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Messagede Hugues le 25 Avr 2014, 23:09

Il faut sauver la société Alstom d'elle-même !

Les Echos a écrit:INDUSTRIE
Alstom : Jean-Pierre Chevènement interpelle Manuel Valls
Par Elsa Freyssenet | 25/04 | 20:51 | mis à jour à 21:47
+ DOCUMENT Dans une lettre adressée au Premier ministre, le sénateur du territoire de Belfort, Jean-Pierre Chevènement demande d’empêcher un « transfert de propriété » à General Electric.

Le sénateur du territoire de Belfort et ancien ministre de l’Industrie qu’est Jean-Pierre Chevènement ne pouvait pas laisser passer la nouvelle sans réagir. Il vient d’envoyer une lettre au Premier ministre pour lui demander de faire obstacle au rachat des divisions énergie d’ Alstom par GE.

« Je vous demande instamment, Monsieur le Premier Ministre, de bien vouloir faire valoir aux actionnaires et aux dirigeants des groupes concernés que ce transfert de propriété est hors de question », écrit-il dans sa missive envoyé vendredi à Manuel Valls.

Le sénateur MRC rappelle que « le groupe américain a déjà repris en 1999 la branche "turbines à gaz" quand Alstom a choisi de reprendre les turbines à gaz fabriquées en Suisse ». Et il considère que « ce fut une énorme erreur à laquelle Alstom a failli ne pas survivre ».

« Avec le recul de quinze ans, explique-t-il, nous constatons que cette opération autorisée par le Gouvernement de l’époque a abouti à deux résultats : Alstom a vu sa part du marché dans les turbines à gaz, qu’elle fabrique désormais en Suisse, se réduire considérablement. Par ailleurs, General Electric, s’il a dans un premier temps développé ses fabrications à Belfort, tend aujourd’hui à relocaliser une part de ses fabrications aux États-Unis, ce qui correspond, semble t-il, aux orientations données par le Président Obama ».

Pour l’ancien ministre, « cette évolution illustre la nécessité de maintenir en France les centres de décision ». Et d’égrainer la liste des fleurons nationaux rachetés par des investisseurs étrangers : « Nous savons ce que nous a coûté l’abandon d’Usinor-Sacilor à Arcelor, au prétexte de constituer un groupe européen, puis à Mittal, la France s’étant désarmée en acceptant le choix du Luxembourg pour l’implantation du siège social d’Arcelor. Il en est allé de même avec Péchiney, abandonné à Alcan sur décision de la Commission européenne avec comme conséquence la fermeture de l’usine de St Jean de Maurienne. Hier, c’était le tour de Lafarge dont le siège social a été délocalisé de Paris à Zurich. »

En rappelant ces exemples douloureux pour le gouvernement fait peser une pression politique sur l’exécutif qui pourrait se résumer en ces termes : veut-il ou non être tenu pour responsable de la perte par la France de ses fleurons industriels ? Exactement a lecture du dossier qu’Alstom et General Electric veulent éviter, craignant qu’un raidissement politique de l’Etat n’empoissonne cette reprise.

Aussi rien d’étonnant à ce que Jean-Pierre Chevènement ne fasse vibrer la fibre patriotique : « Aujourd’hui, la reprise de la branche énergie d’Alstom porterait un coup fatal à l’indépendance de notre filière électronucléaire. Elle signifierait l’abandon par la France d’un des deniers pans de son industrie d’équipement : turbines à vapeur, alternateurs de moyenne et de grande puissance etc. »

Et d’ajouter : « La fuite des centres de décision est dramatique : lorsqu’on mesure pleinement les conséquences, comme à la guerre il sera trop tard pour livrer bataille. » Quelle que soit la nature de la bataille, le temps est compté. Une communication commune Alstom-General Electric est attendue pour lundi après un rendez-vous probablement dimanche entre le patron de GE, Jeff Immelt, et l’exécutif.


Ca tombe bien, Montebourg est sur la même ligne. Le problème, est-ce que ça suffira? Après tout, malgré la pression de Montebourg, SFR a été vendu à la holding apatride Altice plutôt qu'à Bouygues.

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Re: L'actualité

Messagede FrosT le 26 Avr 2014, 13:53

Hugues a écrit:Il faut sauver la société Alstom d'elle-même !

Les Echos a écrit:INDUSTRIE
Alstom : Jean-Pierre Chevènement interpelle Manuel Valls
Par Elsa Freyssenet | 25/04 | 20:51 | mis à jour à 21:47
+ DOCUMENT Dans une lettre adressée au Premier ministre, le sénateur du territoire de Belfort, Jean-Pierre Chevènement demande d’empêcher un « transfert de propriété » à General Electric.

Le sénateur du territoire de Belfort et ancien ministre de l’Industrie qu’est Jean-Pierre Chevènement ne pouvait pas laisser passer la nouvelle sans réagir. Il vient d’envoyer une lettre au Premier ministre pour lui demander de faire obstacle au rachat des divisions énergie d’ Alstom par GE.

« Je vous demande instamment, Monsieur le Premier Ministre, de bien vouloir faire valoir aux actionnaires et aux dirigeants des groupes concernés que ce transfert de propriété est hors de question », écrit-il dans sa missive envoyé vendredi à Manuel Valls.

Le sénateur MRC rappelle que « le groupe américain a déjà repris en 1999 la branche "turbines à gaz" quand Alstom a choisi de reprendre les turbines à gaz fabriquées en Suisse ». Et il considère que « ce fut une énorme erreur à laquelle Alstom a failli ne pas survivre ».

« Avec le recul de quinze ans, explique-t-il, nous constatons que cette opération autorisée par le Gouvernement de l’époque a abouti à deux résultats : Alstom a vu sa part du marché dans les turbines à gaz, qu’elle fabrique désormais en Suisse, se réduire considérablement. Par ailleurs, General Electric, s’il a dans un premier temps développé ses fabrications à Belfort, tend aujourd’hui à relocaliser une part de ses fabrications aux États-Unis, ce qui correspond, semble t-il, aux orientations données par le Président Obama ».

Pour l’ancien ministre, « cette évolution illustre la nécessité de maintenir en France les centres de décision ». Et d’égrainer la liste des fleurons nationaux rachetés par des investisseurs étrangers : « Nous savons ce que nous a coûté l’abandon d’Usinor-Sacilor à Arcelor, au prétexte de constituer un groupe européen, puis à Mittal, la France s’étant désarmée en acceptant le choix du Luxembourg pour l’implantation du siège social d’Arcelor. Il en est allé de même avec Péchiney, abandonné à Alcan sur décision de la Commission européenne avec comme conséquence la fermeture de l’usine de St Jean de Maurienne. Hier, c’était le tour de Lafarge dont le siège social a été délocalisé de Paris à Zurich. »

En rappelant ces exemples douloureux pour le gouvernement fait peser une pression politique sur l’exécutif qui pourrait se résumer en ces termes : veut-il ou non être tenu pour responsable de la perte par la France de ses fleurons industriels ? Exactement a lecture du dossier qu’Alstom et General Electric veulent éviter, craignant qu’un raidissement politique de l’Etat n’empoissonne cette reprise.

