Ghinzani a écrit: l'Allemagne a bombardé après Berlin?
Sûrement des Amis de l'ei....
sauf que l´Allemagne ne bombarde personne, elle
Ghinzani a écrit: l'Allemagne a bombardé après Berlin?
Sûrement des Amis de l'ei....
Ton expression "ennemi premier" sous-entend que daesh serait un également ennemi mais ce n'est pas le cas. C'est même un allié vu qu'Israel soutient daesh contre Assad.Ghinzani a écrit:Maverick a écrit:Enfin bon, tu fais quand même des pieds et des mains pour ne pas commenter qu'Israel préfère daesh à Assad, c'est fou hein
Israël a comme ennemi premier le Hezbollah.
Tiens l'Allemagne a bombardé après Berlin?
Sûrement des Amis de l'ei....
Maverick a écrit:Ton expression "ennemi premier" sous-entend que daesh serait un également ennemi mais ce n'est pas le cas. C'est même un allié vu qu'Israel soutient daesh contre Assad.Ghinzani a écrit:Maverick a écrit:Enfin bon, tu fais quand même des pieds et des mains pour ne pas commenter qu'Israel préfère daesh à Assad, c'est fou hein
Israël a comme ennemi premier le Hezbollah.
Tiens l'Allemagne a bombardé après Berlin?
Sûrement des Amis de l'ei....
Et sinon tu es d'accord avec Israel sur ce point ? En tant que Belge, tu penses que l'Iran est un plus grand danger que daesh ?
Ghinzani a écrit:sccc a écrit:C'est toi qui bottes en touche depuis le début. Tu poses des tas de questions auxquelles on te répond et c'est silence radio ensuite. Tu as demandé pourquoi Israël irait bombarder l'EI en Syrie, je t'ai répondu (et Maverick avait fait le même commentaire où tu as demandé des sources, que je t'ai données également ). Je ne crois pas avoir lu une réponse de ta part ensuite.
Pour en revenir au Hezbollah, Israël a les ennemis qu'il se crée lui même. Justement, ils viennent de remettre en chantier des projets de colonisation avec la bénédiction de Trump. Quant à aller bombarder le Hezbollah, ennemis ou pas, une attaque préventive en Syrie, comme déjà effectuées pour le moment, constitue une violation du droit international.
Tu es soit fixé de manière excessive sur Israël ou d'une grande naïveté.
Tu brandis le droit international à ta guise.
Penses-tu vraiment qu' Israël soit le seul état à se prémunir de ses ennemis ?
Franchement, là , tu me déçois.
sccc a écrit:Ghinzani a écrit:sccc a écrit:C'est toi qui bottes en touche depuis le début. Tu poses des tas de questions auxquelles on te répond et c'est silence radio ensuite. Tu as demandé pourquoi Israël irait bombarder l'EI en Syrie, je t'ai répondu (et Maverick avait fait le même commentaire où tu as demandé des sources, que je t'ai données également ). Je ne crois pas avoir lu une réponse de ta part ensuite.
Pour en revenir au Hezbollah, Israël a les ennemis qu'il se crée lui même. Justement, ils viennent de remettre en chantier des projets de colonisation avec la bénédiction de Trump. Quant à aller bombarder le Hezbollah, ennemis ou pas, une attaque préventive en Syrie, comme déjà effectuées pour le moment, constitue une violation du droit international.
Tu es soit fixé de manière excessive sur Israël ou d'une grande naïveté.
Tu brandis le droit international à ta guise.
Penses-tu vraiment qu' Israël soit le seul état à se prémunir de ses ennemis ?
Franchement, là , tu me déçois.
Les états dits "démocratiques" qui se "prémunissent" de leurs ennemis par des attaques préventives en dehors de tout mandat sont les USA et Israël. Les deux ont en commun précisément de se foutre du droit international.
