Les meilleurs films sortis ou découverts en 2016

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Re: Les meilleurs films sortis ou découverts en 2016

Messagede Shoemaker le 07 Fév 2017, 11:37

Ouais_supère a écrit:Tout le monde devrait rouler pour Ford.

Car ce con sait si on erre.

HHHHEEEENOOOORMMEEEE!!!!!!
"c'est quoi le blues". Toujours les mêmes histoires, celles qui font vaciller les mondes et les empires.
John Lee Hooker
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Re: Les meilleurs films sortis ou découverts en 2016

Messagede Aiello le 07 Fév 2017, 11:43

C'est pas un clown qu'il a bouffé, Manu, c'est tout le cirque.
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Re: Les meilleurs films sortis ou découverts en 2016

Messagede Hugues le 07 Fév 2017, 11:44

Ou juste Laurent Ruquier :oops: :jesors:

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Re: Les meilleurs films sortis ou découverts en 2016

Messagede Cortese le 07 Fév 2017, 12:46

Silverwitch a écrit:À propos de John Ford, pour les rares intéressés (au moins Dervi et Cortese, mais peut-être Sheon et d'autres, qui sait ?), un extrait des Raisins de la Colère:


"Les Raisins de la Colère": le bal dans le camp du gouvernement   Compatible plein écran

Cette séquence, l'une des plus extraordinaires de l'histoire du cinéma (et je pèse mes mots), illustre et résume tout l'art du cinéma, pour le dire avec Dervi et Cortese: la vie, tout simplement. Mais j'en profite aussi pour rappeler à la mémoire de Cortese ce cinéma éblouissant, qui montre Ford dans toute sa gloire, même dans un film au didactisme parfois trop exemplaire. Ce n'est pas du cinéma, c'est un monde tout entier devant nos yeux. Le monde: le réel + le réel invisible, derrière les apparences, que seul un regard extérieur peut faire apparaître à nos yeux aveugles. Monde éternellement présent, miracle du cinéma de John Ford.

Merci à un ami qu'il n'est pas besoin de nommer ici pour son précieux concours technique. Jamais Henry Fonda et la merveilleuse Jane Darwell n'ont été aussi vivants !


Merci Silverwitch (et Hugues bien sur) pour ce moment merveilleux. Je n'ai pas revu "Les Raisins de la Colère" depuis quelques années. La première fois j'étais bien jeune, dans les années 60 et j'avais lu le roman de Steinbeck peu auparavant (il était très à la mode) et j'attendais le passage programmé du film à la télé algérienne avec impatience, mais j'ai eu une énorme déception (celles qu'on a vers 14 ans) quand le film s'est terminé à environ la moitié du bouquin (du moins c'est ce dont je me souviens) !
En tout cas ce bref extrait m'a amené les larmes aux yeux, en me disant que dans le registre des innombrables qualités de Ford, la moindre n'est sans doute pas sa capacité à dire en quelques plans très courts, précis, concis, sans longueurs, lourdeurs, ni appesantissement ce qui est au centre de notre vie, la source de nos plus grande joies et de nos plus grande souffrances, cette ambiguité douloureuse du désir du proche et du désir du fuir, la vie de famille. (J'insiste sur la concision, comment mieux évoquer ces éclairs fulgurants qui nous transpercent et que nous appelons malheur ou bonheur ? Le reste n'en est que le halo).
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Re: Les meilleurs films sortis ou découverts en 2016

Messagede Dervi le 11 Fév 2017, 19:04

Merci Silverwitch.
Cet extrait pourrait être un court métrage de 7 minutes sorti du contexte du film, qui montre un condensé sur la vie et ses règles, la joie et sa fragilité.
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Re: Les meilleurs films sortis ou découverts en 2016

Messagede Hugues le 24 Fév 2017, 13:34

Hugues a écrit:Dans un communiqué envoyé au New York Times et publié au sein d'un article intitulé "Iranian Director Asghar Farhadi Won’t Attend Oscar Ceremony", Farhadi indique qu'il a toujours souhaité assister à la cérémonie et a continué à le désirer ces heures passée, espérant pouvoir user de sa présence aux Oscars comme un porte-voix sur la situation créée par l'ordre du président américan. Mais visiblement, les conditions à sa présence fixées par les autorités américaines se sont révélées inacceptables (sans doute, les autorités du pays du 1er amendement le conditionnaient-il à un silence sur la situation actuelle entre les deux pays).


