Les meilleurs films sortis ou découverts en 2017

Le salon francophone est dédié aux sujets n'ayant pas de lien avec la F1 ni autres sports mécaniques. C'est un salon pour se détendre en refaisant le monde.

Re: Les meilleurs films sortis ou découverts en 2017

Messagede sheon le 03 Mai 2018, 19:00

Allez, on enchaîne (oui, ma notion d'enchaînement est toute relative) avec les films découverts en 2017 :

Accessits :
  • 9 mois ferme, Albert Dupontel. Une petite comédie sociale comme sait si bien les faire Dupontel, toujours aussi intenable lorsqu'il est à la fois devant et derrière la caméra, et des seconds rôles aussi impayables que d'habitude, mention spéciale à Bouli Lanners en spécialiste de la vidéosurveillance, que l'on imagine passer ses journées à épier les gens d'une caméra à une autre.
  • Assaut, John Carpenter. Adaptation moderne de Rio Bravo, Assault on Precinct 13 se situe cette fois dans un poste de police sur le point d'être abandonné, et où se réfugie un homme poursuivi par des individus violents et armés jusqu'aux dents. Assez réussi, mais le principal problème, à mon sens, est que l'on ne ressent pas assez les séquences d'assaut (plutôt dommage vu le titre du film).
  • Baby Cart : L’enfant massacre, Kenji Misumi. Moins connu que la série des Zatoichi, mais issu également d'un manga, l'hexalogie Baby Cart lui est peut-être supérieure, ne serait-ce que par la maîtrise impressionnante de l'art du sabre par son acteur principal, Tomisaburo Wakayama (par ailleurs frère de Shintaro Katsu, acteur principal des Zatoichi et producteur des Baby Cart, la boucle est bouclée). Il s'agit ici du deuxième volet et sans doute du meilleur, avec un rôle plus important donné à Akihiro Tomikawa, qui incarne le jeune fils du héros (et qui est donc trimballé partout dans le fameux landeau donnant son titre à la série). Une véritable pépite pour les amateurs de sabre japonais.
  • Casino, Martin Scorcese. Film jumeau des Affranchis (qu'on pourrait aussi comparer au Scarface de De Palma), et qui en reprend donc certains ingrédients, dont le moindre n'est pas le duo De Niro/Pesci. On préfèrera quand même l'original à la copie.
  • John Rambo, Sylvester Stallone. Les films de Stallone auront toujours été un reflet de sa carrière personnelle : lorsqu'il peine à décoller dans le milieu du cinéma, il tourne un boxeur perdant dans Rocky puis un soldat perdu dans Rambo. Devenu célèbre, il prend la grosse tête dans des nanars hallucinants tels que Cobra ou Over the top, avant de chuter irrémédiablement pour devenir véritablement has-been. Avec successivement Rocky Balboa puis John Rambo, il retrouve l'humilité de ses débuts tout en adressant un regard acerbe sur la personne qu'il était devenu dans les années 80-90.
  • Les Feebles, Peter Jackson. Le Muppet Show version sexe & drogue, à l'époque où Peter Jackson, encore méconnu, n'hésitait pas à aller dans le trash et le politiquement incorrect.
  • Les Premiers les Derniers, Bouli Lanners. Petite pépite, sorte de western moderne situé dans la Bauce où deux chasseurs de primes (Lanners et Dupontel) sont mandatés pour retrouver un téléphone portable volé à un gros bonnet et contenant des données compromettantes ; ils croiseront sur leur chemin deux paumés partis à la rencontre de leur fille et un individu christique aux actes désintéressés.
  • Sicario, Denis Villeneuve. Film nerveux sur l'interventionisme américain au Mexique dans sa lutte contre les cartels de drogue.
  • The Movie Orgy, Joe Dante. Une véritable rareté, totalement introuvable par ailleurs, projetée à la cinémathèque dans le cadre d'une rétrospective Joe Dante (plus précisément lors d'une "nuit Joe Dante") et restaurée par Dante lui-même à partir d'une copie personnelle, The Movie Orgy est un montage de 4h30 d'extraits de films, de séries, de publicités et d'émissions télévisées qui était projeté sur les campus dans les années 60. Le principe était que n'importe qui puisse prendre la projection en cours de route. Le résultat est assez indescriptible mais très amusant, entre séries B copiant de manière grotesque les Universal Monsters, émissions télévisuelles improbables (notamment un orchestre de faux animaux au regard dépressif) et publicités hallucinantes (dont de la propagande pour l'armée), le montage aux petits oignons nous gratifiant parfois d'enchaînements désopilants. Si seulement ça pouvait sortir en DVD !... (ce qui est très peu probable, car Joe Dante lui-même, en présentation de la séance, confirmait qu'il s'agissait d'un film créé dans l'idée de le projeter devant un groupe de gens avec une bière à la main et non de le regarder tout seul dans son salon...)


