Silverwitch a écrit: Très beau texte, merci ! Je ne le connaissais pas et c'est une définition parfaite d'une spiritualité républicaine:
tous frères et amis. Je pensais tout à l'heure à Jaurès:
Jean Jaurès: Discours de Castres, 30 juillet 1904Extrait (c'est moi qui souligne):
il n'y a pas égalité des droits si l'attachement de tel ou tel citoyen à telle ou telle croyance, à telle ou telle religion, est pour lui une cause de privilège ou une cause de disgrâce. Dans aucun des actes de la vie civile, politique ou sociale, la démocratie ne fait intervenir, légalement, la question religieuse. Elle respecte, elle assure l'entière et nécessaire liberté de toutes les consciences, de toutes les croyances, de tous les cultes, mais elle ne fait d'aucun dogme la règle et le fondement de la vie sociale. Elle ne demande pas à l'enfant qui vient de naître, et pour reconnaître son droit à la vie, à quelle confession il appartient, et elle ne l'inscrit d'office dans aucune Église. Elle ne demande pas aux citoyens, quand ils veulent fonder une famille, et pour leur reconnaître et leur garantir tous les droits qui se rattachent à la famille, quelle religion ils mettent à la base de leur foyer, ni s'ils y en mettent une. Elle ne demande pas au citoyen, quand il veut faire, pour sa part, acte de souveraineté et déposer son bulletin dans l'urne, quel est son culte et s'il en a un.
On dirait du Condorcet !
(Jaurès écrivait d'ailleurs à propos de la proclamation républicaine de Condorcet de juillet 1791 - à contre-courant donc- "Il nous plaît que dans le premier manifeste grand & noble de l'esprit républicain, dans le premier titre philosophique & politique dont nous puissions nous réclamer, la paix soit liée par une chaîne d'or à la liberté.." in Histoire socialiste de la Révolution française, Paris, Messidor/Editions sociales, 1983-86 [réed.], T.2, p.419)
Sylphus a écrit:
Point de hors sujet, au contraire, nous sommes à la croisée des chemins. Le monde a profondément changé. Il est assez incroyable de voir à quel point les hommes ne croient pas suffisamment en l'avenir pour se référer constamment à des textes de plusieurs siècles dont la plupart sont archaïques.
Cela fait bien longtemps que la République Française, telle qu'elle est pensée, doit être au pire réformée, au mieux remplacée par un modèle moins sirupeux.
Je ne crois pas que le monde change tant que ça (de quel "monde" parlons-nous?). Et justement les textes des siècles passés nous démontrent cet état de fait.
De plus ces "vieux" textes nous parlent (Frères humains qui après nous vivez, n'ayez les cuers contre nous endurciz...), ne les snobons pas, apprenons d'eux.
Quant à la République française "telle qu'elle est pensée" je suis assez d'accord pour dire qu'elle devrait être réformée ou mise à jour, voir même totalement re-constitutionnalisée. Mais ce n'est pas une idée neuve. Et depuis 1958 de toute façon elle n'a de "république" que l'appellation (vu ce que tu penses de la présente république, j'en déduis que ta signature est ironique).
Pour finir en bâclant (tout cela mériterait plus de temps et d'attention), je pense que "croire en l'avenir", ça ne veut rien dire.
Le temps est si relatif ; et, finalement, si l'une des plus grossières erreurs de notre espèce n'avait pas été de comptabiliser le temps (cf "l'an 10 000" Ferré/Lochu), le séquencer, l'empiler, le contrôler, le collectionner, le vendre ou l'acheter, le ralentir ou l’accélérer, mettre des bornes sur l'infini, créer de l'après? Alors que le "temps naturel" (l'alternance de jours et de nuits plus ou moins longues) aurait peut-être (? -> question ouverte) pu suffire à nos quotidiens, à nous construire des projections raisonnées et raisonnables, aurait pu nous ancrer dans le présent plutôt que de nous disperser chacun-e dans son naguère ou son demain.
Shoemaker a écrit:deux belles petites émissions quotidiennes d'été sur France Inter, l'une sur l'Univers, les Forces, et tout et tout, l'autre sur Brassens, avec plein d'interviews, de chansons, etc. Ca vaut le coup de les écouter en podcast, pour ceux qui ne le peuvent en direct.
En effet, ça vaut le détour!
"Il est aussi atroce qu'absurde, de voir les uns regorger de superflu, et les autres manquer du nécessaire." (D'Alembert)