À propos des sémites et des antisémites, des sionistes et des antisionistes
25 févr. 2019
Par Shlomo Sand
Si toute expression antijuive dans le monde ne cesse de m’inquiéter, j’éprouve un certain écœurement face au déluge d’hypocrisie et de manipulations orchestré par tous ceux qui veulent désormais incriminer quiconque critique le sionisme.
Bien que résidant en Israël, « Etat du peuple juif », j’ai suivi de près les débats, en France, sur : antisémitisme et antisionisme. Si toute expression antijuive dans le monde ne cesse de m’inquiéter, j’éprouve un certain écœurement face au déluge d’hypocrisie et de manipulations orchestré par tous ceux qui veulent désormais incriminer quiconque critique le sionisme.
Commençons par les problèmes de définition. Depuis longtemps déjà, je ressens un malaise non seulement face à la récente formule en vogue : « civilisation judéo-chrétienne », mais aussi face à l’utilisation traditionnelle du vocable : « antisémitisme ». Ce terme, comme l’on sait, a été inventé dans la seconde moitié du 19ème siècle par Wilhelm Marr, nationaliste-populiste allemand qui détestait les juifs. Conformément à l’esprit de cette époque, les utilisateurs de ce terme tenaient pour présupposé de base l’existence d’une hiérarchie des races dans laquelle l’homme blanc européen se situe au sommet, tandis que la race sémite occupe un rang inférieur. L’un des fondateurs de la « science de la race » fut, comme l’on sait, le français Arthur Gobineau.
De nos jours, l’Histoire un tantinet plus sérieuse ne connaît que des langues sémites (l’araméen, l’hébreu, et l’arabe, qui se sont diffusées au Proche Orient), et ne connaît, en revanche, nulle race sémite. Sachant que les juifs d’Europe ne parlaient pas couramment l’hébreu, qui n’était utilisé que pour la prière, (de même que les chrétiens utilisaient le latin), il est difficile de les considérer comme des sémites.
Faut-il rappeler que la haine raciale moderne envers les juifs constitue, avant tout, un héritage des églises chrétiennes ? Dès le quatrième siècle, le christianisme s’est refusé à considérer le judaïsme comme une religion légitime concurrente, et à partir de là, il a créé le fameux mythe de l’exil : les juifs ont été exilés de Palestine pour avoir participé au meurtre du fils de Dieu ; c’est pourquoi, il convient de les humilier pour démontrer leur infériorité. Il faut pourtant savoir, qu’il n’y a jamais eu d’exil des juifs de Palestine, et, jusqu’à aujourd’hui, on ne trouvera pas le moindre ouvrage de recherche historique sur le sujet !
Personnellement, je me range dans l’école de pensée traditionnelle qui se refuse à voir les juifs comme un peuple-race étranger à l’Europe. Dès le 19ème siècle, Ernest Renan, après s’être libéré de son racisme, avait affirmé que : Le juif des Gaules… n’était, le plus souvent, qu’un Gaulois professant la religion israélite. » L’historien Marc Bloch a précisé que les juifs sont : « Un groupe de croyants recrutés, jadis, danstout le monde méditerranéen, turco-khazar et slave ». Et Raymond Aron d’ajouter : « Ceux que l’on appelle les juifs ne sont pas biologiquement, pour la plupart, des descendants des tribus sémites… ». La judéophobie s’est, cependant, toujours obstinée à voir les juifs, non pas comme une croyance importante, mais comme une nation étrangère.
Le lent recul du christianisme, en tant que croyance hégémonique en Europe ne s’est pas accompagné, hélas, d’un déclin de la forte tradition judéophobe. Les nouveaux « laïcs » ont transformé la haine et la peur ancestrales en idéologies « rationalistes » modernes. On peut ainsi trouver des préjugés sur les juifs et le judaïsme non seulement chez Shakespeare ou Voltaire, mais aussi chez Hegel et Marx. Le nœud gordien entre les juifs, le judaïsme et l’argent semblait allait de soi parmi les élites érudites. Le fait que la grande majorité des millions de juifs, en Europe orientale, ait souffert de la faim, et ait vécu en situation de pauvreté, n’a absolument pas eu d’effet sur Charles Dickens, Fiodor Dostoïevski, ni sur une grande fraction de la gauche européenne. Dans la France moderne, la judéophobie a connu de beaux jours non seulement chez Alphonse Toussenel, Maurice Barrès et Edouard Drumont, mais aussi chez Charles Fourier, Pierre-Joseph Proudhon, voire, pendant un temps, chez Jean Jaurès et Georges Sorel.
