Je viens de voir Get Out. En effet c'est plutôt bien fait mais des le début j'ai eu l'impression d'un quasi plagiat d'un excellent film d'horreur que j'avais adoréen 2005: "La Porte des secrets".sheon a écrit:Je suis allé voir trois films hier, dont deux d'affilé (mais ça passait bien ) :
- On l'appelle Jeeg Robot (Lo Chiamavano Jeeg Robot) : un film de superhéros urbain qui découvre ses pouvoirs, un peu dans le style d'Incassable. C'est vraiment pas mal, on retrouve par moment une ambiance proche des polars urbains des années 70 (Lenzi, Siegel, etc) et la relation entre le personnage principal et l'animé japonais évolue progressivement pour finalement les voir fusionner. Une bonne découverte transalpine, c'est toujours sympa de voir le cinéma italien retrouver des couleurs Le film n'a pas trop marché en France (notamment à cause d'une promo inexistante) mais a cartonné en Italie, où il a remporté pas mal de récompenses, notamment sept David di Donatello (équivalent des Césars). Le jour où un film de genre sera primé aux Césars, prévenez-moi...
- Get Out : Jason Blum qui produit un bon film, c'est un peu comme si Leicester était champion d'Angleterre : personne ne pouvait vraiment s'y attendre. Mais là, franchement, on a du mal à croire qu'il s'agit de la même boîte de production que l'interminable série des Paranormal Activity : on est devant un film totalement original, bien filmé, très bien joué (en y réfléchissant, tous les acteurs sont très bons) et avec un propos intéressant. L'histoire est celle d'une famille qui capture des noirs pour les asservir (ce qui est déjà en dire beaucoup sur l'intrigue du film). C'est vrai qu'il y a néanmoins une ambiguïté à ce sujet : on apprend très tôt que la famille en question "aurait voté pour Obama une troisième fois si possible". Selon si l'on prend cette affirmation pour un mensonge ou non oriente le propos différemment (car, ensuite, la famille en question passe son temps à parler de tel ou tel noir célèbre qu'ils admirent : Jesse Owens, Tiger Woods, etc) : s'agit-il simplement de clichés pour "faire plaisir" au gendre noir ? Si c'est le cas, on peut donc les voir comme des descendants de propriétaires terriens sudistes ayant mis au point une nouvelle forme d'esclavage. Mais si on prend leur affirmation concernant Obama au pied de la lettre, on pourrait voir ce film comme une critique de la "gauche caviar", des sociaux-démocrates qui s'affirment de gauche pour se donner une contenance tout en cultivant en réalité une vision raciste de la société, voyant les noirs comme des outils et non comme leurs égaux. Quoi qu'il en soit, ça vaut le détour, vraiment
- Nuit et brouillard : projeté à la Cinémathèque Française dans le cadre du cycle "Scandales à Cannes", dans sa version restaurée voulue comme la plus proche possible de l'image d'origine (et le résultat est réussi). C'était la première fois (sauf si ma mémoire me fait défaut) que je voyais ce court-métrage documentaire sur les camps de concentration, tout simplement glaçant (malgré tout ce qui a été montré depuis sur le sujet). La conclusion, qui met l'accent sur la collaboration du patronat avec les Nazis (notamment IG Farben ou Siemens, qui avaient leurs propres camps de concentration pour bénéficier de main d’œuvre !) et sur le fait que beaucoup d'anciens nazis vivent désormais en toute liberté et en tout anonymat en Allemagne et ailleurs, était tellement dérangeante à cette époque que la projection à Cannes avait été annulée ; il ne fallait pas perturber la réconciliation franco-allemande... Un film à mettre entre toutes les mains, pour ne pas oublier.
Hugues a écrit:Enfin on a échappé au pire côté Palme d'Or. Ca sera THE SQUARE de Ruben Östlund qui sera annoncé dans quelques minutes et ça aurait pu être l'horrible film français.
Hugues
Shoemaker a écrit:On a échappé à une énième propagande LGTB, à mon avis ! C'est un grand sport national, en ce moment.
DCP a écrit:Le film s'appelle 120 battements par minute et a reçu le Grand Prix du Jury.
sheon a écrit:Bah, c'est Cannes, quoi.
On se souvient qu'en 2003, le jury avait juré craché qu'ils ne feraient pas de politique, avant de récompenser Fahrenheit 9/11, au grand dam de Tarantino qui voulait donner la palme d'or à Old Boy (qui a eu, pour compenser, le grand prix du jury).
sheon a écrit:Le problème n'était pas là : Fahrenheit 9/11 n'avait rien d'intéressant cinématographiquement parlant. Il aurait très bien pu ne passer que sur petit écran qu'on n'y aurait rien perdu au change.
À partir de là, lui donner la palme d'or est problématique.
Cortese a écrit:sheon a écrit:Le problème n'était pas là : Fahrenheit 9/11 n'avait rien d'intéressant cinématographiquement parlant. Il aurait très bien pu ne passer que sur petit écran qu'on n'y aurait rien perdu au change.
À partir de là, lui donner la palme d'or est problématique.
Le donner à "La vie d'Adèle" ou autre film militant sociétal du même genre (si j'ose dire) ça ne vaut pas tellement mieux.
