La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 01 Juil 2017, 17:02

J'allais dire que c'est le seul extrait du film à disposition (extrait fourni par le festival de Venise aux accrédités en septembre dernier). En réalité, c'est le seul en langue originale....

On the Milky Road - Extrait VO serbe sous-titré en anglais   Compatible plein écran

(Oui, parce que il faut te le dire Cortese, c'est aussi un peu quand même aussi une histoire d'amoûûûûur )

Le 12 juillet au cinéma.

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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 01 Juil 2017, 17:34

Monica Bellucci, Emir Kusturica et Sloboda Mićalović
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Image [Pourquoi est-il si indécis ?] Parce qu’il me ressemble ! Kosta, c’est moi.
Quand il a deux possibilités, il choisit par instinct l’histoire la plus tragique, celle qui lui révèlera le sens le plus profond de la vie.
Entre les deux femmes, il aurait pu opter pour la plus jeune, la jolie gymnaste qui lui aurait été très dévouée. Mais, il préfère la plus mystérieuse, celle qui porte un secret.
Image
— Emir Kusturica

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Re: Les meilleurs films sortis ou découverts en 2016

Messagede Garion le 01 Juil 2017, 18:20

On pourrait peut-être renommer le sujet en 2017 maintenant pour éviter tout malentendu :D
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Re: Les meilleurs films sortis ou découverts en 2016

Messagede Sylphus le 02 Juil 2017, 09:49

...
Dernière édition par Sylphus le 13 Juil 2017, 22:13, édité 1 fois.
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Re: Les meilleurs films sortis ou découverts en 2016

Messagede Aym le 02 Juil 2017, 11:02

J'ai la flemme de chercher le sujet le mieux adapté parmi les sujets cinéma : j'ai enfin regardé "le transperceneige" acheté en DVD il y a 2 ans, après avoir acheté et lu les BDs sur le conseil de shunt : le film est éloigné des BDs, mais conserve l'ambiance et le concept de départ. :good
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Cortese le 02 Juil 2017, 16:30

Ah mais j'ai rien contre les histoires d'amour quand elles sont bien racontées (comme dans la plupart des films de John Ford), mais plus personne ne veut faire comme ça de nos jours, alors personnellement, je préfère m'en passer, sinon ça me donne l'impression d'être une oie en train d'être gavée de mégatonnes de violons en poudre. Je peux excuser ça quand c'est "Amour gloire et beauté" ou un truc du genre, mais venant d'un réalisateur de talent à l'abri du besoin, non je trouve que c'est d'un mauvais goût impardonnable.
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Re: Les meilleurs films sortis ou découverts en 2016

Messagede sheon le 02 Juil 2017, 21:38

Garion a écrit:On pourrait peut-être renommer le sujet en 2017 maintenant pour éviter tout malentendu :D

Bah non, puisqu'il s'agit ici de parler des films qu'on a vus en 2016.
Aym a écrit:J'ai la flemme de chercher le sujet le mieux adapté parmi les sujets cinéma : j'ai enfin regardé "le transperceneige" acheté en DVD il y a 2 ans, après avoir acheté et lu les BDs sur le conseil de shunt : le film est éloigné des BDs, mais conserve l'ambiance et le concept de départ. :good

Il y a un topic Cinéma, c'est fait pour ça.
Si j'avais souvent répété que je désirais mourir dans mon lit, ce que je voulais vraiment dire par là, c'est que je voulais me faire marcher dessus par un éléphant pendant que je ferais l'amour. Les Fusils d'Avalon, Roger Zelazny.
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Re: Les meilleurs films sortis ou découverts en 2016

Messagede Maschum le 02 Juil 2017, 21:44

Sauf que c'est un film qu'il a découvert, pas vu au ciné :o
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 02 Juil 2017, 23:32

Mieux (plus renversant, plus saisissant, plus édifiant de cohérence) que le Marvel Cinematic Universe, le DC Extended Universe, le Dark Universe, le X-Men Universe, les Star Wars Legends ou le Star Wars Expanded Universe... (qu'estce qu'on invente pas comme connerie marque )

Les 9 films (1973-2017) de Terrence Malick



Image Que de choses on peut exprimer avec la main, avec la tête, avec les épaules !... Combien de paroles inutiles et encombrantes alors disparaissent ! Quelle économie ! Image
— Robert Bresson

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Re: Les meilleurs films sortis ou découverts en 2016

Messagede Aym le 03 Juil 2017, 07:20

Exactement. Heureusement qu'il y en a qui suivent.
Le topic cinéma, c'est plus pour les films qui sortent ce moment.
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Re: Les meilleurs films sortis ou découverts en 2016

Messagede sheon le 03 Juil 2017, 10:47

Pas du tout, où es-tu allé chercher ça ?
J'y ai parlé plus d'une fois de films que j'avais vus en DVD/Blu-ray.
Et c'est bien plus approprié que ce sujet-ci, qui vise simplement à recenser les tops des forumistes sur l'année 2016.
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Re: Les meilleurs films sortis ou découverts en 2016

Messagede Aym le 03 Juil 2017, 12:16

Bah je suis allé chercher ça sur le topic cinéma, où y'a plein de posts pour parler des futurs films super à venir au cinéma.
Et que là, on parle des films qu'on a vus pour la première fois, ce qui est exactement mon cas.
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Re: Les meilleurs films sortis ou découverts en 2016

Messagede sheon le 03 Juil 2017, 13:26

Premier message de ce topic :
Hugues a écrit:Pour re-re-re-re-reprendre une excellente idée.

silverwitch a écrit:En cette fin, c'est l'heure des bilans et des palmarès, pourquoi ne pas faire celui de l'année cinématographique ? Je vous propose de classer vos cinq films favoris sortis en France en 2011 2016.

