Actualité: internationale, nationale, politique, économique

Le salon francophone est dédié aux sujets n'ayant pas de lien avec la F1 ni autres sports mécaniques. C'est un salon pour se détendre en refaisant le monde.

Re: Actualité: internationale, nationale, politique, économique

Messagede sccc le 05 Juin 2018, 20:43

Hugues a écrit:



Hugues

Elle votera pour le renouvellement des sanctions, comme l'Autriche d'ailleurs.
scc
THE ITALIAN GUY...
"...elles donnent beaucoup de lait vos chèvres mon brave? Les blanches donnent beaucoup de lait...et les noirrres aussi..."
Avatar de l'utilisateur
sccc
 
Messages: 20255
Inscription: 22 Fév 2003, 18:32
Localisation: Belgique

Re: Actualité: internationale, nationale, politique, économique

Messagede Toma le 05 Juin 2018, 21:30

J'adore cette vidéo de la sécurité routière :good

"The thing about quotes on the internet is that you cannot confirm their validity."

Abraham Lincoln
Avatar de l'utilisateur
Toma
is so
 
Messages: 17441
Inscription: 22 Fév 2003, 18:54
Localisation: Aix en Provence

Re: Actualité: internationale, nationale, politique, économique

Messagede Shoemaker le 06 Juin 2018, 02:32

Publié le 5 Juin 2018 par Descartes
Souverainisme de conviction, souverainisme d'opportunité
Si j’avais écrit ce texte il y a seulement quelques jours, il aurait certainement été très différent. Encore une illustration du fait que, comme disait Harold Wilson, « a week is a long time in politics » (« en politique, une semaine c’est longtemps »). Il y a une semaine, l’alliance souverainiste entre la Lega et le M5S se voyaient refuser la possibilité de former un gouvernement sur le refus du président italien de nommer un anti-euro au ministère de l’économie, et on s’acheminait vers de nouvelles élections qui dans ces conditions avaient tout d’un référendum sur l’Euro. En une semaine, tout à changé : les « souverainistes » ont accepté de mettre de l’eau dans leur vin, nommant un économiste certes eurosceptique mais acceptable pour Bruxelles et pour les marchés au ministère de l’économie. Plus de référence à l’Euro dans le programme, et plus d’élections à l’horizon. Les « souverainistes » auront donc tout le temps de s’user au pouvoir en faisant une politique qui n’est pas la leur.

Je ne suis pas un expert ni même un connaisseur de politique intérieure italienne, et mes propos ne sont donc que ceux d’un observateur attentif et rien de plus. Cependant, on retrouve dans le drame italien des points communs tellement significatifs avec d’autres expériences partout en Europe, qu’il faut s’interroger sur la vraie nature du populisme « souverainiste ». Car ce n’est pas la première fois qu’un parti, qu’une alliance hostile à l’Euro recule devant l’obstacle dès que la perspective d’accéder au pouvoir – et même à un certain pouvoir – est proche. Marine Le Pen, pour ne donner qu’un exemple, a eu la même réaction entre les deux tours de l’élection présidentielle. Un peu comme si la sortie de l’Euro était un rêve dont on se débarrasse dès que la réalité du pouvoir est proche.

La tragédie du souverainisme, c’est qu’il n’y a pas de partis politiques dont le souverainisme soit un souverainisme de conviction. Les partis dits souverainistes n’adoptent souvent cette position pour des raisons purement opportunistes (1). Le rejet de la supranationalité et la défense de la souveraineté nationale n’est pas chez eux une conviction profonde, mais le résultat d’un calcul purement électoral : puisqu’il y a un secteur important de l’électorat – notamment des couches populaires – en déshérence politique et de plus en plus sceptique devant le discours des eurolâtres, des politiciens ambitieux cherchent à le récupérer en tenant un discours souverainiste. Mais sans pour autant adhérer intellectuellement.

Les conséquences de cet état de fait sont dramatiques. Non seulement la pensée souverainiste est portée par éclipses, pervertie pour faire place aux éléments idéologiques disparates portés par les mouvements qui l’adoptent, mais surtout on tend à l’abandonner au fur et à mesure qu’on se rapproche du pouvoir, c’est-à-dire, du moment où il faudra traduire ses paroles en actes. Beaucoup de ces souverainistes en peau de lapin ne veulent pas en leur for intérieur la sortie de l’Euro, ou si l’on veut être plus charitable, ne la croient pas possible. Et dans tous les cas, ils ne sont pas prêts à en prendre le risque.

L’exemple le plus achevé de ce double discours est probablement Jean-Luc Mélenchon. Le chef des « insoumis » est considéré en effet – et cela malgré une histoire politique qui témoigne du contraire – comme un « souverainiste ». Que propose-t-il ? Une « rupture avec les traités européens ». Mais cette « rupture » est-elle le début d’un projet souverainiste ? Que nenni. Cette « rupture » n’annonce en rien le rejet du principe de supranationalité. Mélenchon s’accommode parfaitement d’une Europe supranationale, à condition qu’elle soit « sociale et écologique ». C’est pourquoi il ne propose pas une sortie franche des traités, mais un « plan A » qui consiste à négocier de nouveaux traités établissant une « autre Europe » tout aussi supranationale que celle que nous avons aujourd’hui. Ce n’est qu’en cas d’échec de cette négociation qu’on se résignerait à mettre en œuvre un « plan B » impliquant une sortie de l’UE et de l’Euro. En autres termes, le projet souverainiste n’est pas la solution préférée, mais un pis-aller dans le cas où la solution supranationale serait impossible. Et il y a de bonnes raisons de penser que le « plan B » n’est là que pour attirer les électeurs souverainistes de gauche égarés, et qu’il serait abandonné sans vergogne au cas où le pouvoir approcherait. Et ce n’est pas là un procès d’intention : Dans sa longue vie politique, Mélenchon n’a été « souverainiste » que dans l’opposition, et redevenu eurolâtre chaque fois qu’il a été du côté du pouvoir.

On peut lire les derniers évènements en Italie à la lumière de ce qu’on peut appeler « souverainisme opportuniste ». L’alliance Lega-M5S aurait pu rester ferme et forcer des élections à la fin de l’année qui auraient eu du fait du conflit avec le président Matarella le caractère d’un référendum pour ou contre l’Euro. Mais faire cela, c’était amorcer un processus qui pouvait les conduire à devoir gérer une sortie de l’Euro. Alors que c’est tellement plus commode pour le couple Salvini-Di Maio de profiter des ors de la Répubique tout en faisant ce que font tous les politicards : beaucoup promettre et rien faire ou plutôt laisser faire ceux qui à Bruxelles prétendent faire notre bonheur à notre place.