Avec le processus de démocratisation, la judéophobie a constitué un élément immanent parmi les préjugés des masses européennes : l’affaire Dreyfus a fait figure d’événement « emblématique », en attendant d’être surpassée, et de loin, par l’extermination des juifs durant la seconde guerre mondiale. C’est entre ces deux événements historiques qu’est né le sionisme, en tant qu’idée et mouvement.
Il faut cependant rappeler que jusqu’à la seconde guerre mondiale, la grande majorité des juifs et leurs descendants laïques étaient antisionistes. Il n’y avait pas que l’orthodoxie, forte et organisée, pour s’indigner face à l’idée de précipiter la rédemption en émigrant vers la Terre Sainte ; les courants religieux plus modernistes (réformateurs ou conservateurs), s’opposaient aussi vivement au sionisme. Le Bund,parti laïque en qui se reconnaissait la majorité des yddishophones socialistes de l’empire russe, puis de la Pologne indépendante, considérait les sionistes comme des alliés naturels des judéophobes. Les communistes d’origine juive ne perdaient pas une occasion de condamner le sionisme comme complice du colonialisme britannique.
Après l’extermination des juifs d’Europe, les rescapés qui n’avaient pas réussi à trouver à temps refuge en Amérique du Nord, ou en URSS, adoucirent leur relation hostile au sionisme, alors même que la majorité des pays occidentaux et du monde communiste en venait à reconnaître l’Etat d’Israel. Le fait que la création de cet Etat se soit effectuée, en 1948, aux dépens de la population arabe autochtone ne gêna pas outre mesure. La vague de la décolonisation en était encore à ses prémices, et ne constituait pas une donnée à prendre en compte. Israel était alors perçu comme un Etat-refuge pour les juifs errants, sans abri ni foyer.
Le fait que le sionisme ne soit pas parvenu à sauver les juifs d’Europe, et que les survivants aient souhaité émigrer en Amérique, et malgré la perception du sionisme comme étant une entreprise coloniale au plein sens du terme, n’altèrent pas une donnée significative : le diagnostic sioniste concernant le danger qui planait sur la vie des juifs dans la civilisation européenne du vingtième siècle (nullement judéo-chrétienne !), s’était avéré exact. Théodore Herzl, le penseur de l’idée sioniste, avait, mieux que les libéraux et les marxistes, compris les judéophobes de son époque.
Cela ne justifie pas, pour autant, la définition sioniste selon laquelle les juifs forment un peuple-race. Cela ne justifie pas davantage la vision des sionistes décrétant que la Terre Sainte constitue la patrie nationale sur laquelle ils auraient des droits historiques. Les sionistes ont, cependant, créé un fait accompli politique, et toute tentative de l’effacer se traduirait par de nouvelles tragédies dont seront victimes les deux peuples qui en ont résulté : les Israéliens et les Palestiniens.
Il faut en même temps se souvenir et le rappeler : si tous les sionistes ne réclament pas la poursuite de la domination sur les territoires conquis en 1967, et si nombre d’entre-eux ne se sentent pas à l’aise avec le régime d’apartheid qu’Israel y exerce depuis 52 ans, tout un chacun qui se définit comme sioniste s’obstine à voir en Israel, au moins dans ses frontières de 1967, l’Etat des juifs du monde entier, et non pas une République pour tous les israéliens, dont un quart ne sont pas considérés comme juifs, parmi lesquels 21% sont arabes.
Si une démocratie est fondamentalement un Etat aspirant au bien-être de tous ses citoyens, de tous ses contribuables, de tous les enfants qui y naissent, Israel, par-delà le pluralisme politique existant, est, en réalité, une véritable ethnocratie, à l’instar de ce qu’étaient la Pologne, la Hongrie, et d’autres Etats d’Europe de l’Est, avant la seconde guerre mondiale.
La tentative du président français Emmanuel Macron et de son parti visant aujourd’hui à criminaliser l’antisionisme comme une forme de l’antisémitisme s’apparente à une manœuvre cynique et manipulatoire. Si l’antisionisme devenait une infraction pénale, je recommanderais à Emmanuel Macron de faire condamner, à titre rétroactif, le bundisteMarek Edelman, qui fut l’un des dirigeants du ghetto de Varsovie et totalement antisioniste. Il pourrait aussi convier au procès les communistes antisionistes qui, plutôt que d’émigrer en Palestine, ont choisi de lutter, les armes à la main, contre le nazisme, ce qui leur a valu de figurer sur « l’affiche rouge ».
