Hugues a écrit:C'est ce qu'on pouvait redouter, de la VOD:
Ca n'est pas grave, pour le moment, parce que ce ne sont pas de très bons films, mais ça annonce de plus tristes jours à venir...
St. Vincent de Theodore Melfi, une comédie avec Bill Murray et Melissa McCarthy, et
The Disappearance of Eleanor Rigby de Ned Benson avec Jessica Chastain et James McAvoy vont sortir directement en France en VOD, plusieurs mois avant leur sortie vidéo.
Sans jamais connaître la salle de cinéma en France.
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Pire encore. C'est à l'initiative de la compagnie en ayant acheté les droits mondiaux (qui n'est pas à l'origine de leur financement et leur existence, ayant acquis les droits en aval de leur production) que c'est ainsi et non à l'initiative de distributeurs français qui pourraient mieux connaître le marché.
Car je présume très fortement que des distributeurs français souhaitaient distribuer ces 4 films (pourquoi 4 ? voir ci-dessous)
Mais donc, les ineptes Weinstein et leur compagnie TWC ont jugé qu'il y avait plus d'argent à se fiare en acceptant le chèque de Netflix qu'en laissant de plus modestes sociétés de distribution s'en occuper avec soin.
Ca laisse présager hélas, que dans un certaine mesure que le paysage cinématographique français va se rapprocher de ce qu'il l'est hélas aux Etats-Unis, c'est à dire relativement stérile, peu varié.
Et ce d'autant plus si on laisse des compagnies étrangères décider de la manière dont les films qu'elles détiennent doivent exister en France, dont la variété de ce qui est proposée en salle est incomparable (des films qui sortent sur 100 écrans en France, sortent sur 5 ou 6 au Royaume Uni, par exemple)
Cet état de fait aux USA qui était déjà le cas depuis plusieurs décennies, mais qui s'est accéléré avec la VOD, alibi commode pour ne plus sortir les films sur l'écran pour lequel ils ont été tourné, la salle obscure, et dont certains grands films ont besoin désespérément, parce qu'ils s'y déploient plus encore.
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La comédie St. Vincent sort ce vendredi dans quelques salles aux Etats-Unis (66 cinémas [soit peut-être un peu plus d'écran] avant de grandir plus ou moins de semaine en semaine en fonction de la demande des exploitants, c'est ainsi que l'on agit aux USA pour tout ce qui n'est pas blockbuster – c'est déjà un nombre d'écran très important pour une première semaine pour ce genre de sortie progressive, témoignage en commençant si haut que le film devrait avoir un succès commercial). Et le même jour en France en VOD.
The Disappearance of Eleanor Rigby est en fait 3 films. Ned Benson a été mis au défi par son actrice, qu'il venait d'engager, de changer le point de vue de son film, qui a l'origine racontait une séparation du point de vue de l'homme. Un second scénario a été écrit, et les deux films Il et Elle ont été tournés. Après la présentation des deux films à Toronto à l'automne 2013, les Weinstein ont acquis les droits mondiaux du films, non en vue de les sortir mais, c'est classique de leur part, en vue de faire chantage sur Benson, obligé malgré lui de monter un troisième film, si il voulait le voir sortir, Eux, le seul à sortir en salle tandis que Il et Elle serait disponible en complément en VOD. En France, même pas de Eux, en salle (sauf dans ses projection pour la sélection parallèle Un Certain Regard à Cannes), tout sort en VOD, à partir 1er novembre (sortie aux USA le 12 septembre dernier)
Hugues
Le mouvement continue ...
TF1, imite Netflix et Wild Bunch en la matière, en acquérant certains films pour qu'il ne sortent jamais en salle (cette sortie en VOD sera momentanée, durant seulement 45 jours et accompagnée d'une campagne de publicité):
1er Mai 2015 : SON OF A GUN de Julius Avery avec Ewan McGregor et Brenton Thwaites
22 Mai 2015 : ADALINE de Lee Toland Krierger avec Blake Lively et Harrison Ford
3 juillet 2015 : EVERLY de Joe Lynch avec Salma Hayek
à dater: MOMENTUM de Stephen S. Campanelli avec Olga Kurylenko, Morgan Freeman et James Purefoy
à dater: MI-5 - Le film tiré de la série éponyme de Bharat Nalluri avec Kit Harrington
à dater: HOW TO MAKE LOVE LIKE AN ENGLISHMAN de Tom Vaughan avec Pierce Brosnan, Jessica Alba, Salma Hayek
Pour l'instant, jusque là, pas de grosses pertes.
Mais je redoute le jour qui arrivera forcément, où un grand film n'aura pas la chance et l'écrin qui lui sied qu'est la sortie en salle ...
Hugues