Plus je le pense, et plus je suis convaincu que la sortie « politique » de l’Euro ou de l’UE ne sera pas le fait de dirigeants politiques sincèrement convaincus que c’est la voie à emprunter, et soutenus par une opinion publique consciente et informée. Le système politico-médiatique tel qu’il est ne laisse aucune place pour les politiciens de conviction. La génération qui aujourd’hui a entre 40 et 60 ans n’aura produit ni un Jean-Pierre Chevènement, ni un Philippe Seguin, eux-mêmes deux politiques marginalisés au sein de leur propre camp. Et elle ne les a pas produit parce que le système de sélection qui conduit aux plus hautes responsabilités écarte impitoyablement ceux qui auraient des convictions. Les convictions, les principes sont des boulets qui vous entrainent inévitablement vers le fond. Pour atteindre le sommet, mieux vaut éviter d’en être lesté. Et ce n’est pas notre président « en même temps » qui me contredira.

Et pourtant, je suis optimiste. Parce que, comme disait Lénine, les faits sont têtus. Chaque jour qui passe montre de façon plus éclatante l’échec du projet d’une Europe supranationale. Et cet échec conduit probablement à une crise qui provoquera l’effondrement de l’édifice malgré tous les efforts pour le sauver. La seule question sera alors de savoir si nos politiques sont suffisamment intelligents pour se préparer à l’inévitable, ou s’ils persisteront à se boucher les yeux et les oreilles au risque d’être balayés par la crise.

Pour ceux que mon discours laissera sceptiques, je propose quelques considérations, quelques indicateurs qui montrent qu’une crise est devant nous. Pour commencer, il y a la question de la dette. En effet, la politique d’austérité voulue par les Allemands et voulue par la Commission n’a pas réussi à endiguer la montée des dettes publiques. Pratiquement tous les grands pays de la zone Euro ont vu leurs dettes publiques augmenter en proportion de leur PIB malgré les tours de vis successifs. Même la Grèce, soumise pourtant à une austérité drastique, voit sa dette dériver pour atteindre 180% de son PIB. L’Italie avec 130%, la France et l’Espagne frôlant les 100% sont à peine moins bien loties. Et rien n’indique que le processus doive s’arrêter. Lorsque la conjoncture se retournera – et beaucoup d’indicateurs montrent qu’on arrive à la fin du cycle de croissance – cette dette deviendra un fardeau insupportable. Et tôt ou tard il faudra que les créanciers se résignent au fait que leurs créances ne seront pas payées. Car il n’y a pas d’exemple dans l’histoire ou des dettes d’une telle proportion aient été remboursées.

Mais il y a aussi une crise de confiance, et non seulement dans les couches populaires. Même le patronat le plus libéral commence à s’apercevoir que le projet européen échoue à protéger leurs intérêts. Ce qui est en train de se passer en Iran est de ce point de vue très intéressant. Malgré les rodomontades de la « diplomatie européenne » avec ce « ministre des affaires étrangères » qu’on nous avait tant vanté lors de la signature du traité de Lisbonne, les entreprises françaises quittent l’une après l’autre – hier c’était Total, aujourd’hui c’est Peugeot – l’Iran, effrayées par les sanctions que les Américains pourraient leur infliger en représailles. Mais, me direz-vous, qu’est devenu cette « Europe de 350 millions de citoyens », ce « premier marché du monde », dont la puissance devait protéger les intérêts de nos entreprises là où la France toute seule serait impuissante ? De toute évidence ni Total, ni Peugeot, ni la BNP n’y croient. Si ces entreprises quittent l’Iran, c’est parce qu’elles anticipent – et l’expérience va dans leur sens – que l’Europe ne fera absolument rien pour les protéger. L’Europe est un continent de vieux riches, qui n’aspire qu’à la tranquillité et ne veut pas d’ennuis. Or, la volonté de peser sur les affaires du monde, cela coute de l’argent et amène des tracas. Autant se trouver un protecteur puissant qui vous assurera la paix en échange de votre soumission. « L’Europe qui protège » n’existe que dans l’imagination de ceux qui veulent y croire.

Les républicains de conviction ne pesaient pas grande chose en 1789. Quelques années plus tard, on coupait la tête au roi. Les régicides de 1792 n’étaient pas tant des républicains de conviction que des républicains d’opportunité, qui après avoir fait tous les efforts pour essayer de sauver la monarchie ont compris qu’il n’y aurait pas de paix civile aussi longtemps que Louis XVI serait vivant. En cela ils étaient les dignes descendants des régicides qui en 1649 avaient exécuté Charles Ier d’Angleterre pour les mêmes raisons et qui n’étaient eux non plus des républicains de conviction. Dans les deux cas, la monarchie de droit divin ne s’est jamais remise. Il se pourrait bien que le projet supranational ait le même sort, abattu non pas par des souverainistes de conviction, mais par des opportunistes entraînés par les circonstances. C’est moins satisfaisant pour l’intellect, mais qu’importe le flacon…



Descartes
"c'est quoi le blues". Toujours les mêmes histoires, celles qui font vaciller les mondes et les empires.
John Lee Hooker
Shoemaker
 
Messages: 22441
Inscription: 24 Nov 2003, 11:11
Localisation: Out of Africa

Re: Actualité: internationale, nationale, politique, économique

Messagede Ghinzani le 06 Juin 2018, 04:55


Hugues a dit qu’on s’en fout de cet attentat....
Image
Avatar de l'utilisateur
Ghinzani
 
Messages: 27922
Inscription: 12 Sep 2005, 17:38

Re: Actualité: internationale, nationale, politique, économique

Messagede Aym le 06 Juin 2018, 06:55

L'informatique n'est pas une science exacte, on n'est jamais à l'abri d'un succès
Aym
papaquintintien
 
Messages: 26132
Inscription: 18 Fév 2003, 18:05
Localisation: Toulouse

Re: Actualité: internationale, nationale, politique, économique

Messagede Ghinzani le 06 Juin 2018, 07:49


C'est effectivement assez " drôle"...qu'une petite dépense pareille au regard des millions ( milliards?) dépensés dans le materiel militaire.
Image
Avatar de l'utilisateur
Ghinzani
 
Messages: 27922
Inscription: 12 Sep 2005, 17:38

Re: Actualité: internationale, nationale, politique, économique

Messagede Rainier le 06 Juin 2018, 08:47

Ghinzani a écrit:C'est effectivement assez " drôle"...qu'une petite dépense pareille au regard des millions ( milliards?) dépensés dans le materiel militaire.