S’il entend faire preuve de cohérence dans la condamnation rétroactive de toutes les critiques du sionisme, Emmanuel Macron devra y joindre ma professeure Madeleine Rebérioux, qui présida la Ligue des Droits de l’Homme, mon autre professeur et ami : Pierre Vidal-Naquet, et aussi, bien évidemment : Éric Hobsbawm, Edouard Saïd, et bien d’autre éminentes figures, aujourd’hui décédées, mais dont les écrits font encore autorité.
Si Emmanuel Macron souhaite s’en tenir à une loi réprimant les antisionistes encore en vie, la dite-future loi devra aussi s’appliquer aux juifs orthodoxes de Paris et de New-York qui récusent le sionisme, à Naomi Klein, Judith Butler, Noam Chomsky, et à bien d’autres humanistes universalistes, en France et en Europe, qui s’auto-identifient comme juifs tout en s’affirmant antisionistes.
On trouvera, bien évidemment, nombre d’idiots à la fois antisionistes et judéophobes, de même qu’il ne manque pas de pro-sionistes imbéciles, judéophobes aussi, pour souhaiter que les juifs quittent la France et émigrent vers l’Etat d’Israel. Faudra-t-il les inclure également dans cette grande envolée judiciaire ? Prenez garde, Monsieur le Président, à ne pas vous laisser entraîner dans ce cycle infernal, au moment précis où la popularité décline !
Pour conclure, je ne pense pas qu’il y ait une montée significative de l’antijudaïsme en France. Celui-ci a toujours existé, et je crains, hélas, qu’il n’ait encore de beaux jours devant lui. Je n’ai, toutefois, aucun doute sur le fait que l’un des facteurs qui l’empêche de régresser, notamment dans certains quartiers où vivent des gens issus de l’immigration, est précisément la politique pratiquée par Israel à l’encontre des Palestiniens : ceux qui vivent, comme citoyens de deuxième catégorie, à l’intérieur de « l’Etat juif », et ceux qui, depuis 52 ans, subissent une occupation militaire et une colonisation brutales.
Faisant partie de ceux qui protestent contre cette situation tragique, je soutiens de toutes mes forces la reconnaissance du droit à l’autodétermination des Palestiniens, et je suis partisan de la « désionisation » de l’Etat d’Israel. Devrai-je, dans ce cas, redouter que ma prochaine visite en France, ne m’envoie devant un tribunal ?
Traduit de l’hébreu par Michel Bilis
Je n’ai, toutefois, aucun doute sur le fait que l’un des facteurs qui l’empêche de régresser, notamment dans certains quartiers où vivent des gens issus de l’immigration, est précisément la politique pratiquée par Israel à l’encontre des Palestiniens : ceux qui vivent, comme citoyens de deuxième catégorie, à l’intérieur de « l’Etat juif », et ceux qui, depuis 52 ans, subissent une occupation militaire et une colonisation brutales.
sccc a écrit:Je n’ai, toutefois, aucun doute sur le fait que l’un des facteurs qui l’empêche de régresser, notamment dans certains quartiers où vivent des gens issus de l’immigration, est précisément la politique pratiquée par Israel à l’encontre des Palestiniens : ceux qui vivent, comme citoyens de deuxième catégorie, à l’intérieur de « l’Etat juif », et ceux qui, depuis 52 ans, subissent une occupation militaire et une colonisation brutales.
Et ça, on ne l’entendra ni ne le lira jamais à la télé ou dans les journaux...
Ouais_supère a écrit:Stef, t'es chiant
Monsieur H., poursuivant ses objectifs pangermanistes et se faisant alors le champion du principe des nationalités, déclare vouloir « libérer les Allemands des Sudètes » de l'« oppression » tchécoslovaque.
Comment 2 des plus éminents ministres ont-ils terminé hors de la 21e Knesset ?
Quittant HaBayit HaYehudi pour fonder HaYamin HaHadash, Bennett et Shaked ont présenté un partenariat religieux-laïc novateur. Puis ils ont fait volte-face - la base n'a pas suivi
Comme on pouvait s’y attendre et lorsque, durant les jours qui ont précédé l’électeur, Netanyahu a commencé à avertir que Gantz représentait une menace réelle pour son règne prolongé – la campagne dite « gevalt » (appel au secours) du Premier ministre – de nombreux Israéliens de droite ont entendu l’appel et ont voté pour le Likud au lieu de donner leur voix à un parti de droite plus modeste. Et ce sont finalement à ces électeurs que le Likud doit ses 36 sièges, portant également préjudice à l’Union des partis de droite – et ne laissant rien à Bennett et Shaked.[/Quote]
Ghinzani a écrit:Je me demande pourquoi les israéliens arabes ne deviennent pas palestiniens ?
sheon a écrit:Ouais, je me demande pourquoi ils ne veulent pas être parqués derrière des grillages, aussi.
sccc a écrit:Ghinzani a écrit:Je me demande pourquoi les israéliens arabes ne deviennent pas palestiniens ?
