Né quelque part a écrit:Moi je pense que l'islam est une religion de paix et d'amour, que tout va bien dans le monde de l'islam, et que c'est mal de dire le contraire, même si c'est écrit noir sur blanc dans le coran qu'il faut égorger tous les mécréants, que les femmes et les chiens sont des êtres inférieurs et impurs, entre autres...
Sur ce, je retourne à ma bataille de gif...
(Les femmes d'accord, mais les chiens... )
tiré d'un livre sur les chats dans le monde en général:
"La chrétienté a toujours considéré le chat avec suspicion. Au cours des siècles, cette pauvre
créature aura été accusée de tous les crimes de la terre comme celui de voler le souffle des
nouveau-nés, ou bien d’être un serviteur de Satan. L’islam a cependant un point de vue
opposé. Dans cette religion, le chat est estimé au point d’être autorisé à pénétrer dans
l’enceinte des mosquées.
Les félins doivent ce statut privilégié à Muezza, la chatte bien-aimée du prophète Mahomet.
Un jour qu’elle s’était endormie sur la manche de son vêtement, Mahomet, appelé à la
prière, préféra couper sa manche plutôt que de déranger sa chatte. Au retour de la prière,
Muezza salua son maître qui, à son tour, lui caressa trois fois le dos. Cette bénédiction lui
assura une place dans l’au-delà.
Selon d’autres légendes, Mahomet avait l’habitude de dire des sermons dans sa propre
maison avec sa chatte pelotonnée sur ses genoux. En revanche, l’histoire ne donne pas
beaucoup de détails pour décrire Muezza. Mais ce manque d’information ne décourage pas
les amoureux des chats, qui soutiennent qu’il s’agissait, pour les uns d’un tabby, pour
d’autres, d’un chat angora, et pour d’autres encore, d’un abyssin."
Cortese a écrit:Né quelque part a écrit:Moi je pense que l'islam est une religion de paix et d'amour, que tout va bien dans le monde de l'islam, et que c'est mal de dire le contraire, même si c'est écrit noir sur blanc dans le coran qu'il faut égorger tous les mécréants, que les femmes et les chiens sont des êtres inférieurs et impurs, entre autres...
Sur ce, je retourne à ma bataille de gif...
(Les femmes d'accord, mais les chiens... )
Une religion qui préfère les chats aux chiens ne peut pas être mauvaise :tiré d'un livre sur les chats dans le monde en général:
"La chrétienté a toujours considéré le chat avec suspicion. Au cours des siècles, cette pauvre
créature aura été accusée de tous les crimes de la terre comme celui de voler le souffle des
nouveau-nés, ou bien d’être un serviteur de Satan. L’islam a cependant un point de vue
opposé. Dans cette religion, le chat est estimé au point d’être autorisé à pénétrer dans
l’enceinte des mosquées.
Les félins doivent ce statut privilégié à Muezza, la chatte bien-aimée du prophète Mahomet.
Un jour qu’elle s’était endormie sur la manche de son vêtement, Mahomet, appelé à la
prière, préféra couper sa manche plutôt que de déranger sa chatte. Au retour de la prière,
Muezza salua son maître qui, à son tour, lui caressa trois fois le dos. Cette bénédiction lui
assura une place dans l’au-delà.
Selon d’autres légendes, Mahomet avait l’habitude de dire des sermons dans sa propre
maison avec sa chatte pelotonnée sur ses genoux. En revanche, l’histoire ne donne pas
beaucoup de détails pour décrire Muezza. Mais ce manque d’information ne décourage pas
les amoureux des chats, qui soutiennent qu’il s’agissait, pour les uns d’un tabby, pour
d’autres, d’un chat angora, et pour d’autres encore, d’un abyssin."
von Rauffenstein a écrit:Ghinzani a écrit:Tiens une question : Pourquoi donc les musulmans ont-ils construit la mosquée d'Al Aqua, juste à l'emplacement du Temple de Salomon?