Un petit commentaire sera le bienvenue.

N'hésitez pas à modifier votre vote pendant le mois de décembre ou au début janvier jusqu'à fin janvier si un film change votre point de vue.


Mais comme déjà les deux années précédentes, pour n'exclure personne... un changement à l'initiative originale:

Sont éligibles dans votre classement tous les films que vous avez pu découvrir en 2016, en vidéo, à la télévision ou au cinéma, en sus des films sortis au cinéma en 2016, .

La longueur du top reste à votre liberté, suivant le nombre de films vus cette année,

Par exemple, si vous n'avez vu aucun film de 2016, seulement découverts des films des années précédentes, un top 5 ou 10 sera suffisant.
Et si vous avez vu pleins de films de 2016, et découverts pleins de films des années précédentes, au moins un top 10 voire soyons fou, 15 ou 20.

Hugues


...
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Re: Les meilleurs films sortis ou découverts en 2016

Messagede Aym le 03 Juil 2017, 15:52

Bah je l'ai découvert en 2017 mais le topic "les meilleurs films sortis ou découverts en 2017" n'existe pas.
Après, si ça doit entraîner encore 3 ou 4 messages, ça m'incitera à ne plus parler d'un film que j'aurais pu voir et aimer.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede sheon le 03 Juil 2017, 20:28

Ok, donc on va trancher : j'ai déplacé les messages dans le sujet approprié, à savoir le sujet dédié au cinéma en tant qu'art et non en tant que lieu.
Peu importe qu'on ait vu tel ou tel film dans une salle obscure ou dans son salon, ça reste du cinéma : ce qui importe, c'est ce qu'on voit, pas la façon de le voir (même si cela peut influer sur l'expérience de visionnage). Si on se met à réfléchir à "si j'ai vu ce film en DVD alors faut écrire dans tel sujet, mais si je l'ai vu au cinéma faut écrire dans tel autre sujet", on n'est pas sorti de l'auberge. :P

Le topic "Les meilleurs films sortis ou découverts en 201X" a vocation à recueillir des classements de films découverts l'année précédente, et n'a donc plus vraiment vocation à évoluer passés les premiers mois de la nouvelle année. En tant que tel, c'est un sujet "temporaire", pas dans le sens "voué à disparaître" mais plutôt "voué à ne plus accueillir de nouveau contenu passé un certain temps". :wink:
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 05 Juil 2017, 11:27

À lire:
http://www.petit-bulletin.fr/grenoble/cinema-article-58498-Song+To+Song+++Terrence+Malick++toujours+une+note+au-dessus.html


Et une bande-annonce coréenne, dans un montage différent, et donc avec d'autres scènes et voix off.
Et sous-titrée en français, mon bon monsieur.

On pourrait dire "honest trailer", mais pas vraiment, le vrai film est encore ailleurs, à la fois à mi-chemin entre les deux bandes-annonces (l'originale et celle-ci) qui mentent toutes deux.. Mais à la fois attiré en dehors de ce barycentre vers un ailleurs.

  Compatible plein écran






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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 05 Juil 2017, 17:39

Désolé, j'ai pas pu m'en empêcher..





:D :D :good




:oops:


:D





Je le referai plus.. promis.

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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede sheon le 06 Juil 2017, 09:02

J'attendrai de juger sur pièce, c'est pas super engageant mais les images sont très belles (ce sera probablement la seule chose à sauver, comme souvent chez Besson).
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede DCP le 06 Juil 2017, 09:21

J'hésite à aller le voir, j'ai peur d'être vraiment déçu par rapport aux BDs (enfin, aux souvenirs que j'en ai quand je les ai lues ado...).... :vieux:
« Par exemple, le football, on y joue dans des endroits spéciaux. Il devrait y avoir des terrains de guerre pour ceux qui aiment mourir en plein air. Ailleurs on danserait et on rirait » (Roger Nimier)
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede sheon le 06 Juil 2017, 09:48

Si tu as peur d'être déçu, je te préviens, tu le seras.
Si j'avais souvent répété que je désirais mourir dans mon lit, ce que je voulais vraiment dire par là, c'est que je voulais me faire marcher dessus par un éléphant pendant que je ferais l'amour. Les Fusils d'Avalon, Roger Zelazny.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 06 Juil 2017, 12:53

Alors que quelque soit ses attentes, on ne sera jamais déçu par On the Milky Road.

Le seul risque: être surpris et éberlué par la folie du petit monde, qui grouille dans l'esprit de Kusturica, et par la poésie du film et du plan final.

Pour Song to Song, c'est différent ça relève du goût acquis, d'une éducation du goût, et en percevoir la grandeur peut nécessiter plusieurs visions. Même si c'est peut-être le plus accessible depuis quelques années.

Hugues
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 06 Juil 2017, 13:04

Sinon, repéré il y a 5 ou 6 semaines, un film déjà évoqué en mai 2016, au moment où il était présenté à Un Certain Regard.

Il était alors dénommé sous son titre anglais, lui même peu éloigné de son titre iranien
Inversion (وارونگی - Varounegi - Renversement, inversion, révolution)

Et le film vient de finalement trouver le chemin des salles. Situation assez étrange... : quand si c'est si tardif, c'est qu'une petite société récupère le film que personne d'autre n'a osé sortir.
Mais là ce n'est pas une petite société. Donc pourquoi ce réveil si tard .. mystère !
(Peut-être le second Oscar de Farhadi qui met un projecteur sur le cinéma contemporrain iranien)

Et donc..