10 : Les Galettes de Pont-Aven, Joël Séria.
Image
Jean-Pierre Marielle dans un rôle taillé sur mesure, où il incarne un représentant en parapluie et peintre à ses heures perdues, fasciné par les culs des femmes qui jalonnent son existence. Comme souvent, Marielle se retrouve donc dans la peau d’un parfait idiot à la beaufitude exacerbée, genre de personnage qu’il joue toujours à merveille.

9 : Grand Prix, John Frankenheimer.
Image
Superproduction américaine tournée dans les années 60, ce film s'immisce dans le monde des grands-prix de Formule 1 avec une sincérité et un amour du sport automobile visible à l'écran. Les grands moyens alloués à Frankenheimer sont utilisés à la perfection pour donner un accent authentique indéniable au film, tout en n'oubliant pas de raconter une histoire (ce qui, sur ce point, le distingue de Le Mans avec Steve McQueen, à mon sens moins réussi précisément pour cette raison). Et c'est ce mélange entre prises de vues révolutionnaires (et qui n'ont pas vieilli, finalement) et personnages bien dessinés qui fait de ce film une franche réussite.

8 : Appel d’urgence, Steve De Jarnatt.
Image
Ayant eu un succès très limité à sa sortie en 1988, ce film était tombé dans l'oubli avant de ressurgir 24 ans plus tard grâce à un critique de cinéma. Traitant du sujet de l'apocalypse nucléaire, alors même que la guerre froide touche à sa fin, Steve De Jarnatt ne raconte pas un monde post-apocalyptique, ce qui était courant à l'époque, mais les instants qui précèdent la frappe balistique, alors qu'un couple d'habitants de Los Angeles, avertis par hasard de l'imminence de l'attaque, tentent de s'enfuir, répandant au passage la nouvelle qui fait basculer le quartier de Miracle Mile dans le chaos. Une vraie pépite.

7 : Les Diaboliques, Henri-Georges Clouzot.
Image
Film noir de Clouzot, très bien servi par son trio d'acteurs principaux (Paul Meurisse, Simone Signoret et Véra Clouzot) et ayant par moment des fulgurances artistiques, notamment une fin évoquant l'expressionnisme allemand.

6 : Le Pacha, Georges Lautner.
Image
Un bon polar de Georges Lautner et Michel Audiard mettant en scène Jean Gabin, dans un rôle d'inspecteur de police cherchant à mettre la main sur un tueur de flic (incarné par André Pousse). La musique est presque uniquement composée du titre Requiem pour un con de Serge Gainsbourg (qui fait pour l'occasion une apparition dans son propre rôle), et plus spécifiquement de sa partie instrumentale entêtante.

5 : Nuit et brouillard, Alain Resnais.
Image
Moyen métrage documentaire sur le système concentrationnaire du 3ème Reich, ce film d'Alain Resnais est resté fameux aussi bien pour son propos et ses images que pour la polémique qu'il a engendré à l'époque : en 1957, la France et l'Allemagne ne sont pas encore prêtes pour leur devoir de mémoire, et tentent d'interdire ou de censurer le film lors de son passage à Cannes. Il faut dire que la voix off conclut en rappelant que la majorité des acteurs de la déportation sont sans doute passés entre les mailles du filet et se promènent encore en liberté et totalement incognito dans les deux pays. Quand on sait le rôle des industriels en 39-45 et le pardon dont ils ont bénéficié ensuite, on comprend que ce film ait pu faire grincer des dents...

4 : Massacre à la tronçonneuse, Tobe Hooper.
Image
Contrairement aux préjugés véhiculés par son titre, ce film n'est pas tellement gore mais particulièrement dur psychologiquement. Ce qui est assez fascinant, c'est de constater que Tobe Hooper y invente le genre slasher, tout en donnant l'impression de le réinventer puisqu'il ne s'agit pas d'un tueur qui poursuit des ados, mais des ados qui s'introduisent dans la maison du tueur (qui, de son côté, ne comprend pas pourquoi). Le plus surprenant, finalement, est de constater qu'aucun des nombreux slashers qui ont suivi n'ont réussi à faire aussi bien que celui-ci, tant au niveau de la manière de montrer la terreur à l'écran (sans nécessiter de gore outre mesure) que dans la description de son tueur principal, qui cache une vraie humanité derrière sa barbarie.