Tu te demandes toujours beaucoup de choses. Mais jamais les bonnes.
sccc a écrit:Ghinzani a écrit:Je me demande pourquoi les israéliens arabes ne deviennent pas palestiniens ?
Tu te demandes toujours beaucoup de choses. Mais jamais les bonnes.
sheon a écrit:Non, c'est une question idiote : tu demandes pourquoi des gens ne veulent pas changer de nationalité et ainsi être persécutés.
Ghinzani a écrit:sheon a écrit:Non, c'est une question idiote : tu demandes pourquoi des gens ne veulent pas changer de nationalité et ainsi être persécutés.
En quoi est elle idiote ? Si Israël était si insupportable à vivre, ces arabes partiraient, non?
sheon a écrit:Mais tu lis pas nos réponses, en fait.
Ghinzani a écrit:sheon a écrit:Mais tu lis pas nos réponses, en fait.
Si, elles, sont idiotes effectivement.
Tu le fais exprès c'est pas possible ? C'est "insupportable" d'y vivre surtout quand tu es Palestinien.Ghinzani a écrit:sheon a écrit:Non, c'est une question idiote : tu demandes pourquoi des gens ne veulent pas changer de nationalité et ainsi être persécutés.
En quoi est elle idiote ? Si Israël était si insupportable à vivre, ces arabes partiraient, non?
Ghinzani a écrit:sccc a écrit:Ghinzani a écrit:Je me demande pourquoi les israéliens arabes ne deviennent pas palestiniens ?
Tu te demandes toujours beaucoup de choses. Mais jamais les bonnes.
C’Est une question qui dérange manifestement...
Hugues a écrit:Quand la langue se délie enfin...
https://www.francetvinfo.fr/monde/proche-orient/israel-palestine/pour-l-ancien-ambassadeur-francais-gerard-araud-israel-est-un-etat-d-apartheid_3409887.html
Il fallait que ce soit dit, par quelqu'un dont la voix porte.
C'est fait.
https://www.theatlantic.com/politics/archive/2019/04/conversation-outgoing-french-ambassador-gerard-araud/587458/
Hugues
Porcaro56 a écrit:Ghinzani a écrit:sheon a écrit:Non, c'est une question idiote : tu demandes pourquoi des gens ne veulent pas changer de nationalité et ainsi être persécutés.
En quoi est elle idiote ? Si Israël était si insupportable à vivre, ces arabes partiraient, non?
Oui finalement la vie doit être plus facile en israêl que dans d'autres pays arabes tout compte fait !
Par 'ailleurs sur les plages de Tel Aviv tout le monde cohabite pacifiquement !
Tarod a écrit:Porcaro56 a écrit:Ghinzani a écrit:sheon a écrit:Non, c'est une question idiote : tu demandes pourquoi des gens ne veulent pas changer de nationalité et ainsi être persécutés.
En quoi est elle idiote ? Si Israël était si insupportable à vivre, ces arabes partiraient, non?
Oui finalement la vie doit être plus facile en israêl que dans d'autres pays arabes tout compte fait !
Par 'ailleurs sur les plages de Tel Aviv tout le monde cohabite pacifiquement !
Et dans une ville comme Hébron, pourtant Israélienne le trottoir dégueulasse pour les arabes et la rue et le trottoir bien entretenu pour les autres, le tout séparé par un grillage... à l'intérieur d'un même pays. Et après on dit qu'il n'y a pas de situation d'apartheid
Ghinzani a écrit::10:Tarod a écrit:Porcaro56 a écrit:Ghinzani a écrit:sheon a écrit:Non, c'est une question idiote : tu demandes pourquoi des gens ne veulent pas changer de nationalité et ainsi être persécutés.
En quoi est elle idiote ? Si Israël était si insupportable à vivre, ces arabes partiraient, non?
Oui finalement la vie doit être plus facile en israêl que dans d'autres pays arabes tout compte fait !
Par 'ailleurs sur les plages de Tel Aviv tout le monde cohabite pacifiquement !
Et dans une ville comme Hébron, pourtant Israélienne le trottoir dégueulasse pour les arabes et la rue et le trottoir bien entretenu pour les autres, le tout séparé par un grillage... à l'intérieur d'un même pays. Et après on dit qu'il n'y a pas de situation d'apartheid
C’est une ville qui est divisée et donc sous double autorité. Il revient donc à chaque partie de gérer la sienne....