Le 19 juillet en salles

Un vent de liberté de Behnam Behzadi

Avec quelques visage bien connus du cinéma iranien..

Niloofar, 35 ans vit seule avec sa mère. Pour protéger celle-ci de la pollution de l’air de Téhéran, la famille décide unilatéralement que Niloofar devra déménager et vivre avec sa mère à la campagne.. Alors qu’elle s’est toujours pliée aux exigences des autres, cette fois elle leur tiendra tête.

Bande-annonce   Compatible plein écran


Image

Hugues (Pas vu mais c'est parait-il à l'image de l'intelligence qui transpire de la bande-annonce très bien)
Hugues
 

Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 06 Juil 2017, 13:20

D'ailleurs bizarrement (si je ne me trompe) sur l'affiche Varounegi a été écrit à l'envers (de gauche à droite au lieu de droite à gauche)

Et là tout en écrivant ceci, croyant à une erreur, je comprends soudainement l'intention volontaire...:
Ils ont inversé Inversion :pasrond:

Hugues
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Cortese le 06 Juil 2017, 17:29

Hugues a écrit:D'ailleurs bizarrement (si je ne me trompe) sur l'affiche Varounegi a été écrit à l'envers (de gauche à droite au lieu de droite à gauche)

Et là tout en écrivant ceci, croyant à une erreur, je comprends soudainement l'intention volontaire...:
Ils ont inversé Inversion :pasrond:

Hugues

Oui :lol: c'est vraiment n'importe quoi. Ils ont utilisé les lettres de l'alphabet arabe (-persan, c'est le même) mais en tapant sur un clavier occidental, du coup les lettres (qui sont faites pour être liées) sont isolées comme dans un alphabet. A noter que ce qui est retranscrit comme v correspond à la lettre "waw" (le w arabe est un v en persan) mais plus bizarrement le "gi" au lieu de correspondre à un "djim" (g doux ou dur en arabe égyptien) est représenté par un "kaf" (qui est un k en arabe).
Cortese
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 06 Juil 2017, 22:34

J'oubliais:

2 avant-première grand public à Paris pour Song to Song.

Lundi 10 juillet à 20h30 aux Fauvettes (Gaumont Les Fauvettes - ex Gaumont Gobelins)
https://www.cinemasgaumontpathe.com/cinemas/cinema-gaumont-les-fauvettes/

Quasi plein à cette heure:
Image

et Mardi 11 juillet 20h au Pathé Beaugrenelle.
https://www.cinemasgaumontpathe.com/cinemas/cinema-pathe-beaugrenelle/

Pas très rempli à cette heure, mais les meilleures places sont prises.
Image



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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 08 Juil 2017, 00:18

C'est ce vendredi qu'avaient lieu les sorties britanniques et irlandaises de Song to Song (ce n'est qu'un complet hasard si c'est presque en même temps que la sortie française prochaine).
Deux publications britanniques avaient été invitées parmi quelques autres à voir le film à Londres en mars en avant-première, à peu près simultanément à son dévoilement américain.
Et donc ce vendredi pour la sortie, les deux mêmes publications, presque 4 mois plus tard, ont republié donc leur critique d'alors, à ceci près qu'elles en ont changé les titres et les chapôs.
Pour éclaircir le message et enfoncer un peu plus le clou sur l'ampleur du geste artistique qui parvient en salle, tant le film le mérite, face à quelques critiques plus fainéantes.

Ca n'est pas la plus pertinente critique du film au monde (c'en est une autre), mais c'est sans doute la plus enthousiaste et ébranlée qui fut publiée à ce jour, sans qu'elle ne manque non plus de quelques justes et pertinentes appréhensions du film (au sens d'appréhender)..

Terrence Malick's Song to Song film review: A masterpiece, life-changing and other superlatives I stand by

It is suffused with that feeling of when you want to cry but can't



Extrait:
[...]
The 40-minute mark in a movie usually comes with the descending thoughts as a viewer: “Am I enjoying this? Is this good?” I would encourage you to resist the urge to address these and just let the viewing experience wash over you. I would also remind you, if I were sat next to you in the cinema at that point, that – and I don’t want to spoil anything here – it is all leading somewhere and definitely amounts to more than a collage of emotions (these emotions run the gamut, by the way, you’re in for a lot of disgust and despair, yes, but there’s good stuff to take from it too).

[...] If you know the feeling of needing to cry but not being able to, you will probably enjoy submerging yourself in this film which is just saturated with that feeling.

Why do we go to the cinema? To get away from the world, yes, but also to learn more about it and about ourselves. In this regard Song to Song affected me more than any film I’ve seen in the past few years, not just staying with me for days but making me feel differently about what is right and what is good looking forward, and that is surely something to be cherished.


En mars:
Texte caché : cliquez sur le cadre pour l'afficher


Et pour celui-ci, l'important est le nouveau chapô (l'intro quoi):

Song to Song

Terrence Malick’s dazzling romance is a film that will be talked about for decades to come.



Extrait:
There is nothing in cinema that currently compares to the radical five-film symphonic suite made by Terrence Malick between 2011’s The Tree of Life and 2017’s Song to Song. Not Marvel. Not Fast and the Furious. Not Saw. Not anything. Sure, these films aren’t for all tastes, and they’re not at all meant to be. And they do require the viewer to put conventional critical faculties on stand-by, like you would close your eyes and mouth and hold your nose as a giant wave crashed over your head. They are euphoric, active experiences that demand a small adjustment of perspective.