3 : Le Juge et l’assassin, Bertrand Tavernier.
Image
Sans doute le meilleur rôle de Galabru au cinéma, pour une fois que lui était donnée l'occasion d'exprimer son talent d'acteur dans autre chose que des comédies navrantes. Cette confrontation entre un tueur en série et un juge (Philippe Noiret) dans la France de l'Affaire Dreyfus (on notera, au passage, une affiche hallucinante titrant fièrement "Lisez La Croix, le journal le plus antisémite de France !") permet de s'interroger sur le rôle de la justice et les conflits d'intérêts que peut avoir un juge carriériste dans ce genre d'affaires médiatisées.

2 : Room, Lenny Abrahamson.
Image
À partir d'une affaire absolument sordide d'un père ayant séquestré et violé sa fille pendant 24 ans (l'affaire Fritzl), Emma Donoghue, auteure du livre et de son adaptation au cinéma, imagine le quotidien d'un garçon de 5 ans ayant passé toute sa vie en captivité dans quelques mètres carrés, et de son choc lorsqu'il découvre le monde extérieur. Loin d'être glauque, l'histoire trouve plutôt une vraie poésie.

En parlant de glauque...
1 : Old Boy, Chan-wook Park.
Image
Outch. Un film bien vénère qui, non content de nous arracher la tête pendant ses scènes d'action (dont le fameux plan-séquence du marteau), nous la retourne lors de ses scènes dialoguées. Pas étonnant qu'il ait frôlé la palme d'or en 2003...
Si j'avais souvent répété que je désirais mourir dans mon lit, ce que je voulais vraiment dire par là, c'est que je voulais me faire marcher dessus par un éléphant pendant que je ferais l'amour. Les Fusils d'Avalon, Roger Zelazny.
Avatar de l'utilisateur
sheon
Léon Raoul
 
Messages: 23761
Inscription: 03 Juin 2010, 15:55

Re: Les meilleurs films sortis ou découverts en 2017

Messagede sheon le 17 Juil 2018, 16:10

Vu que ça a l'air de passionner les foules, je vais finir par les nanars découverts en 2017 :

