Shoemaker a écrit:Il aurait pu y aller, lui le Gaulliste pur et dur, pour restaurer l'honneur perdu du parti du Général.
Il a peut-être vu que la tâche était désespérée.
Curieusement, il s'est alors dirigé vers un parti ontologiquement anti Gaulliste.
Et il a réussi à lui donner une aura paradoxale.
Mais bon, l'exercice devrait avoir une limite.
On verra s'il "degaullise" définitivement le FN (quel renversement historique alors !) ou s'il plie genou le moment venu, lorsque les contradictions énormes ne pourront plus être habilement contenues.
Shoemaker a écrit:Oui
Et tu as vu dans quel état est actuellement le PS.
Maintenant, si tu ne vois pas les contradictions inconciliables qui déchirent silencieusement le FN...
Elles ont été mise sous silence, le temps que le FN fasse sa magistrale percée, grâce justement au sang neuf qu'avait apporté Philippot.
Là, elle commencent à montrer un gros bout de leur nez.
La dernière fois, chez Ruquier, Philippot, malgré toute sa virtuosité médiatique, était limite, à jongler avec les contradictions des uns et des autres.
Marlaga a écrit:Shoemaker a écrit:Oui
Et tu as vu dans quel état est actuellement le PS.
Maintenant, si tu ne vois pas les contradictions inconciliables qui déchirent silencieusement le FN...
Elles ont été mise sous silence, le temps que le FN fasse sa magistrale percée, grâce justement au sang neuf qu'avait apporté Philippot.
Là, elle commencent à montrer un gros bout de leur nez.
La dernière fois, chez Ruquier, Philippot, malgré toute sa virtuosité médiatique, était limite, à jongler avec les contradictions des uns et des autres.
C'est simplement le jeu médiatique pour attaquer le FN. Ils n'ont plus d'argument économique avec le déclin provoqué par le PS et les républicains. Ils n'ont plus d'argument social avec les lois dictées par l'UE contre les travailleurs. Ils n'ont plus d'argument racistes car la majorité des français veut moins d'immigration. Ils n'ont plus d'argument sécuritaire avec les terroristes, les casseurs et la délinquance quotidienne,...tout ce qui leur reste, c'est de monter Marion Maréchal contre Philippot. Mais si tu interviewes un membre ou même un député du PS, tu peux facilement en trouver qui auront des positions totalement contradictoires avec le gouvernement, le président ou simplement les autres députés. Et si tu élargis aux alliances avec les ecolos et les partis plus à gauche, là c'est carrément des critiques d'opposition que tu trouves.
Idem chez les Républicains où tu trouveras difficile à réconcilier Guéant, Sarkozy, Juppé, Fillon, Kociusko-Morizet, Le Maire et Juppé. Ils sont d'accord sur quelques points mais ça grouille aussi de contradictions.
Si tu as envie de suivre les envolées médiatiques qui parlent d'une affreuse guerre interne au FN, vas y. Si ça peut te rassurer...
Shoemaker a écrit:Pour en revenir au FN, bon, on n'est pas d'accord. La vision de Marion, ultra néolibérale, pro Euro et UE, clairement raciste et très réactionnaire quant au sociétal, est en totale opposition avec la vision de Philippot, qui est antiEuro et anti UE, tout à fait raisonnable et réaliste quant à l'immigration sans jamais de remarque raciste, etc etc.
Je ne serai pas rassuré, si la tendance Marion l'emporte.
Je le serai pleinement, si c'est celle de Philippot.
Mais je doute alors que ce soit ton cas
denim a écrit:oui mais bon,quand même...comme le dit Shoemaker,entre une ultra néolibérale, pro Euro et UE et un Philippot antiEuro et anti UE,moi aussi je vote pour Philippot.
Le FN va-t-il être amené à changer son fusil d'épaule et à prôner le maintien de l'euro ?
Sur l'euro, on ne va pas tout casser du jour au lendemain. L'euro n'est pas l'alpha et l'oméga de nos problèmes et sa suppression n'est pas non plus l'alpha et l'oméga de nos solutions. Nous devons mettre en avant bien d'autres réformes structurelles tout aussi indispensables et qui sont un préalable : le rétablissement de nos comptes publics, la réforme du droit du travail, la réforme du statut des fonctionnaires, la réforme fiscale, la simplification administrative. Quand ces réformes auront été accomplies, nous serons alors en position d'une sortie concertée de la zone euro sans nous mettre à la merci de nos créanciers.
Marine Le Pen annonce pourtant depuis un certain temps que, si elle est élue en 2017, elle proposera aux Français un référendum six mois plus tard pour le rétablissement de quatre souverainetés, dont celle de battre monnaie...