Aussi rien d’étonnant à ce que Jean-Pierre Chevènement ne fasse vibrer la fibre patriotique : « Aujourd’hui, la reprise de la branche énergie d’Alstom porterait un coup fatal à l’indépendance de notre filière électronucléaire. Elle signifierait l’abandon par la France d’un des deniers pans de son industrie d’équipement : turbines à vapeur, alternateurs de moyenne et de grande puissance etc. »

Et d’ajouter : « La fuite des centres de décision est dramatique : lorsqu’on mesure pleinement les conséquences, comme à la guerre il sera trop tard pour livrer bataille. » Quelle que soit la nature de la bataille, le temps est compté. Une communication commune Alstom-General Electric est attendue pour lundi après un rendez-vous probablement dimanche entre le patron de GE, Jeff Immelt, et l’exécutif.


Ca tombe bien, Montebourg est sur la même ligne. Le problème, est-ce que ça suffira? Après tout, malgré la pression de Montebourg, SFR a été vendu à la holding apatride Altice plutôt qu'à Bouygues.

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Travaillant pour GE (France) je peux te dire que rien n'est encore fait. Au moindre imbroglio politique GE lâchera l'affaire, même si la transaction semble bien avancer.
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Messagede Feyd le 26 Avr 2014, 14:24

Hugues a écrit:
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Ouch, écrire au premier ministre et se planter aussi grossièrement dans la date tout en haut, ça fait pas sérieux. :lol:
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Messagede Rainier le 26 Avr 2014, 17:14

Feyd a écrit:
Ouch, écrire au premier ministre et se planter aussi grossièrement dans la date tout en haut, ça fait pas sérieux. :lol:


Il avait peut être un peu abusé de cet excellent whiskey ?

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Messagede Sylphus le 26 Avr 2014, 20:08

Valls a bien du rigoler avec ses conseillers en recevant cette lettre. Nul doute qu'elle a fini au panier.
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Messagede denim le 26 Avr 2014, 20:56

la France en pleine décrépitude... :roll:
quand on voit le sort d'Alsthom,y a de quoi se les prendre et se les bouffer...putain mais quelle misère.
et l'autre gros con..."attention les russes hein !!! la France va encore procéder à des sanctions hein !!!"

putain mais ferme ta gueule mais ferme ta gueule françois,tu commences à sérieusement à faire chier les gens et moi en particulier et quand je suis en colère je ne fais pas de différence entre un "président" et un simple quidam...ton gouvernement et toi vous ne faites pas honneur à la France.
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Messagede FrosT le 27 Avr 2014, 04:44

denim a écrit:la France en pleine décrépitude... :roll:
quand on voit le sort d'Alsthom,y a de quoi se les prendre et se les bouffer...putain mais quelle misère.
.


Malheureusement Alstom est la caricature de l'entreprise qui n'a jamais réussi à évoluer et à remettre en cause son business model (notamment sur le marché Français ou elle a longtemps été bien trop tranquille), bref ce n'est plus une pépite depuis longtemps, mais un monolithe très mal géré depuis plus de 10 ans :roll:

Il y a d'autres entreprises Française de tailles importantes qui sont bien plus dynamiques mais dont on ne parle jamais (sans compter les PME), c'est drôle comme on préfère se référer à de vieilles gloires en France (Peugeot, Alstom etc). Notre coté Poulidor je pense :D
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Messagede Hugues le 27 Avr 2014, 11:05

LeFigaro.fr a écrit:Siemens propose de racheter l'énergie d'Alstom et de lui céder ses trains
Par Ivan Letessier
Mis à jour le 27/04/2014 à 11:57 Publié le 27/04/2014 à 11:42

INFO LE FIGARO - Dans un courrier porté ce matin au PDG d'Alstom, le patron de Siemens propose un échange d'actifs. Une alternative à la cession de l'activité énergie du groupe français par le géant américain General Electric.

Bâtir deux géants européens, l'un dans le transport, l'autre dans l'énergie. Tel est le projet du groupe allemand Siemens. Son PDG Joe Kaeser a écrit hier soir une lettre à Patrick Kron, son homologue d'Alstom. Rédigée en anglais, elle a été transmise aux aurores aux administrateurs du groupe français, qui doivent tenir dans l'après-midi, afin d'examiner l'offre de rachat de l'activité énergie formulée par le groupe américain General Electric, qui offre près de 10 milliards d'euros.

Siemens propose une alternative au board d'Alstom. Son offre n'est pas formelle, mais le courrier, dont Le Figaro a pu prendre connaissance, semble suffisamment détaillé pour retenir l'attention. Le groupe allemand propose, lui aussi, de reprendre l'activité énergie d'Alstom, contre une somme en cash. De plus, il offre au groupe français, en complément du paiement, la moitié de sa branche transports, qui regroupe les trains à grande vitesse et les locomotives, mais pas les rames de métro. Cela permettrait d'étoffer le pôle transport d'Alstom, connu pour le TGV. Siemens a notamment construit l'Eurostar.

Les exigences d'Arnaud Montebourg prises en compte

Dans son courrier à Patrick Kron, Joe Kaeser rappelle qu'une rencontre entre les deux hommes a eu lieu le 10 février dernier, et qu'il n'y a été donné aucune suite, malgré une conversation téléphonique fin février. Le patron de Siemens estime que c'est désormais le bon moment pour reprendre les discussions et rentrer dans le détail d'une négociation en vue d'une transaction.

Le groupe allemand semble par ailleurs avoir tenu compte des exigences formulées par Arnaud Montebourg ces derniers jours. Il formule un certain nombre d'engagements concernant les centres de décisions et l'emploi. De plus, il se dit prêt à donner des gages concernant la gestion de la partie nucléaire de l'activité énergie d'Alstom, considérée comme particulièrement sensible.


Malgré l'avant dernière phrase, on peut rester inquiet sur le passage du centre de décision à l'étranger.

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Messagede Silverwitch le 27 Avr 2014, 11:08

Hugues a écrit:
LeFigaro.fr a écrit:Siemens propose de racheter l'énergie d'Alstom et de lui céder ses trains
Par Ivan Letessier
Mis à jour le 27/04/2014 à 11:57 Publié le 27/04/2014 à 11:42

INFO LE FIGARO - Dans un courrier porté ce matin au PDG d'Alstom, le patron de Siemens propose un échange d'actifs. Une alternative à la cession de l'activité énergie du groupe français par le géant américain General Electric.

Bâtir deux géants européens, l'un dans le transport, l'autre dans l'énergie. Tel est le projet du groupe allemand Siemens. Son PDG Joe Kaeser a écrit hier soir une lettre à Patrick Kron, son homologue d'Alstom. Rédigée en anglais, elle a été transmise aux aurores aux administrateurs du groupe français, qui doivent tenir dans l'après-midi, afin d'examiner l'offre de rachat de l'activité énergie formulée par le groupe américain General Electric, qui offre près de 10 milliards d'euros.

Siemens propose une alternative au board d'Alstom. Son offre n'est pas formelle, mais le courrier, dont Le Figaro a pu prendre connaissance, semble suffisamment détaillé pour retenir l'attention. Le groupe allemand propose, lui aussi, de reprendre l'activité énergie d'Alstom, contre une somme en cash. De plus, il offre au groupe français, en complément du paiement, la moitié de sa branche transports, qui regroupe les trains à grande vitesse et les locomotives, mais pas les rames de métro. Cela permettrait d'étoffer le pôle transport d'Alstom, connu pour le TGV. Siemens a notamment construit l'Eurostar.