I regret to announce via this statement that I have decided to not attend the Academy Awards Ceremony alongside my fellow members of the cinematic community.

Over the course of the past few days and despite the unjust circumstances which have risen for the immigrants and travelers of several countries to the United States, my decision had remained the same: to attend this ceremony and to express my opinions about these circumstances in the press surrounding the event. I neither had the intention to not attend nor did I want to boycott the event as a show of objection, for I know that many in the American film industry and the Academy of Motion Picture Arts and Sciences are opposed to the fanaticism and extremism which are today taking place more than ever. Just as I had stated to my distributor in the United States on the day the nominees were announced, that I would be attending this ceremony along with my cinematographer, I continued to believe that I would be present at this great cultural event.

However, it now seems that the possibility of this presence is being accompanied by ifs and buts which are in no way acceptable to me even if exceptions were to be made for my trip. I would therefore like to convey via this statement what I would have expressed to the press were I to travel to the United States. Hard-liners, despite their nationalities, political arguments and wars, regard and understand the world in very much the same way. In order to understand the world, they have no choice but to regard it via an “us and them” mentality, which they use to create a fearful image of “them” and inflict fear in the people of their own countries.

This is not just limited to the United States; in my country hardliners are the same. For years on both sides of the ocean, groups of hardliners have tried to present to their people unrealistic and fearful images of various nations and cultures in order to turn their differences into disagreements, their disagreements into enmities and their enmities into fears. Instilling fear in the people is an important tool used to justify extremist and fanatic behavior by narrow-minded individuals.

However, I believe that the similarities among the human beings on this earth and its various lands, and among its cultures and its faiths, far outweigh their differences. I believe that the root cause of many of the hostilities among nations in the world today must be searched for in their reciprocal humiliation carried out in its past and no doubt the current humiliation of other nations are the seeds of tomorrow’s hostilities. To humiliate one nation with the pretext of guarding the security of another is not a new phenomenon in history and has always laid the groundwork for the creation of future divide and enmity. I hereby express my condemnation of the unjust conditions forced upon some of my compatriots and the citizens of the other six countries trying to legally enter the United States of America and hope that the current situation will not give rise to further divide between nations.

Asghar Farhadi, Iran



Hugues


Asghar Farhadi sera représenté aux Oscars dimanche par l'ingénieure irano-américaine Anousheh Ansari, qui avait été il y a onze ans, on s'en souvient la première femme touriste de l'espace.
Ainsi que le Dr. Firouz Naderi, directeur du programme d'exploration des systèmes solaires à la NASA.

Et comme il est bien possible que Le Client soit lauréat (c'est non seulement de loin le meilleur film parmi les nommés, mais sans doute l'un des deux ou trois meilleurs films mondiaux de 2016, mais en sus, qu'il l'emporte semble loin d'être impossible bien au contraire), leur présence est loin d'être inutile.

Hugues
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Re: Les meilleurs films sortis ou découverts en 2016

Messagede Hugues le 24 Fév 2017, 13:37

Et bientôt:

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:D

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Re: Les meilleurs films sortis ou découverts en 2016

Messagede Hugues le 27 Fév 2017, 07:45

La seule chose qu'il fallait voir cette nuit (oui rien d'autre, pas même le DunnawayBeattieGate aussi connu sous le nom de BonnieAndClydeGate):








Et en la meilleure des qualités, mais pas en entier:










Hier soir, à Londres, en soutien au film et aux victimes de l'interdiction de territoire, en avant-première de sa sortie le 17 mars au Royaume-Uni, Forushande فروشنده (Le Client) était projeté en plein air, devant la National Gallery sur Trafalgar Square, sur une initiative de son petit mais talentueux et précieux distributeur et du maire de Londres.

Texte caché : cliquez sur le cadre pour l'afficher


Image Image
Image


(On remarquera qu'un géant de la vpc américain se faisait de la publicité à bon compte quand il n'est pourtant ni le producteur, ni le distributeur britannique, mais seulement le co-distributeur américain)







La projection commençait par un message d'Asghar Farhadi:


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Re: Les meilleurs films sortis ou découverts en 2016

Messagede Hugues le 27 Fév 2017, 07:58

Certains diront que le film a joué des circonstances politiques pour l'emporter.