Accessits :
  • Démon, Charles Band. Ce bon vieux Robert Ginty (et son grand jeu d'acteur à une expression) dans un film incompréhensible sur une histoire d'occultisme démoniaco-alchimique. Incompréhensible et absurde à la fois.
  • Evil Toons, Fred Olen Ray. Attention, l’étiquette ne correspond pas au produit : en fait de toons, on n’en a qu’un seul, et qui n’apparaît que 10 minutes dans le film, avant de se déguiser en prenant une apparence humaine (comme c’est pratique). La scène de viol par le toon d’une jeune fille chaste ancienne star du X jouant le rôle d’une femme de ménage en tenue légère est le seul moment de bravoure du film (enfin, de bravoure… De rigolade sur scène raccoleuse, évidemment, mais c’est pour ça qu’on regarde ce film, non ?), le reste étant relativement classique et les gags tombant souvent à plat. David Carradine, traité comme le personnage principal sur les affiches, traîne son je-m’en-foutisme pendant environ 10 minutes de film (ah tiens, à peu près autant que le toon), en tournant autour de la maison sans intervenir jusqu’à ce que le carnage soit quasiment complet et qu’il se décide enfin à intervenir pour sauver la « last girl standing » (une fille faisant des ménages après avoir manifestement décroché un doctorat en langues étrangères, comme quoi il faut de tout pour faire un monde). Conclusion : remboursez !
  • Holocauste nazi, Luigi Batzella. Avec un titre pareil, on s'attend à un film de très bon goût, non ? Non. Surfant sur la vague crapuleuse du « nazisploitation » (films érotiques ayant pour personnages des SS et leurs prisonniers), ce film emploie un procédé bien connu des amateurs de nanars : le deux-en-un. En fait, Batzella avait tourné un film de guerre quelques années plus tôt, qui avait fait un bide, et il a donc décidé d'en recycler des images pour que son Holocauste nazi coûte moins cher. Heureusement, sa réalisation hasardeuse est la même dans les deux films, on n'est pas perdus. L'histoire ? Une officier SS (qui se dénude lors de la moindre scène de torture) décide de créer une race supérieure en accouplant un homme-bête (joué par un acteur italien sans maquillage, le pauvre) et des prisonnières de la Résistance. Eh oui, c'est comme ça qu'on procède pour avoir de bons gènes ! Mention spéciale à la scène finale où la SS est enfermée dans la cage de l'homme-bête, qui lui arrache sa toison pubienne pour la manger. Du bon goût, on vous dit !
  • Jules César, conquérant de la Gaule, Tanio Boccia. Les Gaulois ressemblent soit à des lutteurs, soit à des Vikings, soit à des Huns, mais jamais à des Gaulois. Étrange…
  • La Vengeance d'Hercule, Vittorio Cottafavi. Hercule rentre chez lui et il n’est pas content, car un tyran s’est emparé de Thèbes. Il va alors combattre des méchants monstres en mousse et il va gagner. Puis il va sauver son frère de l’écrasement en repoussant un féroce éléphant. C’était vraiment très intéressant.
  • Le Continent des hommes poissons, Sergio Martino. Un équipage assoiffé sur un petit bateau perdu au milieu d’une petite immensité d’eau totalement calme se retrouve soudain, la nuit, assailli par des créatures marines dans l’eau d’une piscine (d’après les reflets des vues sous-marines) après avoir heurté un rocher. Ils se réveillent au petit matin, échoués sur une île, et partent à la recherche les uns des autres. Le héros s’appelle François, mais il deviendra Claude pendant le film sans explication. Il est médecin militaire et le reste de l’équipage est composé de dangereux forçats, dont José, un illuminé avec un strabisme (on y reviendra) qui devient tout à coup très au courant des légendes locales de l’île, alors même que personne ne sait sur quelle île ils sont. Ils sont finalement accueillis par un dandy local et son épouse dans une maison colonialiste gérée par des esclaves indigènes. Allez, on avance un peu : la madame va discrètement donner, pendant la nuit, un brevage laiteux aux hommes poissons (qu’ils arrivent à recueillir dans leurs mains palmées et à boire dans leur bouche bloquée en position ouverte, un grand moment de cinéma), elle manque de se faire violer par l’un des forçats qui l’avait suivie et qui se fait tuer par un homme poisson, on découvre que la forêt est truffée de pièges dignes de Vil Coyote, et puis qu’en fait les hommes poissons ont été créés par le dandy et son beau-père pour qu’ils plongent au fond de l’océan chercher les trésors de l’Atlantide dont l’île se trouve être la seule partie émergée, José est transformé en homme-poisson et en perd son strabisme, Claude-François (je comprends mieux le changement de nom) est enfermé dans une citerne remplie d’eau mais sauvé par la voyante noire qui veut se venger du dandy qui l’a laissé crever alors qu’elle croyait qu’il l’aimait (un bel effort puisqu’il la laisse mourante, parvenant à peine à ramper sur le sol, mais elle arrive quand même à rentrer dans la maison, descendre au sous-sol et ouvrir la citerne avant de mourir), les hommes poissons se rebellent contre le dandy lorsqu’ils voient que son beau-père, leur véritable maître, a été tué, combat, fuite, combat, fuite, tout s’écroule, fondu au noir, Claude-François et Barbara Bach (enfin l’épouse du dandy, qu’elle n’aimait pas bien entendu) se réveillent sur une planche de bois, les hommes poissons les ont sauvés et une caravelle apparaît hors-champ pour venir les secourir. Un genre de copie de L’île du Docteur Moreau, mais sans Burt Lancaster.
  • Les Nuits chaudes de Cléopâtre, Rino Di Silvestro. Si l’on devait dénombrer toutes les modes ayant agité le cinéma de genre italien des années 60 à 80, on n’en serait pas sortis… Le péplum a refait une apparition à la fin des années 70 – début 80 avec des films érotiques mettant souvent en scène des orgies avec des figures historiques. Rino Di Silvestro nous montre ici la vie de Cléopâtre à Rome alors qu’elle s’ennuie pendant les séances de César au Sénat. L’histoire n’a ni queue ni tête (enfin façon de parler), tout étant prétexte à des scènes à l’érotisme peu évident, notamment un couple discutant politique en pleine culbute ou encore César initiant Cléopâtre à la masturbation équine. Délicieusement stupide.
  • Portés disparus, Joseph Zito. Si la série des Portés Disparus est fameuse, c’est avant tout pour la célèbre réplique de Chuck Norris dans l’épisode 3 (« je mets les pieds où je veux, et c’est souvent dans la gueule »). Le premier film est globalement inégal, marrant parfois, chiant souvent. On préférait Joseph Zito lorsqu’il a réalisé Invasion USA et surtout Le Scorpion Rouge, deux autres nanars de la Cannon autrement plus péchus. À sa décharge, néanmoins, ce film devait théoriquement être le numéro 2 de la saga. Explication : la Cannon a lancé la réalisation du 2e film avant même la sortie du premier, et il s’est avéré que celui de Zito était le meilleur des deux. Du coup, Gollam et Globus ont décidé d’intervertir les deux films pour sortir le meilleur en premier, mais du coup on ne comprend parfois pas grand-chose à l’histoire. Bien joué, les gars.
  • Sorcellerie, magie et messes noires, Luigi Scattini. Un mondo (faux documentaire, souvent raccoleur par ses images gores et/ou érotiques) particulièrement mauvais, qui prétend dénoncer le monde du satanisme en alternant (comme tout mondo qui se respecte) des stock shots détournés venant des Caraïbes ou du Pacifique et des scènes tournées par de mauvais acteurs en Europe impliquant souvent des filles nues qui se dandinent en cercle. Une petite sucrerie comme on les aime.