Les exigences d'Arnaud Montebourg prises en compte

Dans son courrier à Patrick Kron, Joe Kaeser rappelle qu'une rencontre entre les deux hommes a eu lieu le 10 février dernier, et qu'il n'y a été donné aucune suite, malgré une conversation téléphonique fin février. Le patron de Siemens estime que c'est désormais le bon moment pour reprendre les discussions et rentrer dans le détail d'une négociation en vue d'une transaction.

Le groupe allemand semble par ailleurs avoir tenu compte des exigences formulées par Arnaud Montebourg ces derniers jours. Il formule un certain nombre d'engagements concernant les centres de décisions et l'emploi. De plus, il se dit prêt à donner des gages concernant la gestion de la partie nucléaire de l'activité énergie d'Alstom, considérée comme particulièrement sensible.


Malgré l'avant dernière phrase, on peut rester inquiet sur le passage du centre de décision à l'étranger.

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:o

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Messagede Shoemaker le 27 Avr 2014, 12:05

Arnaud Montebourg est très souple. Son grand écart entre ses positions de gauche, souverainistes, eurocritiques, et son appartenance au gouvernement le plus néolibéral que la France ait jamais connu, est de toute beauté.
Brave Arnaud...
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Messagede denim le 27 Avr 2014, 12:34

avec Alstom,si c'est "Général Electric" qui rachète l'affaire est ce un début du marché transatlantique qui se pointe à l'horizon ???

Alstom devrait être nationaliser...un point c'est tout.
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Messagede redmatt17 le 27 Avr 2014, 13:43

J'ai entendu dire que ça serait Siemens (pour que ça reste en Europe...).
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Messagede FrosT le 27 Avr 2014, 14:03

denim a écrit:Alstom devrait être nationaliser...un point c'est tout.


Tas envie de payer pour une boite qui a déjà été renflouée et qui fait de la merde depuis 20 ans ? :roll:
Pas moi merci, je préfère que mes impôts aident à financer (massivement s'il le faut) des PME, et pas un "monolithe".
Encore une fois Alstom n'est pas (plus) une "pépite", loin de la.
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Messagede redmatt17 le 27 Avr 2014, 14:12

Je n'ai pas suivi tout le dossier, mais ce n'est qu'une partie qui serait revendue, non ? Probablement une section rentable de l'entreprise ?
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Messagede denim le 27 Avr 2014, 14:19

redmatt17 a écrit:J'ai entendu dire que ça serait Siemens (pour que ça reste en Europe...).


magnifique !!! génial !!! en plus,quand on connait un peu le "passé" de Siemens,ça s'harmonisera parfaitement avec l'UE.

ARBEIT MACHT FREI !!!

suffit de voir et constater l'ambiance politique qui règne au sein de l'Europe depuis sa création...les boches voudraient nous la faire à l'envers que ça ne m'étonnerai pas.

Mon Général !!! l'heure est grave...je suis à votre disposition,mon Général :o

et pour reprendre le titre du livre de olivier Berruyer..."les faits sont têtus".
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Messagede FrosT le 27 Avr 2014, 14:26

redmatt17 a écrit:Je n'ai pas suivi tout le dossier, mais ce n'est qu'une partie qui serait revendue, non ? Probablement une section rentable de l'entreprise ?


La section "énergie" intéresse GE oui. Le problème c'est que Alstom en dehors de son activité transport est un peu une coquille vide depuis quelques temps et ils essayent de se débarrasser de leur branche "energy" qu'il n'arrive pas à rentabiliser. Mais ça risque de poser des pbs de concurrence de toute façon, la branche énergie de GE étant déjà très puissante en Europe. Siemens aurait moins de problème vis à vis des autorités de régulation mais reste beaucoup moins solide financièrement (on peut s'attendre a des licenciement en masse, déjà du à des doublons d'activités beaucoup plus forts du coté de Siemens).
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Messagede denim le 27 Avr 2014, 14:27

FrosT a écrit:
denim a écrit:Alstom devrait être nationaliser...un point c'est tout.


Tas envie de payer pour une boite qui a déjà été renflouée et qui fait de la merde depuis 20 ans ? :roll:
Pas moi merci, je préfère que mes impôts aident à financer (massivement s'il le faut) des PME, et pas un "monolithe".
Encore une fois Alstom n'est pas (plus) une "pépite", loin de la.


pour les PME je suis entièrement d'accord et pour Alstom il faut bien réfléchir ce qui est sauvable et possible d'être transformé...pourquoi GE et Siemens sont intéressés par Alstom ??? c'est parc'qu'il doit bien y avoir quelque chose à en tirer et que nos "salopards" de dirigeants de patrons d'Alstom n'ont pas pu ou pas su voir venir ou développer en plus de s'en foutre complètement car pour eux de toutes façons,que ça fonctionne ou pas, ils touchent le pactole à la fin.
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Messagede Silverwitch le 27 Avr 2014, 16:09

FrosT a écrit:Tas envie de payer pour une boite qui a déjà été renflouée et qui fait de la merde depuis 20 ans ? :roll:
Pas moi merci, je préfère que mes impôts aident à financer (massivement s'il le faut) des PME, et pas un "monolithe".
Encore une fois Alstom n'est pas (plus) une "pépite", loin de la.


N'exagérons rien. Qu'est-ce que ça veut dire financer des PME, si les petites entreprises mangent dans la main des multinationales dont elles dépendent pour leur activité ? Ça revient exactement au même. Quant à Alstom, c'est typiquement le genre de société qui gagnerait à être nationalisée (pourquoi l'État est-ils sorti du capital ?), je suis de l'avis de Denim, plutôt que d'être vendue par morceaux pour le seul intérêt des actionnaires.
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Messagede denim le 27 Avr 2014, 16:18

ah ben moi,je suis bête con mais discipliné...et donc,pourquoi ces deux boites sont si intéressés par Alstom ?? c'est qu'il y a quelque chose à en tirer.
en plus la section Energy...ça me fait penser aux barrages français qui bientôt vont tomber dans l'escarcelle du privé.
ils sont tarés tous autant qu'ils sont...
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Messagede FrosT le 27 Avr 2014, 17:43

denim a écrit:ça me fait penser aux barrages français qui bientôt vont tomber dans l'escarcelle du privé.
ils sont tarés tous autant qu'ils sont...


Rien à voir: Alstom est privé, rien de "national" la dedans, et rien de bien stratégique quant à ses activités dans l’énergie.
En clair on est d'accord pour que les entreprises Françaises soient présentes à l'international, concurrencent les entreprises internationales, mais quand elles "perdent la partie" faut nationaliser car on est pas d'accord que les autres fassent mieux ? :D Faudrait savoir :lol: Alstom est mauvais depuis des années, c'est pas nouveau. Rien qu'en France Schneider, Areva ou ERDF font beaucoup mieux qu'Alstom dans l’énergie.

Siverwitch a écrit:c'est typiquement le genre de société qui gagnerait à être nationalisée

Leurs activités dans l’énergie sont beaucoup moins stratégiques qu'un Areva ou qu'un EDF ou encore qu'un Schneider Electric, Alstom n'a qu'une position de petit challenger par rapport aux poids lourd de l’énergie. Mais oui l'état a été mauvais dans ce dossier (tant dans sa façon de sortir, que dans sa façon de renflouer de manière foireuse en 2004), néanmoins je persiste à penser que s'il doit aider quelqu'un, autant qu'il aide les distributeurs/fournisseurs, qui eux font du bon boulot depuis des années.

