La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Ghinzani le 18 Mai 2018, 13:31

J'ai beaucoup de plaisir à revoir des vieux films des années 70/80.
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Messagede sheon le 18 Mai 2018, 14:01

Vu En Guerre, de Stéphane Brizé :good :good
Vincent Lindon a vraiment une justesse dans son jeu, une espèce de cicatrice qu'il traîne avec lui de rôle en rôle, comme s'il avait systématiquement un drame personnel à gérer. Franchement, je crois qu'on ne fait pas mieux en France à l'heure actuelle.
Et sinon, le film en lui-même est vraiment réussi, volontairement très réaliste (toutes les situations racontées dans le film ont plus ou moins eu lieu lors de mouvements sociaux récents) et du coup efficace. J'ai appris après coup que seul Lindon était acteur professionnel, ça ne se voit vraiment pas à l'écran (les dialogues ont été plus ou moins improvisés pendant le tournage, ce qui laisse libre cours à la spontanéité des gens et leur permet d'être bien plus justes qu'en lisant un texte, j'imagine).

Bref, c'est bien, voilà.
Si j'avais souvent répété que je désirais mourir dans mon lit, ce que je voulais vraiment dire par là, c'est que je voulais me faire marcher dessus par un éléphant pendant que je ferais l'amour. Les Fusils d'Avalon, Roger Zelazny.
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Messagede Aym le 18 Mai 2018, 14:03

De toute façon, un film avec Vincent Lindon est rarement mauvais. Jamais, en fait.
L'informatique n'est pas une science exacte, on n'est jamais à l'abri d'un succès
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Messagede sheon le 18 Mai 2018, 14:09

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Tu n'as pas vu Le Faucon, de Paul Boujenah :D
(son premier film, il y joue un petit rôle)
Un grand polar français, avec Francis Huster dans le rôle principal 8-) Bon, le problème avec Francis Huster, c'est qu'il ne se renseigne pas bien avant d'accepter ses rôles : il a joué dans la comédie musicale Parking sans savoir chanter, et là il joue dans un film d'action sans savoir courir. Sacré Francis.
Si j'avais souvent répété que je désirais mourir dans mon lit, ce que je voulais vraiment dire par là, c'est que je voulais me faire marcher dessus par un éléphant pendant que je ferais l'amour. Les Fusils d'Avalon, Roger Zelazny.
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Messagede Hugues le 18 Mai 2018, 14:20

On lira ici ou là que En Guerre est un film social ou encore que ce n'est presque pas un film, parce qu'il réalise uniquement un travail d'exposition,

C'est rester en surface de la nature réelle du film.
En guerre est un film sur le désespoir, l'impuissance, sur l'injustice et la colère. Qui touche là l'universel.

La filiation de facilité, une évidence pour tant, celle de La Loi du Marché, n'est pas en réalité la plus directe.
C'est dans un autre film si sous-estimé, et pourtant si important dans la carrière du cinéaste que naît en fait En guerre.
Le film en effet a en réalité plus de familiarité, de parenté avec Une Vie qu'il en porte avec La Loi du Marché, tant sur ce qu'il explicite même du monde, ce que j'ai évoqué ci-dessus, que dans la forme, les longues focales, ou pour traduire: ces gros plans pris de loin, qui pourtant savent se trouver à chaque instant où il faut pour capter l'heureux hasard, celui qui n'avait pas été écrit au scénario, dans de terrassants longs plan séquence (plus longs encore que ceux du film où ils avaient éclot véritablement dans le cinéma de Brizé Une vie) où se révèle une direction d'acteur prodigieuse.
Pour tout dire, c'est bien simple, du fait de celle-ci et d'une mise en scène exceptionnelle, pendant peut-être les 10 ou 15 premières minutes du film, on peut tout simplement s'interroger, si Brizé n'a pas demandé auprès des deux parties, à faire venir Vincent Lindon au milieu d'un vrai conflit social et d'y introduire ses caméras.
Et en cela il n'y a pas vraiment d'acteur principal, sinon à la toute fin du film ou sur l'affiche. Lindon comme ceux qui l'entourent sont dans la même exceptionnelle réussite, chacun y a sa part.