Non, ce qu'elle propose, c'est une stratégie à la Cameron. Elle veut négocier avec l'Union européenne de nouveaux traités comme le font nos voisins britanniques et quelques autres et qui obtiennent, avec succès, en tapant du poing sur la table des traités sur mesure. Ce n'est qu'en cas d'échec de cette négociation que Marine Le Pen envisage de soumettre aux Français une sortie de l'Union européenne par référendum. Pour autant, cela ne veut pas forcément dire que la France quitterait l'euro. Peut-on sortir de l'union politique tout en gardant provisoirement l'euro qui serait alors une monnaie commune ? C'est un point que nous devons travailler.
Shoemaker a écrit:Interview dans le Point :Le FN va-t-il être amené à changer son fusil d'épaule et à prôner le maintien de l'euro ?
Sur l'euro, on ne va pas tout casser du jour au lendemain. L'euro n'est pas l'alpha et l'oméga de nos problèmes et sa suppression n'est pas non plus l'alpha et l'oméga de nos solutions. Nous devons mettre en avant bien d'autres réformes structurelles tout aussi indispensables et qui sont un préalable : le rétablissement de nos comptes publics, la réforme du droit du travail, la réforme du statut des fonctionnaires, la réforme fiscale, la simplification administrative. Quand ces réformes auront été accomplies, nous serons alors en position d'une sortie concertée de la zone euro sans nous mettre à la merci de nos créanciers.
Marine Le Pen annonce pourtant depuis un certain temps que, si elle est élue en 2017, elle proposera aux Français un référendum six mois plus tard pour le rétablissement de quatre souverainetés, dont celle de battre monnaie...
Non, ce qu'elle propose, c'est une stratégie à la Cameron. Elle veut négocier avec l'Union européenne de nouveaux traités comme le font nos voisins britanniques et quelques autres et qui obtiennent, avec succès, en tapant du poing sur la table des traités sur mesure. Ce n'est qu'en cas d'échec de cette négociation que Marine Le Pen envisage de soumettre aux Français une sortie de l'Union européenne par référendum. Pour autant, cela ne veut pas forcément dire que la France quitterait l'euro. Peut-on sortir de l'union politique tout en gardant provisoirement l'euro qui serait alors une monnaie commune ? C'est un point que nous devons travailler.
L'art du louvoiement...
- On verra plus tard...
- Ce n'est pas d'une importance impérative... (elle compte régler plein de trucs sans sortir de l'Euro : pourquoi sortir alors !)
- On négociera avec l'Allemagne...
- Sortie concertée...
- Négocier à la Cameron (dont tout le monde sait qu'il est pour le Brexit...
- On sortirait après un référendum... mais sans vraiment sortir...
- Faut encore travailler la question (tout le monde sait que c'est une agrégée en finance-économie, plus maligne que Sapir ou Lordon...)
On dirait carrément du Mélenchon dans le texte, et néolibérale en plus : Retenez moi, sinon je ne sors pas... Un comble !
Marlaga a écrit:denim a écrit:oui mais bon,quand même...comme le dit Shoemaker,entre une ultra néolibérale, pro Euro et UE et un Philippot antiEuro et anti UE,moi aussi je vote pour Philippot.
Je sais pas comment Shoemaker a pu inventer un côté pro-euro, pro-UE et ultra-libéral chez Marion Maréchal. Elle est plus dans un délire catho anti-IVG, très anti mariage gay que Philippot mais c'est tout.
Nicklaus a écrit:Ouais mais Shoe il sert les fesses en vue de 2017. Il a peur que Marine le mette dans un bateau.
Shoemaker a écrit::D
Brexit: le camp du "in" en tête selon un sondage
Les défenseurs du maintien du Royaume-Uni au sein de l'Union européenne ont une avance de trois points sur les partisans du Brexit dans le premier sondage réalisé depuis le meurtre de l'élue travailliste pro-européenne Jo Cox jeudi.
La suite : http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2016/ ... ondage.php
Ponpondu a écrit:Brexit: le camp du "in" en tête selon un sondage
Les défenseurs du maintien du Royaume-Uni au sein de l'Union européenne ont une avance de trois points sur les partisans du Brexit dans le premier sondage réalisé depuis le meurtre de l'élue travailliste pro-européenne Jo Cox jeudi.
La suite : http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2016/ ... ondage.php
Nouveau scandale outre-manche : Des dizaines de milliers de formulaires officiels de vote par correspondance incitent implicitement à voter pour le maintien dans l’UE
Nouveau scandale outre-manche : Des dizaines de milliers de formulaires officiels de vote par correspondance incitent implicitement à voter pour le maintien dans l’UE.
