Des causes et des conséquences de la crise économique

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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede denim le 18 Aoû 2015, 14:50

connards de boches !!
désolé d'être aussi grossier mais ils en sont...et Tsipras mériterait de passer devant un tribunal pour haute trahison.

Gelée depuis l'arrivée en janvier dernier à la tête du gouvernement grec d'Alexis Tsipras, la vente de 14 aéroports régionaux à un consortium allemand a enfin été officialisée pour un peu plus d'un milliard d'euros.
Suspendu depuis l'arrivée en janvier dernier au pouvoir du chef du parti radical de gauche, Alexis Tsipras, à la tête du gouvernement grec, le programme de privatisations est enfin lancé. Et ironie du sort, c'est à une entreprise allemande que la Grèce vend ses premiers «bijoux de famille» depuis janvier dernier. En l'occurrence, ce sont 14 aéroports régionaux cédés pour une durée de quarante à cinquante ans au consortium Fraport-Slentel pour 1,23 milliard d'euros. Il s'agit notamment des aéroports de villes très actives ou touristiques comme Thessalonique, Corfou, Rhodes, Kos ou encore Santorin.

voilà le pourquoi de la chose,ils faisaient pression...putain de boches et surtout quelle belle affaire,avec un peu plus de 1 milliard d'euros.
désolé,mais merde.
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Messagede Rainier le 18 Aoû 2015, 16:16

denim a écrit:connards de boches !!
désolé d'être aussi grossier mais ils en sont...et Tsipras mériterait de passer devant un tribunal pour haute trahison.

Gelée depuis l'arrivée en janvier dernier à la tête du gouvernement grec d'Alexis Tsipras, la vente de 14 aéroports régionaux à un consortium allemand a enfin été officialisée pour un peu plus d'un milliard d'euros.
Suspendu depuis l'arrivée en janvier dernier au pouvoir du chef du parti radical de gauche, Alexis Tsipras, à la tête du gouvernement grec, le programme de privatisations est enfin lancé. Et ironie du sort, c'est à une entreprise allemande que la Grèce vend ses premiers «bijoux de famille» depuis janvier dernier. En l'occurrence, ce sont 14 aéroports régionaux cédés pour une durée de quarante à cinquante ans au consortium Fraport-Slentel pour 1,23 milliard d'euros. Il s'agit notamment des aéroports de villes très actives ou touristiques comme Thessalonique, Corfou, Rhodes, Kos ou encore Santorin.

voilà le pourquoi de la chose,ils faisaient pression...putain de boches et surtout quelle belle affaire,avec un peu plus de 1 milliard d'euros.
désolé,mais merde.


1 milliard € ...seulement la moitié de ce que va nous coûter la non vente des Rafale à la Russie. :roll:
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Messagede denim le 18 Aoû 2015, 18:08

ou comment mettre à sac un pays...
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Messagede DCP le 18 Aoû 2015, 18:11

Rainier a écrit:
denim a écrit:connards de boches !!
désolé d'être aussi grossier mais ils en sont...et Tsipras mériterait de passer devant un tribunal pour haute trahison.

Gelée depuis l'arrivée en janvier dernier à la tête du gouvernement grec d'Alexis Tsipras, la vente de 14 aéroports régionaux à un consortium allemand a enfin été officialisée pour un peu plus d'un milliard d'euros.
Suspendu depuis l'arrivée en janvier dernier au pouvoir du chef du parti radical de gauche, Alexis Tsipras, à la tête du gouvernement grec, le programme de privatisations est enfin lancé. Et ironie du sort, c'est à une entreprise allemande que la Grèce vend ses premiers «bijoux de famille» depuis janvier dernier. En l'occurrence, ce sont 14 aéroports régionaux cédés pour une durée de quarante à cinquante ans au consortium Fraport-Slentel pour 1,23 milliard d'euros. Il s'agit notamment des aéroports de villes très actives ou touristiques comme Thessalonique, Corfou, Rhodes, Kos ou encore Santorin.

voilà le pourquoi de la chose,ils faisaient pression...putain de boches et surtout quelle belle affaire,avec un peu plus de 1 milliard d'euros.
désolé,mais merde.


1 milliard € ...seulement la moitié de ce que va nous coûter la non vente des Rafale à la Russie. :roll:


La vente des Mistral est tombée à l'eau, et, en plus, vous avez eu une vente de Rafale partie en fumée, pauvre de vous... :(
« Par exemple, le football, on y joue dans des endroits spéciaux. Il devrait y avoir des terrains de guerre pour ceux qui aiment mourir en plein air. Ailleurs on danserait et on rirait » (Roger Nimier)
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Messagede Shoemaker le 18 Aoû 2015, 20:57

PArdon ?... Airbus ?... :D
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede denim le 18 Aoû 2015, 21:11

et pendant ce temps là,les merdasses de technocrates européens se gavent sur notre cul.

Les fonctionnaires de l'Union européenne dépensent plus de 120 millions d'euros par an pour se payer des hôtels, des repas, des produits de luxe et des divertissements lors de voyages d'affaires, tous les frais ayant été payés par des cartes de crédit spécialement émises pour eux, rapporte The Telegraph.

Quelques 13.000 employés de l'UE et des institutions qui lui sont apparentées possèdent des cartes de crédit spécialement émises pour couvrir tous les frais lors de leurs déplacements d'affaire. Ils ont droit à une indemnité journalière de €117 pour couvrir leur repas et des "dépenses accessoires" annonce The Telegraph. Ils ont également le droit d'effectuer des achats personnels et ils ne manquent pas de s'en servir.

D'ailleurs, le salaire moyen d'un fonctionnaire UE est de 110.000 euros par an.

Les cartes sont émises pour aider les fonctionnaires à se voir rembourser leurs dépenses mais elles sont reliées à leurs comptes bancaires. Ils ont donc 50 jours pour s'adresser aux départements de la Commission Européenne pour se faire rembourser.

Un défenseur de Julian Assange près de l'ambassade de l'Équateur
© AFP 2015. JUSTIN TALLIS
Le coût de la surveillance d'Assange permettrait de nourrir 10 millions de pauvres
Quand cette règle a été introduite, les fonctionnaires ont été embarrassés par des centaines de transactions effectuées dans des boîtes de nuit, des restaurants et pour des produits de luxe.

Affiche avec l'image de François Hollade, les élections présidentielles de 2012.
Les erreurs de Hollande ont coûté 54 mds EUR à la France

Cette information a fait scandale dans l'UE. Alors que la population est contrainte de se serrer la ceinture à cause de la crise économique et que les agriculteurs n'arrivent pas à obtenir une compensation pour leurs pertes à causes des sanctions antirusses, les "serviteurs du peuple" ne se privent de rien et les dépenses annuelles des fonctionnaires de l'UE ne cessent d'augmenter.