Yet it also feels apt that the boys down at NASA lightened the news cycle recently by announcing that one of their Chilean telescopes had discovered a new solar system. The digital image of these new planets, aligned like cosmic Christmas tree baubles, kept entering my mind while ingesting the achingly romantic roundelay, Song to Song. This set of films equate to a new frontier, one that we’ll probably not reach or understand within our own lifetimes.

But what is it that makes them so extraordinary? The French director Bruno Dumont once said that he values feelings that don’t correspond to obvious screen drama – tedium, listlessness, confusion, depression. In a similar way, Malick’s late work adopts this counterintuitive approach to almost every aspect of the filmmaking process. He foregrounds difficult emotions, and realises them in bold, unconventional ways.
[...]


En mars:
Texte caché : cliquez sur le cadre pour l'afficher


Hugues
Hugues
 

Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 10 Juil 2017, 08:01

Hugues a écrit:J'oubliais:

2 avant-première grand public à Paris pour Song to Song.

Texte caché : cliquez sur le cadre pour l'afficher


Hugues


Une 3e:
UGC Ciné Les Halles ce lundi 10 juillet à 20h30


Et On the Milky Road aussi:
ce lundi 10 juillet
à Paris au Gaumont Opéra Premier à 20H00
et à Strasbourg à l'UGC Ciné Cité à 20h10

et ce mardi 11 :
Cinéma Studio 28 à Paris 21h
Omnia République à Rouen 20h
UGC Astoria à Lyon 20h
Le cinéma de Contis à Saint-Julien-en-Born (40) 20h45

Hugues
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 10 Juil 2017, 18:06

Un excellent texte qui en se gardant volontairement de creuser véritablement le fond du message, fait d'excellentes observations sur la forme (enfin je ne sais plus si c'est encore de la forme mais est-ce du fond..).
Il faut dire que l'auteur en question que je connais assez bien, connaît excellemment le film, sans doute mieux que n'importe qui en France, mais je ne dirai pas précisément pourquoi.

Song to song : Malick brouille les pistes

Tout comme Knight of Cups n’était pas un film sur Hollywood, Song to Song n’est pas vraiment un film sur la scène rock d’Austin.



Extrait:
Si ses derniers films ont abandonné les terres de la mythologie pour en apparence rejoindre celles de l’ultra-contemporanéité, il semble au contraire que jamais ses personnages n’ont été plus abstraits que dans ses oeuvres situées de nos jours. Sous le vernis moderne se cache un récit médiéval épique où les châteaux prendraient la forme de villas extraordinaires, où le méchant roi avec lequel on établit un pacte faustien serait un producteur façon Richard Branson (Magneto-Fassbender pour jouer le premier supervilain malickien), la dame-poétesse une jeune rockeuse cumulant les petits jobs pour subvenir à ses besoins, la pauvre bergère amoureuse du souverain une serveuse sexy et dépressive, le héros troubadour, un compositeur naïf cherchant sa voie sous la figure tutélaire d’Arthur Rimbaud. Le champ de bataille, lui, serait figuré par ces festivals de musique où s’agitent des masses désordonnées de spectateurs que Malick filme comme les crabes de Voyage of Time – Au fil de la vie. Dans ce conte des temps anciens, nos aventuriers de l’amour perdu rencontreront sur leur route des fées aux visages connus ou non, toujours promptes à leur prodiguer de bons conseils, ainsi du Sex Pistols John Lydon incitant les enfants à obéir aux règles imposées par les parents pour mieux les piétiner ensuite, ou de cette étonnante prostituée à la peau marquée poussant une Natalie Portman confuse à dissocier son esprit de son corps. Si ce film, génial, navigue « song to song », au final, le concept album qui en découle pourrait avoir pour titre « Chansons de gestes ».


Et c'est bien vrai. Si la lecture mythologique persistante était habilement suggérée dans le film précédent à travers une voix off, elle est ici un invisible, suggéré discrètement dans la mise en scène... que seul le regard répété laisse découvrir.

Hugues
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 11 Juil 2017, 13:32

J'avais dit que je n'y reviendrai pas..

Et puis... C'est trop tentant...




Là déjà DCP devrait savoir qu'il faut pas y aller...


Sinon, jusque là l'excuse c'était "oui l'accueil est pas chaud en France [heureusement que les critiques sont sous embargo ouf] mais il est chaleureux aux USA"... Jusqu'à ce qu'hier un grand journal spécialisé américain a démonté le film en règle, comme une catastrophe industrielle.. :D

Hugues (je recommencerai pas, pour de vrai cette fois)
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 11 Juil 2017, 20:16

http://www.la-croix.com/Culture/Cinema/On-the-Milky-Road-boire-petit-lait-Emir-Kusturica-2017-07-11-1200862226

Extrait:
le cinéaste revient pourtant, après des films faibles et une longue absence, avec un bijou. On retrouve avec un immense plaisir sa frénésie généreuse, ses merveilles extravagantes et sa joie mâtinée de tristesse. De réjouissantes trouvailles visuelles s’enchaînent dans un foisonnement baroque et une exubérance chaleureuse.

Tout est possible au cœur de ce conte nimbé de réalisme magique : une poule saute de joie devant un miroir, Nevesta recoud avec du fil et une aiguille l’oreille de Kosta qui grimace à peine, les amoureux s’envolent la nuit au-dessus d’un arbre, des animaux sauvent la vie de leur bienfaiteur.