Heu... Peut-être parce que le temple de Salomon n'y était plus depuis 1000 ans... (détruit par Nabuchodonosor en -586... ). Et le deuxième, dit "Second Temple de Jérusalem", par les Romains en 70 après JC...
Ghinzani a écrit:von Rauffenstein a écrit:Ghinzani a écrit:Tiens une question : Pourquoi donc les musulmans ont-ils construit la mosquée d'Al Aqua, juste à l'emplacement du Temple de Salomon?
Heu... Peut-être parce que le temple de Salomon n'y était plus depuis 1000 ans... (détruit par Nabuchodonosor en -586... ). Et le deuxième, dit "Second Temple de Jérusalem", par les Romains en 70 après JC...
Il en reste les fondations, tu le sais...Et construire à côté ou un peu plus loin, non?
von Rauffenstein a écrit:Ghinzani a écrit:von Rauffenstein a écrit:Ghinzani a écrit:Tiens une question : Pourquoi donc les musulmans ont-ils construit la mosquée d'Al Aqua, juste à l'emplacement du Temple de Salomon?
Heu... Peut-être parce que le temple de Salomon n'y était plus depuis 1000 ans... (détruit par Nabuchodonosor en -586... ). Et le deuxième, dit "Second Temple de Jérusalem", par les Romains en 70 après JC...
Il en reste les fondations, tu le sais...Et construire à côté ou un peu plus loin, non?
et pourquoi le Panthéon à Rome est une église, etc. Ce n'était plus qu'un vieux tas de cailloux abandonné depuis... 6 siècles !
Ghinzani a écrit:von Rauffenstein a écrit:Ghinzani a écrit:von Rauffenstein a écrit:Ghinzani a écrit:Tiens une question : Pourquoi donc les musulmans ont-ils construit la mosquée d'Al Aqua, juste à l'emplacement du Temple de Salomon?
Heu... Peut-être parce que le temple de Salomon n'y était plus depuis 1000 ans... (détruit par Nabuchodonosor en -586... ). Et le deuxième, dit "Second Temple de Jérusalem", par les Romains en 70 après JC...
Il en reste les fondations, tu le sais...Et construire à côté ou un peu plus loin, non?
et pourquoi le Panthéon à Rome est une église, etc. Ce n'était plus qu'un vieux tas de cailloux abandonné depuis... 6 siècles !
Pour toi, peut-être...Il y avait assez de place à côté, non?
von Rauffenstein a écrit:Ghinzani a écrit:von Rauffenstein a écrit:Ghinzani a écrit:von Rauffenstein a écrit:Ghinzani a écrit:Tiens une question : Pourquoi donc les musulmans ont-ils construit la mosquée d'Al Aqua, juste à l'emplacement du Temple de Salomon?
Heu... Peut-être parce que le temple de Salomon n'y était plus depuis 1000 ans... (détruit par Nabuchodonosor en -586... ). Et le deuxième, dit "Second Temple de Jérusalem", par les Romains en 70 après JC...
Il en reste les fondations, tu le sais...Et construire à côté ou un peu plus loin, non?
et pourquoi le Panthéon à Rome est une église, etc. Ce n'était plus qu'un vieux tas de cailloux abandonné depuis... 6 siècles !
Pour toi, peut-être...Il y avait assez de place à côté, non?
C'est une discussion idiote. De fait, il y a un édifice religieux majeur qui est bâti sur un autre qui était détruit. Tu veux faire quoi ? Le péter pour reconstruire le temple de Salomon détruit il à 2500 ans par Nabuchodonosor ? Ou celui détruit, sans être reconstruit, par les Romains il y a 2000 ans ?
Ghinzani a écrit:von Rauffenstein a écrit:Ghinzani a écrit:von Rauffenstein a écrit:Ghinzani a écrit:von Rauffenstein a écrit:Ghinzani a écrit:Tiens une question : Pourquoi donc les musulmans ont-ils construit la mosquée d'Al Aqua, juste à l'emplacement du Temple de Salomon?