Pourtant, la Commission Européenne refuse de rendre les dépenses publiques sous prétexte que les cartes de crédit sont reliées à des comptes bancaires et que cette information relève donc de la vie privée.

"Si toutes les dépenses des fonctionnaires de l'UE sont transparentes, il n'y pas de raison de les cacher de l'examen du public. La transparence a toujours été le meilleur moyen pour prévenir l'abus", estime Pawel Swidlicki du groupe de réflexion Open Europe.

plus le temps passe et plus je me dis qu'un bon coup de 12/7 dans le tas en plein parlement européen serait libérateur.
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Messagede denim le 18 Aoû 2015, 21:28

DCP a écrit:
Rainier a écrit:
denim a écrit:connards de boches !!
désolé d'être aussi grossier mais ils en sont...et Tsipras mériterait de passer devant un tribunal pour haute trahison.

Gelée depuis l'arrivée en janvier dernier à la tête du gouvernement grec d'Alexis Tsipras, la vente de 14 aéroports régionaux à un consortium allemand a enfin été officialisée pour un peu plus d'un milliard d'euros.
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voilà le pourquoi de la chose,ils faisaient pression...putain de boches et surtout quelle belle affaire,avec un peu plus de 1 milliard d'euros.
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1 milliard € ...seulement la moitié de ce que va nous coûter la non vente des Rafale à la Russie. :roll:


La vente des Mistral est tombée à l'eau, et, en plus, vous avez eu une vente de Rafale partie en fumée, pauvre de vous... :(


c'est "normal"...quand on est gouverné par des cons,au bout du compte tu as de la merde.
on en a eu des brêles au pouvoir en France,mais celui-là il est hors concours,hors norme,champion toutes catégories.
d'ailleurs je me demande si les "néocons" américains nous envient pas par moment.
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede denim le 18 Aoû 2015, 21:56

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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede denim le 19 Aoû 2015, 17:21

une petite explication du pourquoi Tsipras a reculé et comment l'UE va l'e.....r.

https://youtu.be/SBJphlckEdg
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede rozz le 19 Aoû 2015, 17:38

denim a écrit:Les cartes sont émises pour aider les fonctionnaires à se voir rembourser leurs dépenses mais elles sont reliées à leurs comptes bancaires. Ils ont donc 50 jours pour s'adresser aux départements de la Commission Européenne pour se faire rembourser.

lá, je vois pas où il y a scandale (sauf si les controlleurs de notes de frais ne font pas serieusement leur taf et remboursent nimp).
Perso, comme je me deplace beaucoup j´en ai un peu marre de servir de cash-flow pour ma boutique quand ils trainent à me rembourser (surtout si c´est jsute avant le 15 du mois, date de valeur de ma CB)
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede Rainier le 19 Aoû 2015, 20:45

Après les Mistral et les Rafale, une belle soufflante pour Hollande et Le Drian qui nous parlaient du contrat du siècle ...
S'ils avaient un minimum d'honneur, ils démissionneraient.
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede denim le 19 Aoû 2015, 21:21

non non attend malheureux...
il a dit que si la croissance revient en 2016,il y aura baisse d'impôts.

François Hollande a promis de nouvelles baisses d'impôts pour les Français "si la croissance s'amplifie en 2016", dans une interview aux journaux de la presse quotidienne régionale du groupe Ebra à paraître demain.

"Si la croissance s'amplifie en 2016, nous poursuivrons ce mouvement (de baisse de la fiscalité) car les Français doivent être les premiers bénéficiaires des résultats obtenus", a déclaré le chef de l'État.

quand on voit la croissance au deuxième trimestre 2015... :lol:
franchement,le mieux pour la paix des ménages c'est qu'il ne dise plus rien...un désastre dans tous les sens du terme et à tous les niveaux.
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede denim le 19 Aoû 2015, 21:33

et quand je le vois "parader" avec Merkel ou tout autre chef d'état et jouer le "pseudo" redresseur de tort,putain les claques qu'on a envie de lui mettre.

Le président russe n'a pas été convié au sommet qui doit réunir lundi prochain à Berlin la chancelière allemande et les présidents français et ukrainien pour débattre de la situation en Ukraine.

Berlin et Paris n'ont pas exclu mercredi la tenue prochaine d'une rencontre avec le président russe Vladimir Poutine sur l'Ukraine, alors que ce dernier n'est pas convié à un sommet tripartite qui réunira lundi dans la capitale allemande les dirigeants allemand, français et ukrainien.
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede denim le 20 Aoû 2015, 20:16

bingo !!
Le premier ministre grec,Tsipras, a annoncé sa démission, ce jeudi soir, dans une allocution télévisée. Il appelle les électeurs aux urnes le 20 septembre pour tenter de consolider sa majorité.
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede Shoemaker le 20 Aoû 2015, 20:36

C'était plus ou moins attendu, partant du fait que son parti est en état de division avancée.
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede denim le 20 Aoû 2015, 20:39

tu vas voir "aube doré"...ils vont se sentir pousser des ailes.
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede Shoemaker le 20 Aoû 2015, 20:48

Je vois plutôt un recentrage de Tsipras vers la droite (Droite classique et PS Grec compris)...
A suivre de près : Yanis Varoufakis.
Affaire à suivre. En relation aussi avec ce que ça peut donner en France : FdG, Gauche du PS, etc. Faudra bien que la situation finisse par péter et se recomposer. Mais bon, je dis ça juste pour dire quelque chose... :D
Sinon, Aube dorée....
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede denim le 20 Aoû 2015, 20:52

oui Varoufakis,il a pas mal critiqué au lendemain de l'accord et a pas mal balancé sur les uns et les autres.
serait il en train de se réveiller une bonne fois pour toute.
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede Shoemaker le 20 Aoû 2015, 21:14

ce qui est intéressant, c'est qu'on va sortir des zones de "ni OUI ni NON", rester dans l'Euro tout en espérant changer l'Allemagne et l'UE telle qu'elle est, etc...
Maintenant, c'est "ou OUI ou NON" : Pour ou contre la sortie de l'Euro(pe). Choisis ton camp, Camarade !
C'est toujours bien, en politique, quand les choses deviennent claires. On avance alors.
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede Nuvo le 21 Aoû 2015, 10:17

Which side are you on, boy !

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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede denim le 22 Aoû 2015, 20:57

Yanis Varoufakis rencontrera Arnaud Montebourg ce week-end. Show médiatique ou début d’une alliance prometteuse ?
Certainement les deux, car ce sont deux fortes personnalités et par ailleurs deux personnes qui savent bien utiliser les symboles dont ils sont porteurs ! On peut compter sur Arnaud Montebourg, comme sur Yanis Varoufakis, pour faire le Show le 23 août à la « Fête de la Rose » de Frangy-sur-Bresse[22]. Ce qui, d’ailleurs, est dans la logique des choses et n’est pas nécessairement un obstacle. Faire le Show est ainsi une garantie pour les médias parlent de vous et de vos projets. Mais, ce serait une erreur profonde de n’y voir qu’un Show. En fait, l’enjeu de cette rencontre est bien réel et dépasse de loin le « coup » médiatique.