Avec ses mariées en robes blanches, ses fêtes dionysiaques, sa nature sublimée, sa musique aux entraînantes tonalités tsiganes (signée par son fils Stribor), sa dénonciation de l’absurdité d’une guerre fratricide, Kusturica revient aux motifs qui lui sont chers, en accordant plus d’importance à la passion amoureuse. Pour la première fois, il passe devant sa caméra pour interpréter, avec Monica Bellucci, un couple attendrissant qui se croyait revenu de tout. Avec sa chute bouleversante, On the Milky Road apparaîtra aux romantiques comme l’un des plus beaux films d’amour que l’on ait vu sur les écrans ces derniers mois.



Peut-être mieux encore, cette critique négative de Yannick Vély n'enfonce le film (qu'il loue par ailleurs grandement) que pour une raison: il est nationaliste pro-Serbe et anti-anglo-saxon. Une bonne raison de plus justement de l'aimer ce film !

http://www.parismatch.com/Culture/Cinema/On-the-Milky-Road-la-critique-1303829

Les images ont un sens et l'argument de la naïveté de la fable ne tient pas longtemps devant le «discours» du film. Mettre en scène des soldats «occidentaux» qui parlent en anglais et poursuivent les «gentils» habitants du village jusqu'à incendier leurs maisons et y commettre un massacre n'a rien d'innocent.

Emir Kusturica est pourtant d'une sincérité désarmante. L'artiste rattrapé par la guerre, obligé de choisir un camp, c'est bien sûr lui, las devant les horreurs du monde. [...] le cinéaste n'a rien perdu de sa puissance poétique et «On the Milky Road» touche parfois au sublime - la scène de l'arbre, la vision du paradis, quand les amants construisent une maison au milieu des roseaux. Mais cela ne suffit pas à chasser l'arrière-goût...


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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 12 Juil 2017, 09:22

En restant dans la critique du média de masse (mainstream) (en sortir permettrait pourtant de lire deux des trois meilleurs textes français sur le film, mais on verra ça plus tard si j'ai envie de vous ennuyer une dernière fois), le même exercice pour Song to Song :

http://www.leprogres.fr/lyon/2017/07/12/les-histoires-d-amour-finissent-mal-en-general

Dont il existe une version avec un meilleur intitulé encore (mais à l'accès restreint):
http://www.republicain-lorrain.fr/art-et-culture/2017/07/12/requiem-des-amours-defuntes

Ou encore un autre intitulé "Élégie amoureuse":
Texte caché : cliquez sur le cadre pour l'afficher

(Pas d'extrait le texte est bien court, il suffit de cliquer)


https://www.lesechos.fr/week-end/cinema/films/030441166523-song-to-song-la-magie-malick-retrouvee-2101600.php

Extrait:
Malick n'a rien cédé sur ses partis pris formels exigeants : cadrages décalés, dialogues minimaux sur lesquels viennent se poser des voix off, effets de caméra, longs plans ésotériques, bande-son sophistiquée. Mais, cette fois, il réussit à nous embarquer dans son histoire. Même si le film semble perpétuellement en apesanteur, le scénario progresse, qui glisse de façon inéluctable vers l'abîme. « Song to Song » nous saisit d'emblée dans ses filets cotonneux pour nous laisser exsangues 2 h 8 plus tard.


Même Télérama (hélas) et son Louis Guichard trouvent l'occasion de rouvrir les yeux:

"Song to song" : du grand Terrence Malick, entre inquiétude morale et exaltation des sens

Deux hommes, deux femmes... beaucoup de possibilités. Terrence Malick signe une mise en scène éblouissante, servie par un casting d'exception. Voici quelques raisons de renouer avec Terrence Malick, pour ceux, nombreux, qui ont été déçus par un, ou deux, ou plus, de ses derniers films. Song to song, qui forme une sorte de trilogie avec A la merveille (2012) et Knight of cups (2015), est le meilleur des trois. Celui qui éclaire le mieux le travail contemporain du cinéaste.



Extrait:
La question qui taraude l'héroïne jouée par Rooney Mara est celle de son identité, de son âme, au-delà du morcellement de sa vie. Sur ce terrain de la dissolution de l'être, la mise en scène de Malick atteint des sommets, à la fois hyper fluide (par la mobilité de la caméra) et ultra fragmentée (par le découpage). Du monde particulier de la musique et de la scène à Austin, qu'il filme en documentariste (Iggy Pop et Patti Smith apparaissent dans leur propre rôle), il tire un flux d'instantanés sur les mêmes thèmes : évanescence des passions, relativité des vocations, fragilité des êtres.
Dans ce laboratoire de cinéma, où la fiction prolifère sans limites (le cinéaste aurait de la matière pour 4 films), la fin a tout d'une concession (la seule) aux lois de la narration classique. De fait, elle paraît simpliste. Mais après le documentaire Voyage of time (sorti comme une météorite au printemps denier), cosmogonie fumeuse, Song to song redonne sa place à Terrence Malick, entre inquiétude morale et exaltation des sens.



http://www.empireonline.com/movies/song-song/review/
(Ca ne marche pas pour une fois)

Extrait:
Never reaching the heights of Malick’s ’70s heyday (what does?), Song To Song represents some kind of return to form following Knight Of Cups. It won’t convert the unconvinced, but it is beautiful, melancholic, audacious and well-played, a refinement rather than reinvention of a singular filmmaker.


Mais je ne cacherais pas que aussi laudatifs et enthousiastes soient ces trois derniers textes pour moi, ils sont la manifestation même de la médiocrité critique (française ou internationale hein)...