12 : De si gentils petits… monstres !, Max Kalmanowicz.
Image
Suite à des fuites radioactives, les enfants d’une petite ville de campagne adoptent un comportement d’assassins/zombies envers les adultes. C’est très mal joué (vive la VF), très mal écrit et absolument démentiel lorsque le shérif se retranche dans une maison et dégomme les gamins un par un au fusil, comme à la fête foraine.

11 : Cobra, George P. Cosmatos.
Image
Silvester Stallone dans sa période « je suis une star mondiale et je vous emmerde ». Ray-ban aviator, blouson en cuir et punch-lines marquantes, en particulier celle de la scène d’ouverture où, lorsqu’un terroriste menace de faire exploser un centre commercial, Stallone-Cobra répond « vas-y, j’irai faire mes courses ailleurs ». Une espèce de film de « vigilante », dans la lignée des Dirty Harry et de Charles Bronson, production Cannon évidemment. Un concentré de crétinerie très années 80 dans 1h30 de film.

10 : Vercingétorix, Jacques Dorfmann.
Image
On ne présente plus ce célèbre naufrage français mettant en scène notre Totof national et son ricanement. Très douteux historiquement, le scénario nous raconte comment Vercingétorix, élevé par des druides ayant prédit son ascension, réussit à réunir les tribus gauloises pour combattre César. Grâce à un budget en carton (matière également utilisée pour certains accessoires), des dialogues mal écrits et mal joués et un scénario catastrophique, on passe un très agréable moment en famille ou entre amis. Amateurs d'Histoire, s'abstenir.

9 : Invincible Super Chan, Yang Sun.
Image
Un film de kung-fu aux combats interminables, complètement improbables, très nuls mais surtout hilarants : un drapeau qui se transforme en planche de surf ou en bouclier, un sabre-ressort, un héros qui vole dans les airs… Bref, on est devant une bonne bisserie taïwanaise qui tente de surfer (haha) sur le succès du kung-fu hongkongais, sans talent mais avec beaucoup d’idées farfelues. On en redemanderait presque. Mais d’abord, une petite pause, parce qu’on vient de se fader presque une heure de combats ininterrompus sans queue ni tête…

8 : Frankenstein 90, Alain Jessua.
Image
On ne sait pas trop si Alain Jessua a voulu réaliser volontairement un nanar, une comédie, ou bien s’il était tout à fait sérieux lors de l’écriture du scénario. Mais il faut avouer que faire jouer le Docteur Frankenstein à Jean Rochefort et sa créature à Eddie Mitchell avait de quoi attirer l’attention, et le résultat est assez fameux.

7 : Les Garçons Sauvages, Bertrand Mandico.
Image
Vu à l’Étrange Festival, où le présentateur a réclamé, avant la projection du film, une standing ovation pour son réalisateur, un illustre inconnu n’étant jusque là que l’auteur de quelques courts-métrages. Déjà, ça sentait le pâté avant même le début de la projection. Et, dès, les premières secondes, le calvaire a commencé avec ce film d’auteur branlette (au sens propre comme au figuré) ressassant les références ad nauseam et empilant les images de phallus au point d’en devenir hilarant. Si le visionnage a été un calvaire, force est de constater que cette merde m’a assez vite fait rire, aussi bien par le jeu alternatif de certains acteurs (sérieusement, Christophe Bier est génial comme chroniqueur de cinéma, mais alors sur un plateau, c’est compliqué) que par les dialogues hallucinants. Le point culminant du film étant sans doute lorsque le capitaine d’un navire à qui on a confié des garçons turbulents montre à l’un deux qu’il a des mots tatoués sur la bite, et lui dit de venir le voir s’il cherche de la lecture. Voilà voilà.

6 : Terrain Miné, Steven Seagal.
Image
Le Citizen Kane de Steven Seagal. Devant ses névroses écologistes, Seagal décide de prendre les armes : il réalise donc son premier film en racontant l'histoire d'un agent de sécurité d'une plateforme pétrolière qui décide brutalement de se retourner contre ses employeurs pour leur défoncer la gueule. Dans un dialogue anthologique, un méchant explique alors à son chef combien Steven Seagal, pardon le personnage incarné par Steven Seagal (mais c'est pareil, non ?), est extraordinairement doué : « Ce mec là, tu le largues au pôle nord, sur la banquise avec un slip de bain pour tout vêtement, sans une brosse à dent et demain après-midi tu le vois débarquer au bord de ta piscine avec un sourire jusqu'aux oreilles et les poches bourrées de pesos. » Alors là, on se dit « chouette, il va y avoir de la castagne ! » Eh bien non. Seagal va chercher de la dynamite et la balance sur les méchants, avant de conclure par un discours à l'ONU, vêtu d'un magnifique perfecto à franges, sur le fait que l'environnement c'est bien et la pollution c'est pas bien. Il paraît d'ailleurs que cette séquence interminable a dû être considérablement raccourcie suite à une projection test, sa durée initiale étant de dix-quinze minutes. Mais même comme ça, c'est long. Bref, Seagal est peut-être le type que les USA appellent pour entraîner leurs troupes avant une mission suicide, mais pour réaliser un film, non merci ça ira.