Cet enjeu réside dans la potentialité d’associer à cette alliance, qui est en train de prendre forme, des segments des forces socialistes et socio-démocrates. Car, cette alliance anti-Euro qui est en gestation en Europe implique pour réussir la désarticulation des appareils socialistes (ou socio-démocrates) actuellement existant et qui sont devenus le principal obstacle à la mise en œuvre de politiques alternatives en Europe. On peut d’ailleurs noter les craintes que cette dynamique inspire aux hiérarques socialistes en la jugeant à l’aune du fiel et de la haine que déversent le NouvelObs et Rue89 sur les deux hommes[23]. Cette désarticulation nécessaire est la première phase d’un processus de reconstruction, sur des bases largement différentes. On peut constater, d’ailleurs, que cela ne se réduit pas à ces appareils. Le débat qui travers le PCF, et qui oppose une partie de sa direction à une partie de sa direction sur ce point[24], est tout aussi important même s’il est plus feutré, car la direction du PCF sait comment étouffer l’expression publique d’un débat. De ce point de vue, Arnaud Montebourg, mais cela vaut aussi pour les fameux « frondeurs » du PS, devra très rapidement clarifier sa position vis-à-vis de l’Euro car, entre cette alliance anti-Euro et les forces sociales-libérales qui survivront, il n’y aura rapidement plus de place.


ah...que va nous réserver cette rentrée ???
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede Shoemaker le 22 Aoû 2015, 22:53

Sapir ne voit pas d'un mauvais œil une sorte de FLN, Front de Libération national, regroupant tous ceux qui veulent sortir de l'Euro, du FN au FdG (qui commence sérieusement à y penser) en passant par les Chevènementistes...
Jacques Sapir appelle à une alliance avec le FN
▻http://www.marianne.net/russe-europe/reflexions-grece-europe-100236410.html

La présence de Jean-Pierre Chevènement[20] aux côtés de Nicolas Dupont-Aignan lors de l’Université d’été de Debout la France est l’un des premiers signes dans cette direction. Mais, ce geste – qui honore ces deux hommes politiques – reste insuffisant. A terme, la question des relations avec le Front National, ou avec le parti issu de ce dernier, sera posée. Il faut comprendre que très clairement, l’heure n’est plus au sectarisme et aux interdictions de séjours prononcées par les uns comme par les autres. La question de la virginité politique, question qui semble tellement obséder les gens de gauche, s’apparente à celle de la virginité biologique en cela qu’elle ne se pose qu’une seule fois. Même si, et c’est tout à fait normal, chaque mouvement, chaque parti, entend garder ses spécificités, il faudra un minimum de coordination pour que l’on puisse certes marcher séparément mais frapper ensemble. C’est la condition sine qua non de futurs succès.

http://www.marianne.net/russe-europe/re ... 36410.html
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede denim le 23 Aoû 2015, 09:30

ah...je signe de suite.
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede Shoemaker le 23 Aoû 2015, 10:29

:lol:
J'en étais sûr !
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede denim le 23 Aoû 2015, 15:54

:lol:
non mais je veux dire,de ceux qui veulent en sortir de cet euro de merde et UE je signe avec eux.
contrairement à jacques Sapir qui lui,pense que le FN veut sortir la France de l'UE et de l'euro et bien je pense plutôt que le FN ne veut pas en sortir,mais est plutôt pour une "nouvelle Europe"...

"nouvelle Europe"... :roll: :roll: :roll:
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede denim le 24 Aoû 2015, 16:10

putain que c'est bon !!!

La Bourse de Paris ne parvenait pas à enrayer sa chute lundi après-midi, perdant plus de 8% après l'ouverture de Wall Street, dans le sillage de la débâcle des marchés asiatiques sur fond de craintes pour la croissance mondiale.

Le CAC 40 a effacé l'intégralité de ses gains depuis le début de l'année.

De son côté, Wall Street chutait lourdement peu après l'ouverture: le Dow Jones perdait 5,75%, le Nasdaq 7,98%.

"C'est le bain de sang", commente Xavier de Villepion, un vendeur d'actions chez HPC, qui estime que "la vitesse du repli des marchés actions est considérable".

Les craintes au sujet de la fragilité de l'économie chinoise et ses conséquences sur la croissance mondiale donnaient le ton et ont entraîné une nouvelle chute des marchés en Asie. La Bourse de Shanghaï a notamment clôturé sur un plongeon de 8,5%.
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede Feyd le 24 Aoû 2015, 16:16

La crise continue. :lol:

Dépensez tout votre argent en savon, conserves, huile, sucre (voire poules, lapins et un bon cochon)... Comme pépé en septembre 1939. :D
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede denim le 24 Aoû 2015, 18:51

Ceux qui partent en premier sauvent leur mise, après c’est trop tard, et personne ne souhaite être trop tard. :D
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede denim le 24 Aoû 2015, 20:26

débile 1er le dit...
Le président, François Hollande, a estimé lundi à Berlin que l'économie mondiale était "suffisamment solide" pour que sa croissance ne soit "pas seulement liée à la situation en Chine", interrogé sur la crise boursière.

"L'écononmie mondiale est suffisamment solide pour avoir des perspectives de croissance qui ne sont pas seulement liées à la situation en Chine", a-t-il assuré lors d'une conférence de presse à Berlin.

que dire de plus... :roll: :roll:
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede denim le 25 Aoû 2015, 18:25

un peu de Marie France Garaud...
https://youtu.be/LUjhyxreQ_0
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede denim le 26 Aoû 2015, 12:58

AH AH AH AH AH AH AH !!!

En sa qualité de porte-parole du gouvernement français, Stéphane Le Foll a annoncé ce midi que la non-livraison des deux navires de guerre Mistral à la Russie était inférieure à un milliard d'euros.

Le conseil des ministres a examiné comme prévu ce matin le projet de loi visant à ratifier l'accord passé entre Paris et Moscou, qui sera adopté par l'Assemblée nationale en septembre.

Dans la matinée, certains médias russes et ukrainiens avancaient la somme de 950 millions d'euros.

Pour rappel, il y a quelques semaines, Paris et Moscou étaient parvenus à un accord sur l'épineux dossier des navires Mistral, dont la livraison à la Russie avait été suspendue en raison de la crise en Ukraine.

mais oui Le Foll,mais oui...on vous croit tous.
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede denim le 26 Aoû 2015, 14:18

oh meeeeerde...pfff.