La seule filiation réellement directe avec La loi du marché, est une idée sur la nature de la société au sein du capitalisme, à la fois énoncée par Karl Marx et par Thomas Hobbes:
Bellum omnium contra omnes, celle que La lutte des classes a lieu y compris au milieu des gens de la même classe, et que c'est un levier du capital que de trouver ce point d'appui des désaccords internes pour maintenir la domination. La Loi du marché en faisait une magistrale démonstration, montrant que le marché transformait la société en une lutte de tous contre tous.
Ici c'est un passage du film, mais un détail accablant d'injustice pour les tenants de la domination.



Disons le simplement, En guerre est à ce jour le meilleur film sorti depuis le début de l'année.

Et pourtant il y avait un très bon et mésestimé The Third Murder, un très très grand Seule sur la plage la nuit, un honorable Vers la lumière. Et puis Everybody knows.


Un film sur toutes les résistances, sur toutes les colères, sur tous les désespoirs, qui s'écrasent sur des mûrs d'intransigeance et d'injustice, de déshumanisation. Y compris quand il s'agit de grillages.
Un film que chacun doit voir, sauf sans doute ceux qui tiennent plus aux grillages qu'aux être humains. (Mais qui sait, le voir les changerait peut-être !)

Hugues
PS: Et dire, me dit-on, un film cité ici il y a quelques jours est meilleur encore !
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 18 Mai 2018, 14:21

(C'est pas juste, je commence sûrement à écrire dessus en premier [mercredi et tout ce midi] .. et je suis le dernier à poster :? )

(Donc on fait comme si je l'avais posté en premier hein d'accord ? Pasque bon hein on pourrait croire que je vous réponds alors que bah je m'en suis aperçu en l'envoyant que vous aviez écrit dessus, bande de... bachibouzouks :rouleau: )

Hugues
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 18 Mai 2018, 14:27

sheon a écrit:Vu En Guerre, de Stéphane Brizé :good :good
Vincent Lindon a vraiment une justesse dans son jeu, une espèce de cicatrice qu'il traîne avec lui de rôle en rôle, comme s'il avait systématiquement un drame personnel à gérer. Franchement, je crois qu'on ne fait pas mieux en France à l'heure actuelle.
Et sinon, le film en lui-même est vraiment réussi, volontairement très réaliste (toutes les situations racontées dans le film ont plus ou moins eu lieu lors de mouvements sociaux récents) et du coup efficace. J'ai appris après coup que seul Lindon était acteur professionnel, ça ne se voit vraiment pas à l'écran (les dialogues ont été plus ou moins improvisés pendant le tournage, ce qui laisse libre cours à la spontanéité des gens et leur permet d'être bien plus justes qu'en lisant un texte, j'imagine).

Bref, c'est bien, voilà.


Aym a écrit:De toute façon, un film avec Vincent Lindon est rarement mauvais. Jamais, en fait.



La réussite du film n'a pas grand rapport avec Vincent Lindon.
Ca aurait pu être un inconnu, le film aurait été aussi grand: tous les autres dans le film le sont, inconnus, et il n'est qu'un détail du film et non un point de fixation unique.
Sa seule présence sert en réalité à la publicité du film. Et à son montage financier.

La réussite est à chercher ailleurs.
Et non tous les dialogues sont écrits.. et révèlent en creux par conséquent une exceptionnelle direction d'acteur du cinéaste.

Hugues
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Aym le 18 Mai 2018, 14:29

Oui, mais j'aime bien Vincent Lindon. Et je vous merde.
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Messagede Hugues le 18 Mai 2018, 14:29

Mais on a pas dit le contraire :D

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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 18 Mai 2018, 14:44

sheon a écrit:Bon, le problème avec Francis Huster, c'est qu'il ne se renseigne pas bien avant d'accepter ses rôles : il a joué dans la comédie musicale Parking sans savoir chanter, et là il joue dans un film d'action sans savoir courir. Sacré Francis.


Ou dans des films sans savoir jouer.

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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede sheon le 18 Mai 2018, 14:53

Hugues a écrit:Et non tous les dialogues sont écrits.. et révèlent en creux par conséquent une exceptionnelle direction d'acteur du cinéaste.