Heu... Peut-être parce que le temple de Salomon n'y était plus depuis 1000 ans... (détruit par Nabuchodonosor en -586... ). Et le deuxième, dit "Second Temple de Jérusalem", par les Romains en 70 après JC...
Il en reste les fondations, tu le sais...Et construire à côté ou un peu plus loin, non?
et pourquoi le Panthéon à Rome est une église, etc. Ce n'était plus qu'un vieux tas de cailloux abandonné depuis... 6 siècles !
Pour toi, peut-être...Il y avait assez de place à côté, non?
C'est une discussion idiote. De fait, il y a un édifice religieux majeur qui est bâti sur un autre qui était détruit. Tu veux faire quoi ? Le péter pour reconstruire le temple de Salomon détruit il à 2500 ans par Nabuchodonosor ? Ou celui détruit, sans être reconstruit, par les Romains il y a 2000 ans ?
En quoi est-ce idiot de poser une question? C'est plutôt ton absence de réponse qui est idiote. Cette mosquée aurait très bien pu être construite à côté si il n'y avait le dessein "d'écraser la religion occupante".
Ghinzani a écrit:von Rauffenstein a écrit:Ghinzani a écrit:von Rauffenstein a écrit:Ghinzani a écrit:von Rauffenstein a écrit:Ghinzani a écrit:Tiens une question : Pourquoi donc les musulmans ont-ils construit la mosquée d'Al Aqua, juste à l'emplacement du Temple de Salomon?
Heu... Peut-être parce que le temple de Salomon n'y était plus depuis 1000 ans... (détruit par Nabuchodonosor en -586... ). Et le deuxième, dit "Second Temple de Jérusalem", par les Romains en 70 après JC...
Il en reste les fondations, tu le sais...Et construire à côté ou un peu plus loin, non?
et pourquoi le Panthéon à Rome est une église, etc. Ce n'était plus qu'un vieux tas de cailloux abandonné depuis... 6 siècles !
Pour toi, peut-être...Il y avait assez de place à côté, non?
C'est une discussion idiote. De fait, il y a un édifice religieux majeur qui est bâti sur un autre qui était détruit. Tu veux faire quoi ? Le péter pour reconstruire le temple de Salomon détruit il à 2500 ans par Nabuchodonosor ? Ou celui détruit, sans être reconstruit, par les Romains il y a 2000 ans ?
En quoi est-ce idiot de poser une question? C'est plutôt ton absence de réponse qui est idiote. Cette mosquée aurait très bien pu être construite à côté si il n'y avait le dessein "d'écraser la religion occupante".
von Rauffenstein a écrit:Ghinzani a écrit:von Rauffenstein a écrit:Ghinzani a écrit:von Rauffenstein a écrit:Ghinzani a écrit:von Rauffenstein a écrit:Ghinzani a écrit:Tiens une question : Pourquoi donc les musulmans ont-ils construit la mosquée d'Al Aqua, juste à l'emplacement du Temple de Salomon?
Heu... Peut-être parce que le temple de Salomon n'y était plus depuis 1000 ans... (détruit par Nabuchodonosor en -586... ). Et le deuxième, dit "Second Temple de Jérusalem", par les Romains en 70 après JC...
Il en reste les fondations, tu le sais...Et construire à côté ou un peu plus loin, non?
et pourquoi le Panthéon à Rome est une église, etc. Ce n'était plus qu'un vieux tas de cailloux abandonné depuis... 6 siècles !
Pour toi, peut-être...Il y avait assez de place à côté, non?
C'est une discussion idiote. De fait, il y a un édifice religieux majeur qui est bâti sur un autre qui était détruit. Tu veux faire quoi ? Le péter pour reconstruire le temple de Salomon détruit il à 2500 ans par Nabuchodonosor ? Ou celui détruit, sans être reconstruit, par les Romains il y a 2000 ans ?
En quoi est-ce idiot de poser une question? C'est plutôt ton absence de réponse qui est idiote. Cette mosquée aurait très bien pu être construite à côté si il n'y avait le dessein "d'écraser la religion occupante".
