Tarod a écrit:Merci pour ces précisions. Je croyais que Lieberman n'était pas proche des démocrates, sinon je doute qu'Angus King ne les rejoignent pas vu sa campagne et ses idées.
Un truc que j'arrive pas à comprendre c'est comment les républicains perdent le vote populaire aux présidentielles, perdent des sénateurs, mais perdent très peu de représentants alors qu'une bonne partie d'entre eux était issu de la vague de 2010.
Barack Obama a construit sa victoire sur la mobilisation des minorités
LE MONDE | 08.11.2012 à 15h58 • Mis à jour le 08.11.2012 à 17h02 Par Philippe Bernard Columbus (Ohio) Envoyé spécial
La seconde victoire de Barack Obama (50 % des voix contre 48 % à Mitt Romney, soit 2,8 millions de voix d'écart) n'est pas aussi large que la première (52,9 % contre 45,7 % à John McCain). Au-delà de ses choix politiques, son secret tient en deux mots : organisation et démographie. Dans un pays où le taux de participation est historiquement bas (autour de 60 %), repérer à l'avance ses électeurs, nouer un contact avec eux et ne pas les lâcher jusqu'à ce qu'ils soient allés voter s'avère déterminant. C'est ce qu'ont fait les milliers de bénévoles de la campagne Obama au travail depuis des mois dans l'Ohio et les autres swing states (Etats indécis).
Après avoir constitué d'immenses fichiers informatisés d'électeurs potentiels, ils ont labouré le terrain, se concentrant sur les sympathisants. "Nous ne perdons pas de temps à convaincre les gens de voter pour Obama. Nous devons les persuader d'aller voter. Notre insistance est polie mais ferme", résumait, le jour du vote, un bénévole dans une permanence d'un quartier populaire de Colombus. Des rotations de voitures étaient même organisées pour conduire jusqu'aux urnes les personnes sans moyen de locomotion. Cette stratégie rigoureuse n'a pas permis de mobiliser autant d'électeurs qu'en 2008, année où, "effet Obama" aidant, la participation avait été exceptionnelle (61,6 %). Mais l'on devrait s'en approcher.
VIRAGE DÉMOGRAPHIQUE
Le taux de participation réel ne sera pas connu avant plusieurs jours, lorsque auront été comptabilisés les bulletins envoyés par correspondance et ceux enregistrés provisoirement, dans le cas où la validité de l'inscription de l'électeur n'a pu être prouvée le jour du vote. Dans les Etats de l'Est touchés par la tempête Sandy, des électeurs n'ont pas pu se rendre aux urnes. A l'inverse, la participation a atteint le sommet de 2008 dans l'Ohio, Etat crucial où les électeurs ont plébiscité le sauvetage de l'industrie automobile par l'Etat fédéral.
M. Obama a assuré sa réélection en parvenant, comme en 2008, à coaliser plusieurs segments de la population : jeunes adultes, salariés éduqués, Noirs, Latinos. Sa victoire traduit la force du virage démographique en cours, qui affaiblit la prééminence de la population blanche (qui n'inclut pas les Hispaniques dans la perception américaine). A l'horizon 2020, plus d'un électeur sur trois sera noir, latino ou asiatique, et ils seront majoritaires au milieu du siècle. Ce virage, le parti républicain, presque exclusivement blanc, n'a pas su le négocier.
Sans les minorités, Mitt Romney aurait gagné largement : Barack Obama n'a recueilli que 39 % des voix des électeurs blancs, selon le sondage sorti des urnes de l'institut Edison. Et les Blancs de sexe masculin ne constituent que... 25 % des électeurs du président sortant.
Si les Noirs ont voté à 93 % pour lui (- 2 points de pourcentage par rapport à 2008), c'est surtout la participation exceptionnelle des Latinos, catégorie la plus dynamique démographiquement (10 % de l'électorat cette année contre 9 % en 2008), qui a contribué à sa réélection. Les Hispaniques ont donné 71 % de leurs voix au président (67 % en 2008) contre 27 % à M. Romney, qui a fait moins bien que John McCain en 2008 (31 %).
Le candidat républicain a tenu un discours si répressif sur l'immigration pour obtenir l'investiture de son parti, que le ton plus modéré qu'il a adopté dans la campagne elle-même n'était guère crédible.
