bravonadir a écrit:...oF stArs & stripes a écrit:Si quelqu'un met le clic sur une carto qui affiche tout ça sur la même page, je suis preneur.
http://volodiaja.net/Tracking/#
Parfait !
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Fallait-il être à ce point sadique pour suggérer aux skippeurs d'affubler leurs monocoques de foils ? Ces fameux coudes de carbone jusqu'alors réservés aux multicoques font pourtant partie de la panoplie de sept des Imoca qui se sont élancés des Sables le 6 novembre. Le principe : à partir d'une certaine force de vent, environ 12 nœuds, s'affranchissant du fameux théorème d'Archimède, la portance suscitée par les foils permet au bateau de se hisser un peu plus hors de l'eau. Et d'accélérer, puisque la surface de la coque en contact avec la mer diminue. Et le frottement avec.
Un rêve de marin en quête du toujours plus rapide. Seulement voilà : s'ils font galoper et gagner du temps, les foils rendent la vie à bord dangereuse voire impossible. Des décélérations inouïes, des chocs monstrueux aussi, qui ont contraint certains jusqu'au-boutistes à s'équiper de protections : Dick portera un casque de rugbyman, Josse une combinaison renforcée.
« Oui, c'est vrai, on est inhumains, on ne devrait pas faire des choses comme ça. » Dans son bureau d'architecte où les stores découpent la lumière pour habiller la vie d'une marinière, Vincent Lauriot-Prévost se marre bien. Le patron de VPLP, le cabinet qui règne sur le Vendée Globe depuis des lustres, bascule sur sa chaise puis ajoute : « Notre métier, c'est de proposer des solutions pour aller vite. Après, c'est les skippeurs qui choisissent. Et, là, ils vont vraiment en chier. »
La façon qu'ont ces bateaux de se mouvoir est en effet nouvelle. Comme leur manière de retomber dans la vague presque à la verticale. Les marins font désormais du rodéo, les chocs sont plus durs, plus lourds et plus imprévisibles. Parce que les carènes sont devenues en même temps rigides à l'extrême, c'est sur une peau de tambour hyper tendue que ces monstres des mers rebondissent à des vitesses de plus en plus affolantes, jusqu'à 35 nœuds (65 km/h). Ça cogne si fort, ça accélère ou décélère si vite que le moindre accident peut causer des traumatismes corporels similaires à ceux des drames de la route.
L'idée des foils adaptés aux monocoques est en tout cas une œuvre collective. À la fois celle des concepteurs, VPLP et Guillaume Verdier – architecte aussi génial que discret –, mais aussi celle de la confrérie des tour-du-mondistes. Il y a trois ans, marins, architectes, organisateurs de courses et partenaires avaient en effet été sommés d'apporter une réponse à la possible désaffection des sponsors pour l'édition 2016-2017.
Les deux précédentes avaient livré des morales pas très glop : en 2008-2009, sur trente bateaux au départ, seuls onze ont rallié l'arrivée. Quatre ans plus tard, secoués par un front économique tempétueux, ils ne sont plus que vingt au départ à s'extirper du chenal des Sables-d'Olonne.
Pour sauver sa raison d'être, la classe Imoca décide alors de préserver les deux talons d'Achille de ses unités d'élite : les quilles et les mâts, souvent si prompts à céder. Façon d'assurer aux sponsors que le jeu devient adulte. La classe œuvre aussi pour que les bateaux existants ne soient pas disqualifiés de la compétition à venir. Les règles deviennent dès lors si drastiques qu'il n'est désormais plus acquis que les nouveaux bateaux soient plus rapides que les anciens.
Mais les règles ne demandent qu'à être contournées. C'est même la recette préférée des architectes et la petite sucrerie des champions. C'est ainsi que sont apparues les « moustaches du diable ».