Mais non, quoiqu'il en soit, c'est bien le meilleur film en langue non anglaise de l'année (et même le meilleur film tout court), de tous ceux projetés en salle aux Etats-Unis en 2016.
Et si c'est le second pour moi, c'est même le meilleur film (tout court aussi) pour Silverwitch?


Quant à dire qu'on vient au secours de la victoire...

Le 20 mai 2016, on a écrit:Palme d'Or ! :metal :metal :onfire:

(Enfin si le jury n'est pas aveugle à l'évidence...)



Image

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Re: Les meilleurs films sortis ou découverts en 2016

Messagede Hugues le 27 Fév 2017, 08:09

Félicitations matinales (7h57) du maire de Londres:
Texte caché : cliquez sur le cadre pour l'afficher


Le précieux petit distributeur britannique a d'ores et déjà changé sa bande-annonce teaser (courte):




Forushande فروشنده (Le Client) est une co-production franco-iranienne. A financement très très très majoritairement français.

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Re: Les meilleurs films sortis ou découverts en 2016

Messagede Hugues le 27 Fév 2017, 08:23

Sinon pour finir.. si vous allez faire un tour sur la galerie d'affiches dans les pages précédentes...

On avait remarqué qu'il était là...
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puis en traversant l'Atlantique qu'il avait disparu...
ImageImage

Eh bien au Royaume Uni, on a beau reprendre l'affiche américaine, le revoilà !
Image
(Toujours cette maudite référence à ce géant de la vpc.. mais pourquoi? Il est iranofrancééééééééé!!!)

Quant à la nécessité même de l'effacer d'une affiche... Mystère !

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Re: Les meilleurs films sortis ou découverts en 2016

Messagede heow le 27 Fév 2017, 08:31

Tant que c'est pas en partenariat avec Jeuxvideo.com, Konbini et Closer, ça va.
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Re: Les meilleurs films sortis ou découverts en 2016

Messagede von Rauffenstein le 28 Fév 2017, 16:11

Texte caché : cliquez sur le cadre pour l'afficher
Le fascisme au fait, c'était pas déjà l'histoire d'un mec en marche qui fascinait les foules avec son culte de la personnalité ?
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Re: Les meilleurs films sortis ou découverts en 2016

Messagede Hugues le 08 Mar 2017, 19:02

Hourra!
On the Milky Road d'Emir Kusturica sortira le 12 juillet. C'est tout juste annoncé.
Le même jour que Song to Song de Terrence Malick. Quelle semaine !

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Re: Les meilleurs films sortis ou découverts en 2016

Messagede Maschum le 12 Mar 2017, 21:33

Je prefère le Milky Way perso.. Ca existe encore, ça, d'ailleurs ?
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Re: Les meilleurs films sortis ou découverts en 2016

Messagede Hugues le 15 Mar 2017, 11:37

Apparemment oui. Ils ont changé l'emballage par contre.

Un truc "intéressant": la version américaine (chocolat-nougat recouverte de caramel puis de chocolat au lait) est vendue dans le monde entier sous le nom Mars en fait, sauf aux USA donc. La version européenne de la barre Milky Way (sans caramel) est en fait la barre américaine 3 Musketeers .

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Re: Les meilleurs films sortis ou découverts en 2016

Messagede Hugues le 15 Mar 2017, 11:37



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Re: Les meilleurs films sortis ou découverts en 2016

Messagede Hugues le 28 Mar 2017, 16:16

Une vie - Affiche américaine
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Image Haunting and profound... There could never be too many movies like this one. Image
-- A.O. Scott, The New York Times

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Re: Les meilleurs films sortis ou découverts en 2016

Messagede Hugues le 08 Avr 2017, 20:18

Une Vie (A Woman's Life) - Bande-annonce américaine   Compatible plein écran


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Re: Les meilleurs films sortis ou découverts en 2016

Messagede sheon le 12 Avr 2017, 14:43

sheon a écrit:Et si j'ai le courage, j'essaierai de faire un petit top 10 des nanars que j'ai vus cette année. :P

Bon allez, j'ai mon top 10 sous le coude depuis plus d'un mois, donc il faut bien le sortir un jour :

