Papon recouvre ses droits à la retraite.

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Re: Papon recouvre ses droits à la retraite.

Messagede Cortese le 29 Nov 2017, 18:15

C'est une sorte de répétition d'échappée par la mort de Goering au tribunal de Nuremberg.
Cortese
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Re: Papon recouvre ses droits à la retraite.

Messagede Hugues le 29 Nov 2017, 23:53

On peut penser que l'acte de Slobodan Praljak est uniquement un acte politique ou un acte d'honneur.

En effet, il était sans doute libérable dans moins de 2 ou 3 mois, puisqu'il avait purgé d'ores et déjà, les 2/3 de la peine de 20 ans à laquelle il était condamné ce matin, depuis 2004 où il s'était volontairement rendu aux autorités.

Ses mots:
Suci, Slobodan Praljak nije ratni zločinac. S prijezirom odbacujem vašu presudu!

Juges, Slobodan Praljak n'est pas un criminel de guerre. Je rejette votre verdict avec mépris.

To je otrov, koji sam popio.

C'est du poison, que j'ai bu.



Pour aussi montrer que juger un homme 25 ans après est difficile, et plus encore quand c'est dans le cadre d'une guerre...: le gouvernement croate (et sans doute les Croates eux-mêmes) ne le voit pas du tout comme un criminel.

"His act during the announcement of the verdict by the Appeals Chamber, when he took his own life, speaks the most of deep moral injustice towards the six Croats from Bosnia and Herzegovina and the Croatian people. The Croatian government once again expresses its dissatisfaction with the verdict to Jadranko Prlic, Bruno Stojic, General Slobodan Praljak, Milivoj Petkovic, Valentin Coric and Berislav Pusic,"

Pour résumer leur propos longuement développé en conférence de presse ce jour, mais qui pourrait être sans doute repris par d'autres nations de l'ex-Yougoslavie (car c'est une idée à mon sens partagée), en quelques mots, les actes de guerre n'ont pas été commis sans des circonstances particulières: il y a une intéraction, une folie partagée entre tous les nations des Balkans qu'a été la guerre, comme toute guerre, un engrenage des évènements d'alors, des actes des parties opposantes, il est donc absurde de juger croates, serbes, bosniaques etc comme le fait ce tribunal pénal comme si il n'y avait pas de circonstances communes, comme si les actes serbes, croates, bosniaques etc étaient commis indépendamment des autres. C'est comme si on jugeait d'un crime passionnel sans évoquer justement les circonstances passionnelles. Et cela ils le trouvent injuste, pour n'importe quel accusé de ce tribunal, indifféremment de la nationalité ou l'allégeance de l'accusé, universellement.
L'idée de folie passionnelle n'est pas fantasmagorique. C'est comme une guerre au sein de la même famille. Ce sont des gens qui vivaient l'un auprès des autres depuis des siècles. Qui parlaient presque la même langue à quelques variantes grammaticales près.

Ou pour le formuler autrement: il n'y a pas de grand Mal et de grand Bien, il n'y a pas de manichéisme, il n'y pas des anges et des monstres. Il n'y a pas la méchante Serbie et la gentille Croatie (comme l'a longtemps fait entendre la propagande). Ni l'inverse. Ni les gentils Bosniaques et les méchants Serbes ou Croates. Ni l'inverse. Etc...


Hugues
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Re: Papon recouvre ses droits à la retraite.

Messagede Hugues le 30 Nov 2017, 11:19

On s'attend au titre à lire un texte BHLien pro-TPIY disant à quel point Praljak fut indigne et monstrueux.

Et on tombe en fait sur un plaidoyer anti-TPIY:

http://www.europe1.fr/emissions/vincent-hervouet-vous-parle-international/suicide-au-tpiy-slobodan-praljak-sempoisonne-devant-le-tribunal-apres-le-verdict-3507371

:good

Un extrait qui donne une idée du reste du texte:
On peut tuer, faire tuer, sans être un criminel. Ça s’appelle la guerre. On peut même être directeur de théâtre et se retrouver général, c’est la guerre civile.


Seule erreur dans ce texte, celle de penser que le bonhomme aurait fini ses jours en prison quand il allait être libéré bientôt. Et qui change toute la perspective sur son acte.

Hugues
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