Shoemaker a écrit:Dans les années 70, jeune, j'ai subi une opération sur le poumon, etc.
Puis, après moult aventures, arriva le temps de la convalescence. J'étais encore hospitalisé, mais quasiment guéri, plus de douleurs, etc.
Un soir, dans la chambre, que j'occupais avec un jeune gars, sympa, etc. L'interne (jeune aussi) de garde arrive, pour vérifier les choses, administrer quelques médicaments, etc. Il devait être en fin de tournée, car, trouvant l'ambiance sympa, il s'installe au pied de mon lit, et nous voilà tous les 3 à discutailler, rigoler... Entre temps, il m'injecte dans la cuisse en intra musculaire, une dose de morphine (ça se faisait à l'époque). A mon avis, ça devrait être une erreur, car je ne souffrais plus. J'avais déjà reçu quelques doses avant, mais les douleurs étant terribles, ça me calmait efficacement, et pissétou. Les injections de morphine avaient onc été stoppées.
Mais du fait que je ne souffrais plus, la dose a eu un étrange effet sur moi :
En pleine discussion vive avec mes compères, SOUDAIN, sans prévenir, je me suis "détaché de mon corps", comme on dit. Le trip astral machin chouette ! Je me suis détaché, carrément, mon esprit doté du pouvoir de visualisation, s'est élevé, jusqu'à un coin du plafond de la chambre, et là, en planant, clairement, absolument clairement, sans aucun brouillard, j'ai observé la scène. Moi, étendu et semblant dormir, l'interne assis sur le lit, mon compagnon de chambre rigolant et discutaillant avec le médecin... Chaque détail de la scène est resté gravé dans ma mémoire jusqu'à aujourd'hui. Je suis très très très peu physionomiste, mais le visage de l'interne que je n'ai vu que cette fois dans ma vie, est clairement gravé dans ma tête.
C'était absolument fabuleux ! Une sensation de légèreté... ma conscience semblant intacte. Je regardais, mais sans pouvoir intervenir, bien entendu. Juste regarder, et sentir l'effet de planance...
Puis.... je me suis réveillé le lendemain matin.
J'ai compris alors pourquoi beaucoup d'employés des hôpitaux devenaient morphinomanes, à l'époque où les choses étaient plus laxistes.
(Plus tard, une autre opération, le fameux robinet à morphine : Il a fallu le sous-doser, parce que ça me donnait des nausées insupportables. Après réglage, il s'est avéré assez efficace)
Pneumothorax ?
J'en ai eu un, euh deux en fait. Au deuxième, opération, grosses douleurs au réveil (je pense les pires que j'ai connues) -> morphine. Mêmes sensations de "partir", mais avec des retours essoufflés, comme si je reprenais mon souffle ... ma soeur qui est du métier a blêmi quand elle est venue me voir et est allé voir ses collègues fissa. C'étaient en fait des arrêts respiratoires et certains n'en sont jamais revenus ... surdosage.
Depuis, je refuse la morphine. Y'a plein d'autres produits qui font aussi bien l'affaire actuellement.