Ghinzani a écrit:sccc a écrit:Ghinzani a écrit:sccc a écrit:C'est toi qui bottes en touche depuis le début. Tu poses des tas de questions auxquelles on te répond et c'est silence radio ensuite. Tu as demandé pourquoi Israël irait bombarder l'EI en Syrie, je t'ai répondu (et Maverick avait fait le même commentaire où tu as demandé des sources, que je t'ai données également ). Je ne crois pas avoir lu une réponse de ta part ensuite.
Pour en revenir au Hezbollah, Israël a les ennemis qu'il se crée lui même. Justement, ils viennent de remettre en chantier des projets de colonisation avec la bénédiction de Trump. Quant à aller bombarder le Hezbollah, ennemis ou pas, une attaque préventive en Syrie, comme déjà effectuées pour le moment, constitue une violation du droit international.
Tu es soit fixé de manière excessive sur Israël ou d'une grande naïveté.
Tu brandis le droit international à ta guise.
Penses-tu vraiment qu' Israël soit le seul état à se prémunir de ses ennemis ?
Franchement, là , tu me déçois.
Les états dits "démocratiques" qui se "prémunissent" de leurs ennemis par des attaques préventives en dehors de tout mandat sont les USA et Israël. Les deux ont en commun précisément de se foutre du droit international.
Tu ne vois vraiment aucun autre pays ?....
Sylphus a écrit:Ces discussions sans fin me rappellent une chanson :
sccc a écrit:Ghinzani a écrit:sccc a écrit:Ghinzani a écrit:sccc a écrit:C'est toi qui bottes en touche depuis le début. Tu poses des tas de questions auxquelles on te répond et c'est silence radio ensuite. Tu as demandé pourquoi Israël irait bombarder l'EI en Syrie, je t'ai répondu (et Maverick avait fait le même commentaire où tu as demandé des sources, que je t'ai données également ). Je ne crois pas avoir lu une réponse de ta part ensuite.
Pour en revenir au Hezbollah, Israël a les ennemis qu'il se crée lui même. Justement, ils viennent de remettre en chantier des projets de colonisation avec la bénédiction de Trump. Quant à aller bombarder le Hezbollah, ennemis ou pas, une attaque préventive en Syrie, comme déjà effectuées pour le moment, constitue une violation du droit international.
Tu es soit fixé de manière excessive sur Israël ou d'une grande naïveté.
Tu brandis le droit international à ta guise.
Penses-tu vraiment qu' Israël soit le seul état à se prémunir de ses ennemis ?
Franchement, là , tu me déçois.
Les états dits "démocratiques" qui se "prémunissent" de leurs ennemis par des attaques préventives en dehors de tout mandat sont les USA et Israël. Les deux ont en commun précisément de se foutre du droit international.
Tu ne vois vraiment aucun autre pays ?....
Et si pour une fois tu cessais de poser des questions et tu couchais ce que tu as en tête? Ça devient fatiguant à la longue.
Ghinzani a écrit:sccc a écrit:Ghinzani a écrit:sccc a écrit:Ghinzani a écrit:sccc a écrit:C'est toi qui bottes en touche depuis le début. Tu poses des tas de questions auxquelles on te répond et c'est silence radio ensuite. Tu as demandé pourquoi Israël irait bombarder l'EI en Syrie, je t'ai répondu (et Maverick avait fait le même commentaire où tu as demandé des sources, que je t'ai données également ). Je ne crois pas avoir lu une réponse de ta part ensuite.
Pour en revenir au Hezbollah, Israël a les ennemis qu'il se crée lui même. Justement, ils viennent de remettre en chantier des projets de colonisation avec la bénédiction de Trump. Quant à aller bombarder le Hezbollah, ennemis ou pas, une attaque préventive en Syrie, comme déjà effectuées pour le moment, constitue une violation du droit international.
Tu es soit fixé de manière excessive sur Israël ou d'une grande naïveté.
Tu brandis le droit international à ta guise.