Kevin Escoffier, responsable du bureau d'études de Banque-Populaire, résume : « Avec les mâts et les quilles identiques imposées aux nouveaux bateaux, même avec les progrès des matières et des carènes, on atteignait à peine 2 % de gain de vitesse par rapport à la génération d'avant. C'est loin des standards du Vendée Globe, qui permettait de construire des bateaux 5 % plus rapides à chaque nouvelle édition. Pour aller plus vite, nous n'avions donc que les foils. »
VPLP et Guillaume Verdier proposent d'importer sur les monocoques ces étranges qui révolutionnent depuis quelques années le monde des multicoques. Démonstration est faite que ces pièces rapportées apportent un gain de 2,5 nœuds (5 km/h) à certaines allures. Soit jusqu'à sept jours d'avance sur un tour du monde. « Quatre, ce serait plus juste, relativise Vincent Lauriot-Prévost. Il faut oublier les projections dans le meilleur des mondes, sinon tu dis des conneries. »
Les grosses écuries hésitent, le temps d'éplucher le projet et de refaire les calculs de leur côté. Chez Banque-Populaire, qui emploie Armel Le Cléac'h, l'un des favoris du Vendée, on dit oui. Et tout le monde suit.
Sur cette huitième édition, sept monocoques sur les 29 partants portent donc sur leurs flancs ces gros coudes de carbone et de titane capables d'extraire de l'eau un voilier de huit tonnes et la chair humaine qui est à son bord.
Le problème ? C'est bien, mais dangereux. Un dilemme technique et sportif qu'arbitre Michel Desjoyeaux, double vainqueur de l'épreuve : « Les petits malins ont eu raison de se lancer, c'est très compétition. Mais c'est la première fois qu'un système crée d'énormes gains mais aussi des pertes conséquentes selon les allures. » Et, plus métaphorique : « Au jeu de dés, avant, tout le monde cherchait à sortir des quatre. Avec les foils, tu ne sais pas si tu vas sortir un trois ou un six... C'est intellectuellement inconfortable. »
Les premières confrontations à la réalité accouchent d'abandons en cascade. Pour des raisons de fiabilité lors de la Transat Jacques-Vabre, fin 2015, parmi les cinq foilers engagés, seul Banque-Populaire rallie l'arrivée.
En avril, sur son bateau sans foils, Yann Eliès joue à celui qui a le plus rapide contre Jérémie Beyou. Mais ce dernier, qui a pourtant collé des foils sur un bateau de la génération précédente, lui met une gifle quand le vent forcit, le distancé grince : « Il fait le malin, là, mais il va ramasser tout ce qui traîne avec ses trucs et, bing, bing, bing... Et pas nous. »
Et... Bingo ! Si la Transat anglaise voit Armel Le Cléac'h s'imposer en mai sur un des foilers les plus aboutis, la transat retour entre New York et la Vendée tourne au massacre : la flotte se fait étriller par un banc de môles, poissons- lune d'une tonne qui remontent à la surface la nuit venue. Dans les chocs, les foils morflent.
La morale ? C'est Yann Penfornis, patron de Multiplast, le chantier qui a construit Edmond-de-Rothschild et Saint-Michel-Virbac, qui accepte de nous la donner : « Si ça casse sur la Transat Jacques-Vabre, c'est une bonne chose : ces courses servent aussi de laboratoire. Mais ce qu'on peut retenir de la New York-Vendée, c'est que les bateaux ratissent la mer plus large qu'avec les bateaux classiques. »
Puisque le concept des foils agrandit la surface immergée, en largeur, les foilers ont une probabilité plus grande d'entrer en contact avec des choses dans l'eau. L'une des plus grandes peurs qui planent au-dessus des marins solitaires.
Face à l'aléa de l'OFNI, l'objet flottant non identifié, le foil a donc déjà perdu un combat. Une bonne chose de faites. Mais qu'en est-il de sa fiabilité ?
« Tout le monde sait fabriquer des foils, dit Penfornis. Ce qui est compliqué, c'est de les rendre fins et performants. C'est là qu'on joue avec le feu. » Le principe est invariable : on construit léger, on joue avec les limites et on rajoute du carbone pour renforcer là où ça casse.
L'inquiétude ne viendrait donc plus des mâts et des quilles, désormais dotés de grandes marges de sécurité, mais bien des foils.
Pour en avoir cassé, ou pour avoir constaté que les premiers modèles ne marchaient pas bien, tous les teams sont passés à une deuxième génération de foils. À 500 000 euros la paire, plus quelques gros paquets de billets pour sécuriser les bateaux, ça fait cher l'expérimentation.