Selon des informations révélées par l'Obs, le rachat de la branche énergie d'Alstom par le groupe américain General Electric (GE) devrait avoir de grosses conséquences sur l'emploi. L'hebdomadaire parle de 10.300 postes supprimés dans le monde dont 2.000 en France, sur les 65.000 emplois concernés par l'opération. Ces chiffres auraient été communiqués par le cabinet d'audit Secafi aux syndicats d'Alstom en juillet dernier.

mais comment vas tu faire françois pour tes 1% de croissance ainsi que la baisse du chômage ???
sont sympas hein les américains ???

ils nous enculent sur les "Mistrals"...nous enculent sur Alstom...nous enculent en long en large et en travers sur nos échanges économiques entre les autres pays du monde entier.
sont vraiment sympas ces amerloques...toujours le coeur sur la main.
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede Nuvo le 26 Aoû 2015, 15:51

Ah Le Foll. Je ne peux rien dire, c'est probablement mon futur boss.
Mais être porte-parole du gouvernement c'est vraiment un poste horrible. Langue de bois, communication positive, language orwelien...
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede denim le 28 Aoû 2015, 13:00

ah tiens comme c'est bizarre...le superbe et ôôôôôô magnifique modèle allemand que tout le monde nous et à tous les repas.

En parlant de Merkel et des multinationales de son pays, 64 personnes sont amenées à comparaître devant la justice grecque.
Les personnes visées sont des cadres (ou anciens cadres) des sociétés suivantes : Siemens, Daimler, Rheinmetall et Ferrostaal.

Ils sont accusés d’avoir versé des pots-de-vin afin d’avoir accès à des marchés publics ainsi que de blanchiment d’argent.
Mais le plus beau dans l’histoire, c’est que l’Allemagne refuse d’extrader le principal accusé, Michalis Christoforakos, qui était dirigeant de Siemens en Grèce.
C’est vraiment beau de voir nos “chers” dirigeants européens donner des leçons de moral sur la corruption à d’autres pays pour ensuite, par derrière, refuser que la justice fasse son boulot lorsque cela concerne l’UE…

moi je vous le dis...les allemands faut leur défoncer la gueule,comme au bon temps dans la résistance.
je dis la résistance...mon Général !!! :o
il faut leur mettre les points sur les "i" à ces pourris.
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede Shoemaker le 28 Aoû 2015, 13:08

denim a écrit:il faut leur mettre les points sur les "i" à ces pourris.

On peut pas. Ils sont plus forts que nous !
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede denim le 29 Aoû 2015, 21:54

comment veux tu faire valoir ta force,quand dans le même temps ce même gouvernement n'est pas foutu de virer des "gens du voyages" qui bloquent une autoroute.
je suis curieux de savoir ce que cela aurait donné si ça avait été des routiers qui se seraient permis çà.

un état gouverné par des couilles molles...faut pas qu'il y ait une guerre,parc'que là on serait mal barré.
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede denim le 31 Aoû 2015, 16:53

"Si les Etats membres ne sont pas prêts, comme ça a été le cas jusqu'à présent, à une forme ou une autre de transferts financiers à l'intérieur de l'union monétaire, on peut faire une croix sur l'euro et la zone euro", a déclaré M. Macron dans une interview accordée à Süddeutsche Zeitung.

"Une union monétaire sans égalisation financière, c'est impossible. Le fort doit aider le faible", a ajouté Emmanuel Macron. :eek: :eek: :eek:

oulaaaaa manuuuuuu...fais gaffe à ce que tu dis,ils vont te mettre du polonium dans ton p'tit déj et tu pourras plus péter.
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede denim le 01 Sep 2015, 17:54

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voilà qui est bien dit...
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede Sylex le 28 Sep 2015, 19:36

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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede Shoemaker le 03 Oct 2015, 20:44

Le Tsar Lordon, toujours pour pas mourir idiot.



Plan A, plan B ? Plan C !
par Frédéric Lordon, 1er octobre 2015
Le Monde diplomatiquePlan A, plan B ? Plan C !


Comme à l’époque où nous jouions avec les petites lettres en vermicelle dans le bouillon, voilà donc que la gauche redécouvre son alphabet : plan A, plan B, Varoufakis avait un plan X, et même Schaüble, dit-on, un plan Z… pour mettre les Grecs dehors (mais lui n’est pas trop de gauche…). Alors, soit, retombons en enfance, et jouons avec toutes les lettres.

Dans les termes qui ont été posés par la synthèse du Parti de gauche (PG) (1) , et puis offerts à un concours des autres pays d’Europe, le plan A (2) doit au moins être crédité d’une sorte de logique de l’acquit de conscience. « Pour qu’on ne puisse pas nous reprocher de ne pas avoir tout essayé », voilà essentiellement l’argument du plan A, qui, par ailleurs, ne croit sans doute pas (en tout cas ne devrait pas) à sa propre possibilité – on dira pourquoi dans un instant.

Des plans, mais pour aller où ?

C’est très bien d’avoir des plans en tout cas. C’est encore mieux si on est au clair quant à leurs objectifs. On peut bien faire des plans pour leur propriété de nous rassurer à propos de notre capacité de maîtriser l’avenir, mais leur utilité ne va pas beaucoup plus loin s’ils ne savent pas très bien eux-mêmes ce qu’ils visent… De ce point de vue, on ne peut pas dire que le « plan A-plan B » soit un modèle de clarté. Il l’est d’autant moins qu’il agglomère des personnalités dont les lignes diffèrent radicalement sur l’unique question stratégique, comme toujours : l’option de la sortie, quitte à ne l’activer qu’en dernier recours, mais à assumer sans ciller. Yanis Varoufakis a beau eu faire du pied à Unité Populaire, il continue, au mieux de s’abstenir « d’en parler », au pire persiste à en faire un commencement d’apocalypse fasciste façon retour des années 30 (3) — il faut prendre la mesure de cet argument délirant, et de la force qu’il aura prise dans la fraction « mémorandaire » (et plus largement anti-sortie) de Syriza, comme en témoignent les propos d’Euclide Tsakalotos rapportés par Stathis Kouvelakis (4) . Au total, nul ne saurait dire où se trouve stratégiquement Varoufakis, car répéter des termes contradictoires — sortir des memoranda, rester dans l’euro — pour montrer qu’on les tient bien ensemble ne fait ni une ligne ni ne résout la contradiction. Zoé Konstantopoulou, elle, s’est certes nettement séparée du Syriza mémorandaire après le 13 juillet, mais évite soigneusement d’évoquer explicitement la sortie de l’euro comme une option, ou même comme un levier de négociation. Quant à Stefano Fassina, il est le penseur du « front de libération nationale » auquel Jacques Sapir a donné sa formulation dernière…

C’est donc peu dire que, pour être belle, l’affiche du meeting du PG à la Fête de l’Huma (5) ne pouvait produire de grandes clarifications, ni témoigner d’une réelle bifurcation stratégique post-13 juillet. On objectera, non sans raison, que la politique construit parfois les clarifications progressivement, que la logique du malentendu ou de l’ambiguïté, usuellement nommée « rassemblement », y a sa productivité propre, et que seul le commentaire scolastique peut se donner la superbe d’ignorer le cambouis réel des hétérogénéités à tenir malgré tout, et des convergences à produire laborieusement. Et tout ceci serait vrai. Cependant la logique de l’ambigu, logique même du travail politique, qui oblige à faire aller ensemble des gens ne pensant pas identiquement, risque toujours de se perdre dans des synthèses sans objet si elle n’a pas un peu l’idée de son azimut. Et des plans sans cap, même à toutes les lettres de l’alphabet, ne sont que l’équivalent pour la politique du divertissement pascalien.