Penses-tu vraiment qu' Israël soit le seul état à se prémunir de ses ennemis ?
Franchement, là , tu me déçois.
Les états dits "démocratiques" qui se "prémunissent" de leurs ennemis par des attaques préventives en dehors de tout mandat sont les USA et Israël. Les deux ont en commun précisément de se foutre du droit international.
Tu ne vois vraiment aucun autre pays ?....
Et si pour une fois tu cessais de poser des questions et tu couchais ce que tu as en tête? Ça devient fatiguant à la longue.
J'ai exprimé clairement mon approche des choses sur ce sujet comme d'ailleurs tous ceux où je prends part au débat.
Si tu n'arrives pas à le comprendre après tant d'intervention de ma part,cela devient ton problème.
sccc a écrit:Ça devient fatiguant à la longue.
Raphaël Pitti - "Le droit humanitaire est mort à Alep"
Professeur agrégé de médecine d’urgence et ex-médecin militaire, l'urgentiste s'est rendu 17 fois en Syrie entre 2012 et 2016. Il témoigne et dénonce le ciblage volontaire des civils et des hôpitaux. Il a participé à la création d’un centre de formation pour les soignants installés en zone rebelle.
Lorsque j'entends, ces jours-ci, que la vie à Alep n'était pas si terrible que ça et que les rebelles ont mis en scène le désastre humanitaire, je suis scandalisé, outré, dévasté. Je ne fais pas de politique, je suis médecin, un point c'est tout. Je me suis rendu à Alep de nombreuses fois ces cinq dernières années. En tant qu'ancien médecin militaire et urgentiste, j'ai été sur de très nombreux terrains de guerre et de conflits, mais je n'ai jamais rien vu d'équivalent.
La vie à Alep-Est n'était évidemment pas idyllique. Il n'y avait pas « une » zone rebelle, mais « des » zones rebelles. Elles étaient tenues par des groupes dont les intérêts et l'idéologie étaient parfois contradictoires. Chaque groupe armé avait son propre agenda, ses propres ressources, ses propres bailleurs de fonds. Les groupes percevaient des taxes sur les habitants pour se financer et certains d'entre eux se comportaient comme des groupes criminels.
Oui, il y avait des civils à Alep-Est et, oui, ils étaient bombardés systématiquement et sciemment
Cette réalité est d'abord la conséquence de notre inaction. Nous n'avons pas su aider les structures civiles issues du printemps syrien de 2011 qui ont tenté, les premières années, de mettre en place des infrastructures scolaires, un semblant de justice, le ramassage des ordures, etc. Ces structures civiles rebelles ont employé jusqu'à 600 personnes pour 2 millions d'habitants dans Alep-Est. Laisser les habitants des quartiers antirégime livrés à eux-mêmes, sans financement, c'était condamner leur tentative de mise en place d'un embryon de démocratie locale. Avec ce résultat : ce sont les groupes militaires les plus puissants qui ont organisé la vie civile. Dans certains quartiers, les cinq prières par jour étaient obligatoires, les commerçants devaient fermer leurs échoppes plusieurs fois dans la journée. La nuit, l'insécurité était totale dans la ville, il y avait du racket, des vols, des disparitions. Petit à petit, le marché noir est devenu le seul moyen de se nourrir. Les rivalités entre les groupes armés étaient permanentes. Mais il faut aussi se souvenir que jamais Daech n'a pu prendre racine à Alep-Est, car les résistances de la population étaient trop fortes.