Aussi haut je place ce film dans le cinéma contemporain qu'il survole (d'où certains qualificatifs, qu'on devrait réserver à une seule oeuvre d'un cinéaste, mais que son excellence oblige à prononcer, tel que chef d'oeuvre), ce film est le premier sans doute de toute la carrière du cinéaste où l'on sent que le cinéaste n'a pas atteint ce qu'il poursuivait malgré deux versions du films et deux fois 2 années de montage.

Le film reste en exil de sa perfection, poussant à s'interroger même si ce n'est pas le sentiment recherché par le cinéaste (il y aurait quelques justifications de fond, je développerai une autre fois, peut-être, comme je l'ai dit plus haut) ou si ce sont des contraintes extérieures (requête des ayant droits imposant des contraintes de forme, tel que plus de narration d'exposition au contraire du flux de conscience de la première versoin), ou simplement la simple manifestation que le film n'est pas encore fini aux yeux du cinéaste...

Et pourtant, un peu partout dans le même temps, il est vu le plus accessible des trois derniers films (et par un sophisme serait à ce titre meilleur ... comme si il y avait une absurde relation entre les deux)
Quand le film précédent Le Cavalier de Coupe, parfait d'un bout à l'autre, un sommet cinématographique, que je me surprend à trouver désormais plus grand d'années en années, de mois en mois, d'une harmonie fascinante et totale entre fond et forme est pourtant qualifié plus haut comme chez nos "connaisseurs" comme un égarement ce qui dit beaucoup..)

Song to Song ressemble d'ailleurs beaucoup d'une certaine manière dans le montage et la voix-off à To the Wonder (À la Merveille), dont la narration d'exposition contrastait avec le précédent (The Tree of Life où la narration est absente de la voix off) ; chose d'ailleurs peu visible à l'époque mais qui ne se révèle que désormais. Comme si chaque film, dans la forme avait eu son jumeau poussant le dispositif vers plus de radicalité (flux de conscience : The Tree of Life (2011) -> Knight of Cups (2015) ) (narration d'exposition, et pensées: To the Wonder (2012/2013) <-> Song to Song (2017) ).
Et étrangement c'est sans doute le moins radical (qui aurait cru qu'on écrirait ça en 2011) le plus universellement encensé (The Tree of Life).

Nous avons donc un paradoxe vivant: un film qui suscite toute une variété de réaction: des gens étrangers aux derniers films ou même des réfractaires au cinéaste tout court, qui encensent le film, des enthousiastes du cinéaste qui voient l'imperfection du film (parfois jusqu'à une grande sévérité), et évidemment les deux inverses aussi mais à moindre titre (des réfractaires qui restent réfractaires et des enthousiastes qui restent enthousiastes)

Tout à l'heure j'ai envisagé l'éventualité d'un dessein dans cette imperfection (sans même évoquer les contraintes très probables des ayant droits à rendre plus verbeux le film): sans évoquer encore le fond (une autre fois peut-être) qui pourrait le soutenir, quelque soutiens de forme..
Le film a quelques séquences qui sont peut-être dans les meilleures de la filmographie récente du cinéaste... Les 10 dernières minutes avant le générique final en particulier sont peut-être la meilleure fin de film que le cinéaste ait produit depuis Le Nouveau Monde ou La Ligne Rouge... Et pourtant, tout au long du film, excepté à la fin donc, chaque embryon de ces épiphanies est soudainement et sèchement interrompue à l'instant le moins attendu, pour le banal, le quotidien.

Peut-être est-ce aussi, comme je l'ai fait remarqué à chaque film aussi, simplement, la découverte de territoire inusités du cinéma et de l'âme que le cinéaste nous force à explorer avec lui, nous contraignant à remettre en cause les certitudes confortables qu'on portait sur lui et son cinéaste. Et comme tout territoire, ils apparaissent d'abord comme des contrées un peu hostile avant de devenir un chez soi.


Malgré mes réserves, malgré le sentiment que le cinéaste est lui-même en exil du film qu'il poursuit (je n'ai nul doute qu'il y aura une autre version du film; et à vrai dire, délit d'initié, on me l'a soufflé), pour tout ce que j'ai écrit auparavant, c'est pourtant même imparfait* bien au dessus de la production cinématographique mondiale de cette année.
Aussi oui, comme l'écrivait l'une des critiques britanniques que je citais l'autre jour, quelque soit l'accueil qu'il obtient cette année: "On parlera de ce film durant des décennies."

Hugues

*: Et si cette imperfection l'a rendu plus accessible, tant mieux peut-être.
Hugues
 

Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Waddle le 12 Juil 2017, 09:23

Tiens, Song to Song se fait massacrer par le Figaro qui le traite de nanar:

http://www.lefigaro.fr/cinema/2017/07/1 ... emaine.php

● Song to Song, drame de Terrence Malick, 2h08.

Song to Song raconte les péripéties d'un triangle amoureux destructeur dans lequel s'écharpent Ryan Gosling, Michael Fassbender et Rooney Mara. Entre esthétique au rabais et occupation frénétique du vide, Terrence Malick loupe sa cible. À force de se cacher, le réalisateur risquait de voir quelqu'un usurper son identité. C'est chose faite. Depuis deux ou trois films, un imposteur se fait passer pour lui. Il connaît l'œuvre, mais n'en a retenu que les défauts. Malick refusant d'apparaître en public, la supercherie a des chances de durer. Une certaine critique se laisse avoir. Nul ne réussira à nous persuader que le vrai Malick a réalisé Song to Song. La parodie saute aux yeux.
Quelle tristesse! Comment se réjouir d'assister au déclin d'un génie? Malick est devenu ce raseur qui pérore, accoudé au manteau de la cheminée. Il assène des évidences d'un ton docte et profond. Il filme de trop haut pour transmettre la moindre émotion. Son étrange fascination pour les piscines, son goût des penthouses dominant la ville se concevraient chez un agent immobilier.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Rainier le 12 Juil 2017, 11:17

