de Shoemaker le 09 Juin 2016, 22:37
Perso, je n'ai aucun problème avec ce qu'on appelle l'évolution. je vais la faire "simpliste" : je pense que quelle que soit la manière dont s'est "passée" cette évolution, c'est Dieu qui en est le "metteur en scène, réalisateur, créateur"...
Si tu as un peu de temps, voici une vue rapide de ce que je crois en la matière. Ca met en perspective ta première assertion du sondage).
Donc, je n'ai aucun problème avec l’évolution, même si je me permets d’en discuter certaines hypothèses, etc. Les Livres religieux (qui sont en dernier ressort, les symboles ultimes des religions, le reste n’étant que de la politique), sont des livres historiques en un sens, et universels (morale, métaphysique…), en un autre. Ils s'adressent à des peuples singuliers, leur parlent leurs langues, avec leurs codes, etc. Les Livres révélés (les uniques liens que nous ayons avec Dieu) ne sont pas des livres de science, de maths, d'astronomie, ou des codes civils, pour tous les temps à venir. Leur mission, DE MON POINT DE VUE, en gros, est de participer à faire évoluer l'Humanité dans sa longue marche vers un but encore inconnaissable (je la fais vite). Si je considère MA religion, les éléments "de science" y sont abordés à la marge, prudemment, parfois par métaphores, parfois un peu mystérieusement, comme la création de l’Univers, l’embryologie, etc. Adam par exemple, peut parfaitement être perçu comme un archétype, et non comme un « départ ex nihilo » : il est l'homo sapiens abouti d’une évolution « dirigée par Dieu » , comme pour tout le « reste ». Il est symboliquement le premier Homosapiens. Il est l’Homme pourvu de la totalité de ses capacités cognitives. Si Dieu avait voulu être totalement explicite, la Thorah (le 1er livre des religions monothéistes) commencerait par : E=mc2 ! Mais ce n'est pas le "plan" de Dieu que de tout dire, en One shot ! Les religions sont des étapes, des pédagogies, des manières de questionnement philosophiques, un accompagnement… Au-delà des vicissitudes politiques, des désirs de dominations instinctives des Hommes, au-delà des instrumentalisations des religions, il reste quelque chose qu'il faut regarder de loin : Est ce que VRAIMENT, les religions ont apporté ou non, un élément décisif dans l'évolution de la conscience, de la morale, de la spiritualité, toute ces choses qui ont fait parvenir l’Homme de la caverne à la Lune et de la massue à l’amour courtois ? Chacun répond ce qu'il veut selon ses convictions… Peu importe.
Beaucoup pensent que les religions ont apporté des guerres. Comme si l'homme avaient besoin QUE de ce prétexte pour essayer de dominer et de trucider son voisin ! Par contre, regardons l'apport objectif des religions dans la formation des civilisations, la structuration des sociétés… Que serait vraiment l'Occident sans le Christ ? Quelle est la place de l'Islam, la plus jeune des 3 religions, en pleine convulsions ? Quel est le rôle du Judaïsme fondateur, dans la philosophie universelle ? Le bien, le mal, la valeur de l'Homme, la bonté, la générosité, etc... la morale, la justice... les embryons de codes civils, etc. Je n'oublie pas la philosophie grecque. Dans MA religion (pas que l'Islam, mais MON idée de l'Islam), et dans son livre fondateur, il est dit qu'aucune communauté depuis que l'Homme existe, ne fut oubliée par Dieu, et que toutes reçurent un enseignement, un message, un lien... Donc, de Bouddha à Jésus, des anciennes divinités animistes à Allah qui est l'aboutissement de l'abstraction absolue, d'un Dieu totalement transcendantal mais plus proche de nous que ne l’est notre jugulaire, la religion aura participé à faire évoluer l'Homme, souvent à l'insu de lui-même, souvent dans la douleur (la philosophie du Christianisme est basée sur une douleur sublime…), souvent par des guerres peut-être nécessaires, pour que les civilisations naissent et meurent, pour qu’en fin de compte, l’Humanité avance… L'Histoire ne s'encombre pas de morale : elle avance. Et pour moi, elle avance vers un but encore inconnaissable pour nous.
Cela dit, cette digression faite, je reviens au début de mon propos. L’Homme est bien le réceptacle unique d’une structure nerveuse d’une complexité inouïe. Il y a les autres créatures. De l’amibe aux hominidés les plus avancés. Peut-être une autre branche d’un Humain en devenir, Néanderthal…
Mais l’homosapiens est, de fait, une sorte d’aboutissement, et le but de sa présence est un mystère absolu, sans réponse si ce n’est surnaturelle (au-delà de notre « logique » actuelle).
- Ou bien il est le fruit du hasard, une évolution qui avance aveuglément sans but, en suivant son processus méthodique, mais « autiste ».
- Ou bien (c’est ma conviction que je ne peux te prouver, comme je ne peux expliquer la nature de ma conscience) c’est une œuvre qui transcende notre logique et tout et tout.
Je ne sais pas concrètement quelle est la réponse. J’ai juste une connaissance (à mon niveau modeste), de la science des Hommes que je fais mienne, et une conviction métaphysique qui est vrillée en moi (sans aucune sensation de contradiction insoluble entre les deux plans) conviction qui me fait penser (juste une hypothèse) que la complexité du système nerveux, portée à son ultime évolution, a donné chez l’Humain naissance au concept de conscience, cette conviction d’un ETRE (je pense donc je suis) qui se conçoit dans son univers (il s’observe vivre et en tire des enseignements), qui le questionne, vit en état de feed back avec son environnement, tente de le comprendre, le dominer, le maîtriser, le dépasser, SE dépasser, aller toujours plus loin, plus haut… en une évolution exponentielle de son Histoire. Le tout vers un but … encore inconnu.
Dans cette consience, il existe un miracle observable, une capacité inouïe : la capacité de créer. Notre petite part du divin.
"c'est quoi le blues". Toujours les mêmes histoires, celles qui font vaciller les mondes et les empires.
John Lee Hooker