Cortese a écrit:Plus sérieusement :
Chavez soutient Ahmadinejad.
Caracas a pris position en faveur de Téhéran, mardi 16 juin, à propos de la réélection contestée du président iranien, Mahmoud Ahmadinejad. "Le Venezuela exprime son ferme rejet de la campagne de discrédit, féroce et infondée, déclenchée à l'étranger contre les institutions de la République islamique d'Iran, avec l'objectif de troubler le climat politique de ce pays frère", affirme une déclaration officielle, reprenant les arguments utilisés par le pouvoir iranien. Le scrutin a été une "extraordinaire journée démocratique", estime Caracas.
Dimanche, dans son programme télévisé "Allô président !", le président vénézuélien, Hugo Chavez, avait "félicité Ahmadinejad, réélu par une grande majorité". Le chef de la "révolution bolivarienne" considère son homologue iranien comme un "vaillant lutteur pour la révolution islamique et contre le capitalisme". M. Chavez s'en est pris aux "porte-parole du capitalisme" qui contestent le scrutin, "très important pour les peuples qui luttent pour un monde meilleur".
Lors de sa dernière visite en Iran, en avril, M. Chavez avait invoqué Dieu pour le renforcement des relations irano-vénézuéliennes. "Qu'il illumine notre voie, pour que nous soyons capables de transformer (notre duo) en un groupe invincible pour la transformation du monde", avait-il lancé. En 2004, M. Chavez a fait la connaissance de M. Ahmadinejad, alors maire de Téhéran lors de l'inauguration d'une statue de Simon Bolivar dans la capitale iranienne. Entre les deux dirigeants, le courant est passé. "Les nations iranienne et latino-américaines luttent pour la liberté et alimentent les révoltes anticolonialistes", avait assuré l'Iranien. Leur relation était d'emblée placée sous le signe de la convergence idéologique.
ENTREPRISES MIXTES
Parvenu à la présidence de la République islamique, M. Ahmadinejad a profité des bons offices de M. Chavez pour rompre l'isolement de l'Iran, en nouant des liens avec la Bolivie, le Nicaragua et l'Equateur, alliés du Venezuela. Téhéran a souhaité adhérer à l'Alternative bolivarienne pour les Amériques (ALBA), pilotée par Caracas. Et le Venezuela a soutenu l'Iran au sein de l'Agence internationale de l'énergie atomique qui réclame vainement la transparence du programme nucléaire iranien, soupçonné de comprendre un volet militaire.
Respectivement deuxième et quatrième producteurs de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), l'Iran et le Venezuela ont toujours été partisans d'une réduction de la production pour soutenir la hausse des prix du baril. Toutefois, en dépit de la signature d'une trentaine d'accords de coopération, les deux gouvernements peinent à mettre en oeuvre des projets communs.
Une banque binationale a été lancée en avril, dotée de 1,6 milliard de dollars, mais les experts restent sceptiques. Au Venezuela, des entreprises mixtes fabriquent des tracteurs et des voitures (la Samand iranienne, rebaptisée Centauro). Caracas souhaite que les Iraniens l'aident à exploiter les sables bitumineux de l'Orénoque. Mais les échanges plafonnent à 50 millions de dollars, très loin des 20 milliards de dollars assignés comme objectif. Les échanges entre l'Iran et le Brésil s'élèvent à 2 milliards de dollars.
L'affinité affichée entre la révolution bolivarienne et la révolution islamique est loin de faire l'unanimité en Amérique latine, même parmi les mieux disposés à l'égard de Caracas. En 2007, l'Argentine a lancé des avis de recherche contre cinq dignitaires iraniens, accusés d'être les commanditaires de l'attentat contre l'Association mutuelle israélite argentine (AMIA), qui a fait 85 morts et 300 blessés à Buenos Aires, en 1994. Selon l'enquête, les Iraniens voulaient "punir" les Argentins, qui ne leur ont pas vendu la technologie nucléaire promise.
Paulo A. Paranagua. Le Monde.fr
Bah c'est clair que les loups ne se mangent pas entre eux...