Silverwitch a écrit:Nuvo a écrit:Pour moi les IUFM c'est l'exemple typique de ce qui tétanise l'éducation nationale : réformer parce que çà ne va pas, et faire dix fois pire !
Les IUFM, j'ai un peu connu, je ne reviens pas là dessus, mais çà ne marchait pas. Les contenus de exams étaient en parfait décalage avec ce qui était enseigné par la suites, peu de cours de pédagogie, l'abandon pour les futurs profs de CP de l'apprentissage de la belle écriture, les histoires de "référentiel bondissant aléatoire" pour parler d'un ballon de rugby... total délire.
Il y a une contradiction: c'est justement l'inflation pédagogique qui s'oppose à la didactique. Mais au fond, je me demande si toutes les critiques sur l'école ne font pas essentiellement fausse route (je partage certaines remarques émises ici). Est-ce vraiment l'école le problème, ou plutôt le monde qui l'entoure ? Pour le dire autrement, comment l'école pourrait-elle remplir sa mission d'instruction publique si la société promeut le règne de l'ignorance ? Pour retrouver une école qui donne aux élèves les moyens de penser par eux-mêmes, la société doit aller à peu près dans le même sens.
Je pense que c'est une des explications sur les "mauvais résultats" de l'école. Cette dernière n'est pas un îlot au milieu de la société, mais bel et bien le reflet de celle-ci. C'est un peu le règne du "faites comme je dis, pas comme je fais". Sans compter tout ce qui a déjà été évoqué : changements de méthodes fréquents (mon dieu quelles dépenses inutiles) - missions de plus en plus nombreuses (instruction vs éducation, diversifications des matières) - etc
Il y a aussi (en CH en tout cas), la demande très claire de la prise en compte de chaque enfant avec ses troubles/difficultés, avec dans l'idéal un individualisation des programmes. C'est un bel esprit, mais les moyens de mise en application manquent, ce qui amène des attentes irréalistes et donc forcément des déceptions/tensions et des rythmes dans le programme qui en pâtissent.
D'ailleurs, est-ce dû au dépistage l'explosion des diagnostics de DYS (orthographie/calculie etc.), HP, troubles du comportement, troubles de la personnalité etc. ou on a notre ADN qui déconne et on en enfante réellement de plus en plus ? Parce qu'en 22 ans de métier, on est passé de "un enfant "pas comme les autres"" par classe au tiers des effectifs qui ont un diagnostic posé (ou presque):? Il n'y a jamais eu autant de fous depuis qu'il y a des psys, comme disait l'autre.
Ceci dit, pour relativiser un peu, l'école qui était "mieux aaaaaaaaavant", c'est pas nouveau et parfois on frise un peu le "vieuxconîsme"