D'un point de vue général on ferait mieux d'aider les entreprises d'avenir non ? On critique le "too big to fail" avec les banques mais pas avec Alstom alors ? Soyons un peu cohérent et arrêtons de toujours sauver les "gros". Lorsqu'une PME fait de la merde, elle coule, et tout le monde dit que ça fait partie du jeu et des règles du capitalisme, par contre quand c'est les gros....

denim a écrit: ah ben moi,je suis bête con mais discipliné...et donc,pourquoi ces deux boites sont si intéressés par Alstom ?? c'est qu'il y a quelque chose à en tirer.


Oui, une position de challenger sur certains marchés liés à l’énergie (qu'Alstom n'arrive pas à rentabiliser....). Donc forcément ça intéresse les plus gros qui eux y arrivent ^^ (GE, Siemens, Shneider etc.).
Ça s'appelle le capitalisme tu sais :D, des entreprises se rachètent, et les leaders d'hier et d'aujourd'hui peuvent être les loosers de demain ^^
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Messagede denim le 27 Avr 2014, 19:33

moai...autrement dit,patrick Kron est un "con"...pardon,un "looser".
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Messagede Sylphus le 27 Avr 2014, 20:11

L'Etat n'a pas à intervenir. Soit on joue le jeu de la mondialisation, soit on change de modèle économique. D'ailleurs je suis convaincu que Hollande va être rappelé à l'ordre.
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Messagede Hugues le 27 Avr 2014, 20:53

LeFigaro.fr avec Reuters a écrit:Alstom «poursuit et approfondit sa réflexion stratégique»
Par Le Figaro.fr avec Reuters
Mis à jour le 27/04/2014 à 20:29 Publié le 27/04/2014 à 20:28

Alstom, dont la branche énergie intéresse l'américain General Electric et l'allemand Siemens, annonce ce dimanche soir qu'il "poursuit et approfondit sa réflexion stratégique" et qu'il informera le marché d'ici mercredi 30 avril matin.

Le groupe, qui ne donne pas plus de précisions, ajoute dans un communiqué que, dans l'intervalle, il a demandé que la cotation de son titre reste suspendue.


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Re: L'actualité

Messagede Tarod le 27 Avr 2014, 21:00

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Messagede Silverwitch le 28 Avr 2014, 11:18

FrosT a écrit:Rien à voir: Alstom est privé, rien de "national" la dedans, et rien de bien stratégique quant à ses activités dans l’énergie.
En clair on est d'accord pour que les entreprises Françaises soient présentes à l'international, concurrencent les entreprises internationales, mais quand elles "perdent la partie" faut nationaliser car on est pas d'accord que les autres fassent mieux ? :D Faudrait savoir :lol: Alstom est mauvais depuis des années, c'est pas nouveau.


Je ne vois pas le rapport. Nationaliser ou devenir actionnaire de référence de grandes entreprises industrielles françaises (au caractère stratégique évident, d'ailleurs) ne signifie pas fermer un secteur à la concurrence nationale ou internationale.

FrosT a écrit: Rien qu'en France Schneider, Areva ou ERDF font beaucoup mieux qu'Alstom dans l’énergie.


Deux sociétés sur trois sont détenues par l'État. Je rappelle quand même qu'Alstom gagne de l'argent, n'est-ce pas plutôt l'actionnaire de référence qui veut reprendre ses billes au meilleur prix, celui d'une casse sociale ? Concernant les promesses, le rachat d'Arcelor devrait servir de leçon... Mais c'est vrai, c'est sans avenir.


FrosT a écrit:Leurs activités dans l’énergie sont beaucoup moins stratégiques qu'un Areva ou qu'un EDF ou encore qu'un Schneider Electric, Alstom n'a qu'une position de petit challenger par rapport aux poids lourd de l’énergie. Mais oui l'état a été mauvais dans ce dossier (tant dans sa façon de sortir, que dans sa façon de renflouer de manière foireuse en 2004), néanmoins je persiste à penser que s'il doit aider quelqu'un, autant qu'il aide les distributeurs/fournisseurs, qui eux font du bon boulot depuis des années.


La qualité stratégique n'a pas grand chose à voir avec la taille. Ensuite, je ne vois pas pourquoi l'État n'a pas fait son boulot de manière correcte pour soutenir Alstom il y a dix ans, n'était la vente des Chantiers de l'Atlantique (Alstom Marine). Pour la question des aides, je suis en désaccord: aider les sous traitants, c'est subventionner indirectement les grands groupes sans aucun contrôle sur leur stratégie, et pour un retour insuffisant.

FrosT a écrit:D'un point de vue général on ferait mieux d'aider les entreprises d'avenir non ? On critique le "too big to fail" avec les banques mais pas avec Alstom alors ? Soyons un peu cohérent et arrêtons de toujours sauver les "gros". Lorsqu'une PME fait de la merde, elle coule, et tout le monde dit que ça fait partie du jeu et des règles du capitalisme, par contre quand c'est les gros....


Si l'avenir était écrit, ce serait formidable. Pour le reste, je ne vois rien à "sauver". Alstom est un groupe rentable qui dispose de fonds propres. Nul doute que l'arrivée de l'État comme actionnaire de référence permettrait de garantir l'activité, au prix d'un effort pour les actionnaires: moins de dividendes, plus d'investissements.
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Re: L'actualité

Messagede denim le 28 Avr 2014, 17:39

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garantir l'activité en plus d'être un point stratégique sur les marchés économiques car ça permet de montrer aux autres qu'il y a encore un "état français" fort...sinon ce sera le tour à d'autres sociétés françaises qui ont encore quelques choses de d'aplomb qui se feront attaquer sur les marchés et racheter...c'est une guerre économique et c'est à celui qui peut "bouffer" l'autre.
imaginons qu'Apple est un coup de blues et que des chinois ou coréens veuillent se l'accaparer,vous allez voir les américains la gueule qu'ils vont faire.
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Re: L'actualité

Messagede Silverwitch le 28 Avr 2014, 19:39

Toujours au sujet d'Alstom, l'excellente tribune de Jean-Philippe Tanguy sur Rue89:

Alstom : un bain de sang industriel et social se prépare

Tout est dit, et bien dit. Je reproduis ici cette tribune in extenso:



Je n’étais qu’une ombre. Presque rien. Pourtant, invisible des puissants, j’ai beaucoup vu de leur actions. Presque tout.

J’ai quitté ce monde pour lequel on m’avait préparé et formé, parce qu’il contrevenait aux valeurs simples qui m’avaient fait choisir la voie de l’industrie : la foi dans le travail et le progrès ; la conviction qu’un peuple n’est rien sans fleurons nationaux.

Au sein du cabinet de Clara Gaymard


Pendant trois ans, j’ai été une petite main, insignifiante aux yeux de beaucoup, au sein du cabinet de Clara Gaymard, présidente de General Electric (GE) en France. Pourtant, j’ai vu suffisamment de cette réalité pour savoir que GE, ou Siemens, ne veulent aucun bien à Alstom.

Non pas que ces groupes soient mal gérés, bien au contraire. Non pas que les personnes qui les dirigent soient mal intentionnées, loin de là.