Pour l’heure en tout cas, il faut avoir bonne vue pour discerner les objectifs de « plan A-plan B ». Créditons-le cependant de la sincérité de ses intentions d’ouvrir le conflit avec les institutions européennes. Mais précisément : on ne s’engage pas dans une épreuve de force sans avoir une idée un peu claire des buts de guerre. Le risque du manque de clarté en cette matière, spécialement si l’on prend en compte la pusillanimité encore récente de bon nombre des têtes d’affiche du « plan A-plan B », le risque, donc, c’est de se lancer dans un conflit qu’on a le secret désir de ne pas faire aller trop loin, et de l’arrêter sitôt qu’un gain médiocre mais présentable aura été obtenu. Dit autrement, on ne monte pas une machine de guerre pour aller à la pêche aux clopinettes.

Le seul objectif : la redémocratisation intégrale

Si la critique de « l’Europe austéritaire et anti-démocratique » est bien le leitmotiv de ce rassemblement, alors il suffit d’indiquer les contenus analytiques qu’enferment ces mots pour que les buts à fixer s’en déduisent aussitôt. Contre la tentation des clopinettes, qui se contentera d’un bout d’allègement de dette par-ci ou d’une détente temporaire de contrainte budgétaire par-là, le « plan A-plan B » ne peut donc avoir d’autre objectif que maximal : la déconstitutionnalisation et la repolitisation intégrales de toutes les questions de politique économique. Objectif « maximal » au regard seulement des démissions politiques de la gauche en matière européenne, dont la mesure se trouve ainsi donnée, quand il s’agit en réalité de l’objectif minimal de toute démocratie digne de ce nom : qu’il soit permis aux instances représentatives de discuter et de rediscuter de tout, tout le temps. Spécialement des contenus de politique économique, dont il est inconcevable qu’ils aient été soustraits à la délibération politique ordinaire, et qui doivent impérativement, et intégralement, lui être rendus.

Lire aussi Philippe Lamberts, « Leçon de Grèce : “La thérapie de choc exige l’opacité” », Le Monde diplomatique, octobre 2015.Mais la délibération de qui au juste ? Celle d’un parlement de l’eurozone, normalement. Sauf qu’il n’existe pas. Qu’à cela ne tienne, répondent certains : un objectif exigeant, doublé d’une sortie par le haut, en voilà un ! Le pouvoir d’enchantement des « sorties par le haut » est cependant parfois tel qu’il en désarme toute analyse critique de leurs conditions de possibilité. Il ne faut donc pas craindre de répéter qu’un parlement de l’eurozone n’aurait de chance de voir le jour qu’à la condition expresse de poser très explicitement les deux questions suivantes : 1) l’Allemagne accepterait-elle que toutes les dispositions économiques et monétaires actuellement sanctuarisées dans les traités soient remises à la délibération parlementaire ordinaire ; et 2) l’Allemagne accepterait-elle d’être mise en minorité – puisque telle est la loi de la démocratie délibérative – sur l’une ou l’autre de ces dispositions, au hasard l’indépendance de la banque centrale, l’autorisation du financement monétaire des déficits publics, ou la suppression de la contrainte a priori des 3% ? A quiconque n’est pas définitivement égaré dans le monde des rêves, ou bien garde à l’esprit que la politique est faite pour se tenir dans des horizons temporels raisonnables, il doit apparaître que la réponse à ces deux questions est « non ». Et « non » aussi, par conséquent, la réponse à la question de la « sortie par le haut », sauf évidemment à se contenter d’un parlement Potemkine.

Voilà pourquoi, au passage, le plan A ferait bien de ne pas trop croire à ses propres chances – supposé bien sûr qu’il ait des ambitions plus consistantes que les queues de cerise. C’est en effet le paradoxe de « l’autre euro possible » qu’il s’autodétruirait au moment même où il serait sur le point de réussir : car en ce point, précisément, c’est l’Allemagne (sans doute accompagnée) qui prendrait le large. Jamais l’Allemagne ne courra le risque d’une « reparlementarisation », d’une « redémocratisation de la monnaie » qui pourrait mettre en minorité ses sacro-saints principes – à plus forte raison dans la période actuelle.

Le problème objectif de l’euro — et sa résolution antidémocratique

Si donc la « sortie par le haut » du parlement de l’euro est impossible, à qui donc la politique économique pourrait-elle être rendue sinon aux instances délibératives existantes, à savoir les parlements nationaux ? Mais cette restitution-là est strictement équivalente à la restauration des monnaies nationales. Car il est évidemment hors de question d’avoir une monnaie unique avec dix-huit politiques économiques autonomes. Le problème de l’euro était bien réel – personne ne l’a jamais nié d’ailleurs (6) – : il faut des règles. Il n’y a pas de monnaie unique possible sans un dispositif de coordination suffisamment ferme pour endiguer les externalités monétaires et financières qui naissent inévitablement au sein d’une communauté de politiques économiques.

Sous l’influence ordolibérale allemande, ce problème a été résolu par l’édiction de règles impératives, constitutionnalisées, donc immuables, conduisant par-là à ne réguler le problème des externalités qu’au prix d’une négation radicale des souverainetés nationales – sans reconstitution de quelque souveraineté européenne, bien sûr. Reconstitution impossible, pour les raisons qui viennent d’être dites – le refus allemand d’une souveraineté monétaire européenne s’accomplissant dans les formes de la délibération parlementaire ordinaire –, et milieu de gué létal car on n’ignore pas impunément une économie générale de la souveraineté qui exige pour celle-ci sa présence et son activité constantes – à un niveau territorial ou à un autre, peu importe en principe, mais quelque part. Pour le coup, s’il y a un principe fondamental de la politique que les peuples ont profondément fait leur, c’est bien celui de la souveraineté, à savoir l’idée qu’à défaut d’un exercice direct, il doit y avoir, où qu’il soit, un lieu où leur voix a quelque chance de se faire entendre, fut-ce au travers des distorsions de la représentation, et où l’on discute de tout ce qui les intéresse.