NOUVELLES GÉNÉRATIONS CUBAINES
Les Latinos, qui constituent 18 % des électeurs du Nevada (15 % en 2008) ont aidé M. Obama à conserver cet Etat où est situé Las Vegas. De même pour la Virginie, le Nouveau-Mexique et le Colorado, où ils "pèsent" 14 % des voix et ont voté à 75 % pour le président. En Floride, les 14 % d'électeurs latinos ont voté à 62 % pour Barack Obama (57 % en 2008). Même les nouvelles générations issues de l'immigration cubaine, moins conservatrices que leurs parents, penchent désormais du côté démocrate.
Mais la fracture entre républicains et démocrates ne passe pas uniquement par la question des origines. Dans l'Ohio ouvrier, situation exceptionnelle, la majorité des Blancs n'ayant pas fait d'études supérieures a voté Obama.
Les critères de l'âge, du sexe, du niveau d'éducation et de la pratique religieuse séparent grosso modo deux Amérique : les femmes, les jeunes, les personnes aux revenus moyens et modestes et celles qui ne fréquentent qu'occasionnellement ou pas du tout un culte religieux, ont voté majoritairement Obama. Les hommes, les plus de 40 ans, les hauts revenus, les pratiquants et singulièrement les protestants, ont préféré Romney.
Philippe Bernard Columbus (Ohio) Envoyé spécial
A l'horizon 2020, plus d'un électeur sur trois sera noir, latino ou asiatique, et ils seront majoritaires au milieu du siècle
Ouais_supère a écrit:Stef, t'es chiant
Stéphane a écrit:Mais l'Amérique est quand-même un peu raciste, non ?
Ouais_supère a écrit:Stef, t'es chiant
iceman46 a écrit:l'amerique et le monde l'on echappé belle.
Mufasa a écrit:iceman46 a écrit:l'amerique et le monde l'on echappé belle.
Pour "le monde," pas forcément, puisque Romney n'a rien proposé de différent à Obama en politique étrangère. Il a fanfaronné sur Iran et Israel, mais c'était juste du bla-bla. C'est un pragmatique et je pense que sa politique étrangère n'aurait pas dévié dans les faits. Le monde respire principalement par représentation, car Obama est populaire mondialement et Romney est perçu comme un retour à Bush. (J'ai d'ailleurs toujours pas compris pourquoi en France, 80 pourcent souhaitaient la victoire d'Obama, mais seulement 51 pourcent ont choisi notre Obama, Hollande, contre 49 pourcent à notre Bush national, Sarkozy.)
GUERRE DE SÉCESSION – Une carte des tweets racistes envers Obama
"Si vous pensiez que la réélection du premier président noir pouvait indiquer que le racisme n'existe plus vraiment, alors regardez Twitter : une quantité déprimante de messages haineux a été publiée, appelant à la violence et qualifiant Barack Obama de 'nègre' ou de 'singe'", rapporte le site américain Jezebel.
Exemple de tweet raciste publié après la réélection de Barack Obama : "Nous venons de choisir un nègre qui n'en vaut pas la peine plutôt qu'un Américain pure souche. (...) La Maison Blanche s'appelle ainsi pour une bonne raison."
Partant de ce constat alarmant, FloatingSheep, un blog britannique dédié à la cartographie et à la géographie, a réalisé une carte interactive des Etats-Unis localisant les tweets racistes en lien avec la présidentielle, publiés entre le 1er et le 7 novembre.
Pour produire la carte, l'équipe a eu recours à un outil de géolocalisation qu'elle a développé il y a près d'un an : Dolly, pour data on local life and you ("données sur la vie locale et vous", en français). "Nous avons sélectionné 395 des pires tweets haineux envers Obama que nous avons ensuite comparés avec le nombre total de tweets géolocalisés dans chaque Etat, sur la même période", explique FloatingSheep.
Capture d'écran de la carte interactive mesurant le nombre de tweets racistes proportionnellement au nombre total de tweets dans un Etat donné. (Crédits photo : floatingsheep.org)
Sans surprise, les Etats du sud des Etats-Unis ont produit d'avantage de tweets racistes que le Nord. Une partition nette qui n'est pas sans rappeler les vieilles réminiscences de la guerre de Sécession. L'Alabama et le Mississippi affichent plus du double de messages haineux par rapport à la Géorgie, qui arrive troisième. Selon l'équipe, il faut toutefois garder à l'esprit que cette carte ne mesure pas le nombre d'utilisateurs mais de tweets. En publiant plusieurs messages d'affilée, certains internautes ont ainsi fait grimper le taux de racisme mesuré dans leur région par FloatingSheep. C'est le cas particulièrement dans des Etats comme le Dakota du Nord, l'Utah et le Minnesota, où le nombre total de tweets était faible.