Mais parce que dans le monde des affaires, aucun autre intérêt que celui des actionnaires ne prévaut. L’erreur fondamentale d’analyse et de stratégie commise par les dirigeants français depuis 30 ans, amplifiée par le delirium libéral de Bruxelles, est de croire que la mondialisation est un monde merveilleux où l’intérêt général sera défendu par la somme des intérêts particuliers.

Au contraire, la mondialisation renforce chaque jour cette bonne vielle géopolitique égoïste qui lie une entreprise à sa nation-mère. Le renflouement massif des banques « internationales » par les contribuables tout à fait nationaux l’a suffisamment rappelé…

Après la crise, GE reconstruit son empire industriel

J’arrive en 2010, GE est alors marqué par deux échecs qui vont transformer sa stratégie globale et sa relation avec la France.

D’une part, la crise des subprimes a failli détruire le conglomérat. Depuis les années 80, le groupe s’est éloigné du legs de Thomas Edison pour se concentrer sur la finance. GE n’est plus qu’une banque monstrueuse qui détient par ailleurs des usines.

Malgré son poids financier, GE a réussi à échapper aux contraintes de la supervision bancaire, histoire de gagner sur tous les tableaux. Pourtant avec la chute de Lehmann, cette attitude irresponsable l’écarte du bail-out de l’administration Bush, qui finalement le sauve in extremis, en toute illégalité.

Cette triste expérience convainc Jeffrey Immelt, le PDG de GE – qui deviendra le conseiller à l’emploi de Barak Obama – qu’il est grand temps de retrouver la vocation industrielle de l’entreprise. Dans un monde où plusieurs milliards de consommateurs vont accéder au confort occidental, les équipements lourds et les infrastructures promettent, à défaut de performances artificielles, une prospérité de long terme. Seule le microcosme parisien a loupé cette évidence.

GE perd. GE n’aime pas perdre...

D’autre part, l’échec de l’acquisition de la filiale T&D d’Areva par GE en 2009, au profit d’Alstom, a changé les relations entre les deux groupes.

La filiale T&D appartenait à l’origine à Alstom, c’est un joyau que tous les groupes convoitent, aussi bien GE que Siemens. Il s’agit des équipements qui permettent de transporter l’électricité de la centrale jusqu’à la prise de courant. C’est une filière très rentable mais qui demande beaucoup de capital. C’est pour cette dernière raison qu’en 2004, quand Alstom est au bord de la faillite, la commission de Bruxelles lui ordonne de s’en séparer pour recevoir l’aide de l’Etat. Les commissaires ne veulent pas d’aide sans soldes d’hiver sur l’industrie française.

En 2009, Alstom va un peu mieux et souhaite désormais récupérer son ancien fleuron. A ce moment, c’est l’Etat qui décide car il possède Areva. Mais l’Etat ne lui donne pas les moyens de le faire seul. Il exige l’aide de Schneider pour financer l’opération, et donc scinder les actifs. Le bon ami Bouygues, qui possède 30% d’Alstom, est de la partie et fait définitivement pencher Sarkozy pour cette solution certes française, mais boiteuse.

GE perd. GE n’aime pas perdre et sait que GE finira par gagner : Alstom a montré qu’elle était faible, et que les dirigeants français n’avaient pour elle ni ambitions ni moyens.

Converteam : l’Etat major français liquidé

En revanche aux Etats Unis, l’industrie est redevenue stratégique, au delà des slogans. Jeff Immelt ne pose pas en marinière mais a fait le plein de trésorerie en vendant des activités non stratégiques. Il sait qu’il peut compter sur le soutien indéfectible de Barack Obama. Une première manche permettra de montrer la nouvelle force de GE face à un Alstom faible et sans soutien politique : l’achat de Converteam.

Converteam est un autre joyau bradé en 2004 par Alstom sur les mêmes ordres absurdes de Bruxelles. Son histoire est celle d’une escroquerie d’Etat franco-française qui mériterait à elle seule un récit.

Une fois encore Alstom voudrait récupérer ce qui lui appartient. Pourtant cette fois l’Etat, émasculé par l’Union Européenne, ne peut rien faire contre un actionnariat privé. GE le sait, GE est plus riche, GE écrase Alstom et récupère le fleuron national au prix fort, celui que Bruxelles n’a jamais donné à Alstom.

A cette époque, je suis là. J’assiste, médusé, à la couardise de Christine Lagarde, qui se contente de quelques promesses gribouillées sur un morceau de papier pour solder l’intérêt national.

Ces promesses ne seront d’ailleurs jamais respectées : c’est un pur mercenaire de GE, Joe Mastrangelo, qui sera nommé immédiatement à la tête de GE Power Conversion (nouveau nom de baptême). Le siège déménage de Massy vers Paris, l’Etat major français est liquidé.

Il faut vivre une aventure industrielle

Rien de grave vous direz-vous ? Pourtant tout est là. L’indépendance d’une entreprise ne se mesure pas quand tout va bien, quand l’argent rentre et que tout le monde est content. Quand tout va bien, personne ne voit que les décisions ne sont plus prises dans l’intérêt de la France, mais celle du nouveau groupe, que les brevets sont transférés, que les savoir faire sont absorbés.

Le massacre n’est visible que quand les mauvaises nouvelles arrivent, que le site n’est plus, réellement ou « financièrement » rentable, que tout peut disparaître puisque l’essentiel est déjà ailleurs.

Il faut passer sur une friche industrielle et rencontrer les personnes qui y travaillaient pour comprendre le drame que constitue une fermeture d’usine.

Vue depuis les beaux esprits, une usine n’est qu’un lieu dangereux pour l’environnement et éprouvant pour les ouvriers.

Il faut vivre une aventure industrielle pour comprendre qu’il n’en est rien. Chaque ouvrier, chaque ingénieur qui travaillent sur un projet, par delà la difficulté, a le sentiment de contribuer à quelque chose de plus grand que lui.

Les beaux esprits ne comprennent pas qu’un ouvrier soit prêt à faire sauter une usine qui délocalise, qu’un syndicaliste saccage sans regret, et à raison, une sous préfecture quand l’Etat laisse faire la sauvagerie financière. Ces beaux esprits n’ont jamais participé à autre chose que leur propre vie, ils ne savent pas que la dureté de l’industrie est une promesse d’œuvre commune. Une œuvre qu’il faut des décennies à construire, quelques jours à détruire. Trois en l’occurrence pour Alstom.

Alstom ou 50 milliards de commandes

GE n’est pas une mauvaise entreprise. C’est une entreprise magnifique. Mais les intérêts de GE sont les intérêts de GE… et des Etats-Unis. Il arrive assez souvent que les intérêts de GE ne soient pas les intérêts de la France. Et la France perd toujours puisqu’elle n’est plus défendue.

Ainsi, lors d’un récent contrat géant avec l’Algérie pour des turbines à gaz remporté par GE, tout aurait du conduire à ce que ces turbines soient produites à Belfort, site français de GE. Mais non, elles seront produites de l’autre côté de l’océan, aux Etats unis. Car l’emploi américain n’attend pas.

L’avenir d’Alstom n’intéresse absolument pas GE. Ce qui intéresse GE, c’est ce qu’Alstom peut lui apporter. Point final. C’est d’ailleurs le rôle de GE, la défense de la France revient aux dirigeants de notre pays, pas à Jeff Immelt.