Effectivement.
Comme quoi, il ne faut pas trop se fier à Wikipédia.
Si j'avais souvent répété que je désirais mourir dans mon lit, ce que je voulais vraiment dire par là, c'est que je voulais me faire marcher dessus par un éléphant pendant que je ferais l'amour. Les Fusils d'Avalon, Roger Zelazny.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 18 Mai 2018, 16:42

Hugues a écrit:Réponse au plus tôt à 15h30 par le juge des référés du TGI de Paris sur la sortie ou non demain soir de L'homme qui tua Don Quichotte.

Certains estiment que ce juge n'était pas compétent car cela relèverait du tribunal administratif (ce qui est aussi mon analyse, puisque c'est la délivrance d'un visa par l'Etat, j'ai donc été un peu étonné de voir que le référé avait été déposé au TGI), donc si c'est le cas, le juge même si les arguments de Branco lui étaient favorables, lui signifierait qu'il n'a pas compétence à statuer et l'inciterait, un peu tard à aller faire un référé devant le tribunal administratif.

Hugues


Le film sortira ce samedi.

J'attends de voir la décision du tribunal pour savoir ce qui la motive.

Hugues
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 18 Mai 2018, 19:55

Branco n'a pas tout perdu: similairement à la projection cannoise, le juge ordonne l'ajout de ce panneau en avant du film:

"La projection de +The man who killed Don Quixote+ lors de cette séance ne préjuge en rien des droits revendiqués par Alfama et Paulo Branco sur ce film à l'encontre de Terry Gilliam et des producteurs mentionnés au générique, qui font l'objet de procédures judiciaires en cours"


Hugues
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede sheon le 18 Mai 2018, 20:03

Parfait, ça me va : au moins, on pourra voir le film.
Si j'avais souvent répété que je désirais mourir dans mon lit, ce que je voulais vraiment dire par là, c'est que je voulais me faire marcher dessus par un éléphant pendant que je ferais l'amour. Les Fusils d'Avalon, Roger Zelazny.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 18 Mai 2018, 20:09

Pas forcément très longtemps, il y aura une procédure devant le tribunal administratif.

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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 19 Mai 2018, 14:19

Hugues a écrit:PS: Et dire, me dit-on, un film cité ici il y a quelques jours est meilleur encore !


Hugues a écrit:
Hugues a écrit:
Hugues a écrit:Et le 8 juin au Japon...

Image

万引き家族 ( Manbiki Kazoku - littéralement Famille de voleurs à l'étalage) pour le moment titré en anglais Shoplifters

Autant dire qu'on sait déjà vu la date qu'il sera dans une sélection ( officielle ou non ) de Cannes..



Shoplifters (万引き家族 - Manbiki Kazoku - Famille de voleurs à l'étalage)



En compétition au festival de Cannes.

Hugues



Le film du cinéaste japonais serait son meilleur depuis longtemps (10 ans avance-t-on parfois).
Et comme il n'a fait pratiquement que des grands films durant tout ce temps, pour ne pas dire souvent des chefs d'oeuvre (je sais bien qu'un chef d'oeuvre on n'en fait qu'un en théorie..).

Ca met la barre, très très très haut. :good
Enfin la Palme d'Or ?

Hugues


De sources recoupées, le film sera au palmarès ce soir. :metal
Celui de Jafar Panahi aussi. :good

Pas une mauvaise nouvelle: celui de Pawel Pawlikowski aussi..

En revanche assez catastrophique celui de Nadine Labaki aussi (pourvu qu'on échappe au pire de l'absolu mauvais goût !).
Et puis (je m'en fiche complètement, je n'ai pas d'opinion) celui de Spike Lee et de l'actrice italienne devenue cinéaste Alice Rorhwacher aussi.

Un prix d'interprétation masculin pour le film italien Dogman. Et peut-être féminin pour le film russe Ayka (à moins que ce soit un autre prix.. il est en tout cas au palmarès)

Et hélas sans doute rien pour En guerre.

Hugues
PS: Et Lee Chang-Dong et Jia Zhang-Ke n'ont pas quitté Cannes après la présentation de leurs films ces dernières heures... Donc qui sait.
Hugues
 

Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Ghinzani le 19 Mai 2018, 16:46

Je vais allé voir ce film "en Guerre". J'apprécie beaucoup V.Lindon .
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 19 Mai 2018, 20:17

Hirokazu Kore-eda Palme d'Or !

Enfin ! Enfin !

Hugues (bon c'est pas encore officiel mais presque)
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 19 Mai 2018, 20:19

Et voilà !