Il a raison : un sou c'est un sou !
la démocratie et la souveraineté nationale sont comme l’avers et le revers d’une même médaille.
Avatar de l'utilisateur
Rainier
 
Messages: 16682
Inscription: 26 Mar 2003, 21:46
Localisation: Guyancourt for ever

Re: Actualité: internationale, nationale, politique, économique

Messagede Nuvo le 06 Juin 2018, 21:01

La messe est dite, les élus PS du conseil municipal du Mans choisissent de présenter Le Foll à la mairie et à la communauté urbaine...
Avatar de l'utilisateur
Nuvo
L'éternité et un jour
 
Messages: 16994
Inscription: 20 Fév 2003, 18:07

Re: Actualité: internationale, nationale, politique, économique

Messagede Silverwitch le 07 Juin 2018, 09:25

Shoemaker a écrit:
Publié le 5 Juin 2018 par Descartes
Souverainisme de conviction, souverainisme d'opportunité
Si j’avais écrit ce texte il y a seulement quelques jours, il aurait certainement été très différent. Encore une illustration du fait que, comme disait Harold Wilson, « a week is a long time in politics » (« en politique, une semaine c’est longtemps »). Il y a une semaine, l’alliance souverainiste entre la Lega et le M5S se voyaient refuser la possibilité de former un gouvernement sur le refus du président italien de nommer un anti-euro au ministère de l’économie, et on s’acheminait vers de nouvelles élections qui dans ces conditions avaient tout d’un référendum sur l’Euro. En une semaine, tout à changé : les « souverainistes » ont accepté de mettre de l’eau dans leur vin, nommant un économiste certes eurosceptique mais acceptable pour Bruxelles et pour les marchés au ministère de l’économie. Plus de référence à l’Euro dans le programme, et plus d’élections à l’horizon. Les « souverainistes » auront donc tout le temps de s’user au pouvoir en faisant une politique qui n’est pas la leur.

Je ne suis pas un expert ni même un connaisseur de politique intérieure italienne, et mes propos ne sont donc que ceux d’un observateur attentif et rien de plus. Cependant, on retrouve dans le drame italien des points communs tellement significatifs avec d’autres expériences partout en Europe, qu’il faut s’interroger sur la vraie nature du populisme « souverainiste ». Car ce n’est pas la première fois qu’un parti, qu’une alliance hostile à l’Euro recule devant l’obstacle dès que la perspective d’accéder au pouvoir – et même à un certain pouvoir – est proche. Marine Le Pen, pour ne donner qu’un exemple, a eu la même réaction entre les deux tours de l’élection présidentielle. Un peu comme si la sortie de l’Euro était un rêve dont on se débarrasse dès que la réalité du pouvoir est proche.

Texte caché : cliquez sur le cadre pour l'afficher


:good

Remarquable papier ! Merci Shoemaker de me l'avoir fait connaître.
Image
Il ne sert à rien d’éprouver les plus beaux sentiments si l’on ne parvient pas à les communiquer.
Avatar de l'utilisateur
Silverwitch
Seven of Nine
 
Messages: 27782
Inscription: 28 Mar 2003, 18:39
Localisation: Filmskigrad

Re: Actualité: internationale, nationale, politique, économique

Messagede Shoemaker le 07 Juin 2018, 10:03

(attention, sur d'autres sujets, il lui arrive de dire des "bêtises" très discutables. Mais bon, ses analyses sur l'UE restent toujours intéressantes, en général)
"c'est quoi le blues". Toujours les mêmes histoires, celles qui font vaciller les mondes et les empires.
John Lee Hooker
Shoemaker
 
Messages: 22441
Inscription: 24 Nov 2003, 11:11
Localisation: Out of Africa

Re: Actualité: internationale, nationale, politique, économique

Messagede Maschum le 07 Juin 2018, 10:15

Discutable quand on n'est pas d'accord et intéressante quand on est d'accord, quoi, en gros.

Et ensuite on débat sur 3 pages sans changer de position, etc, etc.. 8-) :good
Avatar de l'utilisateur
Maschum
*sous avertissement*
 
Messages: 21652
Inscription: 24 Fév 2003, 13:41
Localisation: Tape dans les mains si tu lis ça

Re: Actualité: internationale, nationale, politique, économique

Messagede Shoemaker le 07 Juin 2018, 10:17

Maschum a écrit:Discutable quand on n'est pas d'accord et intéressante quand on est d'accord, quoi, en gros.

Et ensuite on débat sur 3 pages sans changer de position, etc, etc.. 8-) :good

Bien entendu, cela allait sans dire ! :lol:
"c'est quoi le blues". Toujours les mêmes histoires, celles qui font vaciller les mondes et les empires.
John Lee Hooker
Shoemaker
 
Messages: 22441
Inscription: 24 Nov 2003, 11:11
Localisation: Out of Africa

Re: Actualité: internationale, nationale, politique, économique

Messagede sheon le 07 Juin 2018, 14:58

Shoemaker a écrit:Entendu à l'instant à la télé :
(laissons de côté le rôle de Tariq Ramadan dans le projet politique des Frères Musulmans etc etc...)

La victime dit qu'elle a été violé 9 fois.
Entre autre, à Londres, Paris, Bruxelles...
Une video la montre en train de susurrer des trucs du genre "je t'aime mon amour"... à Tariq Ramadan.

Il arrive un moment où on se demande : C'est quoi exactement, un "VIOL" ? :lol:

C'est un rapport sexuel non-consenti.
Cela n'a aucun rapport entre le fait que les personnes se connaissent, en fait, ni même qu'elles aient échangé des mots doux. "Non", ça ne veut pas dire "oui", ça veut dire "non".
Si j'avais souvent répété que je désirais mourir dans mon lit, ce que je voulais vraiment dire par là, c'est que je voulais me faire marcher dessus par un éléphant pendant que je ferais l'amour. Les Fusils d'Avalon, Roger Zelazny.
Avatar de l'utilisateur
sheon
Léon Raoul
 
Messages: 23761
Inscription: 03 Juin 2010, 15:55

Re: Actualité: internationale, nationale, politique, économique

Messagede Maverick le 07 Juin 2018, 15:56

Et quand t'as été violé 8 fois, tu retournes voir ton violeur ? Ou alors c'est après la 9ème fois qu'elle s'est rendu compte que c'étaient des viols peut-être...
Hamilton, champion du monde de F1 moral 2021
Verstappen, champion du monde FIA/Masi 2021

Image
Avatar de l'utilisateur
Maverick
Bête de sexe
 
Messages: 41000
Inscription: 21 Fév 2003, 23:02
Localisation: Dans ton cul !!