Arcelor, Pechiney, Solvay ont montré ce que les garanties valaient dans le monde des affaires : Rien du tout. Notre pays solde sur la base de vaines promesses tout ce que des générations d’ouvriers, d’ingénieurs et de rêveurs ont créé.

Alstom na va pas si mal : 50 milliards de commandes, trois ans de plan de charge, une marge bénéficiaire, une rentabilité de 4%. Mais Alstom est trop petit, il faut lui redonner la taille que l’Etat lui a volée.

L’escroquerie Siemens

Alstom n’est ni plus ni moins que le cœur battant de l’industrie française. Il est l’instrument de notre futur, tant sur la poursuite du nucléaire que sur le développement des nouvelles énergies. Perdre cette entreprise marquerait la fin, pure et simple, de la filière énergétique française. La fameuse transition énergétique que tous appellent de leurs vœux ne sera qu’une chimère : c’est sur catalogue américain ou allemand que Ségolène Royal achètera ses éoliennes ?

Croire que Siemens est un cheval blanc est une escroquerie à laquelle seule Arnaud Montebourg semble croire. Par un heureux hasard, le projet annoncé par François Hollande en janvier dernier deviendrait une réalité en quelques mois…

Or tout le monde sait que Siemens essaie de mettre la main sur Alstom depuis au moins dix ans. Cette acquisition a toujours fait l’objet d’un tir de barrage de l’ensemble des forces vives d’Alstom, de l’Etat major aux syndicats. Siemens est le concurrent frontal d’Alstom et sa stratégie condamne le nucléaire. Siemens a d’ailleurs malmené Areva lors de leurs courtes noces et a été condamné pour cela.

Offrir Alstom à Siemens sera un bain de sang industriel et social. Dans cinq ans, Siemens aura consumé Alstom en supprimant toutes les activités concurrentes que le Français opposait à l’Allemand sur le continent. La manipulation du méchant américain GE par le gouvernement Hollande ne fait pas illusion et la solution GE serait même moins pire que Siemens.

Les garanties offertes par Siemens, à savoir ses activités médiocres dans le transport à grande vitesse, sont une insulte à l’intelligence. Alstom offrirait à Siemens ce qu’il n’a pas, et Siemens donnerait à Alstom ce qu’il a déjà (un TGV bis, qui ne va pas très fort). La belle affaire ! D’autant que la filière de transport urbain très rentable de Siemens resterait bien allemande.

Tout fusionner et vite. De l’audace !

La triste vérité c’est que la France n’a plus aucune stratégie industrielle. Le sort d’Alstom est le résultat d’une série de graves erreurs nées dans l’esprit perdu de Serge Tchuruk, feu patron d’Alstom-Alcatel, qui rêvait d’une industrie sans usine. Quand tous les pays du monde renforçait leurs conglomérats (l’américain GE, l’allemand Siemens, le japonais Toshiba, le coréen Samsung), la France détruisait les siens en une myriade de confettis incapables de peser.

On ne peut pas avoir de politique industrielle sans investir et prendre des risques. La seule solution pour Alstom est française. L’Etat doit immédiatement organiser la constitution d’un champion technologique national en fusionnant au moins Alstom, Schneider, Safran, Areva et Nexans.

La France doit enfin retrouver cette confiance un peu folle en elle-même, qui lui a permis de créer des fleurons industriels dans lesquels personne ne croyait. De l’audace, encore de l’audace et la France sera sauvée.
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Messagede denim le 28 Avr 2014, 19:55

pourquoi "un peu folle" ??? c'est logique que la France garde cette entreprise.
sinon tout le reste suivra et là,oui,la France sera morte et on ira acheter ce que l'on savait faire avec le "savoir faire français"...hors de nos frontières.
c'est stratégique,économique,et de survie d'un pays.

mais bon...qu'est ce que la France pour nos dirigeants ??
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Messagede Shoemaker le 28 Avr 2014, 20:05

ça donne la nausée !
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Messagede denim le 28 Avr 2014, 20:21

t'es enceinte ???
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Re: L'actualité

Messagede Shoemaker le 28 Avr 2014, 20:28

mais non voyons ! Y a que les femmes qui tombent enceintes. Faut tout t'apprendre !
Je vais t'envoyer faire un stage chez Caroline Fourest. Elle t'esspliquera les mystères de la vie :D
"c'est quoi le blues". Toujours les mêmes histoires, celles qui font vaciller les mondes et les empires.
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Re: L'actualité

Messagede Silverwitch le 29 Avr 2014, 08:49

Alstom:

Jean-Pierre Chevènement : «L'État doit monter au capital d'Alstom»

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Vous avez demandé au Premier ministre d'empêcher un «transfert de propriété» entre Alstom et General Electric. Quelles seraient les conséquences d'un tel transfert?

Jean-Pierre Chevènement: Avant tout, l'Etat ne peut accepter de se laisser spolier par la manœuvre éclaire et inconsciente de l'actuel PDG, Monsieur Kron qui lui doit tout. En 2004 Alstom ( qui avait le même PDG qu'aujourd'hui) avait été sauvé à grands frais du dépôt de bilan par un plan de refinancement mis en place avec l'aide l'Etat. Et, du nucléaire au TGV, Alstom est le fruit de plus d'un siècle de commandes publiques.

Il est évident aujourd'hui que la France ne peut abandonner le secteur de l'énergie de production. La reprise de la branche énergie d'Alstom porterait un coup fatal à l'indépendance de notre filière électronucléaire. Elle signifierait l'abandon par la France d'un des derniers pans de son industrie d'équipement: turbines à vapeur, alternateurs de moyenne et de grande puissance ... Ce serait un curieux signe à l'heure où le gouvernement parle de transition énergétique et de lutte contre la désindustrialisation.

General Electric a déjà repris en 1999 la branche «turbines à gaz» quand Alstom a choisi de reprendre les turbines à gaz fabriquées en Suisse. Ce fut une énorme erreur à laquelle Alstom a failli ne pas survivre. Avec le recul de quinze ans, nous constatons que cette opération autorisée par le Gouvernement de l'époque a abouti à deux résultats: Alstom a vu sa part du marché dans les turbines à gaz, qu'elle fabrique désormais en Suisse, se réduire considérablement. Et General Electric, s'il a dans un premier temps développé ses fabrications à Belfort, relocalise aujourd'hui une part de ses fabrications aux États-Unis, conformément à la volonté du Président Obama.

La fuite des centres de décision est dramatique et aura à terme des conséquences sur l'emploi et sur la capacité de la France à peser dans la bataille économique mondiale.

L'argent public sera mieux utilisé de la sorte que par la distribution indiscriminée de 50 milliards d'euros à toutes les entreprises y compris les grandes banques ou les sociétés de grandes distributions


Comment l'Etat peut-il concrètement empêcher cette vente?

L'Etat peut très bien considérer que la participation faible de la caisse de dépôts lui donne le droit de s'opposer à une telle session. Cette décision peut être ratifiée par un vote du parlement pour que la volonté nationale s'exprime. Monsieur Kron n‘ira pas à l'encontre de celle-ci.

Siemens a fait une contre-proposition. Cela vous paraît-il une meilleure alternative?