Je t'ai répondu. Il me semble que c'était clair. Le "Temple de Salomon" a été détruit au VIe siècle avant Jésus Christ par Nabuchodonosor. Celui qui fut reconstruit ensuite, appelé "Temple de Jérusalem", a été détruit par les Romains au 1er siècle après Jésus Christ.
Et j'ouvre la discussion en te demanant ce que tu estimes qu'il serait bon de faire. Détruire un édifice religieux, quel qu'il soit, bâti il y a 1400 ans pour reconstruire un édifice religeiux disparu il y a presque 2600 ans ? Car tu parle sbien du Temple de Salomon. Celui qui a disparu en -586, n'est-ce pas ?
Ghinzani a écrit:von Rauffenstein a écrit:Ghinzani a écrit:von Rauffenstein a écrit:Ghinzani a écrit:von Rauffenstein a écrit:Ghinzani a écrit:von Rauffenstein a écrit:Ghinzani a écrit:Tiens une question : Pourquoi donc les musulmans ont-ils construit la mosquée d'Al Aqua, juste à l'emplacement du Temple de Salomon?
Heu... Peut-être parce que le temple de Salomon n'y était plus depuis 1000 ans... (détruit par Nabuchodonosor en -586... ). Et le deuxième, dit "Second Temple de Jérusalem", par les Romains en 70 après JC...
Il en reste les fondations, tu le sais...Et construire à côté ou un peu plus loin, non?
et pourquoi le Panthéon à Rome est une église, etc. Ce n'était plus qu'un vieux tas de cailloux abandonné depuis... 6 siècles !
Pour toi, peut-être...Il y avait assez de place à côté, non?
C'est une discussion idiote. De fait, il y a un édifice religieux majeur qui est bâti sur un autre qui était détruit. Tu veux faire quoi ? Le péter pour reconstruire le temple de Salomon détruit il à 2500 ans par Nabuchodonosor ? Ou celui détruit, sans être reconstruit, par les Romains il y a 2000 ans ?
En quoi est-ce idiot de poser une question? C'est plutôt ton absence de réponse qui est idiote. Cette mosquée aurait très bien pu être construite à côté si il n'y avait le dessein "d'écraser la religion occupante".
Je t'ai répondu. Il me semble que c'était clair. Le "Temple de Salomon" a été détruit au VIe siècle avant Jésus Christ par Nabuchodonosor. Celui qui fut reconstruit ensuite, appelé "Temple de Jérusalem", a été détruit par les Romains au 1er siècle après Jésus Christ.
Et j'ouvre la discussion en te demanant ce que tu estimes qu'il serait bon de faire. Détruire un édifice religieux, quel qu'il soit, bâti il y a 1400 ans pour reconstruire un édifice religeiux disparu il y a presque 2600 ans ? Car tu parle sbien du Temple de Salomon. Celui qui a disparu en -586, n'est-ce pas ?
Pourquoi pas finalement ? Ce jeux de chaises musicales s'est bien fait dans la cathédrale de Cordoue.
Shlomo Sand: « L’islamophobie a remplacé la judéophobie »
19 AVR. 2016 PAR HASSINA MECHAÏ BLOG : LE BLOG DE HASSINA MECHAÏ
C’est un livre stimulant, mêlant érudition et mise en perspective historique, qu’a sorti Shlomo Sand. Sous le titre "La Fin de l'intellectuel français ? De Zola à Houellebecq", l’historien israélien y interroge la figure de l’intellectuel en France.
(Propos recueillis par Hassina Mechaï)
Plus précisément, tout au long du livre, court un double questionnement : celui de la centralité de la France, et de Paris particulièrement, dans la production intellectuelle et la disparition (ou non) des « grands intellectuels ». Une des thèses développées dans le livre pose qu’ « alors que l'intellectuel parisien moderne est né dans le combat contre la judéophobie, le crépuscule de l'intellectuel du début du XXIe siècle s'inscrit sous le signe d'une montée de l'islamophobie ». Shlomo Sand, habitué à s’attaquer de front à toutes sortes d'orthodoxies, dynamite au passage, en mots et épigrammes bien sentis, certains des intellectuels médiatiques les plus en vue : Bernard-Henri Levy ? « Un Malraux universaliste en France mais un Barrès très nationaliste en Israël ». Michel Houellebecq et son livre Soumission ? « Si l‘on [y] remplaçait les musulmans par les juifs, l’on pourrait qualifier le message du livre de belle haine, selon le qualificatif appliqué à la judéophobie, il y a près de 120 ans ».