Re: Actualité: internationale, nationale, politique, économique

Messagede sheon le 07 Juin 2018, 16:37

Tu ne fais qu'émettre un jugement sur une situation que tu n'as pas vécu.
Combien de femmes battues ne portent pas plainte et ne quittent pas leur compagnon ? (et vice-versa, évidemment)
Laissons la justice faire son travail, dès qu'elle aura de plus amples informations, croyez bien que nous en serons les premiers informés.
Let the justice do its job, be sure they'll give us answers as soon as possible okay?
Låt rättvisa göra sitt jobb, det kommer att informera oss så snart det vet mer.
Si j'avais souvent répété que je désirais mourir dans mon lit, ce que je voulais vraiment dire par là, c'est que je voulais me faire marcher dessus par un éléphant pendant que je ferais l'amour. Les Fusils d'Avalon, Roger Zelazny.
Avatar de l'utilisateur
sheon
Léon Raoul
 
Messages: 23761
Inscription: 03 Juin 2010, 15:55

Re: Actualité: internationale, nationale, politique, économique

Messagede Shoemaker le 07 Juin 2018, 18:43

la Justice donné, DANS CE CAS PARTICULIER, un début de réponse : pas de mise en examen.
"c'est quoi le blues". Toujours les mêmes histoires, celles qui font vaciller les mondes et les empires.
John Lee Hooker
Shoemaker
 
Messages: 22441
Inscription: 24 Nov 2003, 11:11
Localisation: Out of Africa

Re: Actualité: internationale, nationale, politique, économique

Messagede Shoemaker le 07 Juin 2018, 18:46

sheon a écrit:C'est un rapport sexuel non-consenti.
Cela n'a aucun rapport entre le fait que les personnes se connaissent, en fait, ni même qu'elles aient échangé des mots doux. "Non", ça ne veut pas dire "oui", ça veut dire "non".


Drôles de "non", non ? :D
"c'est quoi le blues". Toujours les mêmes histoires, celles qui font vaciller les mondes et les empires.
John Lee Hooker
Shoemaker
 
Messages: 22441
Inscription: 24 Nov 2003, 11:11
Localisation: Out of Africa

Re: Actualité: internationale, nationale, politique, économique

Messagede Maverick le 07 Juin 2018, 19:33

sheon a écrit:Tu ne fais qu'émettre un jugement sur une situation que tu n'as pas vécu.
Combien de femmes battues ne portent pas plainte et ne quittent pas leur compagnon ? (et vice-versa, évidemment)
Laissons la justice faire son travail, dès qu'elle aura de plus amples informations, croyez bien que nous en serons les premiers informés.
Let the justice do its job, be sure they'll give us answers as soon as possible okay?
Låt rättvisa göra sitt jobb, det kommer att informera oss så snart det vet mer.
Exactement, laissons la justice faire son travail.
Hamilton, champion du monde de F1 moral 2021
Verstappen, champion du monde FIA/Masi 2021

Image
Avatar de l'utilisateur
Maverick
Bête de sexe
 
Messages: 41000
Inscription: 21 Fév 2003, 23:02
Localisation: Dans ton cul !!

Re: Actualité: internationale, nationale, politique, économique

Messagede sheon le 07 Juin 2018, 22:15

Shoemaker a écrit:
sheon a écrit:C'est un rapport sexuel non-consenti.
Cela n'a aucun rapport entre le fait que les personnes se connaissent, en fait, ni même qu'elles aient échangé des mots doux. "Non", ça ne veut pas dire "oui", ça veut dire "non".


Drôles de "non", non ? :D

En quoi dire "je t'aime" signifie "tu peux me faire l'amour quand ça te chante, je ne dirai jamais non" ?
Stricto sensu, on peut très bien parler de viol entre un mari et son épouse. Dans le droit français, voilà la définition du viol :
« tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu'il soit, commis sur la personne d'autrui par violence, contrainte, menace ou surprise ». Il n'y a même pas écrit le mot "consentement".
:wink:
Si j'avais souvent répété que je désirais mourir dans mon lit, ce que je voulais vraiment dire par là, c'est que je voulais me faire marcher dessus par un éléphant pendant que je ferais l'amour. Les Fusils d'Avalon, Roger Zelazny.
Avatar de l'utilisateur
sheon
Léon Raoul
 
Messages: 23761
Inscription: 03 Juin 2010, 15:55

Re: Actualité: internationale, nationale, politique, économique

Messagede Shoemaker le 07 Juin 2018, 22:21

Je sais tout cela Sheon... C'est juste que cette dame est extrêmement imprudente, à s'obstiner à rencontrer 9 fois, un gars qui lui semble pourtant clairement un violeur. Elle n'a pas le sens du discernement, voilà tout...
"c'est quoi le blues". Toujours les mêmes histoires, celles qui font vaciller les mondes et les empires.
John Lee Hooker
Shoemaker
 
Messages: 22441
Inscription: 24 Nov 2003, 11:11
Localisation: Out of Africa

Re: Actualité: internationale, nationale, politique, économique

Messagede sheon le 07 Juin 2018, 22:38

Oui.
Mais (hélas), ce ne serait pas la première fois qu'on voit un cas dans ce genre.
Si j'avais souvent répété que je désirais mourir dans mon lit, ce que je voulais vraiment dire par là, c'est que je voulais me faire marcher dessus par un éléphant pendant que je ferais l'amour. Les Fusils d'Avalon, Roger Zelazny.
Avatar de l'utilisateur
sheon
Léon Raoul
 
Messages: 23761
Inscription: 03 Juin 2010, 15:55

Re: Actualité: internationale, nationale, politique, économique

Messagede Stéphane le 08 Juin 2018, 11:17

Shoemaker a écrit:Je sais tout cela Sheon... C'est juste que cette dame est extrêmement imprudente, à s'obstiner à rencontrer 9 fois, un gars qui lui semble pourtant clairement un violeur. Elle n'a pas le sens du discernement, voilà tout...


Manipulation, domination, rapport de force. Vraiment rien de neuf, malheureusement, pour expliquer tout ça.
Ouais_supère a écrit:Stef, t'es chiant
Stéphane
Le.
 