La proposition de Siemens, c'est un peu «je te donne une alouette, tu me donnes un cheval». Sans mésestimer l'importance de la division ferroviaire allemande, l'activité énergie d'Alstom est une acquisition d'une valeur stratégique incomparable. Pour l'heure, la contre-proposition de Siemens ne me paraît donc pas à la hauteur.

Existe-t-il une solution française? L'Etat doit-il nationaliser Alstom?

L'Etat peut céder une autre participation et monter au capital d'Alstom aux conditions fixées par le droit communautaire. Safran, qui coopère déjà avec General Electric, pourrait prendre une part de l'entreprise. Enfin, je ne suis pas opposé à ce qu'Alstom soit adossé à une entreprise étrangère à condition que celle-ci demeure minoritaire et que le centre de décision reste en France.

Le gouvernement, qui avait refusé l'option de la nationalisation dans le cas d'Arcelor, semble pour l'heure essentiellement obsédé par la recherche de 50 milliards d'euros d'économies. A-t-il, selon vous, vraiment pris conscience de l'enjeu stratégique que représente l'industrie?

L'argent public sera mieux utilisé de la sorte que par la distribution indiscriminée de 50 milliards d'euros à toutes les entreprises y compris les grandes banques ou les sociétés de grandes distributions qui ne rentrent pas dans la compétition industrielle mondiale.
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Re: L'actualité

Messagede Silverwitch le 29 Avr 2014, 08:55

Alstom toujours, avec une tribune de Jacques Sapir (encore dans le Figaro). D'une grande hauteur de vue, comme toujours.

Vente d'Alstom : faut-il nationaliser ?

C'est moi qui souligne:

La décision de savoir à qui vendre Alstom est en train de déchirer le microcosme politique. Si elle est actée, elle déchirera certainement la vie de milliers de travailleurs. On sait que General Electric et Siemens s'intéressent à cette société, pour des raisons différentes. Mais la véritable question est de savoir pourquoi et comment en est-on arrivé là.

Alstom a deux spécialités, la production d'énergie (le secteur des turbines et générateurs) et le matériel ferroviaire. Cela signifie que cette société est tributaire des décisions des autorités publiques. Il n'est pas de grand projet, que ce soit dans le domaine ferroviaire ou dans le domaine énergétique, qui ne soit financé directement ou indirectement par l'État, ou les régions. Ceci vaut aussi pour les pays étrangers. Dans ce domaine, prétendre que le «jeu du marché» s'applique est une immense fumisterie, et une belle escroquerie intellectuelle. Nous sommes donc en présence d'une société qui dépend en réalité des investissements publics. De plus, dans ces secteurs, il est bien connu que l'on travaille à rendement croissant. Produire en un an 20 rames de TGV coûte plus cher (à l'unité) que d'en produire 50. On pourrait en dire de même pour les turbines produisant de l'électricité. Donc, au niveau de la comptabilité de l'entreprise, l'écart entre le chiffre d'affaires et le coût de production dépend aussi du volume de la production, qui lui-même, on l'a dit, dépend des dépenses publiques. Par ailleurs, cette société, en raison des techniques et des technologies dont elle dispose (et il faut se souvenir que ces deux mots ne sont pas des synonymes, car la technique décrit l'application d'un savoir scientifique dans une réalisation quand la technologie décrit l'art d'utiliser ces réalisations dans la pratique) intéresse aussi directement l'État. Nous somme dans un domaine que l'on peut qualifier de stratégique, que ce soit directement ou du point de vue des retombées potentielles de ces techniques et technologies, ou encore du fait de la synergie qu'elles peuvent avoir avec d'autres techniques qui se développent en France.

Alstom rencontre aujourd'hui des problèmes qui sont pour l'essentiel des difficultés de trésorerie. Elles découlent de la faiblesse des investissements publics en Europe et en France, fruit de la politique d'austérité que l'on subit depuis plusieurs années, mais aussi du fait que cette société doit se financer via les banques et que ces dernières prélèvent une rente entre les taux auxquelles elles prêtent et les taux auxquels elles se font refinancer par la BCE et par les États. Ces problèmes ont été aggravés par un manque de lisibilité dans la stratégie d'Alstom, qui provient du fait que cette société doit composer avec des actionnaires privés dont une partie est dans une logique court-termiste.

On le voit, le cas d'Alstom illustre, et ceci jusqu'à la caricature, les défauts de privatiser une société qui dépend étroitement de l'État. Cette privatisation, qui est aujourd'hui garantie par les règles de l'Union européennes a aboutit à une privatisation massive des profits (quand la société en fait) et une socialisation des pertes, supportées soit par les travailleurs d'Alstom (en particulier par le chômage) soit par le contribuable, appelé à refinancer cette société sans obtenir en échange un pouvoir de contrôle.

La situation actuelle résulte de l'irresponsabilité du gouvernement français, mais aussi de l'Union européenne. En effet cette dernière a la fois interdit dans les faits une nationalisation (au nom de la protection de la «concurrence» qui n'est ni libre, ni «non faussée», ni même existante dans le secteur d'activité d'Alstom) et qui réduit drastiquement le marché potentiel d'Alstom en faisant mettre en œuvre une politique d'austérité sur les dépenses publiques. On sait bien que l'austérité frappe d'abord l'investissement.

Dès lors, le choix apparent est simple: soit accepter l'offre de General Electric, soit accepter celle de Siemens. Cette dernière est présentée par Arnaud Montebourg comme devant permettre la constitution d'une «géant» énergétique européen, sur le modèle d'Airbus. Mais, Airbus n'a pas du tout été constitué comme cela. L'histoire d'Airbus s'inscrit dans la continuité de la coopération aéronautique Franco-Allemande, initiée de manière institutionnelle depuis le milieu des années 1950 (production sous licence du Fouga Magister et du Noratlas par l'industrie allemande, développement en commun du Transall). Cette histoire a eu aussi un volet moins institutionnel avec le recrutement par l'industrie française après 1945 de nombreux ingénieurs et techniciens allemands qui contribuèrent à la reconstruction de notre industrie aéronautique, que ce soit à la SNECMA ou à Nord-Aviation (pour les missiles tactiques). En réalité, si l'accord se fait, il reviendra à «donner» à Siemens la division énergie en échange de sa division ferroviaire, et le contenu technique et technologique des deux est loin d'être équivalent. Cet accord risque fort d'être un marché de dupes pour l'industrie française.

Si l'on accepte l'offre de General Electric, c'est la certitude qu'Alstom sera noyé dans un grand conglomérat, et sera progressivement démantelé. Dans un cas comme dans l'autre les pertes en emplois qualifiés et en capacité de recherches seront irrémédiables.

La seule solution efficace consisterait à prendre acte du côté symbiotique d'Alstom avec les dépenses publiques et de nationaliser, non pas provisoirement comme le propose Jean-Luc Mélenchon mais pour une longue durée, cette firme. Il faudrait alors en faire l'un des pivots d'une véritable politique industrielle, associant autour d'Alstom des PME innovantes et adossant la nébuleuse ainsi créée à des dépenses publiques indispensables, qu'il s'agisse du domaine du transport ferré ou de la production d'énergie, domaines où le retard de la France est désormais important et pèse sur l'attractivité de son territoire. Ceci pérenniserait pour une longue période Alstom et donnerait les moyens à sa direction de penser le développement de la firme dans la longue durée, en la soustrayant aux pressions court-termistes de ses actionnaires. À travers la constitution d'une nébuleuse de PME-PMI associée à Alstom (avec des clusters innovants), on construirait un pôle de compétitivité autrement plus efficace que ceux qui existent aujourd'hui. Ce pôle pourrait alors négocier dans de bien meilleures conditions qu'aujourd'hui des alliances industrielles, que ce soit avec Siemens ou avec General Electric, voire avec d'autres partenaires. Mais, ceci impliquerait de rompre avec certaines des règles les plus stupides de l'Union européenne qui interdisent la nationalisation et qui nous empêche de créer une véritable politique industrielle. Car, il n'y a pas de politique industrielle possible tant que l'on cherchera à respecter cette fiction de la concurrence «libre et non faussée».