Hugues
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 19 Mai 2018, 20:30

Une Palme digne de ce nom, et tant méritée, ça faisait quelques années...

PS: Et dire, me dit-on, un film cité ici il y a quelques jours est meilleur encore !


Et je laisse qui de droit - si elle le veut - nous en parler...

Hugues
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 21 Mai 2018, 22:35

J'ai vu Une affaire de famille 万引き家族 ( Manbiki Kazoku - littéralement Famille de voleurs à l'étalage)

J'en parlerai plus longuement ces prochains jours le temps de réfléchir mieux à mes mots - même si j'y ai déjà pensé assez longuement.
Mais ce que le film a d'extraordinaire c'est qu'alors qu'on aurait pu se dire durant la première moitié du film que le cinéaste refaisait un film précédent, et avec moins de grâce...
Pourtant quelque chose d'indicible surgit insensiblement, doucement dans cette routine, vers au milieu du film... Peut-être même chez certains spectateurs ce peut-être inconscient.
En toute cette grâce qui va là s'accumuler, si jamais le spectateur ne l'a pas consciemment perçue, elle éclate se révèle dans une la bifurcation dramatique (éminemment réussie), ou parce que les choses sont changées la présence se révèle dans l'absence.

Ajoutez à cela, la plus belle scène d'amour au cinéma depuis très longtemps. (D'autant plus inattendue que c'est une rareté dans le cinéma du cinéaste japonais)

Un film merveilleux, sur l'amour familial et l'amour en général... Et d'autant plus extraordinaire qu'il montre, dois-je vraiment l'écrire*, qu'une famille peut naître au delà du sang, sur quelque chose d'aussi futile que des intérêts mutuels, et n'en être pas moins vraie, moins aimante.
Au-delà de sa lutte pour vivoter commune, cette famille détient une force : les membres ont choisi de vivre ensemble, et chacun a quelque chose d'intime de personnel qui l'unit à l'autre.

Quand on devine dans toute l'oeuvre du cinéaste japonais, combien sans qu'il le sache peut-être lui-même, à travers les liens d'amour il évoque aussi probablement la nation japonaise d'après 1945 qui dut apprendre à refaire une.. le film déjà immense devient plus vertigineux encore.

Et il l'est sans doute aussi parce que, sur ce plan purement politique, en sus de tout cela, le film est en creux, et cette seule qualité suffirait à elle seul à justifier la Palme , sans l'imposer, seulement pour qui seulement veut bien le voir, pour qui voudra y être attentif une critique sociale sans misérabilisme, sans prise d'otage, de son propre pays.

Hugues

*: je ne voudrais rien divulgacher.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 21 Mai 2018, 22:44

PS: A côté de cela, Capharnaüm de Nadine Labaki vu aussi mérite bien son titre, film ni fait ni à faire, preneur d'otage, accumulant les artifices de scénario tire larme, qui reste malgré tout honorable une heure trente durant avant de sombrer complètement durant le dernier quart (ralentis, flares, violons, gros plan final immobile sur musique pompière)

On a échappé au pire en évitant qu'il soit plus haut au palmarès
(et encore, je pense qu'il y aura bien trop de bruit et de soutien journalistique [copinages, subjectivité ignare des responsables d'édition, film Gaumont] fait autour du film à sa sortie, sans doute beaucoup plus que pour la Palme - ce devrait être en octobre de ce que j'ai entendu [j'ai oublié le jour], même si ce n'est pas officiel)

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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Shoemaker le 22 Mai 2018, 04:08

Hugues a écrit:PS: A côté de cela, Capharnaüm de Nadine Labaki vu aussi mérite bien son titre, film ni fait ni à faire, preneur d'otage, accumulant les artifices de scénario tire larme, qui reste malgré tout honorable une heure trente durant avant de sombrer complètement durant le dernier quart (ralentis, flares, violons, gros plan final immobile sur musique pompière)

On a échappé au pire en évitant qu'il soit plus haut au palmarès
(et encore, je pense qu'il y aura bien trop de bruit et de soutien journalistique [copinages, subjectivité ignare des responsables d'édition, film Gaumont] fait autour du film à sa sortie, sans doute beaucoup plus que pour la Palme - ce devrait être en octobre de ce que j'ai entendu [j'ai oublié le jour], même si ce n'est pas officiel)

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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 22 Mai 2018, 12:39

J'en profite pour dire que vous pouvez toujours voir le précédent film de Hirokazu Kore-Eda, The Third Murder dans certaines salles, puisque le film était sorti tardivement le 11 avril.
En apparence, et même dans la forme, il semblait s'être éloigné de ses thèmes de prédilection. Mais ça n'est qu'en apparence seulement.