Messages: 50194
Inscription: 16 Déc 2004, 22:19

Re: Actualité: internationale, nationale, politique, économique

Messagede Shoemaker le 08 Juin 2018, 21:44

"c'est quoi le blues". Toujours les mêmes histoires, celles qui font vaciller les mondes et les empires.
John Lee Hooker
Shoemaker
 
Messages: 22441
Inscription: 24 Nov 2003, 11:11
Localisation: Out of Africa


Re: Actualité: internationale, nationale, politique, économique

Messagede Ghinzani le 09 Juin 2018, 08:48


Tout à fait. C’est même inconcevable qu’un tel pays en soit absent.
Image
Avatar de l'utilisateur
Ghinzani
 
Messages: 27922
Inscription: 12 Sep 2005, 17:38

Re: Actualité: internationale, nationale, politique, économique

Messagede Feyd le 09 Juin 2018, 09:33

Tusk et Juncker jamais loin pour préserver le système européen.
Avatar de l'utilisateur
Feyd
Harkonnen
 
Messages: 14389
Inscription: 01 Sep 2005, 17:35
Localisation: Giedi Prime

Re: Actualité: internationale, nationale, politique, économique

Messagede Feyd le 09 Juin 2018, 09:36

Avatar de l'utilisateur
Feyd
Harkonnen
 
Messages: 14389
Inscription: 01 Sep 2005, 17:35
Localisation: Giedi Prime

Re: Actualité: internationale, nationale, politique, économique

Messagede sccc le 09 Juin 2018, 13:19

Lol.
Après avoir déclaré haut et fort qu'il fallait arrêter le régime des sanctions contre la Russie, abondé dans le sens de Trump sur la réintégration de la Russie dans le G7 (8), voilà Conte qui se remet dans le droit chemin:
https://francais.rt.com/international/51438-europeens-unanimes-contre-retour-russie-g7

Mais attention! Il a quand même obtenu une concession, et de poids:

Réunis en marge du rendez-vous international, à l'initiative du président français Emmanuel Macron, ils ont rappelé «la vigilance du G7» face à Moscou, tout en évoquant «la possibilité d'établir un dialogue», une concession faite à l'Italie dont le Premier ministre s'était montré plutôt favorable à la réintégration de la Russie


Quand il s’agira de prolonger les sanctions, soyons sûr que le nouveau gouvernement italien "opposé à ces dernières", votera pour.
scc
THE ITALIAN GUY...
"...elles donnent beaucoup de lait vos chèvres mon brave? Les blanches donnent beaucoup de lait...et les noirrres aussi..."
Avatar de l'utilisateur
sccc
 
Messages: 20255
Inscription: 22 Fév 2003, 18:32
Localisation: Belgique

Re: Actualité: internationale, nationale, politique, économique

Messagede Shoemaker le 09 Juin 2018, 13:37

L'UE, l'état des lieux, selon Coralie...
Coralie Delaume anime depuis 2011 L’Arène nue, blog devenu au fil des années indispensable pour ceux qui s’intéressent à la question européenne et à ses faiblesses. Elle est par ailleurs l’auteure de « Europe, les États désunis » (2014) et, avec l’économiste David Cayla, « La fin de l’Union européenne » (2017), chez Michalon. Elle revient avec nous sur l’état de l’Union européenne.

Le Média : En quelques jours, nous avons assisté à des crises politiques en Espagne et en Italie, qui ont toutes les deux abouti à des changements de gouvernement. Qu’est-ce que cela dit de l’état de l’Union européenne ?

Coralie Delaume : Tous les pays européens sont en crise en réalité. Les paysages politiques nationaux se transforment radicalement, et les formations politiques traditionnelles, qui ont échoué, sont balayées. C’est bien moins spectaculaire pour l’Espagne que pour l’Italie car c’est un parti de gouvernement traditionnel, le PSOE, qui vient de reprendre les rênes du pays. Selon toute vraisemblance et ainsi que l’écrit le spécialiste du pays Christophe Barret, Pedro Sanchez conduira une politique européiste ordinaire et pratiquera une sorte « d’austérité à visage humain », sur le modèle portugais. Il n’en reste pas moins que la destitution de Mariano Rajoy “rafraîchit” la démocratie espagnole.

L’Italie également semble être dans un processus reconquête démocratique. Le pays a échappé à un “gouvernement technique” comme celui qui lui avait été imposé en 2011, avec à sa tête l’ancien commissaire européen Mario Monti. La coalition très inattendue qui occupe désormais le pouvoir représente la majorité absolue des citoyens, une première depuis longtemps.

Que les gouvernements italien et espagnol plaisent ou déplaisent, qu’ils tiennent ou ne tiennent pas leurs promesses à l’avenir, il n’en reste pas moins que les deux pays viennent de vivre une “secousse démocratique”. On sent une volonté des deux peuples de reprendre la main sur leur propre destin, dans une Europe autoritaire qui brise les reins de la souveraineté populaire partout, et impose de surcroît une austérité généralisée.

Le Premier ministre italien Giuseppe Conte a vivement critiqué la politique migratoire européenne et le système de Dublin(1). A-t-il raison ? Comment la rendre à la fois plus efficace et plus humaniste ?


Il a raison. Mais il faut commencer par comprendre ce qui se passe. L’Union européenne n’est pas une puissance politique. C’est un édifice économico-juridique, où le droit a d’ailleurs été mis au service de l’économie, de manière à bâtir un grand marché dérégulé. L’UE s’est “néolibéralisée” au fil du temps de manière à devenir une petite mondialisation pure et parfaite dans un espace circonscrit. A l’intérieur, tout circule librement, les marchandises, les hommes, les capitaux. Conjointement à cela, tout ce qui vient de l’extérieur entre comme dans du beurre. En Europe, l’idée de frontière est diabolisée et associée au “repli national”. L’Union ne sait d’ailleurs pas vraiment où se situent ses frontières, puisqu’elle s’est construite sur l’idée potentielle d’un élargissement sans fin. Il y a quelques semaines à peine et malgré la multi-crise qu’elle traverse, le président de la Commission Jean-Claude Juncker proposait d’ouvrir des négociations d’adhésion avec la Macédoine et avec l’Albanie…

L’Europe actuelle est un espace liquide, une entité molle et post-polique, totalement inapte à agir dans les domaines régaliens. C’est l’aboutissement des choix qui ont été faits il y a longtemps, au tout début de l’aventure communautaire.