Waddle a écrit:Tiens, Song to Song se fait massacrer par le Figaro qui le traite de nanar


Pas brillant non plus du côté du journal Le Monde :

http://www.lemonde.fr/cinema/article/2017/07/12/song-to-song-quand-la-musique-n-est-pas-bonne_5159341_3476.html



Depuis le triomphe de Tree of life, Terrence Malick s’obstine à user du même logiciel narratif : montage tempétueux, plans plongés dans un même bain de lumière et de son, voix off édifiante et acteurs cinq étoiles plantés au milieu de décors paradisiaques. Mais force est de constater que ce qui sidérait dans Tree of life nous plonge désormais dans un mélange d’indifférence mâtinée de consternation. Le Malick nouvelle manière a toujours été sur la corde raide, son opus magnum oscillait sans cesse entre le grotesque et le sublime. Il était évident que le cinéaste inventait une nouvelle manière de raconter, passant le récit linéaire dans une machine à broyer qui libérait splendidement les images et le montage. Miracle formel qui, comme tout miracle, n’était pourtant pas voué à se répéter : To the wonder et Knight of cups donnaient ainsi la gênante impression de voir un grand cinéaste condamné à radoter de film en film, obsédé par ses nouvelles trouvailles et déterminé à ne plus s’en détacher.

On ne peut pourtant pas nier qu’il y a encore de vraies trouvailles, quelques plans sidérants et un sens inouï du montage, mais sans cesse encombrés par la mièvrerie des voix off et par un prêchi-prêcha de ravi de la crèche. Tout ce qui faisait la fragile beauté de Tree of life est tristement retombé du côté du grotesque. Même avec la plus grande indulgence, difficile de s’émerveiller devant l’énième divagation d’un cinéaste désormais parti très loin, trop loin.
la démocratie et la souveraineté nationale sont comme l’avers et le revers d’une même médaille.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 12 Juil 2017, 11:22

Déjà évoqué:

Nous avons donc un paradoxe vivant: un film qui suscite toute une variété de réaction: des gens étrangers aux derniers films ou même des réfractaires au cinéaste tout court, qui encensent le film, des enthousiastes du cinéaste qui voient l'imperfection du film (parfois jusqu'à une grande sévérité), et évidemment les deux inverses aussi mais à moindre titre (des réfractaires qui restent réfractaires et des enthousiastes qui restent enthousiastes)


Sans compter qu'au vu des arguments, ça ne mérite pas un instant l'attention Waddle, tu fais vraiment trop d'honneur au sieur Neuhoff que d'accorder de l'importance à ce qu'il écrit...

Tu le saurais Waddle si tu avais jeté un oeil au deux précédents que l'argument "depuis deux ou trois films" est absurde (comme le reste donc du texte).
Et du coup tu te dirais toi même "oh mais pas encore vu le dernier, mais les arguments qui débutent ce texte sont absurdes" (tout autant que je rejette en partie pour les mêmes raisons quelques uns des textes que j'ai cités)

Pour compléter ma réponse, un texte publié dans Sight and Sound en défense de Knight of Cups:


L'intro
Some critics have been eager to dismiss 'Knight of Cups' and the other late works of Terrence Malick for their lofty spiritual ambition and increasing stylisation, but repeat viewings offer rich rewards, helping to peel back the layers beneath the opaque narratives and fractured sense of time


Il est évident que si l'on ne veut pas offrir ce second regard si le premier n'a pas été satisfaisant, et surtout, envisager avec humilité qu'il faut se mettre à la hauteur du cinéaste (pourtant le plus humble qui soit, même l'abordable Stéphane Brizé a plus d'orgueil que lui) en particulier culturellement et intellectuellement. Alors oui, on peut le prendre de haut (quand on devrait se faire tout petit de son ignorance) et affirmer des inepties pareilles.

Sur Le Cavalier de Coupe en particulier, je l'ai écrit certains films Malickiens sont de tels monuments du cinéma que ça me semble présomptueux, mais je me surprend à le considérer avec une affection intellectuelle inédite chez les autres films, pour l'objet absolument fascinant qu'il est...

En fait la situation actuelle, c'est un peu comme si quand Heidegger a publié L'Être et le Temps, on avait lu dans des journaux que son texte était une imposture car abscons (abscons c'est vrai), quand il aurait été simplement trop brillant pour ceux qui s'en serait moqué.

Un :haha:
de l'ignorant en somme.

Haha, pour prendre un exemple cinématographique, qu'a connu Michael Cimino avec La Porte du Paradis, ou L'Année du Dragon. Deux films, trois à quatre décennies plus tard, désormais pour l'éternité au firmament, et qui sont maintenant vus pour ce qu'ils sont: vertigineux.

Hugues
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Marlaga le 12 Juil 2017, 11:33

"un prêchi-prêcha de ravi de la crèche"

Bon résumé :o
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 12 Juil 2017, 12:01

En tout cas on ne pourra pas dire que je n'aurais pas tout fait pour que ces deux films, deux sommets incontestables de l'année cinématographique, Song to Song et On the Milky Road soient vus.

On the Milky Road

(Sans compter la BA internationale, à voir elle aussi)

Song to Song


Après, peut-être sans avoir jeté un regard* trouverez-vous de quoi conforter votre peu d'enclin dans des critiques fainéantes et se confortant dans leur médiocrité en la dénonçant dans des films où elle est absente... Libre à vous, mais vous passez à côté de quelque chose.