En revanche, certains Etats, correspondant aux zones grisées sur la carte, n'ont produit aucun message raciste repéré par l'équipe. Des résultats qui s'expliquent, selon FloatingSheep, par le faible engouement des habitants de ces Etats pour les réseaux sociaux. "Proportionnellement au reste du pays, le Montana, l'Idaho, le Wyoming et le Dakota du Sud sont des Etats qui tweetent très peu. Et parmi les Etats actifs sur Twitter, seul Rhode Island a été épargné par ces tweets haineux", précise FloatingSheep.
Au vu de ces résultats, l'équipe du blog souhaite avant tout attirer l'attention sur les comportements racistes, sur la Toile et en dehors. Bien que la forte concentration de tweets racistes soit loin d'être généralisée, "aucun Etat n'est immunisé contre ce genre
de comportement", concluent-ils.
Classement décroissant du nombre de tweets haineux dans chaque Etat (y compris le Distric of Columbia) :
1/ Alabama
2/ Mississippi
3/ Géorgie
4/ Dakota du Nord
5/ Utah
6/ Louisiane
7/ Tennessee
8/ Missouri
9/ Virginie-Occidentale
10/ Minnesota
11/ Kansas
12/ Kentucky
13/ Arkansas
14/ Wisconsin
15/ Colorado
16/ Nouveau-Mexique
17/ Maryland
18/ Illinois
19/ Caroline du Nord
20/ Virginie
21/ Oregon
22/ District of Columbia
23/ Ohio
24/ Caroline du Sud
25/ Texas
26/ Floride
27/ Delaware
28/ Nebraska
29/ Washington
30/ Maine
31/ New Hampshire
32/ Pennsylvanie
33/ Michigan
34/ Massachusetts
35/ New Jersey
36/ Californie
37/ Oklahoma
38/ Connecticut
39/ Nevada
40/ Iowa
41/ Indiana
42/ New York
43/ Arizona
Etats non classés : Alaska, Idaho, Dakota du Sud, Wyoming, Montana, Hawaï et Rhode Island.
Nicklaus a écrit:La bourse s'est cassée la gueule après l'élection.
GOUROU DES STATS – Nate Silver, l’autre gagnant de la présidentielle américaine
Capture d'écran d'une vidéo du "New York Times" avec Nate Silver. (Crédits photo : nytimes.com)
Il est le M. Statistiques du New York Times. En 2008, Nate Silver se faisait connaître par son blog FiveThirtyEight, en prédisant avec exactitude les résultats de 49 des 50 Etats américains lors de l'élection présidentielle. Une performance qui lui avait notamment valu d'entrer l'année suivante au classement du célèbre Top 100 des personnes les plus influentes, publié chaque année par le Time.
En 2012, c'est le grand chelem. Le statisticien de 34 ans a vu juste pour les scrutins des cinquante Etats, allant même jusqu'à avancer que les scores en Floride seraient particulièrement serrés.
A l'heure où tous les experts et commentateurs politiques donnaient les deux candidats au coude à coude, Nate Silver, lui, n'a jamais douté de la victoire d'Obama. Dans ses dernières publications, avant le 6 novembre, celui que l'on surnomme "le gourou des stats" annonçait plus de 90 % de chances de victoire pour le président sortant. Au plus fort de sa campagne, Mitt Romney n'avait été crédité par Nate Silver que de 41 % de chances d'être élu.
Fort de ce nouveau succès, la statisticien s'est permis un tweet d'autopromotion à l'annonce de la victoire de Barack Obama. "Le moment est probablement bien choisi pour partager un lien vers mon livre", lance-t-il dans un tweet pointant vers le site marchand Amazon.
Tweet Nate Silver publié après la victoire de Barack Obama.
Certainement aidé par ses quelque 400 000 abonnés sur le site de micromessagerie, Nate Silver peut se réjouir de l'explosion des ventes de son livre intitulé The Signal and the Noise: Why So Many Predictions Fail – But Some Don't. Dans les heures qui ont précédé et qui ont suivi la réélection de Barack Obama, Amazon.com a enregistré une augmentation de 850 % des ventes de l'ouvrage, le plaçant en deuxième position des best-sellers du site, juste derrière le livre pour enfants The Third Wheel: Diary of a Wimpy Kid Book 7.