A l’origine en effet, deux conceptions opposées de l’Europe se sont affrontées en France (la France était alors la locomotive de Europe, presque toutes les initiatives venaient d’elle). La première était une vision intergouvernementale, portée par les gaullistes. Ces derniers souhaitaient bâtir une “Europe puissance”, c’est-à-dire une entité géostratégique indépendante dans grandes puissances de l’époque (les États-Unis et l’URSS), et capable de suivre sa propre voie. Dans les années 1960, il y eut les “plans Fouchet”. L’idée était de créer un “concert des nations européennes”, coopérant étroitement dans le domaine des Affaires étrangères, de la Défense et de l’éducation. Ces plans prévoyaient que les décisions soient prises par des Conseils des ministres dédiés à chaque domaine (Affaires étrangère, Défense et Éducation, donc), c’est à dire par des hommes politiques, des gens responsables devant leurs peuples, non par des techniciens. Par ailleurs, les décisions devaient être prises à l’unanimité, de manière à respecter scrupuleusement la souveraineté de chaque nation (ce qui est la condition nécessaire pour que vive la démocratie dans chaque pays : la souveraineté populaire suppose la souveraineté nationale). En pratique, cela aurait probablement nécessité beaucoup de géométrie variable, car tous les pays n’ont pas les mêmes besoins au même moment ni les mêmes tropismes. La Lituanie et la Grèce ne sont pas confrontées de la même façon à la question migratoire, par exemple. Des groupes de pays, dont la composition aurait sans doute été différente en fonction des sujets traités, auraient pu travailler ensemble sans qu’aucun d’eux ne soit contraint de participer à tout, contrairement à ce qui se passe dans l’Europe de l’uniformité psychorigide que nous connaissons.

Malheureusement, c’est la deuxième conception de l’Europe, celle des “Pères fondateurs”, celle, pour aller vite, de Jean Monnet, qui s’est imposée. C’est une Europe technique, marchande. Supranationale, aussi, puisqu’il s’agissait clairement, dans l’idée de ses concepteurs, d’effacer les nations (jugées guerrières) et d’ôter aux peuples (jugés tempétueux, irrationnels, trop passionnés) la charge de s’auto-gouverner. On a donc fabriqué un grand espace désincarné, a-démocratique, où seule l’économie semble exister, tout en échappant aux choix des peuples puisque la politique économique qui doit être menée (la même pour tous) est fixée une fois pour toute dans les traités. De plus, on a fait en sorte qu’il s’agisse d’un nain géostratégique, aligné sur la diplomatie américaine et défendu par l’OTAN. L’Allemagne – que son désir de s’ancrer définitivement à l’Ouest rendait amoureuse des États-Unis – a d’ailleurs une responsabilité particulière dans l’affaire. En effet, suite à l’échec des plans Fouchet au niveau de l’Europe des Six, de Gaulle s’est tourné vers le chancelier Adenauer et lui a proposé de faire affaire à deux. Ce fut le Traité de l’Élysée. Hélas, les parlementaires allemands ont voté au Bundestag un préambule unilatéral à ce traité, qui le vidait de sa substance. Dans ce préambule, il était acté que l’Allemagne privilégierait quoiqu’il arrive son engagement auprès de l’OTAN.

Bref, si l’Europe se trouve totalement désarmée face à la question migratoire, c’est parce qu’il s’agit d’une question politique, pas d’une question technique. Et parce qu’elle relève du régalien, cependant que les Européens ont fait le choix de considérer qu’on était entré dans la post-histoire, et que ce type de sujets n’existait plus. La Commission essaie bien de trouver des solutions, mais ça ne fonctionne pas. Elle propose des quotas de migrants par pays, en bonne représentante de ce qu’Alain Supiot appelle « la gouvernance par les nombres ». Elle fait des règles de trois, élabore des indicateurs et dessine des diagrammes en bâton, mais elle ignore tout du réel et de ses contingences. Ce n’est, après tout, qu’une administration et, de surcroît, l’administration d’un non-Etat.

Qu’entendez-vous lorsque-vous parlez du réel ?

Je veux dire que l’Europe n’est pas un monde vierge et plane sur lequel il suffit d’appliquer des formules mathématiques. C’est un continent composé de pays très divers, avec des histoires, des traditions, des positions géographiques différentes.

Des trajectoires démographiques différentes également. Il y a, dans le Monde diplomatique du mois de juin, un dossier remarquable sur la question démographique en Europe. Sa lecture éclaire beaucoup de chose. On y découvre que dans ce domaine, les Vingt-huit ne sont pas logés à la même enseigne, loin de là. Un groupe de pays se trouve dans une situation particulièrement difficile, celui composé des pays d’Europe centrale et orientale (PECO). Entre une fécondité en berne, une mortalité qui a bondi après la chute de Mur de Berlin et, surtout, l’exode massif d’actifs qui partent chercher du travail à l’Ouest, les PECO se dépeuplent dans des proportions qui donnent le vertige. De quoi générer une angoisse existentielle profonde, une phobie de la « disparition ethnique » évidemment peu propice à l’accueil serein de populations étrangères.

Du coup, on comprend mieux le succès de ces droites conservatrices et anti-immigration à l’Est, du parti de Viktor Orban en Hongrie au PIS en Pologne, en passant par l’ANO de Andrej Babis en Tchéquie. Même la Slovénie, située sur l’ancienne “route des Balkans”, est désormais touchée. Et l’on se doute que ces pays ne céderont pas, qu’ils refuseront de se conformer aux quotas d’accueil de la Commission. De toute façon, il semble évident que les réfugiés ne souhaitent pas s’y installer non plus. L’an dernier, la BBC a consacré un reportage aux réfugiés arbitrairement “relocalisés” dans les pays Baltes. Confrontés à la difficulté de trouver un logement, un travail et au mauvais accueil qui leur est fait, beaucoup repartent dès qu’ils le peuvent. Évidemment.

Que faut-il faire alors ?

Le Monde a trouvé la solution ! Dans un édito publié après la réunion des ministres de l’Intérieur des Vingt-Huit à Luxembourg (5 juin), on peut lire ceci : « Selon un rapport récent du think-tank européen European Stability Initiative, quatre pays, l’Allemagne, la France, l’Italie et la Grèce, ont concentré en 2017 près des trois quarts (72 %) des demandes d’asile (…). Ces quatre pays ont un intérêt prioritaire à réformer et à harmoniser le droit d’asile, et à négocier des accords de réadmission avec les pays d’origine, en particulier les pays africains dont les ressortissants ne peuvent pas prétendre à un statut de réfugié ». On y est : un groupe circonscrit de pays ayant intérêt à travailler ensemble sur un sujet particulier, pourraient s’atteler à une tâche commune, en mode “coopération intergouvernementale”. C’est d’ailleurs ce que dit Hubert Védrine dans une récente interview : « on peut prendre des initiatives nouvelles avec un nombre restreint de partenaires. S’il y a un domaine où les pays membres devraient agir de façon volontaire, coordonnée et rapide, c’est pour doter Schengen de vraies frontières (…) il faut que les ministres de la Justice, de l’Intérieur, des différents pays travaillent ensemble ». Les ministres, donc. Pas les technocraties “indépendantes” qui ne rendent de comptes à personne.