10 : La vie amoureuse de l'homme invisible, de Pierre Chevalier.
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L'homme invisible

Pour commencer, un bon petit Eurociné. Le film nous montre le professeur Orloff, joué par ce cher Howard Vernon (qui aura accepté quelques bouses chez Marius Lesœur, il faut le dire), qui a créé un homme invisible. Donc, par définition, on ne le voit pas. Ce qui simplifie vraiment le budget puisqu'il suffit de montrer un plateau qui vole de manière approximative et dire "regardez, l'homme invisible !". Mention spéciale à la scène de viol, où une pauvre femme se fait agresser sexuellement par l'homme invisible. C'est à dire qu'elle se débat en hurlant et en se roulant toute seule dans la paille. Effrayant :lol: (le pire étant qu'une version censurée, pour l'Espagne franquiste si je ne dis pas de bêtises, représente la même scène mais où la femme violée est habillée. Oui oui, elle se fait violer tout en étant habillée.) Et finalement, retournement de situation, ohlàlà, un personnage jette de la farine sur l'homme invisible et il s'agit en fait d'un singe ! Bon, d'un humain déguisé en une espèce de singe poilu, mais on y croirait presque. Enfin, Marius Lesœur (dirigeant d'Eurociné et ancien forain) y croyait, lui, comme d'habitude.

9 : Le Dernier Dragon, de Michael Schultz.
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Sho'nuff !

Alors c'est l'histoire de Leroy Green, un jeune artiste martial fan de Bruce Lee. Il est très fort mais il y a aussi Sho'nuff qui dit qu'il est le meilleur de Harlem, et il n'est pas content parce que des gens disent que c'est Leroy le meilleur. Et puis il y a Laura qui est jolie et qui va tomber amoureuse de Leroy, et puis il y a des chansons, et puis il y a des gags rigolos, et puis il y a des chansons, et puis il y a Eddie Arkadian qui est un producteur très méchant, et puis il y a des chansons, et puis il y a des combats nuls, et puis il y a des chansons. Et puis Leroy il gagne et tout le monde est content. :)

8 : Kárate contra mafia, de Ramón Saldías.
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Le ninja rouge, véritable héros du film

Un jour, le réalisateur espagnol Ramón Saldías se dit qu'après tout, on peut faire des films de karaté en Espagne aussi bien qu'à Hong-Kong. Du coup, il embauche un maître de Taekwondo et ses élèves (ci-dessus habilement déguisés en ninjas), ils partent tourner à Hong-Kong aux îles Canaries et en avant Guingamp ! On s'y croirait. Les scènes cultes sont trop nombreuses pour être listées avec exhaustivité : scène d'amour torride entre le héros (maître de Taekwondo) et une femme d'âge mûr (mère de l'un de ses élèves), combats interminables bourrés de faux raccords (le héros met un adversaire au sol, se retrouve face à un autre, et dans le plan suivant il est de nouveau face à l'adversaire qu'il avait mis au sol ; mention spéciale au ninja à la cagoule rouge qui revenait sans cesse, au point que le public criait à chaque apparition), héros qui espionne les méchants depuis sa voiture et se cache le visage avec la main pour qu'ils ne le reconnaissent pas... :lol:

7 : Karaté Cat, de Ngai Choi Lam.
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Une glaire rouge extra-terrestre

Bon, les gars, qu'est-ce que le public aime ? Les films de karaté ? Les chats ? Bon, bah vous savez ce qu'il vous reste à faire. Alors un chat extra-terrestre arrive sur Terre pour combattre les méchants, il fait du karaté, vole à travers l'écran et combat un chien dans une décharge, dans ce qui est sans doute la meilleure scène du film. Il est accompagné d'une femme extra-terrestre et ils sont recherchés par le héros, un sympathique écrivain. Ensemble, ils vaincront une bouse intergalactique (au sens littéral, hein, je ne parle pas du scénario du film, quoique), avant que les extra-terrestres ne rentrent triomphalement chez eux. Et sinon, l'opium, c'est légal en Chine ou pas ?

6 : Prisonnières des martiens, d'Ishirô Honda.
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Tremblez, mortels !

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Bzz bzz bzzzz ! Bzz bzzzz !