(Et si il faut le démontrer, plutôt que de partager mes propres textes dont vous pouvez vous méfier, je finirais bien par partager ce brillant texte anglophone tenant sur 5 ou 6 longues pages, qui entrevoit rien qu'un peu, la richesse du Malick ... ou cet autre texte francophone .. C'est fascinant de pouvoir déceler une telle profondeur en une divagation et un prêchi prêcha.. )

Je terminerai quand même par un mot rageur: c'est d'une absurdité que reprocher aux deux précédents films de se dérouler dans un univers opulent quand c'est bien parce que ces personnages sont dans l'opulence que leur voyage spirituel est d'autant plus édifiant. Ces critiques vous ont-elles dites comment ces êtres sortent du film. Jamais.
Comme si on avait reproché à Fellini le niveau social de La Dolce Vita quand c'est justement part du propos du film.
Ou au personnage de Zorro/Don Diego d'être fils de bourgeois.

Ou que l'encensé, à tort, Elle se déroule dans un milieu bourgeois quand ça fait partie essentielle du film.

Comme si tout cela avait la moidnre conséquence directe sur le fait qu'une oeuvre soit grande ou non.

Hugues

*: Comme l'un ici qui résume un film qu'il n'a pas vu, tout fier de lui d'autant plus.
Hugues
 

Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 12 Juil 2017, 12:49

Film7 a écrit:Certaines critiques de 'Song to Song' reprennent les attaques entendues pour 'Knight of Cups' : reprochant à Terrence Malick son intérêt pour une micro-société, de gens "riches, beaux, célèbres, et superficiels". Paul Valéry défendait Proust contre ces mêmes attaques - de trop s'intéresser à l'aristocratie du faubourg Saint-Germain (équivalent des stars d'Hollywood aujourd'hui - 'Knight of Cups' chez Malick, ou stars du rock - dans 'Song to Song').

Paul Valéry écrit dans son hommage à Marcel Proust :
"Proust sut accommoder les puissances d'une vie intérieure singulièrement riche et curieusement travaillée, à l'expression d'une petite société qui veut être, et qui doit être, superficielle. Par son acte, l'image d'une société superficielle est une oeuvre profonde. Tant d'esprit devait-il s'y employer ? L'objet valait-il tant de soins, et une attention si soutenue ? - Ceci est très digne d'examen. Ce qui soi-même se nomme le "Monde" n'est composé que de personnages symboliques. Nul n'y figure qu'au titre de quelque abstraction. Il faut bien que tous les pouvoirs se rencontrent; que l'argent, quelque part, cause avec la beauté ; que la politique s'apprivoise avec l'élégance ; que les lettres et la naissance se conviennent et se donnent le thé. (...) Il ne faut pas oublier que nos plus grands écrivains n'ont presque jamais considéré que la Cour. (...) Le très grand art, l'art des figures simplifiées et des types les plus purs, entités qui permettent le développement symétrique, et comme musical, des conséquences d'une situation bien isolée, est lié à l'existence d'un milieu conventionnel (...)" (Paul Valéry, in Oeuvres I, Pléiade, page 773)


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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede sheon le 12 Juil 2017, 13:11

Marlaga a écrit:"un prêchi-prêcha de ravi de la crèche"

Bon résumé :o

Bon résumé alors que tu ne l'as pas vu ? :lol:
Si j'avais souvent répété que je désirais mourir dans mon lit, ce que je voulais vraiment dire par là, c'est que je voulais me faire marcher dessus par un éléphant pendant que je ferais l'amour. Les Fusils d'Avalon, Roger Zelazny.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Sylphus le 12 Juil 2017, 14:04

...
Dernière édition par Sylphus le 13 Juil 2017, 22:14, édité 1 fois.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede sheon le 12 Juil 2017, 14:39

Mon sentiment après avoir vu ce film :
C'est beauf et marrant.
Puis c'est beauf et chiant.
Puis c'est chiant.
Si j'avais souvent répété que je désirais mourir dans mon lit, ce que je voulais vraiment dire par là, c'est que je voulais me faire marcher dessus par un éléphant pendant que je ferais l'amour. Les Fusils d'Avalon, Roger Zelazny.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Waddle le 12 Juil 2017, 17:02

Hugues a écrit:Déjà évoqué:

Nous avons donc un paradoxe vivant: un film qui suscite toute une variété de réaction: des gens étrangers aux derniers films ou même des réfractaires au cinéaste tout court, qui encensent le film, des enthousiastes du cinéaste qui voient l'imperfection du film (parfois jusqu'à une grande sévérité), et évidemment les deux inverses aussi mais à moindre titre (des réfractaires qui restent réfractaires et des enthousiastes qui restent enthousiastes)


Sans compter qu'au vu des arguments, ça ne mérite pas un instant l'attention Waddle, tu fais vraiment trop d'honneur au sieur Neuhoff que d'accorder de l'importance à ce qu'il écrit...

Tu le saurais Waddle si tu avais jeté un oeil au deux précédents que l'argument "depuis deux ou trois films" est absurde (comme le reste donc du texte).
Et du coup tu te dirais toi même "oh mais pas encore vu le dernier, mais les arguments qui débutent ce texte sont absurdes" (tout autant que je rejette en partie pour les mêmes raisons quelques uns des textes que j'ai cités)

Hugues

Je ne leur accorde pas une importance particulière et je ne fais pas miens les arguments écrits dans ce résumé du Figaro. J'étais juste étonné de ce massacre en règle. Ça ne m'empêchera pas de le voir.
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