Obama réélu, il est temps de passer du sujet "Présidentielles US 2012" à celui de son 2e mandat, donc bienvenue au topic désigné pour toute question de politique américaine (étatsunienne, en fait) pour les 4 prochaines années, du moins jusqu'à l'ouverture dans trois ans du topic "couronnement d'H Clinton" (alias "Présidentielles US 2016").
Hier j'ai évoqué déjà ce qui ce trame aux sujet des nominations de l'équipe d'Obama pour son 2e mandat, c'était sur le topic Palestine (viewtopic.php?f=2&t=10581&start=2440), et en l'occurrence les nominations pressenties de Chuck Hagel à la défense et John Kerry aux affaires étrangères. Je le reposte ici:
Mufasa a écrit:Cortese a écrit:Il y a en ce moment une polémique au sujet de la nomination du nouveau secrétaire à la défense, qui devrait être le sénateur du Nebraska, Chuck Hagel. Il semblerait qu'il fasse justement partie des "réalistes" (c'est un républicain) et qu'il déplait souverainement à l'AIPAC, le tout-puissant lobby juif pro-israélien. Selon Bill Kristol, il aurait répondu à la question de son refus d'allégeance à Israël : «Let me clear something up here if there’s any doubt in your mind. I’m a U.S. Senator. I’m not an Israeli senator. I’m a U.S. Senator. I support Israel… But my first interest is, I take an oath to the constitution of the United States. Not to a president, not to a party, not to Israel.»
Ca devient une mode : Après l'infortunée Susan Rice (auquel je trouve aucun intérêt, personnellement), c'est au tour de l'ex-sénateur Chuck Hagel de se faire descendre pour une nomination qui n'a même eu lieu, il est juste pressenti. Hagel est effectivement un Républicain, mais pas un néo-con, c'est effectivement un des réalistes à la Bush Sr.-Scowcroft, il est d'ailleurs une personnalité dominante de l'Atlantic Council, think tank atlantiste qui voue un culte à ce même Scowcroft. Obama peut jouer l'ouverture en le nominant à la défense et en espérant une confirmation express puisque c'est un Républicain, et surtout c'est un vrai patriote (vétéran héroïque). Mais ça peut être compliqué, il s'attire les foudres de la gauche (votes très conservateurs alors parlementaire, par example défenseur acharné du "don't ask, don't tell," principe anti-gay chez les militaires aboli par Obama) et de la droite (commentaires sur Israël, ceux cité par Cortese et aussi et surtout sur le "Jewish lobby" (sic), et sur Cuba).
Pour le "secretary of state" (ministre des affaires étrangères, le poste qu'occupe H. Clinton), le plus probable est l'influent sénateur John Kerry, président du Senate Foreign Relations Committee. A ce propos, on a bien rigolé aujourd'hui lorsque les deux chambres ont tenu des commissions parlementaires au sommet assez houleuses sur l'affaire Benghazi, largement montée en épingle par les Républicains, dans la commission de Kerry au Sénat (précitée), et la commission de la Cubaine anti-castriste Ileana Ros-Lehtinen à la Chambre. Les intervenants/témoins étaient les deux adjoints de Clinton puisque cette dernière est actuellement hospitalisée. A la Chambre (contrôlée par la droite), les députés se sont bien défoulés, comme à leur habitude (généralement sans réél intérêt, mais quelques commentaires intéressants dénonçant la sous-traitance du conflit libyen et armement des rebelles aux Qataris), alors qu'au Sénat c'était plutôt l'hagiographie de Sa Sainteté H Clinton, avec comme sous-texte notre future Présidente de la République. Ron Paul fait partie de la commission mais il était absent aujourd'hui.
Eh bien aujourd'hui, Obama a formellement nominé le sénateur John Kerry au poste de "secretary of state," le ministre des affaires étrangères, ou premier diplomate des USA, pour remplacer Hillary Clinton. Kerry a une longue carrière : vétéran et héros de la guerre du Vietnam (comme Chuck Hagel, qui pourrait être nommé à la défense), son premier et plus grand coup d'éclat est son témoignage historique et bouleversant au Congrès en 1971 au sujet de la guerre du Vietnam, alors porte-parole du groupe "Veterans Against the Vietnam War" ("anciens combattants opposés à la guerre du Vietnam"). Depuis quelques décennies il est sénateur de l'état du Massachusetts. Il s'est aussi fait nominer aux présidentielles 2004 par le parti démocrate mais a perdu de peu l'élection face au président en exercice George Bush. Son père était diplomate, et Kerry est depuis longtemps président du Senate Foreign Relations Committee qui surveille le Départment d'Etat (ministère des affaires étrangères). Il parle français couramment.
Après le fiasco Susan RIce autour des tueries de Benghazi (Libye), la confirmation de Kerry ne devrait être qu'une formalité. En fait, les Républicains en sont bien contents car cela présente une opportunité alléchante pour conquérir le siège vacant au Sénat en présentant leur poulain Scott Brown à la prochaine élection (qui du coup aura lieu dans un mois ou deux), Brown qui vient de se faire battre en novembre par Elizabeth Warren mais est populaire.
Autres sujets imminents pour le gouvernement US dans le sillage de la réélection d'Obama :
- les négotiations du "fiscal cliff" (falaise fiscale), donc l'échec pourrait signifier une nouvelle crise économique ;
- les questions du droit du port d'armes suite à la tuerie épouvantable la semaine dernière dans une école primaire de nouvelle-angleterre (27 morts donc 20 enfants).