Shoemaker a écrit:Il est de plus en plus difficile de parler d'un souverainisme national, avec des frontières "fermées" (en tout cas très très étanches), avec une économie qui alors ne peut pas être en "phase" avec l'économie globalisée transnationale qui se déploie actuellement à travers toute la planète, et qui ELLE, ne veut pas entendre parler de frontières hermétiques, de souverainisme contraignant, d'Etat arbitre ("ils" veulent des tribunaux internationaux arbitres") etc... Il y a donc d'évidence, de plus en plus de globalisme à tous les étages, la finance, l'économie, l'information, etc (et même le "militaire", avec par exemple l'OTAN qui est tout sauf une armée nationale !).
C'est la tendance du monde, que ça plaise ou pas. Les leviers ne sont pas entre les mains des peuples. Les peuples, surtout en Occident, ne sont plus en état de se "révolutionner", et d'ailleurs aucun parti d'avant garde n'est prêt à mener d'hypothétiques révolutions contre un ordre international qui devient de plus en plus, de fait, la norme.
Je crois qu'il faut faire le deuil des Nations. Ca me rend triste, mais c'est la dure réalité, et nous n'en sommes qu'à l'aube. D'ailleurs les convulsions du monde actuel sont bien celles d'un enfantement, et comme il se doit, dans la douleur.
Je ne partage pas du tout ton fatalisme. C'est la ruse du néo-libéralisme et de l'américanisation du monde de noircir le tableau pour mieux faire accepter son caractère irréversible. Pour prendre un seul exemple, le libre-échangisme et la globalisation présentée comme une insurmontable réalité: qui sait que près des 3/4 du PIB français est réalisé uniquement avec les échanges intérieurs ? C'est pareil dans tous les grands pays, et en particulier aux USA, la richesse des pays est essentiellement nationale.
La ruse de l'histoire est de faire croire aux peuples et aux individus qu'ils sont à l'aube d'une ère nouvelle. Ce n'est pas le cas, ce qu'on appelle mondialisation a déjà eu lieu, les échanges économiques ne sont pas plus globalisés aujourd'hui qu'il y a un siècle. Il n'y a pas d'ordre mondial, mais un impérialisme. Ce n'est donc pas la nation qui est dépassée, mais menacée par le retour d'un ordre plus ancien, celui des tribus et des empires. Aucune raison de désespérer des nations ou de la démocratie. La nation est une construction politique historique, elle n'est pas éternelle, mais ne t'y trompe pas, la lutte pour les nations libres contre les empires n'est pas nouvelle, elle est toujours à recommencer. La liberté politique est une conquête toujours à venir.