Comme récemment pour l’élection présidentielle en Autriche, ce sont plusieurs centaines de milliers d’électeurs britanniques – et sans doute même plusieurs millions – qui s’apprêtent à voter par correspondance au référendum du 23 juin pour ou contre la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.
Il faut savoir en effet que le vote par correspondance est très développé outre-Manche, et que les collectivités locales participent à ces opérations.
Or un énorme scandale vient d’éclater hier lundi 30 mai à ce sujet, qui a bénéficié de la couverture du journal « The Telegraph ». Des dizaines de milliers d’électeurs de Bristol ont reçu – inséré dans l’enveloppe électorale comprenant les professions de foi pour ou contre la sortie de l’UE – un « guide » explicatif sur la façon de voter par correspondance ; et ce guide suggère de façon graphique subliminale de voter en faveur du maintien dans l’UE. Le dessin invite en effet sans vergogne les électeurs à cocher la case « Rester dans l’UE » !
Bien entendu, la municipalité de Bristol joue les Sainte-Nitouche et plaide en faveur d’une action purement fortuite et sans conséquences.
C’est évidemment un nouveau mensonge. Car nombreux sont les électeurs par correspondance qui sont des personnes âgées dépendantes, en situation de vulnérabilité, et qui peuvent se laisser influencer par un dessin leur indiquant quelle case doit être cochée.
La volonté d’influencer sournoisement les électeurs est d’autant plus patente et grave que le scrutin s’annonce serré. Il suffirait que 2 à 3% des destinataires se laissent prendre au piège pour que cela provoque un surcroît de 120 000 à 180 000 voix en faveur du maintien dans l’UE si le nombre de votes par correspondance atteint les 6 millions, comme ce fut le cas l’an dernier pour les élections générale au Parlement britannique.
La suite : http://www.upr.fr/actualite/nouveau-sca ... intien-lue
denim a écrit:personnellement je n'y crois pas à la sortie de l'Angleterre.
ils vont prendre des chemins de traverse pour la faire rester.
par contre,s'ils sortent...ben je me fais enculer par un ragondin.
Shoemaker a écrit:Franchement, ce "Système" qui tacitement, mène la ronde de par le monde (oligarchies transnationales, banques, multinationales, médias mainstream, OTAN, gouvernements nationaux aux ordres, lobbies divers et variés...), franchement, je ne vois pas comment on pourrait s'en débarrasser. Tout est cadenassé, tout est sous contrôle, et s'il le faut, recours à des choses innommables...
Mais il finit toujours par gagner. On le voit partout, aux USA, en Europe, au Moyen Orient, etc.
Je ne vois pas de raison d'espérer le voir vaincu.
Consommons, essayons de nous amuser un petit coup, de ne pas trop se retrouver du côté des victimes, et oublions le reste. Le monde ne nous appartient pas.
Feyd a écrit:Retour à la féodalité déguisée en somme. Les élites ont compris qu'il fallait un peu lâcher la bride au peuple afin qu'il puisse se vider la tête dès qu'il le peut. Celui-ci doit pouvoir avoir accès aux divertissements les plus variés afin qu'il puisse atteindre un niveau de confort qui lui permette d'oublier de se révolter.
La période 1789 (avec au milieu 1830, 1848, 1936) à 1968 pour la France a été un sursaut après des siècles de tirages de corde. Aujourd'hui il est nécessaire de lâcher un tant soit peu du lest afin d'éviter une nouvelle révolte. Cela passe par le revenu minimum universel. Le chômage de masse et de longue durée est désormais une réalité de la société contre laquelle on ne peut plus rien faire. Tous ces gens peuvent arriver un jour à ne plus avoir rien à perdre. Il est donc de plus en plus urgent de leur donner une aumône assurée à vie. On leur inculque la résignation. Vous n'aurez jamais un boulot bien payé, vous devrez vivoter jusqu'à la fin de vos jours, il va falloir vous adapter.
Nous aurons donc des millions de gens qui ne travailleront jamais et payés qq centaines d'euros par mois pour assurer la paix sociale. Ils arrondiront leurs fins de moins de petits boulots de ci, de là. Nous entrons dans le précariat (en fait nous y somme déjà). C'est très probablement cela à quoi nous devons nous attendre pour ce siècle.
von Rauffenstein a écrit:Chantons avec la Reine. Land of hope and glory.
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Docteur en sciences et essayiste belge, Jean Bricmont est professeur à l’Université catholique de Louvain.