Viser les hôpitaux, c'est vouloir imposer la terreur et prouver qu'aucun lieu n'est sacralisé. Il ne s'agit pas de bavures
Je ne fais aucun angélisme sur ce qui s'est passé à Alep-Est pendant les cinq ans de siège. En revanche, je ne peux pas laisser dire que la situation sanitaire était un mensonge et que les rebelles ont « fabriqué » des images de civils massacrés en mettant en scène des enfants victimes de bombardements. Oui, il y avait des civils à Alep-Est et, oui, ils étaient bombardés systématiquement et sciemment. Il y a même pire : les combattants armés savaient souvent se protéger des bombardements, pas les civils. Après les bombardements, les Russes disaient qu'ils ne bombardaient que les rebelles, mais moi, dans les blocs opératoires, ce que je voyais, c'étaient des familles, des femmes, des enfants hagards qui arrivaient à 30, en groupe. Pas des combattants. Quand les Russes ou le régime affirmaient que les civils étaient libres de partir, ça a pu être vrai à certains moments, mais pas pendant l'automne 2016. Pour faire sortir quelqu'un d'Alep-Est, il fallait débourser plusieurs milliers de dollars.
750 soignants et secouristes morts à Alep
J'ai exercé dans des zones de combats urbains où les civils étaient les principales victimes, comme à Sarajevo. Mais je n'avais encore jamais vu de conflit où les hôpitaux et les centres de soins sont directement et volontairement visés. Les hôpitaux sont par définition des endroits où ceux qui s'y trouvent ne peuvent combattre. Les viser, c'est vouloir imposer la terreur et prouver qu'aucun lieu n'est « sacralisé ». Il ne s'agit pas de bavures. Cette stratégie a commencé dès le début de la rébellion. En 2012, je me souviens d'un bombardement particulièrement sanglant, alors que j'étais à l'hôpital de Dana, qui, jusque-là, était une maternité et opérait parfois quelques appendicites. Quinze civils – il n'y avait aucun combattant – sont arrivés, gravement blessés. Aussitôt que nous les avons reçus, l'hôpital a été systématiquement bombardé et visé par des tirs alors que nous essayions de sauver ces blessés.
Début 2013, j'ai vécu la même chose. Il venait d'y avoir un bombardement massif dans une rue d'Alep. Une première équipe de secouristes est allée chercher les blessés, très nombreux. Elle a été à nouveau bombardée et plusieurs secouristes sont morts. Nous étions plusieurs médecins à nous rendre sur place : il n'était plus possible de soigner tout le monde, nous avons choisi de soigner d'abord les secouristes. Nous avons à notre tour été bombardés. Nous n'étions évidemment pas protégés par des groupes armés comme le prétend la propagande du régime, pour qui un médecin en zone rebelle est un combattant au même titre que les autres. Cette nuit-là, nos seules armes furent des chants. Nous avons chanté pour nous donner du courage sous les bombes en ramassant les corps des secouristes. Des exemples comme celui-ci, il y en a des dizaines. Un chiffre, incontestable, dit tout de la situation sur place pendant le siège : 750 soignants et secouristes sont morts à Alep entre 2011 et fin 2016.
Avec l'Union des organisations syriennes de secours médicaux et le Comité d'aide humanitaire au peuple syrien, nous avons ouvert un centre moderne à la frontière turquo-syrienne, à l'écart d'Alep et des principaux combats, pour former les soignants à la médecine de guerre avec l'aide financière du gouvernement français. Lui aussi a été bombardé une fois.
Tout ce qui s'est construit depuis 1918, puis après 1945, est mort à Alep en 2016
La situation matérielle des soignants n'a cessé de se dégrader ces dernières années. En 2011, les médecins qui travaillaient dans les zones rebelles, même s'ils n'étaient plus payés, portaient encore une cravate, ils avaient du matériel ou savaient où en trouver. Peu à peu, les choses se sont dégradées. Un jour, j'ai surpris une conversation d'un médecin avec sa femme : il se réjouissait d'avoir mangé de la viande à l'hôpital où nous avions organisé un repas – cela faisait quinze jours qu'il n'en avait pas mangé. Petit à petit, les femmes de ménage sont devenues sages-femmes, les infirmiers ont commencé à opérer, etc. En octobre 2016, lors de mon dernier séjour à Alep-Est, il n'y avait plus que 35 médecins pour 250 000 habitants.