Hugues a écrit:A totue affirmation, argumentation et démonstration..
Tes interlocuteurs ont montré par la paraphrase l'idiotie de ton affirmation.
On attend que tu démontres l'idiotie de ces paraphrase.
On va attendre longtemps je pense.
Hugues
Ghinzani a écrit:Hugues a écrit:A totue affirmation, argumentation et démonstration..
Tes interlocuteurs ont montré par la paraphrase l'idiotie de ton affirmation.
On attend que tu démontres l'idiotie de ces paraphrase.
On va attendre longtemps je pense.
Hugues
Pour beaucoup,de toutes obédiences, la séparation ethnique s’impose comme une évidence, chacun pensant être le gentil et l’autre Le méchant. Les arabes israéliens sont un million et demi comprenant une majorité de musulmans mais aussi des chrétiens. Ces arabes fréquentent les mêmes lieux de travail, mêmes hôpitaux, mêmes plages sans barrages militaires.
Il y a bien sûr ( et c’est cocasse de « profiter « des avantages donnés par l’état israélien) des réfractaires à cet état mais la majorité ( sondage de 2014 donne 77% d’arabes musulmans, 92% chez les chrétiens et 97% chez les Druzes) des arabes israéliens préfèrent vivre dans l’Etat juif plutôt qu’Un éventuel état palestinien. Ils reconnaissent un niveau de vie, d’éducation et de liberté sans équivalent dans les pays voisins.
Le sort des palestiniens les touche mais, disent-ils, leur combat n’Est pas le nôtre.
L’imam Abu el- nas se dit fier de sa religion mais se reconnaît comme citoyen israélien et incite ses fidèles à la loyauté envers cet état. Il n’hésite à répéter le besoin de l’armée, de la police, des universités, de la sécurité sociale. Il faut, dit-il accepter les lois de son pays et va jusqu’à inciter au départ ceux qui n’acceptent pas ça.
Il est farouchement opposé au cheikh Raed Salah violent, incitateur de conflits ( d’ailleurs proscrit de la mosquée d’Al-Aqsa) qui est même interdit de séjour en Jordanie par ses liens avec les frères musulmans.
Le rejet massif du plan Lieberman démontre également un attachement des arabes israéliens à leur état.
Les faits de la vie au quotidien sont loin des informations qui nous parviennent.
Prenons l’exemple du clash du 12-10/2015 à Nazareth. Le député arabe A. Odeh est interviewé ( dans la rue principale) sur sa réaction à la vague d’attentats au couteau. Il se lance dans ses diatribes et ses litanies sur les réactions des palestiniens lorsque le maire de Nazareth ( A. Salem) lui signifie de dégager ( sic) , que sa présence et son intervention est un désastre pour Nazareth à la fois pour le commerce ( les juifs sont d’excellents clients) mais aussi pour le tourisme.
Cette affaire montre bien le fossé séparant la réthorique des députés arabes israéliens et la vie quotidienne.
Le commerce est un des ciments de la relation judeo-arabe en Israël. La haute technologie en offre de beaux exemples.
Citons l’exe De J.Srouji issu d’une famille modeste, ce garçon exceptionnellement doué , sorti de la prestigieuse et mondialement connue école Technion est un pilier d’Apple et n’A pas hésité à inciter le géant à la Pomme à s’implanter en Israël : trois centres de recherche s’y trouvent.
Combien de sociétés start up et de haute technologie aux mains d’arabes Israéliens issus de Technion ont vus le jour avec une synergie entre juifs et musulmans ? Ces sociétés ont des marchés potentiels de 400 millions d’hab Aux alentours...I. Telhami ( entrepreneur) pousse à ces synergies et dit » si les arabes israéliens qui ont la chance de vivre dans ce pays où se développent les meilleures technologies du monde peuvent connecter le monde arabe à ces dernières ainsi que l’occ, ils sont aussi par ce fait des vecteurs de la paix. »
Il fut récompensé par la plus haute distinction de l’uni D’Haïfa pour son œuvre sur le rapprochement judeo-arabe.
Combien d’ara Israéliens engagés dans l’armée Tsahal qui comme chacun sait est bien plus qu’un Seule armée. En avril 2016, J. Hakrush a été nommé numéro 2 de la police israélienne ....s’accompagnant du recrutement de 1000 policiers arabes.
Une telle coopération entre juifs et arabes ne permet elle pas de vivre dans un même état ?
Je pense qu’il est clair après ces exemples qu’aucun ( ou si peu) arabe israélien n’aVraiment d’un état palestinien ou du moins d’en faire partie d’un part avec les dirigeants actuels et en mesurant ce qu’il perdrait.
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