Que des pans, qui plus est massifs, de la matière-à-délibérer tombent, précisément, hors de toute instance délibérative, c’est une soustraction, non seulement dont ils ont une parfaite conscience, mais qui leur est inadmissible. C’est pourquoi toute les propositions de restauration, si odieuses soient-elles par ailleurs, sont assurées d’un impact politique. Et c’est pourquoi également tout renoncement à formuler le projet de cette restauration sous des formes qui, odieuses, ne le soient pas, est une faute politique de première grandeur, dont l’ampleur est simplement mesurable à l’espace laissé, abandonné, aux extrêmes-droites. Qu’on ait attenté aussi radicalement au principe de souveraineté, détruit ici sans être reconstruit là, ç’aura été le crime politique européen, et dans le vide de souveraineté, ainsi organisé, se seront engouffrées simultanément les puissances privées du capital (sur un mode opportuniste) et les extrêmes-droites (sur un mode réactionnel).

Il y avait bien un problème de l’euro mais, sous influence ordolibérale, il a été reconfiguré en dilemme : assurer, par le système des règles, la cohérence de la monnaie unique, mais au prix de la négation de toutes les souverainetés démocratiques, quelle qu’en soit l’échelle. Comme entre boire et conduire, entre la stabilité monétaire et la démocratie, il a fallu choisir.

Sans doute pouvait-on imaginer un monde où ce dilemme aurait été desserré, qui aurait consisté à accepter la nécessité des règles appelées par la stabilisation d’une communauté de politiques économiques, mais en remettant l’élaboration de ces règles à une instance délibérative régulière et légitime – à un parlement. Et, par-là même, non seulement l’élaboration, mais la réélaboration permanente, comme le requièrent aussi bien la rationalité élémentaire de l’apprentissage (qui procède par essais, erreurs et rectifications), celle de l’ajustement à des conjonctures variables, et puis surtout le principe élémentaire de la démocratie qui est le droit de revenir sur tout tout le temps. Mais ce monde idéal, et rationnel, était hors de portée, du fait essentiellement d’un, l’Allemagne, à qui l’idée formelle des règles n’était pas suffisante, et qui demandait le contenu substantiel de ses règles à elle, faites pour être imposées, et puis sanctuarisées, c’est-à-dire soustraites à toute discussion et protégées des périls de la révision.

Le temps de la conséquence

Les partisans du « plan A-plan B » sont-ils prêts à aller au bout de cette analyse, et surtout à en tirer les conséquences ? Ou bien tels des duellistes-malgré-eux, se rendront-ils sur le pré dans l’espoir d’un premier sang à l’avant-bras aussi rapide que possible qui permettrait de déclarer les honneurs lavés et l’affrontement clos ? C’est qu’à la fin il faut savoir ce qu’on veut : ou bien prendre au sérieux ses propres slogans sur « l’Europe anti-démocratique » ou bien se contenter d’une autorisation d’un peu plus de déficit sur deux annuités. Yanis Varoufakis déclare que « le problème numéro un c’est la dette » (7) . C’est précisément avec ce genre de prémisses que le « plan A-plan B » prend des airs de croisade pour Jérusalem avec la secrète arrière-pensée de s’arrêter à Romorantin. Car le « problème numéro un » n’est pas de décrocher une restructuration ou même une annulation partielle. Dont il se pourrait d’ailleurs qu’elles reviennent à l’ordre du jour sous un an, lorsqu’il deviendra évident que le troisième mémorandum, supposément destiné à ramener le ratio Dette/PIB dans les clous, n’a pas d’autre effet que de le détériorer. On ne peut en effet même pas exclure que la Grèce décroche un petit quelque chose en cette matière, pourquoi pas avec l’aide du FMI. Et après ? Qu’a-t-on gagné quand la camisole a été desserrée d’un cran ? – un cran.

« La dette » n’est évidemment pas le problème numéro un – sauf à la proclamer telle, précisément pour mieux éviter de regarder en face le vrai problème numéro un. Celui de la négation démocratique. Il fallait donc avoir atteint le dernier degré de la cécité, ou bien de la naïveté, pour s’étonner que les institutions de l’eurozone méprisent aussi ouvertement le « verdict des urnes » en Grèce, et fasse aussi peu de cas de celui du 25 janvier que de celui du 5 juillet. Varoufakis propose ironiquement de faire ajouter dans les traités une clause de suspension des élections qui permettrait d’en ignorer les résultats (8) . Mais cette clause n’a pas à être ajoutée, elle existe déjà : elle consiste en les traités mêmes !, et Jean-Claude Juncker en a admirablement résumé la teneur générale en rappelant qu’« il n’y a pas de démocratie en dehors des traités ».

On a beaucoup moqué Jean-Claude Lagaffe quand il aurait fallu bien plutôt lui savoir gré de découvrir la vérité sans fard. En constitutionnalisant non pas les règles formelles gouvernant la délibération démocratique mais ses « résultats » mêmes, en fait ceux qu’on lui a prêtés avant même qu’elle n’ait à s’exercer (et pour être bien sûr qu’elle n’ait plus à s’exercer…), les traités européens sont par essence anti-démocratiques. C’est pourquoi on reste perplexe d’entendre Varoufakis déclarer à la fois qu’il faut « démocratiser l’euro » et que « notre tâche est de trouver des solutions avec les traités existants » (9) .

Mais l’inconséquence est une plaie d’époque, et l’incapacité à passer des prémisses aux conclusions qui devraient s’en suivre logiquement frappe spécialement à gauche : on affirme vouloir sortir des memoranda mais on ne veut pas sortir de l’euro (qui impose les memoranda) ; l’euro n’est pas démocratique mais il ne faut pas toucher au traités (qui organisent l’euro anti-démocratique) ; l’Allemagne sent le hareng mais il faut continuer d’envisager « un autre euro » avec elle ; il faut un parlement de l’euro mais peu importe qu’il n’ait rien de substantiel à discuter (puisque tout a déjà été tranché – et écrit dans les traités).

Or voici comment il faudrait enchaîner ses idées de manière conséquente : une monnaie démocratique est une monnaie dont toutes les dispositions sont la prérogative d’une instance délibérative habilitée à les rediscuter à tout moment sous la loi de la majorité ; or il est au moins un pays pour lequel la question monétaire s’est historiquement nouée de telle sorte que, pour un temps encore indéfini, il ne peut consentir à renoncer à son idiosyncrasie – comme l’exigerait pourtant l’acceptation de la restitution démocratique et de la loi majoritaire ; il s’en déduit qu’une monnaie unique pleinement démocratique n’aura pas lieu en sa présence, et encore moins sous sa domination ; par conséquent, à moyen terme au moins (le terme de la résistance de la croyance monétaire allemande), il n’est laissé de choix qu’entre les options suivantes : consentir à l’état actuel des choses puisqu’on se refuse tout moyen de les changer vraiment – mais alors, par pitié, qu’on nous épargne maintenant la protestation anti-austéritaire sans suite et la comédie de la démocratie outragée – ; ou bien tirer enfin quelques conséquences et, faute d’une reconstruction (réelle) de souveraineté à l’étage européen, conclure ce qui doit l’être : la restauration démocratique, pour l’heure, passe ou bien par le retour unilatéral à la monnaie nationale, ou bien par une solution collective entre pays accordés sur le même irréfragable principe d’une constitution authentiquement démocratique de la monnaie – soit, dans les deux cas, l’explosion de l’euro tel qu’il est.

