Si c'est le même "cinéphile" que celui-là..
Texte caché : cliquez sur le cadre pour l'afficher
Silverwitch a écrit:sheon a écrit:Silverwitch a écrit:sheon a écrit:The Assassin, mes deux potes (cinéphiles) qui l'ont vu se sont emmerdés. Comme quoi
(pas vu pour ma part)
Tes deux amis ont peut-être très mauvais goût, d'autant plus s'ils argumentent par l'ennui. Pardon de la remarque un rien provocatrice, en fait je vise d'abord Hugues qui ne classe pas vraiment ce film et dont je m'étonne qu'il ne soit pas classé comme son meilleur film vu en 2016. Hugues est peut-être un cinéphile qui s'ignore, va savoir !
Quant à toi, Sheon, tu devrais voir les films de Hou Hsiao Hsien, toutes affaires cessantes !
Ah non mais justement, ce sont deux potes très cinéphiles, qui ne sont pas du tout du genre "cinéma pop-corn boum pif paf". Mais bon, parfois, on n'est pas réceptif à un film.
Je verrai peut-être à l'occasion, mais j'ai déjà une liste de films à voir longue comme le casier judiciaire de Balkany, donc je ne te promets rien.
Pour des raisons parfois indépendantes du film en question. D'une manière générale, se méfier des cinéphiles, des chauves-souris de cinémathèque. Il faut aimer les bons films, d'où qu'ils viennent. Les mettre en perspective entre eux (l'histoire des arts, microcosme) et en relation avec le monde (macrocosme). Le grand public oublie parfois que le cinéma est un art (dimension esthétique), et les cinéphiles oublient parfois que l'esthétique n'existe pas dans le vide, par et pour elle-même (le cinéma est destiné au monde).
tout s'explique...
Plus sérieusement, je vais te reprocher de la fainéantise sheon...
Ou un manque d'humilité.
Ce que je veux dire par là et c'est ce que j'ai écrit par ailleurs au sujet de quelque critique, c'est que le propos n'est pas si naïf qu'il y parait. Et le rejeter par essence, c'est l'erreur à ne pas faire avec ce cinéaste.
Son propos est pensé bien en amont de ses films. Si les derniers ont été ouverts à porte très large à l'improvisation, le sens même des films est le guide essentiel du tournage (et ayant connaissance des deux montages, extrêmement différents, si différents que la vie des personnages et leur destin en diffère complètement, je peux dire que le propos reste constant)
Confucius dit "quand le sage montre la lune, le fou regarde le doigt". C'est aussi le propos en quelque sorte d'Heidegger.. l'homme plongé dans le monde et le temps est séparé de l'être par le quotidien...
C'est aussi en quelque sorte toi face à la forme que revêt le cinéma Malickien. Tu te laisses distraire par sa forme, et n'est pas disponible à ce qu'elle traduit, cette forme..
Souviens toi du témoignage de heow sur deux visions opposées du
Nouveau Monde.
Et moi aussi: pour tout dire il y a un mois, si j'avais du parler du film, j'aurais dit qu'il était mineur (j'avais pourtant déjà à ce moment là pourtant plus que ta seule vision du film - mais mineur en même temps ça n'est pas tout de même ton "raconte rien")
Un mois plus tard, d'autres visions plus tard, je commence à comprendre quelques connaissances au delà des frontières françaises qui le portent en haute estime après une première vision déçue.
Le film est désormais extrêmement fluide, et mieux, intelligent et brillant. Je ne vais pas développer, avant quelques jours, sinon ça privera d'une découverte libre. J'ai longtemps pensé par exemple que l'intervention de Cate Blanchett et de Berenice Marlohe étaient tout à fait inutiles et ne relevait que d'affaires de génériques (surtout Cate Blanchett, on ne va quand même pas dire que Berenice Marlohe a une carrière..). C'est une grosse erreur de ma part d'avoir songé ça, en fait il y a beaucoup de suggéré qui porte à travers ces scènes le propos même du film.