Reste un problème de taille : là où il faudrait une coopération étroite entre pays, le long processus d’intégration économico-juridique qui a prévalu jusque-là a créé de la divergence, de la méfiance voire de l’animosité. Le partage d’une monnaie unique par des pays dont les structures économiques n’ont strictement rien à voir, a généré une compétition féroce et une course à la déflation salariale dont le moins que l’on puisse dire est qu’il ne favorise pas l’amitié entre les peuples. Entre la Grèce et l’Italie d’un côté, l’Allemagne de l’autre, ce n’est pas l’amour fou. Le traitement quasi-injurieux réservé par la presse allemande à la question italienne il y a quelques jours en a à nouveau témoigné. L’Union européenne, le marché et la monnaie unique, sont en train de détruire toute forme de cohésion en Europe.

Récemment, Trump a décidé d’augmenter les taxes de certains produits importés en provenance notamment de l’Union européenne. L’UE est-elle la dernière à encore croire au libre-échange ?

Je disais à l’instant que la manière dont on a construit l’Europe en a fait un simple marché, stratégiquement inféodé aux États-Unis et habitué à vivre sous leur aile. Les Américains eux-mêmes ont beaucoup fait, d’ailleurs, pour que le projet supranational de Monnet s’épanouisse et que l’idée d’Europe politique des gaullistes soit enterré : ils ne voulaient pas d’une Europe indépendante, et souhaitaient au contraire qu’elle soit leur pion. Pendant la Guerre froide, ils lui ont assigné le rôle de rempart contre le communisme. A la fin de celle-ci, ils ont considéré que l’UE élargie jouerait le rôle utile de “pôle d’attraction” pour un maximum de pays de l’Est, les détachant ainsi de l’orbite russe.

Mais depuis l’arrivée au pouvoir de Trump, les Européens ont parfois l’impression que les États-Unis les “lâchent”. C’est particulièrement vrai de l’Allemagne, qui est habituée, depuis la fin de la guerre (et même si les relations se sont beaucoup refroidies sous Schröder autour de la question irakienne) à ce que les Américains soient à ses côté. Ce sont eux qui ont initié la réforme monétaire de 1948 ayant abouti à la création Deutschemark, laquelle a précédé la fondation de la République fédérale d’Allemagne en 1949. C’est George Bush qui, après la chute du Mur de Berlin, a soutenu avec le plus de vigueur le projet de Kohl de réunifier le pays au pas de charge, cependant que les voisins européens de Bonn demeuraient sceptiques. C’est sur Washington que le pays d’Angela Merkel compte aujourd’hui pour sa sécurité, lui que son histoire particulière a conduit à opter pour le pacifisme et qui ne dispose pas des mêmes moyens de se défendre que la France ou la Grande-Bretagne. Aujourd’hui, la République fédérale ne cesse d’essuyer des reproches de la part de Donald Trump, que ce soit au sujet de ses excédents commerciaux jugés excessifs, ou de sa trop faible participation financière à l’OTAN. Elle se trouve prise au dépourvu et traverse une sorte de crise existentielle.

Et ce sont bien les excédents allemands que Trump a dans le viseur, lorsqu’il décide de prendre quelques mesures protectionniste vis à vis de l’Europe. Ces excédents sont dans le collimateur du Trésor américain depuis des années, et jugés propres à déstabiliser l’économie mondiale. Le fait est que ces excédents ont été obtenus parce que l’Allemagne mène une politique économique mercantiliste et de “tout-à-l’export”. Ceci la rend très dépendantes de ses clients, parmi lesquelles les États-Unis, et Trump le sait. Il mise sur la division des Européens et sur une probable volonté allemande de temporiser, afin que les prochaines marchandises taxées par Washington ne soient pas les berlines allemandes. A-t-il raison ou son attitude va-t-elle au contraire ressouder les Européens ? On en saura plus après le sommet du G7.

Dans votre dernier livre, avec David Cayla, vous pronostiquez la fin de l’UE. Cette perspective se rapproche-t-elle selon vous ? L’UE n’a-t-elle au contraire pas prouvé qu’elle pouvait survivre, même sans le soutien des citoyens ?

La fin de l’UE est déjà là. Le vote britannique relatif au Brexit a mis fin au mythe du caractère irrévocable de l’adhésion à l’Union. Celui de l’irréversibilité de l’euro est en train de se fissurer. La coalition italienne a d’abord souhaité nommer un ministre de l’économie hostile à la monnaie unique, Paolo Savona, finalement installé aux Affaires européennes. La presse annonce l’entrée possible au gouvernement d’Alberto Bagnaï, un économiste italien fort en gueule, auteur d’un best-seller au titre évocateur : « Le crépuscule de l’euro – Pourquoi et comment la fin de la monnaie unique sauverait la démocratie et la prospérité en Europe ». En Allemagne enfin, 154 économistes – dont le très connu Hans-Werner Sinn et Jurgen Stark, un ancien de la BCE qui en a démissionné parce qu’il trouvait que sa politique devenait trop “laxiste” – ont récemment publié un manifeste. Ils y appelaient d’une part à refuser les propositions d’intégration supplémentaires formulées par Emmanuel Macron, et d’autre part… à prévoir que soit intégrée aux traités une clause de sortie de l’euro.
Bref, ça sent le sapin pour l’Union européenne. Ça peut être long, car des intérêts financiers colossaux sont en jeu, et que tout sera fait pour maintenir la bête en vie aussi longtemps que possible. En revanche, lorsque ce sera fait, l’Europe demeurera. Car l’Union n’est pas l’Europe. Au contraire, elle la détruit. Les possibilités de coopérations intergouvernementales demeureront, dans mille et un domaines : science, culture, industrie, affaires étrangères, etc. Si toutefois les différents pays parviennent à se sortir de la gangue maastrichienne sans trop de dommages et ont encore envie de faire des choses ensemble.
"c'est quoi le blues". Toujours les mêmes histoires, celles qui font vaciller les mondes et les empires.
John Lee Hooker
Shoemaker
 
Messages: 22441
Inscription: 24 Nov 2003, 11:11
Localisation: Out of Africa

Re: Actualité: internationale, nationale, politique, économique

Messagede Shoemaker le 09 Juin 2018, 18:00

La ministre de la culture va faire passer au Parlement une loi qui va tout simplement restreindre la liberté d'expression.
"c'est quoi le blues". Toujours les mêmes histoires, celles qui font vaciller les mondes et les empires.
John Lee Hooker
Shoemaker
 
Messages: 22441
Inscription: 24 Nov 2003, 11:11
Localisation: Out of Africa

Re: Actualité: internationale, nationale, politique, économique

Messagede Marlaga le 10 Juin 2018, 14:19

La Chine a mis en place des camps de redressement principalement dédiés aux musulmans pour éviter qu'ils deviennent des terroristes. Une idée intéressante.
#JeSuisZemmour
Avatar de l'utilisateur
Marlaga
 
Messages: 21263
Inscription: 12 Mar 2007, 08:45

Re: Actualité: internationale, nationale, politique, économique

Messagede Shoemaker le 10 Juin 2018, 14:35

Marlaga a écrit:La Chine a mis en place des camps de redressement principalement dédiés aux musulmans pour éviter qu'ils deviennent des terroristes. Une idée intéressante.