Plan C

Le plan A, qui, quoi qu’il en ait, continue de transpirer l’angoisse de déchoir à un « internationalisme » mal pensé et mal placé, le plan A, donc, peut bien s’il le veut se tenir à la logique de l’acquit de conscience pour s’épargner le « remords historique », on peut dès maintenant lui indiquer le résultat des courses : du moment où une masse contestataire critique se formerait au sein de l’eurozone, la rupture serait actée, non pas tant du côté des dominés en voie de soulèvement, que du côté du dominant et de ses satellites – car, paradoxe, les forces centrifuges de la décomposition sont en réalité bien plus menaçantes de ce côté-là, notamment en Allemagne et en Finlande, que de celui des asservis. La réalité du plan A, c’est qu’il est dynamiquement instable et que, dans le cours de sa propre réussite, il produira lui-même les facteurs de son propre échec. La réalité du plan A c’est que, comme un isotope radioactif, il mutera spontanément en plan B.

Accordons cependant que, si elle se voue elle-même à l’échec, la logique de l’acquit de conscience ne manque pas d’une certaine grandeur politique – et il est vrai qu’au regard d’une entreprise historique, même échouée, comme la construction européenne, s’assurer d’être « allé jusqu’au bout » est une sorte d’obligation à laquelle on peut se sentir devoir consentir. Mais pas si c’est une fois de plus pour caler en route. Aussi bien par principe que pour des considérations de tactique élémentaire, il n’y a pas de plan B, donc de plan A-plan B, sans l’affirmation explicite, et dénuée d’ambiguïté, de l’abandon de l’euro comme option résolument assumée. À raison de quoi d’ailleurs on ne voit pas trop ce que des gens comme Varoufakis peuvent bien y faire. Ou plutôt on ne voit que trop : poursuivre l’espoir d’un nouveau tour de manège qui permettrait, avec un peu plus de pression rassemblée, de faire ce que la Grèce de Tsipras seule n’a pas pu faire : arranger quelques bidons sans rien changer de sérieux dans l’eurozone – et persévérer dans l’inconséquence.

Si c’est ça, retour au vermicelle : et plan C. Qui accorde le devoir d’acquit de conscience mais se prépare déjà à l’étape d’après. L’étape d’après, ce sera, par définition, la fin de l’actuelle eurozone. Mais une construction politique peut finir de bien des manières. La manière du plan C, ce serait la stabilité maximale – ou, disons, l’instabilité minimale. La conscience acquittée d’avoir « essayé jusqu’au bout » et, constaté l’entêtement des dominants à ne rien changer, le plan C avertira que tous ceux d’entre ses membres qui sont politiquement en position de le faire s’apprêtent à quitter l’euro. Il avertira par-là que s’ouvre une dynamique dont nul ne peut prédire complètement les évolutions, ni exclure qu’elles aient en retour de puissants effets déstabilisateurs sur ceux qui restent. C’est pourquoi le plan C, avant de s’engager dans un mouvement de sortie(s) unilatérale(s) assumée(s), fera une ultime proposition à l’eurozone : la proposition de son autodissolution ordonnée, collectivement organisée.

Si la chose n’est pas encore évidente, il se pourrait que, dans la conjonction de départs imminents et du nouvel échec mémorandaire en Grèce, la zone euro atteigne un stade où l’autodissolution se présente comme son vrai point d’unanimité : la solution faite pour régler d’un coup tous ses conflits intestins, et pour que tous s’y retrouvent. D’abord parce que l’autodissolution organisée est le seul moyen d’endiguer décisivement les instabilités déclenchées par un ou plusieurs départs unilatéraux. Toutes choses égales par ailleurs, les marchés de capitaux réagiront avec le moins de chaos s’ils s’estiment confrontés à un événement voulu et contrôlé, s’ils sentent la volonté politique collective d’une transition ordonnée. Il est hautement probable qu’une déclaration unanime des Etats de la zone euro énonçant être allés au bout de ce projet, en avoir constaté les indépassables déséquilibres, et jugeant avantageux pour tous son dénouement aurait pour effet d’impressionner considérablement les opérateurs des marchés de change et de taux, et de minimiser l’amplitude des fluctuations qui suivraient le retour aux monnaies nationales [Lesquelles dépendront, dans leur détail, de la façon dont les sortants piloteront leur sortie. A chacun en effet de voir ce qu’il veut faire de son propre retour, sachant que celui-ci n’a vraiment de sens que pour en faire l’opportunité d’une refonte radicale des structures et du modèle de politique économique. Dit autrement, sortir sans faire défaut sur une partie de la dette, sans revenir sur la parfaite mobilité des capitaux, sans remettre au pas le secteur bancaire, ou sans redéfinir entièrement les modalités de financement des déficits publics, c’est rompre pour rien].

Mais l’attrait possible d’une proposition d’autodissolution collective se joue moins dans ses propriétés fonctionnelles de stabilisation relative des départs que dans une convergence des préférences intrinsèques pour le dénouement, sans doute à peine ébauchée pour l’heure, mais dont les forces pourraient croître plus rapidement qu’on ne l’imagine. Ceci parce qu’elles sont en fait déjà à l’œuvre, et qu’en cette matière c’est le premier pas qui coûtait : celui de s’avouer le désir d’en finir avec tout ça, de commencer à envisager ce qui était jusqu’ici un inconcevable. Le résultat de cinq années de crise absurde, dont le terme est rien moins qu’en vue, c’est que l’inconcevable pourrait devenir l’objet, sinon d’une paradoxale unanimité, du moins d’une possible nouvelle majorité. On y retrouverait bien sûr les pays recrus de fatigue austéritaire et désireux d’avoir enfin le droit d’essayer autre chose, mais aussi, plus surprenant, les pays dominants, qui vivent de plus en plus comme un fléau d’avoir à cohabiter avec des « incapables », et comme un fardeau d’avoir à financer des aides « à fonds perdus ». Les forces centrifuges sont donc partout, et pas seulement où l’on croyait (les candidats à l’exit forcé).

Pour un européisme réel

Et si la proposition de l’autodissolution collective n’est pas mûre, et qu’elle est rejetée ? – hypothèse qu’on ne saurait écarter d’un revers de main… L’option de sortie unilatérale est là, et elle sera activée. Tout l’intérêt du « sommet internationaliste du plan B » cependant – et c’est bien en ce point qu’il faut saluer l’initiative – consiste à œuvrer pour qu’il y ait des sorties unilatérales et que, ce faisant… elles cessent d’être unilatérales. Pour être négative, la communauté de refus de l’euro antidémocratique est déjà la base d’une reconstruction collective possible, en tout cas de la concrétisation rapide d’une idée fondamentale qui fait l’identité du plan C, ou B, peu importe maintenant la lettre qu’on lui donne, puisque son vrai nom est la sortie de gauche. La sortie de gauche est celle qui brise les équations hypnotiques Euro = Europe, et Europe = Union politique (ou rien) – les équations de l’européisme obtus.