Et puis il y pointe ces intellectuels, passés du maoïsme au (néo) conservatisme et qui ont mythifié un « passé stable et homogène qui, en fait, n'a jamais existé » (beaucoup se reconnaîtront). Shlomo Sand écrit aussi, au détour d’une phrase : « Durant toute ma vie j’ai aspiré à devenir un intellectuel critique ». C’est là peut-être la clé de son livre : celle d’une désillusion, d’une « désabusion » devant les lâchetés, atermoiements, abandon des luttes progressistes de certains intellectuels : de Sartre ou Beauvoir dont le comportement sous l’occupation demeure pour le moins problématique à certains penseurs qui selon le mot de Paul Claudel, ont été, sont et seront « pour tous les Jupiter, contre tous les Prométhée ».
Votre ouvrage indique en sous-titre : De Zola à Houellebecq. Est-ce une façon de pointer une forme de déliquescence de la figure de l’intellectuel français, qui commencerait par l’auteur de J’accuse! et finirait par l’auteur de Soumission ?
Shlomo Sand : Ce titre comporte une critique double. J’indique ainsi un certain déclin du statut de l’Intellectuel français mais également une certaine dégénérescence de sa position morale. C’est une double chute, du point de vue de la qualité professionnelle mais également du point de vue éthique face aux évènements et face à l’Histoire.
De même pourquoi ce point d’interrogation : « Vers la fin de l’intellectuel français ? » ?
Shlomo Sand : Je suis historien, j’ignore donc ce qu’il peut advenir dans le futur. Si je constate aujourd’hui le déclin du statut de l’intellectuel français et de la pensée critique en France, je ne suis pas certain en revanche que cela ne changera pas. Y-a-t-il un avenir pour l’intellectuel français ? C’est une chose que j’ignore, d’où cette interrogation.
Ce double déclin dont vous parlez, tant dans le statut que dans la position morale, quelles en sont les raisons ?
Shlomo Sand : D’abord mon propos est moins l’intellectuel que l’intellectuel critique en France. Ces intellectuels critiques sont apparus avec l’affaire Dreyfus et leur figure s’étend jusqu’à Foucault ou encore Bourdieu. Leur déclin trouve une de ses raisons dans la disparition de certaines conflictualités sociales. En effet, la naissance de l’intellectuel collectif à la fin du 19ème siècle est liée à la montée de larges mouvements de masse ouvriers. Il me semble que le fait que nous assistons aujourd’hui à un certain recul des forces autonomes des classes ouvrières ou des classes salariées face au Capital et au Pouvoir se traduit également sur le plan de la capacité de critique de ces mêmes pouvoirs.
Une autre raison se trouve aussi dans l’échec terrible de tous les mouvements libérateurs au XXème, comme le socialisme, le communisme ou le tiers-mondisme. Ces échecs incitent à la prudence désormais. Or être intellectuel suppose une vision du futur. Désormais à défaut d’élan vers le futur, certains regardent non vers le passé, mais vers une mémoire perverse du passé.
L’intellectuel critique plonge aussi ses racines dans les Lumières avec les figures de Voltaire, Diderot et Rousseau par exemple. L’éclat de ces figures qui a brûlé pendant plus de 200 ans, est également en train de disparaître du fait des changements des nouveaux moyens de communication. L’hégémonie totale de l’Image face au Verbe, de la télévision face au livre, a eu pour conséquences que ce sont les décideurs médiatiques qui peuvent décider de qui est intellectuel et de qui ne l’est pas. Ainsi, dans les années 70 et 80, l’émission Apostrophes pouvait lancer ou pas une carrière d’intellectuel. Evidemment, ce phénomène ne s’est pas observé qu’en France. Mais ici, tout est plus accentué, plus théâtral.