Je ne résiste pas à l'idée de vous montrer deux images de ce film incroyable, pour vous imprégner de son ambiance. Bon, alors, tout commence comme un film de Kaijū : la grosse bébête de la première image surgit et détruit tout sur son passage. Non, pardon, un gros jouet surgit et détruit des morceaux de maquette sur son passage, tandis que des gens fuient en criant et en regardant vers le haut. Puis une base secrète extra-terrestre surgit de terre, et est attaqué par des jouets... Pardon, par des tanks et de l'artillerie lourde. Finalement, des scientifiques décident de pénétrer dans le vaisseau pour savoir ce que veulent les extra-terrestre (pour cela, ils doivent revêtir d'élégantes capes à l'entrée du vaisseau, pour ne pas avoir froid). À l'intérieur, des japonais à capes et casques de motos leur parlent en émettant des bourdonnements étranges : ils veulent une parcelle de terrain et des femmes pour se reproduire, sinon ils cassent tout. Les gentils refusent, c'est la guerre, les extra-terrestres capturent des femmes, les héros les sauvent et cassent la base, on a gagné, fin. Ça m'a rappelé mes cinq ans, quand je jouais à la guerre avec des tanks en plastique.

5 : Supersonic Man, de Juan Piquer Simón.
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L'incroyable Supersonic Man soulève un tracteur de plusieurs tonnes.

Un an après le succès du Superman de Richard Donner, l'Espagne sort sa version de l'homme volant en costume moulant. Mais ils sont malins, en Espagne : ils vont totalement révolutionner le costume de Superman en affublant Supersonic Man d'un collant rouge à culotte bleue, héhé ! Supersonic (le "Man" a été rajouté dans le titre français, mais n'est jamais prononcé dans le film) est donc un extra-terrestre à supers pouvoirs envoyé sur Terre pour la protéger du méchant Gulk, joué par un Cameron Mitchell en roue libre (il faut bien payer ses impôts). À la ville, notre cher Supersonic s'appelle Paul et arbore une moustache du plus bel effet (qui évidemment disparaît dès qu'il se transforme). Mais les meilleures scènes du film sont sans conteste celles où apparaît la création du docteur Gulk, un robot en carton qui fait des bips et lance des flammes.

4 : Samuraï Cop, d'Amir Shervan.
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Matt Hannon et sa perruque.

Nanar rendu culte par le site Nanarland, Samuraï Cop est une expérience à vivre une fois dans sa vie. Le héros, incarné par Matt Hannon et ses cheveux (ou sa perruque selon les plans : il était passé chez le coiffeur après le tournage, mais le réalisateur a eu besoin de tourner de nouveau), est un flic et aussi un samouraï. Il est accompagné d'un faire-valoir noir tentant vaguement de jouer un Eddy Murphy du pauvre, et qui parvient à nous faire rire par le pathétique de ses tentatives d'humour. Ils combattent Fujiyama, qui tente avec conviction d'exporter le mulet-moustache au pays du soleil levant, secondé par Robert Z'Dar, qui jaillit d'un chariot d'hôpital pour tuer un témoin gênant, et une espèce de clone d'Eddie Mitchell. La V.F. est tordante, les scènes érotiques d'une tristesse à la limite du glauque (on appréciera Matt Hannon qui offre, en moule-burnes, un gâteau d'anniversaire à sa copine) et les combats vont du ridicule au pathétique. À ce sujet, je recommande le Nanaroscope dédié au film, avec interview de Matt Hannon à la clef.

3 : Blood Feast, de Herschell Gordon Lewis.
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Un épicier-traiteur qui inspire confiance.

Ce film de Herschell Gordon Lewis est intéressant à plus d'un titre. En effet, il est considéré comme étant le premier à montrer du gore au cinéma, malgré un budget plus que réduit (qui est visible pendant à peu près toute la durée du métrage). La VF est faite à l'arrache, et le scénario n'est qu'un prétexte à scènes gores : Fuad Ramses, un épicier égyptien, est embauché par madame Fremont pour s'occuper du repas de l'anniversaire de sa fille. Mais il est un fanatique d'Ishtar, une déesse dont la résurrection ne pourra s'accomplir qu'après un bain de sang. Notre bon épicier effectue donc une série de meurtres sanglants à travers la ville de Miami, prélevant sur chacune de ses victimes une partie du corps. La police met sur le cas l'inspecteur le moins perspicace du monde, à qui il faut une heure pour comprendre ce qui saute aux yeux (c'est un peu "L'enquête de police, pour les nuls" :lol: ). Finalement, lors du banquet d'anniversaire, Fuad Ramses tente de sacrifier la fille de madame Fremont en loucedé mais est pris sur le fait et doit s'enfuir en boitant (notre fanatique ayant un pied-bot), dans une course poursuite haletante. Il finit par accidentellement se faire broyer par un camion poubelle. Je recommande le visionnage de ce film, ne serait-ce que par curiosité.