L'impasse européiste
20 juin 2016
Le rêve européen souffre d'un vice fondamental: la non-existence d'un peuple européen, juge l'essayiste belge Jean Bricmont en analysant les racines des problèmes de la construction européenne.
La construction européenne a été le rêve des élites européennes et est devenue le cauchemar de ses peuples. Faire de l'Europe une sorte de super-Etat, capable de rivaliser avec les États-Unis, était un rêve pour nombre d'intellectuels et de politiques européens. Pour d'autres, il s'agissait de se débarrasser une fois pour toute de l'État-nation, vu comme principal responsable des malheurs du 20è siècle.
Le rêve européen souffre d'un vice fondamental: la non-existence d'un peuple européen
Mais, outre le fait que ce rêve a toujours été soutenu par les États-Unis, ce qui rend son statut d'alternative à la domination américaine pour le moins suspect, il souffre d'un vice fondamental: la non-existence d'un peuple européen, en ce sens que, dans leur immense majorité, les citoyens européens se «sentent appartenir» à leurs États-nations respectifs, ou à des entités plus petites (Ecosse, Catalogne, Flandre etc.) et non à une entité «européenne».
Les partisans de la construction européenne peuvent répondre à cette objection que le sentiment d'appartenance est une construction historique (pour les États-nations modernes) et qu'il est en train de changer en faveur d'une appartenance «européenne», ou encore que ce sentiment d'appartenance n'a pas beaucoup d'importance, vu que les décisions politiques doivent être prises sur la base de la rationalité économique (pour les libéraux) ou d'intérêts de classe (pour les marxistes) et non sur une base sentimentale.
Il suffit de regarder les compétitions sportives, l'Euro par exemple, pour se rendre compte que le sentiment national n'est pas en train de disparaître
Pour ce qui est de la naissance d'un sentiment national européen, il est possible qu'il se construise au cours des siècles futurs, comme se sont construits les différents sentiment nationaux, mais il ne faut pas se faire d'illusions sur les échelles de temps : ces processus durent des siècles et, comme le montre l'exemple de l'Ecosse, peuvent ne pas aboutir complètement même dans un État démocratique, avec des droits égaux pour tous et partageant la même langue (la Grande Bretagne).
Il suffit de regarder les compétitions sportives, l'Euro par exemple, pour se rendre compte que le sentiment national n'est pas en train de disparaître. Il ne disparaît pas non plus dans les «élites» : les représentants des différents États à Bruxelles défendent, à de rares exceptions près, ce qu'ils perçoivent comme leur intérêt national, et non pas l'intérêt «européen».
Il suffit d'avoir suivi la tragédie grecque pour voir que les Allemands ne se sentent pas Grecs et ne vont justement pas accepter les transferts qui seraient nécessaires pour vraiment «sauver la Grèce»
Pour ce qui est de l'idée que le sentiment d'appartenance n'a pas d'importance, demandons-nous comment maintenir la parité entre monnaies dont le taux de change a été multiplié par un facteur 3 ou 4 dans les décennies précédant l'introduction de l'euro (franc français par rapport au mark allemand ou lire italienne par rapport au franc belge par exemple). A l'intérieur d'un État-nation, l'unité monétaire est maintenue entre région riches et pauvres par toute une série de mesures de redistribution : mêmes pensions, mêmes allocations, investissements publics etc. Et cela est rendu possible justement parce que les citoyens de ces États se «sentent» tous Français, ou tous Italiens ou tous Allemands.
Il suffit d'avoir suivi la tragédie grecque pour voir que les Allemands ne se sentent pas Grecs et ne vont justement pas accepter les transferts qui seraient nécessaires pour vraiment «sauver la Grèce». Et donc, ces sentiments nationaux ont une importance économique énorme n'en déplaise aux libéraux et aux marxistes qui ont au moins un point commun : ignorer ou minimiser l'importance des sentiments «irrationnels» dans la vie sociale.
Il n'y a pas en Amérique Latine d'équivalent de «Bruxelles»
Comparons enfin l'Europe et l'Amérique Latine: dans ce continent, tous les pays (sauf le Brésil) sont issus du même empire colonial, ont la même langue, la même religion, plus ou moins un ennemi commun (les États-Unis) et ne se sont pas entretués dans de grandes guerres récentes.
En Europe, c'est l'inverse : les «mémoires» des différents peuples sont très opposées, certains se souvenant du communisme, d'autres du fascisme, d'autres encore des guerres qui ont ensanglanté le continent.