Hugues a écrit:Le jour d'après - Bande-annonce internationale (VO coréenne sous-titrée en français)
Le jour d'après - Bande-annonce française (VO coréenne sous-titrée en français)
Areum s’apprête à vivre son premier jour de travail dans une petite maison d’édition. Bongwan, son patron, a eu une relation amoureuse avec la femme qu’Areum remplace. Leur liaison vient de se terminer.
Ce jour-là, comme tous les jours, Bongwan quitte le domicile conjugal bien avant l’aube pour partir au travail. Il n’arrête pas de penser à la femme qui est partie.
Ce même jour, la femme de Bongwan trouve une lettre d’amour. Elle arrive au bureau sans prévenir et prend Areum pour la femme qui est partie.
Hugues
Shoemaker a écrit:Moi je trouve que Mad Max IV méritait largement la Palme....... aïe !!! Pas sur la tête !... aïe !.....
Hugues a écrit:Hugues a écrit:Et voici l'affiche française du grand film de Kusturica, bien différente de celle plus sombre (et peut-être plus émouvante) choisie à l'étranger..
Hugues
[...]
A mon sens, elle est meilleure encore que la bande-annonce internationale que je vous avais déjà fait connaître, puisqu'elle donne une vague idée du monde foutraque et détraqué sorti de l'esprit de Kusturica (on voit enfin les pendules que je vous avais évoqués, mais vous n'avez rien vu !). Mais une toute petite idée, toute petite idée..
Et elle ne cache pas l'existence de Milena (Sloboda Micalovic), un des nombreux éléments qui fait que tout ce récit foisonnant est bien plus compliqué qu'il pouvait sembler dans la précédente bande-annonce.
On the Milky Road - Bande-annonce française (VO serbe sous-titrée en français)
Hugues
Hugues a écrit:Tous les films qui vont suivre sont sans doute d'immenses films. Pour ne pas dire des chefs d'oeuvres, ou des films qui s'en approchent de très près.
6. On The Milky Road / На млијечном путу / Na mliječnom putu
Emir Kusturica
(France, Royaume-Uni, Serbie, Etats-Unis)
(sortie française: inconnue)
(sortie portugaise: 29 décembre 2016)
(sortie russe: 12 janvier 2017)
Bande-annonce internationale (VO serbe sous-titrée en anglais)
Si l'un des cinéastes précités est foisonnant, quels sont les adjectifs qui conviennent à Kusturica et son dernier film. Exhubérant, foisonnant, lui aussi, et foutraque sans doute.
Après avoir fait dialoguer son oeuvre parfois avec les autres arts, Kusturica revient aux origines: faire du cinéma, dans toute son instinctivité.
Et le cinéaste se retrouve, dans une renaissance émouvante et inespérée.
Qu'y a-t-il de commun entre un serpent protecteur avide de lait, un faucon danseur, un livreur à dos d'âne obsédé par son sacerdoce se moquant des obstacles et des dangers, un village séparé par les tranchées d'un conflit fraternel absurde, si absurde que les villageois s'en accomodent et vivent presque normalement au milieu des projectile, un général anglais jaloux, une oreille coupée qu'on peut recoudre aussi simplement qu'un tissu, une histoire d'amour inattendue entre deux presque mariés qui n'étaient pas destinés l'un à l'autre: tous éclosent de l'esprit de Kusturica, qui mêle anciennes fables et légendes, un peu de l'histoire de sa nation, et bien d'autres digressions en un seul récit initiatique.
Pourtant derrière la comédie, Kusturica présente un monde détraqué, telle la pendule géante d'un-e des protagonistes qui taillade les mains de tous les inconscients qui espèrent la réparer.
Cette violence dissimulée derrière le rire et la magie, retenue, va soudain, sans prévenir déborder, éclater, crue, nous surprendre au coeur du film dans toute sa tragédie, nous amenant à un déchirant et pourtant merveilleux épilogue.*
*: Epilogue qui de façon amusante, tient dans la seule phrase du synopsis de l'ancien titre du film, si par accident on le recherche.
- Emir Kusturica nous livre une féerie à la fois tragique, et débordante d’enthousiasme. Et nous témoigne qu'il n'a rien perdu de son inventivité: son petit monde bouillonne encore.
Hugues
PS: La bande-annonce ne donne qu'une idée microscopique de la liberté et de l'effervescence du film. Elle ne rend pas compte non plus que cette rencontre Kusturica et Bellucci n'est qu'une petite part, un noyau, certes important, du film, mais au monde bien plus riche et immense. Ainsi Sloboda Mićalović et quelques autres, presque omis de cette bande-annonce sont tout aussi présents et centraux au film. J'en profite pour préciser que j'ai eu grand mal à vous dénicher une bande-annonce sous-titrée, et que j'ai du m'acharner la semaine passée après l'avoir déniché, pour la récupérer de façon irréprochable, sans que certaines parties trop mouvantes ne se figent depuis de cette source rare et de grande qualité.
Et on ne peut que souhaiter que ce film sorte un jour en France.
Ouais_supère a écrit:Ce forum est dans un état...
Ouais_supère a écrit:Ce forum est dans un état...
Ouais_supère a écrit:Ce forum est dans un état...
Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 61 invités