Donc, non, ce n'est pas un radotage, tu le verras.. (sur la forme, en partie c'est un radotage, mais est-ce que cela peut être différent quand le film est tourné quelques semaines avant
Le Cavalier de Coupe et quelques semaines après.. ce qui a été fait voilà cinq ans est impossible à changer ensuite même si l'on voulait s'en éloigner (et entre les deux versions du montage, le film s'éloigne grandement de Knight of Cups, c'était une volonté mais qui a ses limites qu'il a été tourné sous une certaine forme, inchangeable [on est pas à Hollywood, on fait pas des reshoots hein].. )
Donc, pour ton "ça ne raconte rien"...Tu repasseras.
J'imagine aussi que
Au hasard Balthazar, ça ne raconte rien.
Et la
Divine Comédie, à la première lecture, ça ne veut rien dire non ? (On pourrait dire aussi le poème de Parménide) Mais alors pourquoi cela a trouvé la postérité.. peut-être parce que cela signifie quelque chose, si l'on veut bien s'y pencher. Tout comme Heidegger...
( Et qu'en revanche
Il était une fois dans l'Ouest raconte quelque chose (en fait non hein évidemment
) )
Ca ne raconterait rien de plus que ce que racontait déjà
Knight of Cups (film qui, grandit à mon sens en un film immense et qui va connaître de tous les films Malickien certainement la plus grande réhabilitation)?
Encore moins..
Enfin, encore une fois, la voix-off est la plus belle chose (avec quelques scènes de baleines et de méduses) de
Voyage of Time. Je l'ai montré sur le sujet idoine.
Quand un critique anglais écrivait l'autre jour:
"le film va quelque part, je vous conseillerai donc si je pouvais être à vos côté de cesser de vous poser la question si elle survient pendant le film" ou quelque chose comme ça..
C'est vraiment presque mon message.
Sous les dehors volontairement naïf d'une fable, sous les mots d'une totale mise à nue des personnages, sans habit pour la sophistiquer (ils ne sont pas censé avoir de qualité d'expression particulière - en contrepoint, cela ouvre la tentation à prendre de haut ce qui est dit, avec dédain) , il y a une réflexion profonde sur la solitude de l'âme et sur la seule manière de limiter cette solitude. Mais on le verra d'ici quelques temps.
L'autre manière de le découvrir, c'est de faire confiance au cinéaste, ne pas le prendre de haut.. Et donc revoir le film. Si un article plus haut écrivait, que ces films (et l'exemple plus particulièrement évoqué était
Le Cavalier de Coupe) se bonifiaient à chaque vision et avaient de nombreuses récompenses à offrir aux plus persistants, ce n'est pas parole en l'air. C'est bel et bien que ces films se déploient peu à peu.. Soit donc parce que le dédain vous en a coupé, soit parce qu'ils sont riches de trop d'information pour un seul regard.
Je sais bien pour finir, que il peut sembler que je sois seul dans un délire, et que la solitude provoquera les moqueries, surtout des plus goguenard, emmené par la fermeture d'esprit (comme si cette situation ne pouvait leur arriver à leur tour...)
Mais moi je peux vous assurer que non. Il y a des choses à voir en ce film. Je les ai vues*, comme d'autres**, et elles valent le voyage, elles valent de persister.
Et comme il y a toute l'éternité pour qu'elles soient vues du regard des hommes, elles le seront.
- You're wrong there, Top. I ' seen another world. Sometimes I think it was just my imagination.
- Well, then you've seen things I never will.
Texte caché : cliquez sur le cadre pour l'afficher
Hugues (qui se couche tard à cause de qui hein
)
*: (très peu initialement, et puis bien tardivement cette fois ci, à mesure de chaque découverte chaque chose s'est parfaitement alignée, changeant la perception complète de tout le film, devenu fluide et en quelque sorte parfait, inchangeable, génial)
**: (et d'autres plus nombreux que ces dernières années... même si ces derniers sont rares à comprendre, et argumenter exactement quelle est l'intelligence du film qu'ils perçoivent sans la situer.. à moins que plus simplement ils aiment, quand ce n'est pas la question posée...)