Possiblement le film le plus mal aimé du cinéaste, en tout cas sur ces dix ou quinze dernières années...
Sans doute justement parce qu'il semblait cultiver là quelque chose de bien différent, le thriller. Et pourtant, à sa façon aussi, un très grand film.

Quelle ironie d'ailleurs... des salles assez vides pour The Third Murder* et qui sont et seront pleines pour Une affaire de famille...

Hugues

PS: Saluons la persistance de Jean Labadie à soutenir Koreeda chaque année, l'existence d'un distributeur en France ayant une grande importance pour le montage des films.
Et saluons aussi la coproduction française qui n'a cessé non plus d'en faire de même.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 22 Mai 2018, 12:46

Et en attendant la nouvelle affiche française qui ne manquera pas d'arriver.

La future ancienne.. :

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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 22 Mai 2018, 13:51

Ce qui me fait penser aussi que...

je n'avais montré ici qu'une bande-annonce courte/teaser japonaise du film, et jamais la bande-annonce. C'est qu'au Japon tout est prêt puisque le film sort dans un peu plus de deux semaines, le 8 juin.

La voici:

Bande-annonce japonaise   Compatible plein écran


Comme traditionnellement, elle a aussi été publiée par l'équipe japonaise sous-titrée en anglais (et sans les incrustations)... Mais à vrai dire je la déconseille...
C'est que autant sans traduction, le film garde un peu de son mystère, autant sous-titrée, la bande-annonce japonaise est trop révélatrice du film (même si c'est le voyage qui compte et non la destination).. Et je présume que la bande-annonce française éludera bien plus les choses... Ne la regardez pas (enfin je vous aurai prévenu en tout cas) :
Texte caché : cliquez sur le cadre pour l'afficher


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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 25 Mai 2018, 21:29

L'extraordinaire film qu'est Une affaire de famille ( 万引き家族 - Manbiki Kazoku ) sortira le 12 décembre !

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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 26 Mai 2018, 18:14

Par ailleurs, si The Third Murder va continuer sa vie en salle (qui va être rallongée grâce à ça).

Tous les films précédents sortis en France du cinéaste risquent par ailleurs de revenir cet été ou cet automne pour mettre à l'honneur l'oeuvre du cinéaste, et faire patienter.
C'est en tout cas ce qui se prépare actuellement, si les intentions et le projet en chantier se transforment en faits.

Hugues
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 31 Mai 2018, 18:02

Comme The Third Murder, toujours en salles, précédent film du lauréat de la Palme d'Or, mérite d'être vu...

Voici la bande-annoce américaine, tout juste sortie il y a quelques minutes, pour vous y inciter... Le film sort là bas dans 4 semaines.

The Third Murder - Bande-annonce américaine   Compatible plein écran


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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede sheon le 01 Juin 2018, 17:34


:lol: :lol:
Si j'avais souvent répété que je désirais mourir dans mon lit, ce que je voulais vraiment dire par là, c'est que je voulais me faire marcher dessus par un éléphant pendant que je ferais l'amour. Les Fusils d'Avalon, Roger Zelazny.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede sheon le 06 Juin 2018, 23:34

Bon bah j'ai vu L'homme qui tua Don Quichotte, il n'y avait pas la mention juridique au début du film. Comme prévu, ce n'est pas à la hauteur des attentes, même si ça n'est pas honteux. Disons que ça manquait un peu de la folie habituelle de Gilliam, globalement le récit hésite trop entre le réaliste et le merveilleux et du coup a le cul entre deux chaises jusqu'au bout.
Si j'avais souvent répété que je désirais mourir dans mon lit, ce que je voulais vraiment dire par là, c'est que je voulais me faire marcher dessus par un éléphant pendant que je ferais l'amour. Les Fusils d'Avalon, Roger Zelazny.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Maschum le 07 Juin 2018, 10:27

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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Silverwitch le 07 Juin 2018, 10:30

sheon a écrit:Bon bah j'ai vu L'homme qui tua Don Quichotte, il n'y avait pas la mention juridique au début du film. Comme prévu, ce n'est pas à la hauteur des attentes, même si ça n'est pas honteux. Disons que ça manquait un peu de la folie habituelle de Gilliam, globalement le récit hésite trop entre le réaliste et le merveilleux et du coup a le cul entre deux chaises jusqu'au bout.