Parallèlement, dans les Universités, lieu de la pensée critique, on assiste à un processus poussé de spécialisation chez les universitaires. Cela les empêche de pouvoir offrir des analyses globales, de la synthèse. D’autant qu’à la télévision, les analyses nuancées ne peuvent prendre place. Tous ces phénomènes conjugués font qu’on peut aujourd’hui voir BHL écrire L’Esprit du Judaïsme sans qu’il ne maîtrise ni l’hébreu ni l’araméen et que Michel Onfray peut aussi écrire Penser l’Islam sans qu’il ne parle un traitre mot d’arabe classique. C’est d’un point de vue universitaire plus que ridicule alors que les Universités françaises regorgent de spécialistes qui n’ont pas accès aux médias.
Vous parliez du champ médiatique qui façonne la vie des idées en France. Mais Internet, par son horizontalité, son immédiateté, n’est-il pas en train de concurrencer voire de délégitimer le magistère des intellectuels médiatiques ?
Shlomo Sand : Comme le pensait Marx, si les moyens de production changent, les rapports de production changent aussi. On peut appliquer ce principe aux moyens de communication. Le glissement accéléré vers d’autres moyens de communication que la télévision hégémonique peut modifier les rapports entre les intellectuels et leur public. Il est clair par exemple qu’Obama a été élu grâce à une certaine jeunesse plus férue d’Internet que de télévision. Aujourd’hui Bernie Sanders a aussi le soutien d’une jeunesse née avec l’Internet alors que Donald Trump est le candidat typique de téléspectateurs, de gens habitués aux codes de la télévision. Dans le champ intellectuel, Alain Finkielkraut est également un pur produit des médias audiovisuels.
Internet casse aussi l’hégémonie des grands décideurs médiatiques qui font les intellectuels. Il casse les rapports de force symbolique et permet une certaine pluralité d’opinions qui n’existe pas dans le champ médiatique qui a dominé notre vie culturel jusqu’à maintenant. Avec Internet, il est possible qu’apparaisse une autre catégorie d’intellectuels, une autre façon de l’être également, un nouveau pluralisme et une nouvelle pensée critique. Il y a une promesse en germe. Mais toute la question et de savoir si les révoltes sociales qui ont fleuri dernièrement et qui se sont appuyées sur Internet vont se pérenniser et se structurer. Les dernières révoltes, celles par exemple dans le monde arabe ou encore la révolte des tentes en Israël, ont disparu ou ne se sont pas traduites par des nouveaux partis, de nouveaux syndicats. Mais il me semble qu’avec Internet, nous sommes face à quelque chose d’encore inconnu. Le pire comme le meilleur peuvent en advenir. Le site d’Alain Soral, par exemple, dont le contenu m’horrifie, est un pur produit d’internet.
Vous montrez également que certains intellectuels ont eu un trajet les menant du maoïsme au néo-conservatisme. Mais qu’ont-ils gardé du maoïsme, peut-être dans la méthode ou la vision du monde, même s’ils en ont rejeté l’idéologie ?