Armand de Jacquelot, ingénieur structure du team Gitana, a bien senti la transition de la théorie à la pratique. Son analyse a la force brute de ceux qui savent : « Quand tu envisages la construction du bateau et que l'ordinateur te donne deux jours de gain a minima dans le Vendée Globe, comment résister ? On a halluciné des comportements dans la mer, à 30 nœuds (56 km/h). Est-ce que le bateau va tenir ? J'en suis convaincu, mais j'ai hâte d'en avoir la confirmation. Si j'étais serein à 100 %, c'est qu'on aurait construit un monocoque incapable de gagner. »
À force de calculs et de mises à l'épreuve, la fiabilité sera au rendez-vous. Dès cette édition ? C'est moins sûr, mais l'avenir ne s'écrit plus autrement qu'avec les foils. Encore que...
bravonadir a écrit:Et beh, 1 avarie par jour en ce moment.
Bob Williams a écrit:29 milles entre le Cléac'h et Thomson. Il remonte mon poulain!
Bob Williams a écrit:Peut-être une surnavigation pour compenser son foil qui serait cassé ? La nav' de le Cléac'h est bien plus propre.
...oF stArs & stripes a écrit:Il fait de la résistance c'est clair. Après, y aura aussi des zones moins propices aux foils.
Dans le même style, Paul Meilhat se bat bien contre Beyou.
ARMEL LE CLEAC'H AFFOLE LES COMPTEURS AU CAP LEEUWIN ! LUNDI 05 DÉCEMBRE 2016, 10H04
Armel Le Cléac'h a doublé la longitude du Cap Leeuwin, au Sud-Ouest de l'Australie à 9h14 heure française, ce lundi 5 décembre 2016. Après 28 jours, 20 heures et 12 minutes de mer, il pulvérise de plus de 5 jours et 14 heures le temps de référence établi par François Gabart en 2012 ! Incroyable.
Départ de feu pour Conrad Colman ! Départ de feu pour Conrad Colman ! Vacations : entre deux caps Vacations : entre deux caps
Armel Le Cléac'h - Banque populaire VIII© Y.ZEDDA
Le leader du Vendée Globe, Armel Le Cléac'h, est déjà au Sud de l'Australie ! Banque Populaire VIII a franchi la longitude du Cap Leeuwin à 9h14 ce matin après 28 jours, 20 heures et 12 minutes de course qui témoignent de l'incroyable tempo entretenu depuis le départ des Sables d'Olonne, le 6 novembre dernier. Un exploit insensé, quand on se souvient que le temps de référence était jusqu'ici détenu par François Gabart en... 34 jours 10 heures et 28 minutes. Armel pulvérise donc de cinq jours, 14 heures et 16 minutes le temps de référence détenu par François Gabart. Chapeau l'artiste !
Record / Tout schuss vers le Cap Horn, Thomas Coville ne faiblit pas et enfonce le clou
"Ça ne rigole pas !" A bord de Sodebo Ultim, Thomas Coville n'en finit plus d'impressionner. Au milieu du Pacifique, le marin solitaire enregistre des moyennes de 27 noeuds sur 24h et avale 600 milles par jour. Avec 1417 milles d'avance sur le temps du record détenu par Francis Joyon, Sodebo Ultim' se dirige à très grande vitesse vers le Cap Horn qu’il devrait franchir en milieu de semaine, dans la nuit de mercredi à jeudi. Contraint de descendre en dessous de la latitude du Cap Horn jusqu’aux soixantièmes sud, le skipper va retrouver le froid glacial venu tout droit de la banquise antarctique. ITW
Un rythme de malade
« J’attends avec impatience le Horn avec l’espoir que je puisse relâcher un peu car je commence à être fatigué. Mais je ne peux pas lâcher car il y a une dépression derrière et elle ne doit pas me rattraper, sinon elle me broie. Ça ne rigole pas car devant il y a un boulevard. Je ne peux pas mollir pour toujours rester devant cette dépression.