2 : Torture Dungeon, d'Andy Milligan.
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Un méchant charismatique. Indication : ce n'est pas une vraie moustache.

Budget ridicule, acteurs au surjeu tel qu’on croirait parfois regarder Sacré Graal, Torture Dungeon est une pantalonnade folle de bout en bout. Costumes bricolés avec des bouts de ficelle, postiches flagrants (dont une incroyable moustache qui affuble le principal antagoniste pendant toute la durée du film), tentatives d’érotisme plus proches de l’écœurement et scènes semblant toujours être tournées dans le même décor, on sait qu’on est devant un bon gros nanar de compétition. Le fou rire persiste jusqu’à la scène finale, où l’héroïne tente d’échapper à cheval à son bourreau : l’actrice ne sachant manifestement pas monter à cheval, sa monture reste attachée pendant toute la scène tandis qu’Andy Milligan tente vainement de nous duper avec des mouvements de caméra donnant plutôt l’impression que la fille tourne en rond. Quant au donjon de torture annoncé par le titre, on l'attend encore.

1 : Nom de code : Jaguar, d'Ernest Pintoff.
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Notre héros karatéka-cowboy-agent secret, le regard perdu vers l'horizon.

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Attention, double coup de pied en grand écart !

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Donald Pleasence, toujours dans les bons coups.

Un nanar hilarant : scènes de karaté absurdes voire ridicules, combats hallucinants, dialogues drôlatiques (dont un accent sud-américain affublé à Donald Pleasence) et situation invraisemblables : un long fou rire d’une heure et demie. Notre héros, cow-boy torse nu à ses heures perdues, est en réalité un agent secret karatéka, entraîné par Sensei, un maître d'arts martiaux incarné par... Woody Strode. Oui oui. Woody Strode, maître d'arts martiaux. Bon, quand il se bat, il met des gros coups de poing dans la tronche dans un style proche de Bud Spencer, mais il s'appelle Sensei, quand même ! En face de lui, Donald Pleasence qui incarne, avec toute la subtilité qu'on lui connaît, un dictateur sud-américain vivant dans un palace ; Christopher Lee avec une moustache, dans la partie embarrassante de sa carrière ; et l'ancien coéquipier du héros, qu'il affrontera dans une scène finale d'anthologie en haut d'une muraille de château-fort, torse nu tous les deux et terrible chorégraphie à la clef. Avis aux amateurs de nanars : ruez-vous sur la VHS française, bonne soirée garantie ! :lol: (et vive la Cinémathèque Française qui nous permet de découvrir de telles pépites)
Si j'avais souvent répété que je désirais mourir dans mon lit, ce que je voulais vraiment dire par là, c'est que je voulais me faire marcher dessus par un éléphant pendant que je ferais l'amour. Les Fusils d'Avalon, Roger Zelazny.
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Re: Les meilleurs films sortis ou découverts en 2016

Messagede Ouais_supère le 14 Avr 2017, 06:57

Tu vends du rêve.

Ceci dit, tu n'as pas peur de t'abîmer le goût, à force de regarder des nanars ?

Je me rappelle ma période films de requins (et de crocodiles) de chez Nu Image ou autre, devant lesquels je tiens plus 5 minutes aujourd'hui que j'ai fini ma désintox.
C'était vraiment de la meth pour moi alors que c'est strictement inregardable.
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Re: Les meilleurs films sortis ou découverts en 2016

Messagede Shoemaker le 14 Avr 2017, 07:48

C'est le syndrome "Plan 9 from Outer Space" de Ed Wood. Tellement excessivement mauvais qu'il en devient fascinant et incontournable !
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Re: Les meilleurs films sortis ou découverts en 2016

Messagede sheon le 14 Avr 2017, 10:12

Ouais_supère a écrit:Tu vends du rêve.