5 : Super Riders - Les Fantastiques Supermen, Chung-Kuang Lin.
Image
Monté à Taïwan à partir d'épisodes de la série japonaise Kamen Riders (l'un des premiers super sentaïs), Super Riders part d'emblée sur des bases solides : on sent qu'on va voir quelque chose d'incompréhensible, mais le résultat dépasse toutes nos attentes. Pour faire simple, Superman numéro 1 et Superman numéro 2 (je ne blague pas, ce sont vraiment leurs noms dans le film), avec leurs casques de moto, combattent la méchante organisation SATAN (l'habite) et ses sbires en mousse-latex. Les bastons s'enchaînent à un rythme frénétique sans se soucier d'une quelconque cohérence, mis à part quelques dialogues vaseux rajoutés par l'équipe chinoise. Le point d'orgue du film ? Nos héros se retrouvent dans une cuvette face à Docteur Mort, le grand méchant de l'histoire. Celui-ci appelle alors ses monstres, qui apparaissent en haut des falaises en se présentant chacun son tour dans un interminable travelling : « Monstre des mers ! » « Monstre des marais ! » « Monstre des airs ! » et ce pendant près d'une minute.

4 : 2019 après la chute de New-York, Sergio Martino.
Image
La guerre nucléaire. Boum. Paf. Tout détruit. Que des ruines. Des méchants dominent le monde. Ils poursuivent des gentils pour faire des expériences de méchants. L’humanité est devenue stérile. Un loubard ressemble à Bernard Campan. Bref, c’est la merde. Loin d’ici (on était à New-York, pour ceux qui ne suivent pas), dans le désert du Nevada, une course est organisée entre le héros le plus mono-expressif depuis Richard Harrison, et une voiture remplie de méchants. Enfin, une course, normalement, c’est quand on doit aller le plus vite d’un point A à un point B. Alors qu’ici, il faut juste tuer l’adversaire pour gagner. Devant une foule aussi enthousiaste que des figurants d’un jeu vidéo de sport des années 90 (ils sautent en l’air en cadence avec les bras écartés, on s’y croirait), dans une carrière de la région romaine (mais avec des incrustations de Monument Valley… on leur dit que c’est en Arizona ou pas ?), au volant de bolides tunés par Jo le rigolo avec des bouts de carton, le gentil finit par buter les méchants un par un après un petit numéro de gymnastique fort sympathique (saut périlleux, roulade avant, esquive sur le capot, bref). En cadeau, il gagne une magnifique esclave hermaphrodite, dont il se débarrasse à la première occasion. Puis il est capturé par la confédération, qui ont l’air de méchants mais qui disent être gentils. Ils envoient Monoexpressif en mission à New-York pour trouver une femme féconde détectée par leurs scanners (hyper puissants, les scanners !). Pan pan, pif paf, crevage d’yeux, des nains, un homme-singe nommé Big Ape et incarné par l’inusable George Eastman, pan pan, des rats, des soldats fascistes, des tentatives de viol, une reproduction avec une fille dans le coma, un blindage de voiture avec des planches de bois censées être de l’acier, une trahison par un homme de la confédération qui était en fait un cyborg (oh mais en fait ce n’étaient pas des gentils qui avaient l’air de méchants, mais des méchants qui se faisaient passer pour des gentils avec l’air de méchants ?), décollage de fusée vers Alpha du Centaure, Fin. C’était vraiment très bien.

3 : Pierre et Sabine, August Rieger.
Image
Non, votre fille n’avortera pas, et pour vous convaincre je vais vous montrer cette petite vidéo éducative où un travelling intercale des bébés et des petits cercueils, ou encore un bébé sur lequel pointe un revolver, et pour finir un fœtus qui nous dit qu’il aime bien sa maman avant de se faire aspirer. En-dehors de cette intro hallucinante, le reste nous montre les amourettes d’adolescents mal joués et mal doublés, c’est assez tordant dans l’ensemble.

