Garion a écrit:Quatre choses à dire sur cet article :
- Il y a toujours eu des téléfilms, dont certains de qualité, cela n'a jamais empêché le cinéma d'exister. Le fait que la VOD encourage de nouvelles productions ne se fait pas forcément au détriment du cinéma. Il ne faut donc pas dramatiser.
Je ne vois pas le rapport avec ce que j'ai écrit au dessus Garion.
Même si on peut contester ton affirmation (mais ça sera pour plus tard)
- Si la VOD n'avait pas existé, on ne sait pas ce qu'il serait advenu de ce film, peut-être aurait-il été mis directement à la poubelle.
C'est faux.
Il y avait des distributeurs sur les rangs pour ces deux (quatre) films.
C'est absurde alors que nous sommes les pays qui accueille la plus grande variété de cinéma en salle, de justement priver ces films de la salle.
Et c'est absurde que ce soit une société qui ne connait rien au marché français qui le décide. Plutôt qu'un distributeur français.
Je regrette aussi que tu ne vois pas que ce facile alibi, qu'est la VOD, surtout si elle est à l'initiative de sociétés qui ne connaissent que leur marché frileux, et ont des habitudes frileuses, va importer la stérilité, l'absence de variété qui existe dans bien des pays et en tout premier lieu aux Etats-Unis et au Royaume Uni ici.
Par stérilité (et c'est peut-être là qu'est le malentendu) j'entends que un nombre limité de films sortiront en salle. Uniquement les plus rentables.
Si tu estimes que c'est une bonne chose, sache que par exemple, même un film comme le
Snowpiercer de Bong Joon-ho, considéré en France par le spectateur moyen comme un blockbuster (
la bande annonce pour donner une idée), ne sortira pas au Royaume Uni et a eu un mal fou à sortir rien que dans quelques salles aux USA (les Weinstein encore eux étant d'ailleurs repassé par là, en demandant à Bong Joon-ho un nouveau montage, pour "rendre plus simple" le récit, ce à quoi il s'est refusé et il a fini par l'emporter, mais son film parce qu'il n'a pas été jugé suffisamment rentable, à tort, n'a presque pas connu la salle)... alors que sa sortie vidéo ces derniers jours aux Etats-Unis est un véritable succès et un certain phénomène.
- Le cinéma, ça a l'air sympa comme ça, mais au final, ça a plein d'inconvénient. Il faut souvent faire des kilomètres pour y aller, il y a toujours des tas de gens qui commentent et qui perturbe le visionnage
Ca dépend évidemment, de quel type de films tu vas voir, et surtout de quel type de cinéma tu fréquentes, chacun (les films et les cinémas) ayant leur public..
Pour moi, c'est rare, ça m'est arrivé tout de même.
on est mal assis, et, dans mon cas, mon dos et mon coccyx commencent à râler au bout d'une demi-heure
Ca c'est ton problème entre toi et ton coccyx.
le projectionniste fait parfois mal son boulot (image floue, cache haut et bas mal placés, son trop fort, etc...)
Ca dépend de quel type de cinéma tu fréquentes. Et ça me semble de plus en plus rare, ou même pour certains aspects techniqueement impossible avec la numérisation (hélas, d'un certain point de vue, mais ce n'est pas le sujet) des techniques de projections.
et finalement on est souvent mieux chez soi dans son canapé, ou même, dans mon cas, avec un simulateur de salle de cinéma en utilisant mon casque virtuel qui me permet de lire n'importe quelle vidéo, même en 3D en ayant l'impression d'avoir un écran géant devant soit.
Je ne crois pas que tu aies expérimenté, donc ce que j'entends quand je parle que certains films se déploient dans la salle obscure.. Dommage.
Demande, par exemple, à Xave si ce qu'il a vécu il y a quelque jour, est reproductible autre part.
- le principe de l'offre et de la demande régnera toujours. Si les gens ne sont pas intéressés par des films d'auteurs, il est normal que ces derniers soient moins nombreux et disposent de moins de moyen
Quelle résignation! Et la régulation, la redistribution via le prélèvement d'une taxe sur les tickets, elle est faite pour les chiens !
Par ailleurs, si on ne les y intéresse pas, les gens ne peuvent pas être intéressés.
J'entends par là que tout concourt dans notre société, nos médias à ce que l'on éloigne les gens des oeuvres les plus exigeantes, comme si le spectateur moyen n'était pas capable de les assimiler, comme si elles allaient repousser les gens, au lieu d'au contraire les intéresser
J'entends par là (bis) qu'il suffit de retrouver des programmes de télévision des années 80, pour constater que l'ensemble de la télévision, alors, programmait de grands films et je n'ai jamais eu souvenir qu'on se soit senti face à quelque chose d'inaccessible ou désagréable, qui ne nous fasse pas passer de bonne soirées.
Ces films, ils sont maintenant sur Arte.
Quand au début des années 90 est né la Sept, qui donna plus tard naissance à Arte, on aurait pu penser que cette chaine élèverait le niveau de la télévisions d'alors. En fait, elle n'a rien élevé du tout, elle n'a servi qu'à préserver sur un canal le niveau de la télévision de l'époque pendant que les autres s'affaissaient.
Dans les années 80, on donnait la chance, sans que jamais les gens n'aient l'impression d'être face à quelque chose d'inaccessible, aux gens de découvrir de grands auteurs, et la découverte certainement se prolongeait dans la salle.
Comment est-ce que ça peut avoir lieu aujourd'hui.
Et comment est-ce que ça peut avoir lieu quand on empêche des films, et quand on empêchera (ça arrivera bientôt — ça arrive régulièrement aux USA et en Angleterre)des chefs d'oeuvres d'arriver jusqu'à l'écran de la salle, sur une décision qui méconnait la singularité du cinéma en France.
Ou comment, l'excellence est exclue même de ce à quoi elle a donné ses lettres de noblesse.
Comme si la cuisine d'un grand cuisinier ne pouvait plus jamais être mangée (et on peut multiplier les domaines au lieu de la cuisine, pour en montrer l'absurdité)
(ce qui restera toujours le principal paramètre pour n'importe quel producteur)
Faux. Il y a (encore heureusement) des financeurs qui se désintéressent du profit ou de rentrer dans leur fonds, et qui n'espèrent qu'une chose, que ce qu'ils ont financé soit vu autant que plus possible, pour le bien de l'oeuvre.
Hugues