Ouais_supère a écrit:
Je dis que le mérite est une sorte de piège de langage.
Tel qu'on en parle il n'existe pas, c'est un élément de langage permettant d'exclure les classes défavorisées.
La précision est importante, car autrement je serais en désaccord avec les propos qui précèdent. Je crois au mérite, à la méritocratie, bref à toutes les vieilles lunes que l'on tient pour les pièges de la société bourgeoise. Je défends ce qui distingue plutôt que la logique défendue par le gauchisme culturel selon laquelle tout se vaut et donc rien ne vaut rien.
Le mérite ne prétend pas tant juger les hommes que les oeuvres et les actions des hommes, au nom de l'idée de justice. Si tout se vaut, si toutes les actions et toutes les productions humaines sont égales, il n'y a plus de place pour l'exercice de la raison critique ou même de toute pensée véritable. Justice dis-je, car enfin derrière l'idéologie de l'absence de mérite, c'est la justice qui disparaît. Personne n'est responsable de rien, en particulier de ses actes, de ses écrits. Rien de rien, l'irresponsabilité générale, premier pas déterminant vers une société où tous les êtres humains sont considérés comme irréductiblement aliénés. Si mes actions ne peuvent être examinées, critiquées, distinguées et jugées, je ne suis pas libre, je ne suis pas un être humain doué de raison, je suis une poussière. Et qui déterminera l'ordre du monde si nous ne nous portons plus vers ce qui croît, ce qui élève ?
Désolée pour ce message qui part dans tous les sens, je préciserai mon point de vue si tu le trouves incompréhensible !