décide de tenter sa chance, cela ne regarde que lui et son médecin.
Un autre article sur les conséquences de l'opération, si elle venait à fonctionner...
http://www.sciencevirale.com/ a écrit:
Plus tôt cette année, un chirurgien italien, Sergio Canavero, a décrit, dans la revue Surgical Neurology international, une technique de greffe de tête humaine qu'il entend appliquer et a déclaré qu'il prévoyait de lancer le projet lors de la conférence annuelle de l'American Academy of Neurological et Orthopaedic Surgeons, en juin prochain. Il invitera alors d'autres chercheurs à se joindre à lui dans son rêve de transplantation. Il croit possible de réaliser la première greffe d’une tête humaine en 2017. À l'époque, son affirmation semblait complètement farfelue, et elle peut le paraître encore, mais la différence est que maintenant Canavero a en main un volontaire bien vivant disposé à servir de cobaye.
En effet, cette semaine, un homme de 30 ans d’origine russe, Valery Spiridonov, a annoncé qu'il aimerait devenir l'objet de la première greffe de tête humaine jamais réalisée. En effet, il affirme vouloir se porter volontaire pour une intervention où sa tête serait détachée de son corps et installée sur le corps d'une autre personne. Si cela vous semble être une sorte de mauvaise blague, détrompez-vous, la situation n’est que trop réelle.
Selon le docteur Christopher Hootan, un chirurgien de grande renommée, la procédure devrait durer environ 36 heures et nécessiterait la participation de 150 médecins spécialistes et infirmières. Hootan continue en mettant en garde Spiridonov : « La mort n’est pas la pire conséquence à envisager pour cette opération ». En effet, selon Hootan, Valery Spiridonov souffrant de la maladie de Werdnig-Hoffman est destiné à la mort à court terme. Cette maladie rare correspond à une dégénérescence de la moelle épinière, et plus précisément des neurones (cellules nerveuses) qui innervent les muscles. Selon le type d’atteinte, un enfant sur deux atteints de la maladie meurt avant l’âge de 3 mois. Hootan comprend donc très bien la volonté de Spiridonov de tenter le tout pour le tout, quitte à devancer le moment fatidique. Si le corps rejette la tête, il mourra. « Par contre, affirme Hootan, un problème que même l’exécution parfaite de la procédure de transplantation ne peut pas atténuer est le fait que nous n’avons absolument aucune idée de ce qui adviendra de l’esprit du patient. On ne sait pas ce que la greffe, toutes les nouvelles connexions et les produits chimiques étrangers que sa tête et son cerveau devront affronter auront comme impact sur la psyché de Spiridonov. Il pourrait même atteindre un niveau de folie que nous n’avons jamais connu jusqu’à maintenant ».
"Je ne souhaiterais pas ça à personne," déclare le Dr Hunt Batjer, président de l'American Association for Neurological Surgeons. "Jamais je ne laisserais quiconque pratiquer cette intervention sur moi ».
Ce qui semble être une excellente idée pour un film, demeure en fait terrifiant. Si l’intervention échoue, la personne sombre dans la mort. Si elle réussit, la personne pourrait vivre quelque chose de pire que la mort.
Alors, enfumage, publicité malsaine ou réalité ?