Ceci dit, tu n'as pas peur de t'abîmer le goût, à force de regarder des nanars ?

Je me rappelle ma période films de requins (et de crocodiles) de chez Nu Image ou autre, devant lesquels je tiens plus 5 minutes aujourd'hui que j'ai fini ma désintox.
C'était vraiment de la meth pour moi alors que c'est strictement inregardable.

Ce n'est pas un problème car je regarde de tout. Des nanars de temps en temps, des mauvais films parfois (rarement exprès), et le reste du temps je tombe sur des films moyens ou bons selon si j'ai la main heureuse ou pas.
En fait, concernant les nanars, je les vois généralement en deux occasions bien précises, qui en deviennent presque des rituels :
- soit lors d'un double programme Cinéma Bis, à la Cinémathèque Française (environ deux vendredis par mois, on peut y tomber aussi bien sur des gros nanars que sur des pépites plus ou moins connues)
- soit lors d'une journée films qu'on s'organise avec deux potes à moi, où on essaie justement d'alterner un nanar et un bon film pour ne pas se lasser.

Bon, après, je t'avoue, devant un film de ninja c'est parfois difficile de tenir. Genre Clash of the Ninjas, y a des séquences complètement folles, et d'autres moments où on s'endort. Pareil pour Miami Connection, vu à la Nuit Excentrique 2015, la salle était hystérique pendant les combats ou les chansons sur le Taekwondo, mais beaucoup moins quand les héros lisaient leur courrier (leurs trois activités préférées).
Shoemaker a écrit:C'est le syndrome "Plan 9 from Outer Space" de Ed Wood. Tellement excessivement mauvais qu'il en devient fascinant et incontournable !

Moi, je distingue même les mauvais films des nanars. En gros, un mauvais film est mauvais tout court et ne déclenche aucune réaction positive. Alors qu'un bon nanar fait forcément rire, même si c'est involontaire. Je pense que cela tient de plusieurs facteurs différents, mais il y a souvent un dénominateur commun qui est qu'il y a eu un réalisateur, un scénariste, un producteur, des acteurs qui ont cru à un moment à ce qu'ils faisaient sans se rendre compte que c'était complètement absurde, insensé ou ridicule. Et il y a aussi certains de ces réalisateurs qui sont très attachants, comme Bruno Mattei par exemple, réalisateur des incroyables Virus Cannibale et Les Rats de Manhattan (entre autres) ; des gens qui voulaient simplement faire du cinéma, coûte que coûte, malgré des moyens ridicules et des scénarios invraisemblables. Des passionnés, quoi.

Bon, pour être honnête, parmi les nanars, il y en a aussi qui sont fait avec des intentions détestables. Il y a de tout.
Si j'avais souvent répété que je désirais mourir dans mon lit, ce que je voulais vraiment dire par là, c'est que je voulais me faire marcher dessus par un éléphant pendant que je ferais l'amour. Les Fusils d'Avalon, Roger Zelazny.
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Re: Les meilleurs films sortis ou découverts en 2016

Messagede Dervi le 14 Avr 2017, 10:28

Dervi a écrit:
Silverwitch a écrit:Et toi Dervi, quelques films de ou vus en 2016 à mettre à l'honneur ?


J'ai prévu d'y réfléchir. Je sais déjà que la première place est détenue par un film de 1962, un grand classique d'un immense réalisateur avec des acteurs inoubliables. Je ne sais pas pourquoi j'ai attendu aussi longtemps pour le découvrir. Merci à mon cinéma de quartier.
Je laisse le suspense... insoutenable ! :D


Pour 2016 :

1) Premier et de loin, discuté plus haut L'homme qui tua Liberty Valance. John Ford dépeint un monde au carrefour entre le monde d'avant (la force est la loi) et le monde à venir (la loi est la force). Ces deux mondes s'entrechoquent, arbitrés par un héros, une légende de l'ombre écartelé par ce monde qui change. En effet, il est le symbole de la société d'avant, proche de la sauvagerie de la nature tout en étant défenseur d'une certaine idée du bien. Devant les changements qui s'opèrent, malgré la nostalgie du passé, il s'efface mais œuvre aussi avec ses moyens pour que la destinée de la société à venir suive le bon chemin. Et puis, c'est une histoire d'amour (Vera Miles très juste), l'importance de l'école, la critique du show américain, de la presse et des duels des temps anciens.