Néanmoins, l'intégration en Amérique Latine se fait dans le strict respect de la souveraineté de chaque État. Personne ne demande que le Chili et la Bolivie aient la même monnaie ou que tous les programmes d'études en quatre ans soient partout transformés en programmes en cinq ans, pour «harmoniser» les études, comme l'a voulu le processus de Bologne en Europe. Il n'y a pas en Amérique Latine d'équivalent de «Bruxelles». Par ailleurs, si la Bolivie ou l' Equateur décident de contrôler leurs ressources naturelles, ils ne doivent demander l'autorisation de personne.
En l'absence d'un peuple européen, la construction européenne est nécessairement non démocratique et bureaucratique
Cette intégration dans le respect des souverainetés nationales aurait pu se faire en Europe : c'était l'idée d'une Europe des peuples proposée par de Gaulle, mais que la construction européenne a rendue impossible.
A gauche, on condamne la politique européenne parce qu'elle serait «néo-libérale», mais le problème est bien plus profond : le vice fondamental étant qu'en l'absence d'un peuple européen, la construction européenne est nécessairement non démocratique et bureaucratique. Or un pouvoir bureaucratique ou autocratique engendre nécessairement de l'hostilité et finit par produire des effets politiques opposés à ceux qu'il recherche. Si les politiques européennes étaient «socialistes», elles rencontreraient tout autant d'hostilité.
A gauche, la construction européenne a été promue parce que ces mêmes peuples seraient chauvins, nationalistes, racistes, et que, laissés à eux-mêmes, il se feraient inévitablement la guerre
Du point de vue de la droite libérale, priver les peuples européens de leur souveraineté et donc de la démocratie était naturel parce que ces peuples, laissés à eux-mêmes, votaient trop de mesures re-distributives.
A gauche, la construction européenne a été promue parce que ces mêmes peuples seraient chauvins, nationalistes, racistes, et que, laissés à eux-mêmes, il se feraient inévitablement la guerre. Cette attitude négative vis-à-vis de sa propre population a été suicidaire pour la gauche qui ne devrait pas avoir d'autre base que son propre «peuple».
La gauche européiste a fait une erreur similaire à celle faite par les communistes dans le passé : eux aussi pensaient que leur politique se faisait dans l'intérêt du peuple, mais que celui-ci, étant incapable de s'en rendre compte, devait être dirigé par une élite non élue.
Les sentiments nationaux «irrationnels» n'ont nullement disparu, surtout lorsque le progrès économique n'est pas au rendez-vous
C'est particulièrement flagrant et tragique dans le cas de l'immigration et des réfugiés : les européistes de gauche veulent imposer une politique «d'ouverture» mais sans jamais demander l'avis de leur peuple, vu qu'ils sont certains que ceux-ci seraient opposés à cette politique. Mais ils ne comprennent pas qu'imposer une politique impopulaire ne fait que rendre celle-ci encore plus impopulaire et que personne n'aime être forcé par d'autres à être altruiste.
Les communistes avaient leurs démocraties populaires qui n'étaient qu'une façade de démocratie ; les européistes ont leur parlement qui en est une autre : il n'a pas de réel pouvoir et, s'il en avait, il ne pourrait pas l'exercer à cause de la multiplicité des langues et des origines nationales.
Les communistes pensaient que les sentiments nationaux disparaîtraient grâce au progrès économique, les européistes font le même pari, mais les deux doivent constater que les sentiments nationaux «irrationnels» n'ont nullement disparu, surtout lorsque le progrès économique n'est pas au rendez-vous.
La faute est à ceux qui ont «construit l'Europe» en se fondant sur un mélange d'arrogance intellectuelle, de mépris du peuple et d'illusions sur la nature humaine
Les communistes ont longtemps utilisé l'arme de l'antifascisme pour faire taire leurs opposants. Les européistes de gauche font de même : quand les peuples européens se rebiffent contre leurs politiques, on ne les écoute pas et on les traite de populistes et de racistes.
Dans les deux cas, ce genre d'intimidation marche un temps mais finit par se retourner contre ses auteurs. Et, à ce moment-là, ceux qui bénéficient de la révolte populaire sont ceux qui n'ont jamais cédé à l'intimidation, c'est-à-dire dans les deux cas, communiste et européiste, la droite nationaliste ou religieuse.
Bien sûr, cela annonce des «heures sombres» pour l'Europe, comme disent les européistes. Mais à qui la faute ? Pas à ceux qui constatent ce phénomène et jouent les Cassandre, en vain et depuis longtemps, mais bien à ceux qui ont «construit l'Europe» en se fondant sur un mélange d'arrogance intellectuelle, de mépris du peuple et d'illusions sur la nature humaine.
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