Je crois que ce qui est le plus agaçant dans le cas Papon, c'est qu'à chaque fois que le personnage fait parler de lui, c'est pour mettre le doigt sur les faiblesses de
NOTRE système judiciaire et sur ses inégalités flagrantes.
Lorsqu'il est sorti de prison pour "raison de santé", il est bien évident qu'il a largement profité du flou artistique total concernant les malades en fin de vie incarcérés. L'affaire a rebondi sur les sidéens en phase terminale et qui, eux, mourraient dans la plus parfaite indignité. D'où le ressentiment évident des gens à ce moment. Il faut juste signaler que jamais les médias ne se sont intéressés aux malades incarcérés avant que cette vieiile carne de Papon ne sorte de taule sous les flashs des journalistes.
Doit-on dire merci à Maurice? Brrrrr......
Là encore, Papon profite d'une faille du système pour récupérer sa pension.
Dans ces conditions, il n'est pas surprenant que nous ayons tous, plus ou moins, une réaction émotionnelle en parlant de ce vieux con. Silverwitch, je sais que mon précédent post faisait un peu "justice sauvage".
Je n'ai d'ailleurs jamais dit que je raisonnais de manière objective. Comme je l'ai dit, Papon est un symbole. C'est un peu la mauvaise conscience nationale dont nous avons hérité, et dont nos enfants hériteront sans doute.
Tout comme les Allemands doivent supporter le fait que leur pays a hébergé l'horreur nazie, NOUS devons vivre en sachant que Vichy a été la France pendant 4 ans. Chirac l'avait d'ailleurs reconnu lui-même au début de son premier mandat, et c'est bien la seule chose que j'ai considéré comme étant courageuse de sa part.
Bref, Papon EST notre linge sale. Et moi, évidemment, le linge sale, je n'aime pas ça. Si on ajoute à ça le fait que le personnage a tout sauf une gueule de papy gateau, son compte est bon : je lui savaterais volontiers la gueule à grand coup de pompes dans le bide.
Mais évidemment, la justice c'est autre chose et d'une certaine manière, j'adhére à tes arguments Silverwitch. Le seul problème étant, comme je l'ai dit au début, que Papon met le doigt sur les failles de notre système. Visiblement, on a beau nous le décrire comme un vieillard fatigué et ruiné, il a encore les moyens de se payer des avocats suffisamment compétents pour le sortir de prison et lui faire retrouver sa pension.
D'un point de vue émotionnel, Papon mérite 1000 morts. D'un point de vue judiciaire, son cas doit être l'occasion d'une profonde remise en question de notre système judiciaire. Au moins.