2 : Blood Freak, Brad F. Grinter & Steve Hawkes.
Image
Un film complètement halluciné, se voulant à la fois dénonciateur des dangers de la drogue sur la jeunesse et des produits donnés aux animaux d’élevage, mais d’une manière tellement ridicule et peu convaincante qu’il est impossible de retirer quoi que ce soit de ce propos moralisateur. L’histoire, en gros : un couple débarque dans une soirée où des jeunes fument des joints et prennent de la DROOOOOOOOGUE, mais on apprend aussitôt, fort heureusement, que ce n’est pas trop leur truc. Affirmation qui dure à peine un quart d’heure, le temps que la fille s’énerve du fait que son copain écoute sa sœur catho, et décide donc de le pousser à fumer de la DROOOOOOOOGUE, à laquelle il devient instantanément accro dès la première bouffée. En parallèle, notre néo camé est embauché dans une ferme où on lui demande de goûter de la viande de dinde pour vérifier qu’elle n’a pas d’effets secondaires suite aux produits donnés à la volaille. Il subit alors une transformation en dindon et se met à tuer des gens tant qu’il n’a pas sa dose de DROOOOOOOOGUE. Un film engagé.

1 : Devil Story - Il était une fois le Diable, Bernard Launois.
Image
Un nanar français légendaire, surfant sur la vague des films de momie normande dont il est d’ailleurs l’unique représentant. Sur une musique composée en deux secondes avec un synthé acheté à la brocante du coin, un genre de monstre zombie SS attaque des campeurs en poussant des grognements pathétiques. Pendant ce temps, un couple d’automobilistes (un gars et une blonde) arrivent dans un petit village normand où un vieux les prévient que le coin est hanté et qu’il était habité par des naufrageurs quelques siècles plus tôt, qui ont attiré un navire égyptien sur la côte. En entendant un galop de cheval, le vieux sort avec un fusil à la main car… c’est le cheval du diable ! S’ensuit une scène interminable, qui reviendra régulièrement dans le film, où le vieux, au milieu d’un pré, tourne autour de lui en tirant, entrecoupé de plans du cheval au galop censé décrire des cercles autour de lui (la magie du montage). Pendant ce temps, la blonde part dans la nuit avec un ciré jaune et rencontre le monstre SS. Pendant ce temps, le vieux tire sur le cheval du diable. Pendant ce temps, un navire zombie sort de terre. Pendant ce temps, le vieux tire sur le cheval du diable. Pendant ce temps, une momie sort d’un couvercle de sarcophage (ça devait être trop cher de fabriquer un sarcophage entier). Pendant ce temps, le vieux tire sur le cheval du diable. Pendant ce temps, le cheval tue le monstre SS. Pendant ce temps, le vieux tire sur le cheval du diable. Pendant ce temps, une revenante sort de terre. Pendant ce temps, le vieux tire sur le cheval du diable. Bon, on va arrêter là en concluant qu’il s’agit d’un nanar à voir absolument, mais surtout pas seul au risque de péter une durite assez rapidement.
Si j'avais souvent répété que je désirais mourir dans mon lit, ce que je voulais vraiment dire par là, c'est que je voulais me faire marcher dessus par un éléphant pendant que je ferais l'amour. Les Fusils d'Avalon, Roger Zelazny.
Avatar de l'utilisateur
sheon
Léon Raoul
 
Messages: 23761
Inscription: 03 Juin 2010, 15:55

Re: Les meilleurs films sortis ou découverts en 2017

Messagede Cortese le 17 Juil 2018, 19:05

Veinard ! Mais qu'on leur donne des budgets !
Euh non, en fait, le génie vient de l'ascèse.
Cortese
dieu
 
Messages: 33352
Inscription: 23 Fév 2003, 19:32

Re: Les meilleurs films sortis ou découverts en 2017

Messagede Ouais_supère le 17 Juil 2018, 20:00

Si y a pas trop de bouchons.
Ouais_supère
 
Messages: 24926
Inscription: 20 Juil 2005, 10:54

Re: Les meilleurs films sortis ou découverts en 2017

Messagede Cortese le 17 Juil 2018, 20:37

Oh moi, en dehors de l'A86 et de l'A10... l'A110...
Cortese
dieu
 
Messages: 33352
Inscription: 23 Fév 2003, 19:32

Re: Les meilleurs films sortis ou découverts en 2017

Messagede Kadoc le 18 Juil 2018, 01:44

Tiens ca me manque les soirees nanars...
N'ayez pas peur de l'avenir, vous n'en avez pas.
Kadoc
gravitation, dégravitation
 
Messages: 9065
Inscription: 07 Fév 2011, 12:11
Localisation: elle est ou la poulette?