Il y aurait là un véritable chantier pour une refondation de l'Europe, à partir d'un exemple précis et d'une violation de directives européennes dont chacun pourrait comprendre le sens. Ce serait une manière autrement plus efficace que les incantations auxquelles se livre le PS sur «changer l'Europe» d'affirmer un réel changement. Et l'efficacité même de cette politique en est le défaut majeur pour le gouvernement actuel qui ne veut faire à Bruxelles de peine même légère. Il est donc à craindre que tant l'argent des contribuables que les emplois ne soient sacrifiés sur l'autel de l'Européennement correct par un gouvernement sans courage ni imagination. Mais, de cela, nous saurons bientôt, le 25 mai lors des élections européennes, nous en souvenir.
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Re: L'actualité

Messagede Owp le 29 Avr 2014, 11:14

Silverwitch a écrit:
Dès lors, le choix apparent est simple: soit accepter l'offre de General Electric, soit accepter celle de Siemens. Cette dernière est présentée par Arnaud Montebourg comme devant permettre la constitution d'une «géant» énergétique européen, sur le modèle d'Airbus. Mais, Airbus n'a pas du tout été constitué comme cela. L'histoire d'Airbus s'inscrit dans la continuité de la coopération aéronautique Franco-Allemande, initiée de manière institutionnelle depuis le milieu des années 1950 (production sous licence du Fouga Magister et du Noratlas par l'industrie allemande, développement en commun du Transall). Cette histoire a eu aussi un volet moins institutionnel avec le recrutement par l'industrie française après 1945 de nombreux ingénieurs et techniciens allemands qui contribuèrent à la reconstruction de notre industrie aéronautique, que ce soit à la SNECMA ou à Nord-Aviation (pour les missiles tactiques). En réalité, si l'accord se fait, il reviendra à «donner» à Siemens la division énergie en échange de sa division ferroviaire, et le contenu technique et technologique des deux est loin d'être équivalent. Cet accord risque fort d'être un marché de dupes pour l'industrie française.

Si l'on accepte l'offre de General Electric, c'est la certitude qu'Alstom sera noyé dans un grand conglomérat, et sera progressivement démantelé. Dans un cas comme dans l'autre les pertes en emplois qualifiés et en capacité de recherches seront irrémédiables.


Coté GE, on fait 100 milliards d'euros de chiffre pour 1 milliard d'€ de résultats.
Coté Siemens, c'est 70 milliards en CA pour 4 milliards d'euros de résultats.

Clairement, l'affaire Siemens semble plus rentable.

De toutes façons, la France devra s'accorder pour des échanges techniques et technologiques... What did you expect ... ?
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Messagede Silverwitch le 29 Avr 2014, 11:47

Formula 1 a écrit:Coté GE, on fait 100 milliards d'euros de chiffre pour 1 milliard d'€ de résultats.
Coté Siemens, c'est 70 milliards en CA pour 4 milliards d'euros de résultats.

Clairement, l'affaire Siemens semble plus rentable.

De toutes façons, la France devra s'accorder pour des échanges techniques et technologiques... What did you expect ... ?


Autant le faire entre partenaires nationaux, afin de favoriser l'émergence d'un géant aux couleurs françaises. Entre EDF, GDF ou Areva, l'État aurait les moyens de faire un mariage heureux, sans bourse délier. S'il ne le fait pas, c'est que le gouvernement ne le veut pas. Et il serait bien qu'il s'en explique devant les Français.
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Re: L'actualité

Messagede Silverwitch le 29 Avr 2014, 13:21

Encore et toujours Alstom, Jean-Pierre Chevènement combattif et passionnant sur RMC face à Bourdin:


Le compte n'y est pas, notre politique n'est pas bien calibrée. PMF disait : « il n'y a pas de politiques sans risque, mais il y a des politiques sans chances ».


Le verbatim sur le site de Chevènement:

Alstom : "Le contrôle du capital doit rester français"

Extraits:

Alstom n'a pas le couteau sous la gorge. Il faut savoir que le groupe a 50 milliards de commandes, 3 ans de plan de charge, une marge bénéficiaire, une rentabilité de 4%. On nous présente le problème comme : est-ce Siemens ? Est-ce General Electric ? Non, le problème ne se pose pas du tout comme ça !


Il y a d'autres solutions. L’État peut monter au capital. L'Etat peut obtenir d'autres entreprises françaises qu'elles montent au capital d'Alstom. Ca peut être Areva, ça peut être Safran, qui fait des turbines pour les avions - c'est une technologie très voisine, et Safran travaille déjà avec


L'Etat doit intervenir absolument : c'est le principe d'une politique industrielle. Nous avons perdu l'aluminum, Pechiney, dans des conditions invraisemblables. Le PVC, Arkema, filiale de Total passée sous contrôle étranger, le ciment, Lafarge, l'acier avec Arcelor Mittal, maintenant l'électro-mécanique : mais jusqu'où ne descendrons nous pas ?


Alors qu'on se prépare à donner 35 milliards aux entreprises, sans aucune contrepartie, de manière indiscriminée, aussi bien aux grandes banques qu'aux grands groupes de distribution, alors que nous avons 60 milliards de déficit commercial, on laisserait partir à l'étranger un centre de décision majeur ?


Le compte n'y est pas, notre politique n'est pas bien calibrée. PMF disait : « il n'y a pas de politiques sans risque, mais il y a des politiques sans chances ».
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Re: L'actualité

Messagede Ghinzani le 29 Avr 2014, 14:06

Avec quel argent, la reprise d'Alsthom par l'état français?
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Re: L'actualité

Messagede DCP le 29 Avr 2014, 14:10

J'ai pas compris, ils doivent vendre une partie de la société pour éviter la faillite ou ils veulent vendre une partie de la société pour avoir plus de cash ?
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Re: L'actualité

Messagede Silverwitch le 29 Avr 2014, 14:14

Ghinzani a écrit:Avec quel argent, la reprise d'Alsthom par l'état français?


Le même que celui qui a servi à sauver les banques ? L'État a plus que largement les moyens de mettre quelques milliards d'euros sur la table.

Autre solution, le rachat d'Alstom (total ou partiel) par une société contrôlée par l'État (en totalité ou partie), comme EDF, Areva, GDF ou Safran...
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Re: L'actualité

Messagede Silverwitch le 29 Avr 2014, 14:17

DCP a écrit:J'ai pas compris, ils doivent vendre une partie de la société pour éviter la faillite ou ils veulent vendre une partie de la société pour avoir plus de cash ?


Alstom fait des bénéfices, et possède un carnet de commandes bien rempli. Il s'agit d'une opération financière, une vente à la découpe visant à générer des profits pour les actionnaires.
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