Shlomo Sand : Prenez l’Islamophobie, qui s’inscrit dans cette époque d’incertitude culturelle, économique et qui s’exprime partout. Ce phénomène se retrouve aussi en Grande-Bretagne ou en Allemagne. Mais en France, l’Islam est devenu l’obsession de nombreux intellectuels. Et c’est en France qu’a été publié Soumission de Houellebecq, devenu un best-seller. L’islamophobie s’y exprime plus fortement qu’ailleurs. Je fais le lien avec un certain concept de la Nation qui est très spécifique en France. A partir de la Révolution française, cette idée de la Nation est assez uniforme alors qu’ailleurs en Europe, la vision en est beaucoup plus pluraliste du point de vue culturel. Je note dans mon livre que s’il n’y a pas eu beaucoup d’intellectuels fascistes en France, en revanche nombreux étaient judéophobes (je préfère ce terme à celui d’antisémite). Et ensuite beaucoup d’intellectuels ont été maoïstes. Dans les deux cas, on note une forme d’impatience, d’intolérance envers celui qui est différent. Dans l’idée même de judéophobie, il y a une vision de soi-même très totalitaire. Le maoïsme était aussi le courant le plus totalitaire, le plus intolérant parmi les mouvements de contestation des années 60. Je crois qu’il y a un lien entre cela et le fait que beaucoup d’anciens maoïstes sont restés intolérants sur le plan culturel. Cela s’exprime notamment par cette obsession de la laïcité et le refus de la diversité culturelle dans la France actuelle, sous couvert de défense des valeurs de la République.
« Mon grand-père et ma grand-mère, gazés en Pologne, ignoraient qu’ils vivaient dans une civilisation judéo-chrétienne »
Pensez-vous comme Emmanuel Todd que « toute croissance de l’islamophobie va mener à plus d’antisémitisme » ?
Shlomo Sand : Je ne partage pas cette analyse. La France a eu une longue tradition judéophobe. Cette judéophobie a été un code de communication acceptable, pas seulement dans les milieux catholiques mais également chez beaucoup de laïcs républicains, de Barrès à Céline. L’intolérance envers la figure du Juif à travers le XIXème siècle la première moitié du XXème vient aussi d’une certaine culture nationale. Je pense que cette judéophobie, très profonde en France, a disparu non pas après la Seconde Guerre mondiale mais à la fin des années cinquante. Cette judéophobie n’existe plus dans la culture de masse ou dans les élites. Même dans l’extrême-droite française, avec le passage de Jean-Marie Le Pen à sa fille, l’antisémitisme a cessé d’être légitime. Cependant, il me semble qu’en marge dans les ghettos-cités, il y a la naissance d’une nouvelle judéophobie qui est liée au conflit israélo-palestinien.
Je pense surtout que l’islamophobie a remplacé la judéophobie. Je montre, par exemple, que si on remplace dans le livre de Houellebecq, toutes les descriptions concernant les musulmans par des descriptions des juifs, on obtiendrait un pamphlet judéophobe. Ce mouvement s’est accompagné d’une nouvelle référence à une prétendue « civilisation judéo-chrétienne ». Or du point de vue purement théologique, ce concept est une blague, tout simplement. Le Judaïsme est plus proche de l’Islam que du Christianisme. Les conflits entre juifs et chrétiens ont été plus importants qu’entre juifs et musulmans. Le juif, comme minorité religieuse, a souffert beaucoup plus sous le christianisme que dans le monde musulman. Même s’il y avait le statut de dhimmi cela n’a rien à voir avec les souffrances dans le monde chrétien qui se sont terminées à Auschwitz. Mon grand-père et ma grand-mère, gazés en Pologne, ignoraient qu’ils vivaient dans une civilisation judéo-chrétienne. Quand j’entends ce concept, je suis effrayé et en colère car c’est une négation totale de l’Histoire.
Que pensez-vous du concept d’ « islamo-gauchisme » ?
Shlomo Sand: On a accusé Emile Zola d’être philosémite quand il défendait Dreyfus. C’est le même raisonnement qui sous-tend le concept d’ « islamo-gauchisme ». Cela sert à discréditer toute défense des musulmans, qui sont pour moi les nouveaux juifs du début du XXIème siècle. Ce concept permet aussi de rejeter toute accusation d’islamophobie. On a accusé Zola de traîtrise, moi-aussi je suis alors un traître car je m’oppose à la haine des musulmans. Et c’est parce que je suis israélien que je me permets de dénoncer cela, car j’ai vu la montée du racisme dans mon pays et l’ai dénoncée, comme je le fais aujourd'hui en France.
La Fin de l'intellectuel français ? De Zola à Houellebecq, éditions La Découverte, 2016
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