Re: Présidentielle américaine 2020
Posté: 19 Sep 2020, 00:42
Plus simplement je crois qu'au delà du conflit pittoresque qui fait de la présidentielle américaine un show justement à l'américaine (avec tout le faste clinquant ridicule habituel genre Indianapolis ou finale de football américain) il y a des débats sérieux, profonds, mais qui ne regardent pas le peuple (la démocratie c'est sérieux, c'est pas fait pour que Mr Tout le Monde y fourre son gros nez pustuleux de pauvre) :
- Le vieux, très vieux conflit entre Washington/New York et le reste des rednecks (très bien illustré par le film de Capra "Mr Smith à Washington" (j'ai failli écrire à Hollywood !) qui estiment que les fonctionnaires fédéraux véreux sont des usurpateurs au service des voleurs européannisés de New York, ce qui n'est pas faux),
- La crise sans précédent dans laquelle est entrée l'Amérique depuis fort longtemps (depuis 1975 à mon avis), lorsque le capitalisme keynésien est tombé en panne et qu'on a pensé insufler la vie au cadavre par le mauvais bout en lui infligeant la purge néo-libérale.
- La victoire US par jet de l'éponge de l'Urss (alors qu'elle et ses alliés avaient remporté quasiment toutes les batailles militaires), ce qui a suggéré l'idée du "new american century" qui a ajouté au néo-libéralisme un volet purement militaro-impérialiste, une sorte de charles-quinterie d'empire sur lequel le soleil ne se coucherait jamais, gavé d'or et d'épices acquis contre quelques verroteries,
- Le constat final que ni l'abolition de l'état social, ni la disparition de l'adversaire, ni les guerres (toutes perdues d'ailleurs), ni bien sur le fermage de gueule des pauvres rednecks, n'ont ramené la prosperité d'antan, le paradis des années 50 où l'ouvrier des hauts fournaux de Pennsylvanie astiquait le dimanche sa Mercury aux ailerons dressés vers le ciel toute neuve dans son jardin devant les yeux éblouis de femme et marmaille, avant de rejoindre ses copains syndicalistes tout puissants au bar du coin.
Alors quoi faire, maintenant qu'on est au crossroads ? Les plus méchants, les plus profiteurs, les plus cyniques, en un mot les néo-conservateurs ont endossé une peau de mouton sur leur carapace d'écailles vénéneuse et ont rejoint les masses bêlantes du parti des ânes, bien décidés à encore plus de méchanceté, plus de malfaisance, bref à poursuivre le plan monstrueux du New World Order, mais en mettént les formes cette fois, genre Grand mère du Chaperon Rouge. En face, la frustration des rednecks est en ébullition. Il ne leur restait plus que les films de Clint Eastwood et ses ailerons de Gran Torino pour pleurer.
Et puis le saltimbanque est arrivé en leur disant "je vous ai compris". On n'envoie plus l'armée de vos fils misérables à l'étranger, on n'importe plus la quincaillerie des étrangers, on reconstruit des usines chez nous pour construire des Chevrolet qui ne seraient plus coréennes et on vire les vampires. Mr Smith is back. Il est en guenilles, il est obèse, il est sans dents, mais il a le droit de rêver.
Trump n'est évidemment pas le clown isolé qui déblatère n'importe quoi qu'on nous présente ; il représente sans doute un vrai courant de la pensée politique de l'establishement, minoritaire, qui n'a pu exister au grand jour que par ce personnage ubuesque mais plus retors que le personnage qu'il joue, c'est sûr, mais le temps joue pour ce courant je pense.
- Le vieux, très vieux conflit entre Washington/New York et le reste des rednecks (très bien illustré par le film de Capra "Mr Smith à Washington" (j'ai failli écrire à Hollywood !) qui estiment que les fonctionnaires fédéraux véreux sont des usurpateurs au service des voleurs européannisés de New York, ce qui n'est pas faux),
- La crise sans précédent dans laquelle est entrée l'Amérique depuis fort longtemps (depuis 1975 à mon avis), lorsque le capitalisme keynésien est tombé en panne et qu'on a pensé insufler la vie au cadavre par le mauvais bout en lui infligeant la purge néo-libérale.
- La victoire US par jet de l'éponge de l'Urss (alors qu'elle et ses alliés avaient remporté quasiment toutes les batailles militaires), ce qui a suggéré l'idée du "new american century" qui a ajouté au néo-libéralisme un volet purement militaro-impérialiste, une sorte de charles-quinterie d'empire sur lequel le soleil ne se coucherait jamais, gavé d'or et d'épices acquis contre quelques verroteries,
- Le constat final que ni l'abolition de l'état social, ni la disparition de l'adversaire, ni les guerres (toutes perdues d'ailleurs), ni bien sur le fermage de gueule des pauvres rednecks, n'ont ramené la prosperité d'antan, le paradis des années 50 où l'ouvrier des hauts fournaux de Pennsylvanie astiquait le dimanche sa Mercury aux ailerons dressés vers le ciel toute neuve dans son jardin devant les yeux éblouis de femme et marmaille, avant de rejoindre ses copains syndicalistes tout puissants au bar du coin.
Alors quoi faire, maintenant qu'on est au crossroads ? Les plus méchants, les plus profiteurs, les plus cyniques, en un mot les néo-conservateurs ont endossé une peau de mouton sur leur carapace d'écailles vénéneuse et ont rejoint les masses bêlantes du parti des ânes, bien décidés à encore plus de méchanceté, plus de malfaisance, bref à poursuivre le plan monstrueux du New World Order, mais en mettént les formes cette fois, genre Grand mère du Chaperon Rouge. En face, la frustration des rednecks est en ébullition. Il ne leur restait plus que les films de Clint Eastwood et ses ailerons de Gran Torino pour pleurer.
Et puis le saltimbanque est arrivé en leur disant "je vous ai compris". On n'envoie plus l'armée de vos fils misérables à l'étranger, on n'importe plus la quincaillerie des étrangers, on reconstruit des usines chez nous pour construire des Chevrolet qui ne seraient plus coréennes et on vire les vampires. Mr Smith is back. Il est en guenilles, il est obèse, il est sans dents, mais il a le droit de rêver.
Trump n'est évidemment pas le clown isolé qui déblatère n'importe quoi qu'on nous présente ; il représente sans doute un vrai courant de la pensée politique de l'establishement, minoritaire, qui n'a pu exister au grand jour que par ce personnage ubuesque mais plus retors que le personnage qu'il joue, c'est sûr, mais le temps joue pour ce courant je pense.