Si l’on appelle « européisme obtus » l’acharnement à faire faire communauté à des hétérogénéités sans jamais vouloir poser la question de leurs compatibilités possibles, voire au mépris de leurs incompatibilités avérées, disons sans ambages que le plan C en est la radicale résiliation – disons-le en tout cas à l’usage de ceux à qui le spectacle grec de cet été n’a pas fait connecter deux neurones. Résiliation de l’européisme obtus mais aussi, par-là, possibilité d’un européisme réel, celui-là même qui, pourvu qu’on l’explicite, peut se trouver promu par le « sommet internationaliste », et qui répondrait à la définition suivante : poser le désir de l’intensification maximale des liens inter-nationaux comme le principe directeur des nations d’Europe, mais d’une intensification qui sait ce qu’elle peut et ce qu’elle ne peut pas. Qui sait en particulier que l’unification politique est hors de sa portée pour cette raison désormais bien établie que l’unification monétaire est un échec – et qu’une communauté politique intégrée sans monnaie unique n’a simplement pas de sens [on abandonne aux acharnés de la dénégation de soutenir encore que, tout au contraire, « la monnaie unique n’a échoué que faute d’intégration politique » – contre cette évidence répétée mécaniquement, et qui dispense d’avoir à penser, le problème européen aura tenu à une idiosyncrasie monétaire (allemande) métapolitique, c’est-à-dire absolument rétive à se laisser saisir dans les processus politiques ordinaires de la démocratie délibérative-parlementaire. Ça n’est donc pas la peine de déplorer répétitivement le défaut d’une « construction politique complète » de la monnaie unique : c’est cette construction même qui était impossible].

Vouloir « faire Europe », mais hors des fantasmes de l’intégration politique, dont la poursuite aveugle aura d’ailleurs eu pour effet de produire l’exact contraire de ce qu’elle prétendait faire advenir, à savoir le ressentiment nationaliste et l’inimitié en lieu et place de la « paix entre les peuples », « faire Europe » donc, au sens de l’approfondissement délibéré des liens inter-nationaux, ne demande en aucun cas d’en passer ni par la monnaie ni par la communauté politique intégrée. Il n’est d’ailleurs même pas besoin pour en défendre l’idée de se prévaloir par anticipation de la logique des antidotes, ceux dont il faudrait d’urgence contrer les « replis nationaux » qui accompagneraient inévitablement l’abandon de l’eurozone. Car, et telle est (devrait être) la thèse explicite du « sommet internationaliste », on ne voit pas quelle infirmité de pensée interdit de concevoir positivement que des pays se lient, et de liens toujours plus divers et toujours plus profonds, hors de l’intégration monétaire et financière !, comme en témoignent d’ailleurs de nombreuses réalisations européennes concrètes, elles univoquement vertueuses, et sans rapport aucun avec l’euro : Airbus ou Ariane en matière de coopération industrielle, le CERN comme Europe des chercheurs, Erasmus comme celle des étudiants, les Rencontres européennes de littérature comme leur nom l’indique, et encore mille autres choses à imaginer de même nature, qui diraient toutes la possibilité du lien hors de la discipline monétaire, l’inanité meurtrière de l’alternative qui ne laisse le choix qu’entre celle-ci et la guerre, qui explique qu’entre l’euro et les camps il n’y a rien, infâme bêtise à laquelle il faut opposer sans relâche le désir de liens toujours plus denses – soit l’adresse politique même du plan C.

Que des forces obscures, nationalistes et xénophobes, n’attendent qu’une occasion pour se donner libre cours, et qu’elles puissent voir celle-ci dans l’abandon de l’eurozone, il faudrait être inconscient pour en écarter l’hypothèse. Mais les événements politiques ne sont pas des fatalités que nous n’aurions qu’à contempler passivement. Ils sont tels que nous les conformons, par les intentions politiques que nous y injectons, et par lesquelles nous les faisons être. C’est bien d’ailleurs tout ce qui ferait la différence entre une sortie de droite (extrême) et une sortie de gauche. La sortie de gauche est celle dont l’adresse propre dirait dans le même mouvement et le refus catégorique de la monnaie antidémocratique, l’absurdité d’intégrations mal pensées, et l’égale volonté de rapprocher toujours plus les peuples européens, mais hors des forçages technocratiques, et sous leurs rapports de compatibilité réelle – en faisant d’ailleurs l’hypothèse que ceux-ci sont nombreux. Le plan C, c’est celui qui donne à l’abandon de l’eurozone sa signification de gauche en l’accompagnant inséparablement de multiples propositions qui diront toutes le désir de remplacer les impossibles 3%-60% par des équivalents toujours plus nombreux de CERN et d’Erasmus.

L’européisme obtus est obtus au carré. Il l’est par ses impasses intellectuelles intrinsèques. Il s’élève à la puissance deux de ne plus même s’apercevoir que voulant « faire l’Europe » mais ne voulant jamais réfléchir aux manières praticables de la faire, son volontarisme aveugle, ignorant des rapports de compatibilité réelle, n’a pas d’autre résultat que de contribuer à la défaire. Forcer des parties à composer un tout impossible, c’est bien prendre le risque de les redisperser violemment. L’européisme obtus est devenu le plus sûr ennemi de l’Europe : il faut sauver l’Europe de ceux qui veulent la sauver. Pour être à la fois impraticable et la seule que cet européisme puisse envisager, la forme maximale de l’Europe est aussi la forme nulle. A égale distance de cette illusion destructrice et de l’inconséquence végétative qui demeure dans les traités en continuant d’espérer la démocratie (ou le relèvement de l’austérité), le plan C envisage une autre voie qui restaure la souveraineté, s’affranchit de l’absurdité économique, et se tient aux réquisits d’un inter-nationalisme réel qui commande, non pas le forçage d’intégrations imposibles (ou trop loin de leurs maturités), mais le devoir du rapprochement sous toutes les formes praticables. Avec, qui sait, peut-être quelque chance que, sensibles à sa proposition d’un européisme pour le meilleur, nombreux soient les autres peuples du continent qui commencent à lui prêter attention.

Frédéric Lordon
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Re: Des causes et des conséquences de la crise économique

Messagede Ouais_supère le 03 Nov 2015, 14:40

La France a peur :

Pierre Gattaz, patron du Medef a écrit:Le CDI tel qu’il est fait, est très inquiétant, très anxiogène.


Le même a écrit:Le Code du Travail fait très peur.
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