Couverture du livre de Nate Silver, "The Signal and the Noise: Why So Many Predictions Fail - But Some Don't".
En outre, la popularité du statisticien a également profité au New York Times, où son site est hébergé depuis 2010. Selon Eileen Murphy, porte-parole du journal, le trafic sur l'ensemble du site a été "extraordinairement important" au soir de l'élection présidentielle. La veille du scrutin, 20 % des visiteurs du NYTimes.com s'étaient rendus sur fivethirtyeight.com. En parallèle, 538 (five thirty eight, en anglais), qui correspond au nombre total de grands électeurs à travers les 50 Etats, était également le huitième mot-clé le plus recherché sur les moteurs de recherche le soir de l'élection, selon Alexa, entreprise américaine de statistiques Internet.
Cortese a écrit:GUERRE DE SÉCESSION – Une carte des tweets racistes envers Obama
Nuvo a écrit:En fait les "strange fruit" pourraient toujours être d'actualité dans cet état américain qui n'a rien d'une "sweet home".
Par contre, je repense à cet officier soviétique, joué par Sam Neil dans "A la poursuite d'octobre rouge", qui dit en mourant :
"Je rêvais de connaître le Montana..."
Mufasa a écrit:L'analyse est juste puisque cibler les "minorités" -- en fait des groupes, à savoir le vote noir, le vote latino, le vote féminin, le vote jeune, le vote homosexuel -- est la principale composante de la stratégie électorale d'Obama. Cette tendance n'est pas nouvelle mais s'amplifie de plus en plus et dominera les stratégies électorales dans le futur. Le vote latino en particulier est très déterminant puisque démographiquement, les Latinos sont de plus en plus nombreux. Bush, ex-gouverneur du Texas, état très Latino, était parvenu à séduire au moins une partie de ce groupe, mais Romney s'est flingué pendant les primaires lorsqu'il a sorti que les immigrés clandestins (qui sont latinos) devaient "s'auto-déporter" ("self-deport").
Mufasa a écrit:Jeb Bush qui, soit dit en passant, est souvent cité comme probable présidentiable pour la droite en 2016. (Les autres sont le sénateur Marco Rubio, le député Paul Ryan et le gouverneur du New Jersey Chris Christie.)
Shoemaker a écrit:Nuvo a écrit:En fait les "strange fruit" pourraient toujours être d'actualité dans cet état américain qui n'a rien d'une "sweet home".
Par contre, je repense à cet officier soviétique, joué par Sam Neil dans "A la poursuite d'octobre rouge", qui dit en mourant :
"Je rêvais de connaître le Montana..."
Ouais_supère a écrit:
Tu envoies du lourd, dis donc.
Shoemaker a écrit:Ouais_supère a écrit:
Tu envoies du lourd, dis donc.
Thanks...
sheon a écrit:Shoemaker a écrit:Ouais_supère a écrit:
Tu envoies du lourd, dis donc.
Thanks...
C'est toi qui joues ?
sheon a écrit::D
Dommage, je pensais, en voyant l'aperçu de la vidéo, que j'y trouverais l'origine de ton avatar, mais en fait non. Le mystère demeure.
Mufasa a écrit:Un truc que j'arrive pas à comprendre c'est comment les républicains perdent le vote populaire aux présidentielles, perdent des sénateurs, mais perdent très peu de représentants alors qu'une bonne partie d'entre eux était issu de la vague de 2010.
C'est une très bonne question et il s'agit d'ailleurs d'une déception pour les Démocrates, même s'il ont remporté une petite poignée de sièges. La seule piste de réflexion que je peux offrir c'est la question du gerrymandering, le redécoupage des circonscriptions qui se fait par les gouvernements des Etats suite au recensement et favorise les députés sortants. Le recensement a lieu tous les 10 ans (2010, 2000, 1990...) et le redécoupage se fait l'année d'après. Or les Républicains ont remporté la plupart des élections 2010 donc ont pu redécouper les circonstripctions en leur faveur pour favoriser les députés sortants et limiter le nombre de districts balanciers.
sheon a écrit:Ok
En tous cas, j'ai écouté les 4 vidéos, c'est vraiment du beau travail, chapeau.
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