Ceux qui affirment qu'Alep-Est n'était plus peuplé que de combattants devraient aller voir dans les camps de réfugiés. Ils verraient dans quel état de terreur les anciens habitants ont vécu. Les Français qui défendent ce que Bachar el-Assad et ses alliés ont fait à Alep sont des collabos. Ils ont contribué à la mort du droit international humanitaire. Tout ce qui s'est construit depuis 1918, puis après 1945, est mort à Alep en 2016. Il faut d'urgence réformer l'utilisation du droit de veto au Conseil de sécurité à l'ONU. Lorsqu'il y a des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité, l'utilisation de celui-ci devrait être suspendu. Sinon, les enfants morts à Alep seront morts pour rien. Et il y aura d'autres Alep.
Propos recueillis par Romain Gubert
Nuvo a écrit:Vu dans Le Point (mon paternel est abonné)
Qu'en penser ?
Raphaël Pitti - "Le droit humanitaire est mort à Alep"
Professeur agrégé de médecine d’urgence et ex-médecin militaire, l'urgentiste s'est rendu 17 fois en Syrie entre 2012 et 2016. Il témoigne et dénonce le ciblage volontaire des civils et des hôpitaux. Il a participé à la création d’un centre de formation pour les soignants installés en zone rebelle.
Lorsque j'entends, ces jours-ci, que la vie à Alep n'était pas si terrible que ça et que les rebelles ont mis en scène le désastre humanitaire, je suis scandalisé, outré, dévasté. Je ne fais pas de politique, je suis médecin, un point c'est tout. Je me suis rendu à Alep de nombreuses fois ces cinq dernières années. En tant qu'ancien médecin militaire et urgentiste, j'ai été sur de très nombreux terrains de guerre et de conflits, mais je n'ai jamais rien vu d'équivalent.
La vie à Alep-Est n'était évidemment pas idyllique. Il n'y avait pas « une » zone rebelle, mais « des » zones rebelles.
Elles étaient tenues par des groupes dont les intérêts et l'idéologie étaient parfois contradictoires. Chaque groupe armé avait son propre agenda, ses propres ressources, ses propres bailleurs de fonds.
Les groupes percevaient des taxes sur les habitants pour se financer et certains d'entre eux se comportaient comme des groupes criminels.
Oui, il y avait des civils à Alep-Est et, oui, ils étaient bombardés systématiquement et sciemment
Cette réalité est d'abord la conséquence de notre inaction. Nous n'avons pas su aider les structures civiles issues du printemps syrien de 2011 qui ont tenté, les premières années, de mettre en place des infrastructures scolaires, un semblant de justice, le ramassage des ordures, etc.
Ces structures civiles rebelles ont employé jusqu'à 600 personnes pour 2 millions d'habitants dans Alep-Est. Laisser les habitants des quartiers antirégime livrés à eux-mêmes, sans financement, c'était condamner leur tentative de mise en place d'un embryon de démocratie locale.
Avec ce résultat : ce sont les groupes militaires les plus puissants qui ont organisé la vie civile. Dans certains quartiers, les cinq prières par jour étaient obligatoires, les commerçants devaient fermer leurs échoppes plusieurs fois dans la journée. La nuit, l'insécurité était totale dans la ville, il y avait du racket, des vols, des disparitions. Petit à petit, le marché noir est devenu le seul moyen de se nourrir. Les rivalités entre les groupes armés étaient permanentes. Mais il faut aussi se souvenir que jamais Daech n'a pu prendre racine à Alep-Est, car les résistances de la population étaient trop fortes.
Viser les hôpitaux, c'est vouloir imposer la terreur et prouver qu'aucun lieu n'est sacralisé. Il ne s'agit pas de bavures
Je ne fais aucun angélisme sur ce qui s'est passé à Alep-Est pendant les cinq ans de siège.