2) Silent running, La nature a été détruite sur Terre, un mince espoir subsiste de préserver la biodiversité dans l'Espace. Pour des raisons financières, ce dernier espoir s'évanouit quand les poches de natures créés dans l'Espace doivent être détruites. C'est l'occasion de montrer un amoureux de la nature lutter contre des hommes complètement détachés de la nature (déshumanisé ?), moins humains que des robots à la sauce R2D2 (mais avant R2D2). Il se retrouve alors seul dans l'Espace avec une nature artificielle qui se meurt et ses robots. La vie de la nature ou de l'Homme est un équilibre, comment le trouver ? L'homme seul le peut-il ? La nature peut-elle prospérer hors de son environnement ? L'Homme et la nature sont-ils intimement liés ? Film peut-être simple, mais terriblement attachant.

3) Le client. Au début du film, la description de la vie de cette famille est intéressante, on a toutefois du mal à comprendre où le film va aller et finalement on finit par percevoir cet homme, présenté comme un héros au début, sombrer au fur et à mesure vers ses pulsions de vengeance malgré les paroles de sagesse de sa femme.

4) Pirates, juste parce que je me suis retrouvé en enfance devant ce film d'aventure bien mené et souvent drôle.

5) Tess, j'ai apprécié le film, je n'arrive toutefois pas à en tirer une ligne directrice.

6) Une vie, description d'une vie bercée d'illusion très bien mise en scène avec en tâche de fond cette société bourgeoise du 19e siècle. J'ai toutefois trouvé la seconde partie un peu longue.

J'ai vu d'autres films au cinéma, mais ils ne m'ont pas particulièrement marqué et je les aurai totalement oubliés dans quelques temps : Midnight special, Misstress America, Maggie's plan, Cafe society

Déjà dit plus haut, à revoir, The Assassin. Je ne suis pas rentré dedans, pourtant j'ai adoré les autres films de Hou Hsiao-Hsien que j'ai vus.
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Re: Les meilleurs films sortis ou découverts en 2016

Messagede Hugues le 18 Avr 2017, 10:30

Succès énorme, Le Client, 8 mois après sa sortie, continue d'être projeté chaque jour dans plusieurs salles, à Téhéran.

J'en profite pour aussi évoquer le fait que Voyage of Time - Life's Journey (Au fil de la vie) sera projeté pour la première fois à Téhéran entre le 21 et le 28 avril lors du 35ème Festival du film de Fajr.
Seront aussi projeté parmi bien d'autres Baccalauréat, Moi, Daniel Blake, Citoyen d'honneur et King of the Belgians, ainsi que bien des restaurations du monde entier, dont de nouvelles restaurations de films iraniens comprenant plusieurs films d'Abbas Kiarostami.
Chose amusante, Jessica Woodworth, co-réalisatrice de King of the Belgians sera aussi dans le jury international.

Hugues
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Re: Les meilleurs films sortis ou découverts en 2016

Messagede Hugues le 30 Avr 2017, 20:44



Hugues
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Re: Les meilleurs films sortis ou découverts en 2016

Messagede Hugues le 02 Juin 2017, 17:40

Bande-annonce italienne - Una vita (Une vie)   Compatible plein écran


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Comme pour sa sortie aux USA, il y en a des dizaines d'autres de critiques élogieuses sur le film dans la presse transalpine.




Pas si mal pour "un film en 4/3 son mono avec 2h de son de pluie"...

Hugues
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Re: Les meilleurs films sortis ou découverts en 2016

Messagede Hugues le 29 Nov 2017, 15:53

Royaume-Uni, 12 janvier:
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Hugues a écrit:Pas si mal pour "un film en 4/3 son mono avec 2h de son de pluie"...


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Re: Les meilleurs films sortis ou découverts en 2016

Messagede Hugues le 12 Déc 2017, 13:15

Allemagne, 18 janvier:

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Re: Les meilleurs films sortis ou découverts en 2016

Messagede Hugues le 28 Déc 2017, 20:19

Je ne remonterai plus le sujet

Mais cela valait le coup pour une dernière fois d'évoquer un effort inédit pour la sortie britannique: une bande-annonce originale:

Une vie - Bande annonce britannique   Compatible plein écran


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