Je n'ai pas encore vu le film, pas le temps d'aller au cinéma en ce moment, mais si le film est un peu raté, ce sera d'autant plus rageant que cette hésitation entre le réaliste (le trivial, le prosaïque, le bas) et le merveilleux (fantaisie, imagination, rêve, hauteur) est une dimension essentielle au roman. Comme la plupart des grands romans (et l'on peut dire que c'est presque le roman des romans, l'un des plus grands romans), il est à peu près impossible à adapter sans perdre l'essentiel en route.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Nuvo le 07 Juin 2018, 14:11

Emma, que penses-tu du "biopic" sur Romy Schneider qui est très contesté par sa fille et son ex-mari Daniel Biasini ?
Pourquoi faire une histoire fausse sans en parler à la famille ?
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 07 Juin 2018, 14:37

Silverwitch a écrit:
sheon a écrit:Bon bah j'ai vu L'homme qui tua Don Quichotte, il n'y avait pas la mention juridique au début du film. Comme prévu, ce n'est pas à la hauteur des attentes, même si ça n'est pas honteux. Disons que ça manquait un peu de la folie habituelle de Gilliam, globalement le récit hésite trop entre le réaliste et le merveilleux et du coup a le cul entre deux chaises jusqu'au bout.


Je n'ai pas encore vu le film, pas le temps d'aller au cinéma en ce moment, mais si le film est un peu raté, ce sera d'autant plus rageant que cette hésitation entre le réaliste (le trivial, le prosaïque, le bas) et le merveilleux (fantaisie, imagination, rêve, hauteur) est une dimension essentielle au roman. Comme la plupart des grands romans (et l'on peut dire que c'est presque le roman des romans, l'un des plus grands romans), il est à peu près impossible à adapter sans perdre l'essentiel en route.


Un peu raté n'est pas le mot.

Moi je dirais honorable.

Et au contraire de ce qui est salué d'ordinaire sur le film, à savoir la fin du film (enfin le dernier chapitre du film, avant l'épilogue)... J'ai trouvé justement que c'est à ce moment là que le film n'est pas à la hauteur, il essaie d'en mettre plein la vue et c'est pourtant là qu'on voit toutes ses faiblesses (peut-être parce que les moyens plus limités se révèlent, ou que les espaces plus limités pèsent sur le film)
Il n'y avait pas besoin de ce feu d'artifice de costume final...
L'imaginaire n'a pas besoin qu'on l'illustre de manière moins nuancée que ce que Gilliam faisait jusqu'à ce dernier chapitre.. L'équilibre était juste, et puis ce dernier chapitre (sans être honteux) est maladroit quand même.

Donc le film est à la hauteur de ce qu'il devait être (sans être génial non plus) durant 80 ou 85% du film.

Et en même temps, tout de même, l'épilogue, qui relève le niveau du dernier chapitre, il faut s'en plaindre un peu, car elle tient un peu du surlignage: ce qui y est sous-entendu, on l'avait déjà fort bien compris avant (et avant même le dernier chapitre maladroit)..

Ce n'est pas un film parfait, mais c'est sans doute bien meilleur que la vaste majorité de la production cinématographique.

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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 07 Juin 2018, 14:57

Nuvo a écrit:Emma, que penses-tu du "biopic" sur Romy Schneider qui est très contesté par sa fille et son ex-mari Daniel Biasini ?
Pourquoi faire une histoire fausse sans en parler à la famille ?


Y a-t-il quelque chose à en penser, Nuvo.
On parle d'une chose médiocre des deux côtés.

Qu'un film plaise ou non à tel ou tel n'a aucune importance, c'est du papier glacé et du people. On s'en fiche.
D'autant qu'un film comme tout oeuvre n'a aucune nécessité de fidélité au réel. Bien au contraire, les libertés c'est ce qui en fait une oeuvre à part entière

Mais par ailleurs, ce film est sans aucun intérêt, car peut-on croire que l'imaginaire qui y habite permette un temps soit peu de toucher quelque chose de plus grand que cette petite histoire personnelle, sans grand intérêt.
Non, le film, qui patauge dans dans la mare détails et des faits, de l'imitation et de la fidélité, plutôt que l'universel, est d'avance sans le voir, on le sait, une médiocrité lui aussi.