Le Horn, c’est dans quatre jours et pourtant ça me paraît encore tellement loin. J’espère que ça ira mieux après mais chaque océan a sa particularité et il faudra continuer d’enchaîner en espérant que la montagne sera plus facile à gravir. Depuis le début, nous avons eu de bons enchaînements avec une bonne météo et mer nature a été plutôt clémente avec moi. Il faut tenir sur la distance et s’imposer ce rythme de malade. »
Rester en avant de la dépression
« Avant chaque grand océan, il faut bien se positionner au bon endroit météo pour suivre le système le plus longtemps possible. Ce qui explique le fait de faire beaucoup de manœuvres. C’est un moment crucial où il faut tout donner, sans s’économiser même s’il fait -5° en température ressentie à bord de Sodebo Ultim'. C’est ce qu’on a réussir à faire sous la Nouvelle-Zélande. Je m’accroche pour rester dans ce système car derrière il y a une dépression qui s’est formée au niveau des Fidji et je ne veux pas me faire rattraper. Il ne faut pas qu’elle me passe dessus. »
Sur le fil du rasoir
« Je suis à 27 nœuds de moyenne en ce moment. Depuis le début, nous sommes toujours dans ces gammes de vitesse. Pour les tenir c’est un engagement à la fois physique et psychologique très intense. Depuis 27 jours, j’ai la pression de ces vitesses et ce bruit infernal. J’ai l’impression d’être sur le fil du rasoir, le principe du multicoque, c’est que tu évolues entre l’eau et l’air et tu es comme un funambule. C’est ce qui rend l’exercice périlleux mais aussi magique. Mais il n’y a aucun moment de répit, aucun moment de silence. C’est comme si tu as de l’acouphène en permanence dans les oreilles. Je ne me suis jamais réellement posé. C’est un engagement permanent.
Hier, Thomas Coville a parcouru les deux tiers du parcours de ce tour du monde en solitaire entre Ouessant et Ouessant. Le tout en 28 jours de course seulement !
Temps de Sodebo Ultim' du 05/12/2016 à 11:45
AVANCE : 1417.11 NM D'AVANCE
DISTANCE PARCOURUE SUR 24H : 608.6 NM
VITESSE MOY. SUR 24H : 25.4 NDS
par la rédaction
Source : A Bourgeois
Vendée Globe / Puits de quille arraché sur Bastide Otio, Kito de Pavant va devoir être évacué
A 9h00 ce mardi matin, la Direction de Course a été alertée par l’équipe technique de Kito de Pavant qu’une avarie grave était intervenue à bord de son bateau Bastide Otio. Le skipper, qui naviguait à 16 noeuds sous grand-voile et deux ris dans une mer très formée, a informé que le bateau avait subi un violent choc au niveau de la quille, suite à la rencontre avec un OFNI, provoquant une voie d’eau importante à bord du bateau.
Voie d'eau sur Bastide Otio, Kito de Pavant doit être évacué !
Credit : G.Martin Raget
Joint par téléphone, Kito de Pavant raconte :
« J'ai tapé quelque chose de dur avec la quille. Le choc a été brutal et le bateau s'est arrêté net. Le palier arrière de la quille a été arraché. La quille pend sous le bateau simplement tenue par le vérin de quille qui est en train de cisailler la coque...
Une grosse voie d'eau
Le puits de quille est arraché, il y a une grosse voie d'eau à ce niveau mais contenue pour le moment au compartiment moteur.
Actuellement il y a 40 nœuds de vent et 5 à 6 mètres de creux sur zone. Le bateau est arrêté. J’ai affalé la grand-voile pour que ça gîte moins. La situation est stabilisée pour le moment. Le matériel de survie est à côté de moi. Il va falloir venir me chercher. Je suis en train de contacter le Marion Dufresne pour qu’il vienne sur zone ».
Les secours s'organisent
La Direction de Course du Vendée Globe a immédiatement alerté les MRCC (Maritime Rescue Coordination Center) Gris Nez afin de les informer de l’avarie et d’organiser les secours.
Sur zone dans une dizaine d'heures
Le Cross a prévenu le Marion Dufresne qui est actuellement positionné à 110 milles nautiques dans le nord de l’endroit où se trouve Kito de Pavant, lui-même localisé dans le Nord des îles Crozet. Le Marion Dufresne devrait être sur zone dans une dizaine d’heures.
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