Re: Les meilleurs films sortis ou découverts en 2017

Messagede sheon le 18 Juil 2018, 08:37

Reviens en France, et tu pourras te joindre à nous 8-)
Si j'avais souvent répété que je désirais mourir dans mon lit, ce que je voulais vraiment dire par là, c'est que je voulais me faire marcher dessus par un éléphant pendant que je ferais l'amour. Les Fusils d'Avalon, Roger Zelazny.
Avatar de l'utilisateur
sheon
Léon Raoul
 
Messages: 23761
Inscription: 03 Juin 2010, 15:55

Re: Les meilleurs films sortis ou découverts en 2017

Messagede Ouais_supère le 18 Juil 2018, 10:45

La vache, quand même, tu t'es enfilé une dose de caca incroyable par les yeux...
Ouais_supère
 
Messages: 24926
Inscription: 20 Juil 2005, 10:54

Re: Les meilleurs films sortis ou découverts en 2017

Messagede Dervi le 18 Juil 2018, 12:18

sheon a écrit:12 : De si gentils petits… monstres !, Max Kalmanowicz.
Texte caché : cliquez sur le cadre pour l'afficher

Suite à des fuites radioactives, les enfants d’une petite ville de campagne adoptent un comportement d’assassins/zombies envers les adultes. C’est très mal joué (vive la VF), très mal écrit et absolument démentiel lorsque le shérif se retranche dans une maison et dégomme les gamins un par un au fusil, comme à la fête foraine.


Il est exceptionnel celui-là !!
Je me rappelle de la mère qui dit au shériff en bas de l'escalier que son gamin est mort, le shériff la regarde sans rien dire et se barre :mouarf:
Dervi
 
Messages: 1753
Inscription: 21 Déc 2009, 12:04

Re: Les meilleurs films sortis ou découverts en 2017

Messagede Cortese le 18 Juil 2018, 12:26

N'empêche, un cinéma sans prechi-precha ni esthétisme contemplatif, exubérant, drôle, fantaisiste, un cinéma redevenu jeune quoi, on en rêve.
Tiens, justement avant-hier on tombe par hasard sur une comédie américaine à la télé, je commence à regarder de mon oeil hyper-sceptique habituel... J'étais mort de rire à la fin ! C'était "Very bad trip". Je ne sais pas, ce film c'était comme un poids qu'on m'enlevait des épaules. Notre époque va mourir d'un mélange d'hypocrisie, de petits calculs à la noix et d'overdose de leçons de morale.
Cortese
dieu
 
Messages: 33352
Inscription: 23 Fév 2003, 19:32

Re: Les meilleurs films sortis ou découverts en 2017

Messagede sheon le 18 Juil 2018, 13:17

Dervi a écrit:
sheon a écrit:12 : De si gentils petits… monstres !, Max Kalmanowicz.
Texte caché : cliquez sur le cadre pour l'afficher

Suite à des fuites radioactives, les enfants d’une petite ville de campagne adoptent un comportement d’assassins/zombies envers les adultes. C’est très mal joué (vive la VF), très mal écrit et absolument démentiel lorsque le shérif se retranche dans une maison et dégomme les gamins un par un au fusil, comme à la fête foraine.


Il est exceptionnel celui-là !!
Je me rappelle de la mère qui dit au shériff en bas de l'escalier que son gamin est mort, le shériff la regarde sans rien dire et se barre :mouarf:

Une bonne découverte :D
Ouais_supère a écrit:La vache, quand même, tu t'es enfilé une dose de caca incroyable par les yeux...

Ouais mais à plusieurs c'est assez drôle.
On voit la plupart de ces films chez l'un d'entre nous, du coup si c'est chiant on discute et on bouffe en même temps. Le seul vrai supplice, c'est de voir un film chiant au cinéma (pour Les Garçons Sauvages, j'avais envie de me barrer dès les premières secondes, pour être honnête :lol: ), parce que je ne suis pas du genre à partir en cours de séance. D'ailleurs, dans cette liste, je n'ai mis que les films que j'ai considérés comme étant des nanars, parce qu'il y en a aussi certains que j'ai simplement trouvés mauvais et que je n'ai donc pas listés.

Je vais peut-être retourner à la Nuit Nanarland cette année, je vous en dirai des nouvelles.
Si j'avais souvent répété que je désirais mourir dans mon lit, ce que je voulais vraiment dire par là, c'est que je voulais me faire marcher dessus par un éléphant pendant que je ferais l'amour. Les Fusils d'Avalon, Roger Zelazny.
Avatar de l'utilisateur
sheon
Léon Raoul
 
Messages: 23761
Inscription: 03 Juin 2010, 15:55

Précédente

Retourner vers Salon, saloon, bistrot du coin

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Bing [Bot] et 25 invités