En revanche, je ne peux pas laisser dire que la situation sanitaire était un mensonge et que les rebelles ont « fabriqué » des images de civils massacrés en mettant en scène des enfants victimes de bombardements. Oui, il y avait des civils à Alep-Est et, oui, ils étaient bombardés systématiquement et sciemment. Il y a même pire : les combattants armés savaient souvent se protéger des bombardements, pas les civils. Après les bombardements, les Russes disaient qu'ils ne bombardaient que les rebelles, mais moi, dans les blocs opératoires, ce que je voyais, c'étaient des familles, des femmes, des enfants hagards qui arrivaient à 30, en groupe. Pas des combattants. Quand les Russes ou le régime affirmaient que les civils étaient libres de partir, ça a pu être vrai à certains moments, mais pas pendant l'automne 2016. Pour faire sortir quelqu'un d'Alep-Est, il fallait débourser plusieurs milliers de dollars.
750 soignants et secouristes morts à Alep
J'ai exercé dans des zones de combats urbains où les civils étaient les principales victimes, comme à Sarajevo. Mais je n'avais encore jamais vu de conflit où les hôpitaux et les centres de soins sont directement et volontairement visés. Les hôpitaux sont par définition des endroits où ceux qui s'y trouvent ne peuvent combattre. Les viser, c'est vouloir imposer la terreur et prouver qu'aucun lieu n'est « sacralisé ». Il ne s'agit pas de bavures. Cette stratégie a commencé dès le début de la rébellion. En 2012, je me souviens d'un bombardement particulièrement sanglant, alors que j'étais à l'hôpital de Dana, qui, jusque-là, était une maternité et opérait parfois quelques appendicites. Quinze civils – il n'y avait aucun combattant – sont arrivés, gravement blessés. Aussitôt que nous les avons reçus, l'hôpital a été systématiquement bombardé et visé par des tirs alors que nous essayions de sauver ces blessés.
Début 2013, j'ai vécu la même chose. Il venait d'y avoir un bombardement massif dans une rue d'Alep. Une première équipe de secouristes est allée chercher les blessés, très nombreux. Elle a été à nouveau bombardée et plusieurs secouristes sont morts. Nous étions plusieurs médecins à nous rendre sur place : il n'était plus possible de soigner tout le monde, nous avons choisi de soigner d'abord les secouristes. Nous avons à notre tour été bombardés. Nous n'étions évidemment pas protégés par des groupes armés comme le prétend la propagande du régime, pour qui un médecin en zone rebelle est un combattant au même titre que les autres. Cette nuit-là, nos seules armes furent des chants. Nous avons chanté pour nous donner du courage sous les bombes en ramassant les corps des secouristes. Des exemples comme celui-ci, il y en a des dizaines. Un chiffre, incontestable, dit tout de la situation sur place pendant le siège : 750 soignants et secouristes sont morts à Alep entre 2011 et fin 2016.
Avec l'Union des organisations syriennes de secours médicaux et le Comité d'aide humanitaire au peuple syrien, nous avons ouvert un centre moderne à la frontière turquo-syrienne, à l'écart d'Alep et des principaux combats, pour former les soignants à la médecine de guerre avec l'aide financière du gouvernement français. Lui aussi a été bombardé une fois.
Tout ce qui s'est construit depuis 1918, puis après 1945, est mort à Alep en 2016.
La situation matérielle des soignants n'a cessé de se dégrader ces dernières années. En 2011, les médecins qui travaillaient dans les zones rebelles, même s'ils n'étaient plus payés, portaient encore une cravate, ils avaient du matériel ou savaient où en trouver. Peu à peu, les choses se sont dégradées. Un jour, j'ai surpris une conversation d'un médecin avec sa femme : il se réjouissait d'avoir mangé de la viande à l'hôpital où nous avions organisé un repas – cela faisait quinze jours qu'il n'en avait pas mangé. Petit à petit, les femmes de ménage sont devenues sages-femmes, les infirmiers ont commencé à opérer, etc. En octobre 2016, lors de mon dernier séjour à Alep-Est, il n'y avait plus que 35 médecins pour 250 000 habitants.