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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Nuvo le 07 Juin 2018, 15:01

Hugues,
Quitte à faire un biopic, autant que ça colle à la réalité non ?
Petite histoire personnelle ? Perdre un gosse, en temps de paix comme en temps de guerre, c'est la pire chose qui puisse t'arriver.
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Hugues le 07 Juin 2018, 15:36

Mais justement, le film biographique est un genre souvent médiocre et sans intérêt *.


Il faut de grands cinéastes pour en faire un bon film.
Pour sortir de la simple biographie, de la page Wikipedia, et en faire une oeuvre indépendante véritable.

Penses-tu que l'intérêt de Man on the moon (celui là on ne me dira pas qu'il est pas bon) ou de Amadeus (oui je sais pas parfait je sais madame !) est d'être fidèle à la vie des personnages réels ( et pour tout te dire le second ne l'est pas et le premier, sans doute non plus).
Idem pour Andreï Roublev, Sayat Nova, La Passion de Jeanne d'Arc, Ben Hur, Jesse James, Vers sa destinée (Abraham Lincoln) etc...

A vrai dire que Sayat Nova traite de Sayat Nova, que Andreï Roublev traite de Andreï Roublev..
Ou que Vers sa destinée traite de Lincoln n'a aucune importance dans la grandeur du film de John Ford. Il aurait porté un tout autre nom, ce ne change rien au film ... Il évoquerait un inconnu, des évènements totalement imaginaires , ce ne change rien au film.
D'autant que ce qui est montré est vraisemblable, ou possible, mais n'a aucune confirmation historique.
Le film n'est pas grand parce qu'il est fidèle ou parce qu'il raconte quelque chose de vrai .
Il est grand parce qu'il touche à la beauté et à l'universel.

« Etonnante harmonie de toutes ses parties constituantes, une harmonie réellement surprenante dont la source était celle de l’esprit populaire et national d’où avait jailli son unité, son génie, son authentique beauté. Si quelque bonne fée me demandait de quel film américain, d’un coup de sa baguette magique, j’aimerais devenir l’auteur, je répondrais sans hésiter Vers sa destinée de John Ford. »
— Sergueï Eisenstein

Tout comme il n'y a aucune importance à l'excellence d'Hugo que la fidélité de son Marie Tudor, Lucrèce Borgia ou de Quatrevingt-treize. Ce sont en quelque sorte des prétextes à écrire et à être lu ou joué...

Hugues

*: D'autant que c'est s'imposer le risque d'être jugé en dépit du bon sens: sur la fidélité historique qui n'est pas un critère, juge-t-on.
Hugues
 

Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Marlaga le 07 Juin 2018, 15:40

Nuvo a écrit:Hugues,
Quitte à faire un biopic, autant que ça colle à la réalité non ?


Quitte à coller à la réalité, autant faire un documentaire non ?

Nuvo a écrit:Petite histoire personnelle ? Perdre un gosse, en temps de paix comme en temps de guerre, c'est la pire chose qui puisse t'arriver.


C'est un détail de l'histoire, n'est-ce pas. Image
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Ouais_supère le 07 Juin 2018, 15:48

Marlaga a écrit:
Nuvo a écrit:Hugues,
Quitte à faire un biopic, autant que ça colle à la réalité non ?


Quitte à coller à la réalité, autant faire un documentaire non ?


:o
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Re: La séquence du spectateur - TOPIC CINEMA

Messagede Ouais_supère le 07 Juin 2018, 15:50

Hugues a écrit:Penses-tu que l'intérêt de Man on the moon (celui là on ne me dira pas qu'il est pas bon) ou de Amadeus (oui je sais pas parfait je sais madame !) est d'être fidèle à la vie des personnages réels ( et pour tout te dire le second ne l'est pas et le premier, sans doute non plus).
Idem pour Andreï Roublev, Sayat Nova, La Passion de Jeanne d'Arc, Ben Hur, Jesse James, Vers sa destinée (Abraham Lincoln) etc...


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