Ceux qui affirment qu'Alep-Est n'était plus peuplé que de combattants devraient aller voir dans les camps de réfugiés. Ils verraient dans quel état de terreur les anciens habitants ont vécu.
Les Français qui défendent ce que Bachar el-Assad et ses alliés ont fait à Alep sont des collabos. Ils ont contribué à la mort du droit international humanitaire.
[/quote]Tout ce qui s'est construit depuis 1918, puis après 1945, est mort à Alep en 2016. Il faut d'urgence réformer l'utilisation du droit de veto au Conseil de sécurité à l'ONU. Lorsqu'il y a des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité, l'utilisation de celui-ci devrait être suspendu. Sinon, les enfants morts à Alep seront morts pour rien. Et il y aura d'autres Alep.
Propos recueillis par Romain Gubert
Cortese a écrit:je suis admiratif devant ton professionnalisme de journaliste amateur Fatcap.
Cortese a écrit:je suis admiratif devant ton professionnalisme de journaliste amateur Fatcap.
Nuvo a écrit:Bah c'est clair...
https://www.amnesty.fr/conflits-armes-e ... e-saidnaya
Stéphane a écrit:C'est des terroristes violeurs, non ?
Ghinzani a écrit:Après Alep, la prise d'Al Bab s'avère stratégique; la progression de deux camps d'une part l'armée syrienne et d'autre part les " rebelles" soutenus par l'armée turque laisse peu de chance à l'ei même si à ce jour il reste un petit couloir pour quitter ce lieu. Mais chacun des deux camps a un intérêt à la prise d'Al Bab avec des raisons opposées. L'armée syrienne a fait un grand pas hier engrenant la colline d'Al-Uwayshiyah bloquant le passage et les ravitaillements.
Shoemaker a écrit:Ghinzani a écrit:Après Alep, la prise d'Al Bab s'avère stratégique; la progression de deux camps d'une part l'armée syrienne et d'autre part les " rebelles" soutenus par l'armée turque laisse peu de chance à l'ei même si à ce jour il reste un petit couloir pour quitter ce lieu. Mais chacun des deux camps a un intérêt à la prise d'Al Bab avec des raisons opposées. L'armée syrienne a fait un grand pas hier engrenant la colline d'Al-Uwayshiyah bloquant le passage et les ravitaillements.
L'engrènement, c'est pour les cuspides et l'occlusion, pas pour les collines !
Shoemaker a écrit:(encore que les cuspides, ce ne sont au final que des petites collines...)
Ghinzani a écrit:Shoemaker a écrit:(encore que les cuspides, ce ne sont au final que des petites collines...)
Aaaah l'intercuspidation, c'est autorisé dans le coran?
Shoemaker a écrit:Dans le Coran
rozz a écrit:Shoemaker a écrit:Dans le Coran
c´est parce que c´est d´origine germanique qu tu mets une majuscule ?
Shoemaker a écrit:rozz a écrit:Shoemaker a écrit:Dans le Coran
c´est parce que c´est d´origine germanique qu tu mets une majuscule ?
(juste pour embêter l'autre zigoto de dentiste) (Coran signifie tout simplement : Lecture, un livre à lire... et le tout premier mot de ce livre, c'est : Iqra, qui signifie : Lis ! )
Shoemaker a écrit:rozz a écrit:Shoemaker a écrit:Dans le Coran
c´est parce que c´est d´origine germanique qu tu mets une majuscule ?
(juste pour embêter l'autre zigoto de dentiste) (Coran signifie tout simplement : Lecture, un livre à lire... et le tout premier mot de ce livre, c'est : Iqra, qui signifie : Lis ! )
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