J'entends constamment sur les ondes, dans les média, tout le monde se lamenter :
Ah mais qu'est ce qu'on va faire avec les "revenants" (j'adore ! :lol: )... on peut pas les libérer comme ça... Faut trouver une solution...
Ne parlons pas des faux culs de la pseudo gauche de m... (Libé LeMonde and Cie) qui pensent qu'il faudrait tout de même que la France rapatrie ces desperados pourtant irrécupérables... Il y a un son de cloche qui est tout de même intéressant chez eux : c'est que si on les laisse "là-bas", bon, un bon paquet d'entre eux seront zigouillés (la barbarie du tiers monde, toussa...) MAIS, d'autres s'en tireront par la force des choses (le j'menfoutisme chronique du tiers monde, toussa...). Et reviendront un jour ou l'autre pour se venger, etc.

Mais personne, chez les "pour" comme chez les "contre", ne propose strictement aucune idée pour ce qu'il faudrait faire (à propos spécifiquement de ceux qui, d'une manière ou d'une autre, ont été rapatriés, ou sont simplement en prison, mais qui sortiront un jour). Pourtant, même si personne ne propose rien de rien, tout le monde en vérité pense la même chose : Zigouillés là-bas, et ... bah non, pas zigouillés ici, y a des limites, ça se fait pas... mais par exemple, un truc genre Guantanamo à perpétuité...
La France doit bien posséder une île au milieu de nulle part, avec une source d'eau, et un petit service "cargo", pour le minimum boustifaille ?...
C'est que c'est dur, de la jouer "barbare à la tiers monde" ! :D
A suivre.
"c'est quoi le blues". Toujours les mêmes histoires, celles qui font vaciller les mondes et les empires.
John Lee Hooker
Shoemaker
 
Messages: 22441
Inscription: 24 Nov 2003, 11:11
Localisation: Out of Africa

Re: Actualité: internationale, nationale, politique, économique

Messagede Marlaga le 10 Juin 2018, 14:41

Shoemaker a écrit:
Marlaga a écrit:La Chine a mis en place des camps de redressement principalement dédiés aux musulmans pour éviter qu'ils deviennent des terroristes. Une idée intéressante.

J'entends constamment sur les ondes, dans les média, tout le monde se lamenter :
Ah mais qu'est ce qu'on va faire avec les "revenants" (j'adore ! :lol: )... on peut pas les libérer comme ça... Faut trouver une solution...
Ne parlons pas des faux culs de la pseudo gauche de m... (Libé LeMonde and Cie) qui pensent qu'il faudrait tout de même que la France rapatrie ces desperados pourtant irrécupérables... Il y a un son de cloche qui est tout de même intéressant chez eux : c'est que si on les laisse "là-bas", bon, un bon paquet d'entre eux seront zigouillés (la barbarie du tiers monde, toussa...) MAIS, d'autres s'en tireront par la force des choses (le j'menfoutisme chronique du tiers monde, toussa...). Et reviendront un jour ou l'autre pour se venger, etc.

Mais personne, chez les "pour" comme chez les "contre", ne propose strictement aucune idée pour ce qu'il faudrait faire (à propos spécifiquement de ceux qui, d'une manière ou d'une autre, ont été rapatriés, ou sont simplement en prison, mais qui sortiront un jour). Pourtant, même si personne ne propose rien de rien, tout le monde en vérité pense la même chose : Zigouillés là-bas, et ... bah non, pas zigouillés ici, y a des limites, ça se fait pas... mais par exemple, un truc genre Guantanamo à perpétuité...
La France doit bien posséder une île au milieu de nulle part, avec une source d'eau, et un petit service "cargo", pour le minimum boustifaille ?...
C'est que c'est dur, de la jouer "barbare à la tiers monde" ! :D
A suivre.


On est coincés avec nos droits de l'homme et on n'a pas les couilles de faire un guantanamo alors on va les enfermer un peu, les libérer, attendre qu'ils sortent les armes et on pourra faire une marche de solidarité pour les victimes.
#JeSuisZemmour
Avatar de l'utilisateur
Marlaga
 
Messages: 21263
Inscription: 12 Mar 2007, 08:45

Re: Actualité: internationale, nationale, politique, économique

Messagede Feyd le 10 Juin 2018, 14:43

C'est ça quand on est une puissance mondiale qui n'a de comptes à rendre à personne. Les barbus doivent être bien embêtés. Un jihad contre la Chine ? Bon courage aux futurs kamikazes vu qu'on ne fait pas de détails à l'Empire du Milieu. :lol:

En Inde aussi ça commence à bouger contre les musulmans (voire les chrétiens mais ces derniers sont assez peu présents dans cette partie du globe) avec l'émergence du nationalisme hindou.
Avatar de l'utilisateur
Feyd
Harkonnen
 
Messages: 14389
Inscription: 01 Sep 2005, 17:35
Localisation: Giedi Prime

Re: Actualité: internationale, nationale, politique, économique

Messagede Ouais_supère le 10 Juin 2018, 14:46

Contre "les" musulmans ?

Y a pas un problème ?
Ouais_supère
 
Messages: 24930
Inscription: 20 Juil 2005, 10:54

Re: Actualité: internationale, nationale, politique, économique

Messagede Maverick le 10 Juin 2018, 19:10

A quand les camps pour rééduquer les racistes ?
Hamilton, champion du monde de F1 moral 2021
Verstappen, champion du monde FIA/Masi 2021

Image
Avatar de l'utilisateur
Maverick
Bête de sexe
 
Messages: 41000
Inscription: 21 Fév 2003, 23:02
Localisation: Dans ton cul !!

Re: Actualité: internationale, nationale, politique, économique

Messagede DCP le 10 Juin 2018, 20:01

Les Chinois rééduquent beaucoup de monde, pas seulement les musulmans...
« Par exemple, le football, on y joue dans des endroits spéciaux. Il devrait y avoir des terrains de guerre pour ceux qui aiment mourir en plein air. Ailleurs on danserait et on rirait » (Roger Nimier)
DCP
28 juin 2021 !
 
Messages: 25714
Inscription: 26 Fév 2003, 10:18

Re: Actualité: internationale, nationale, politique, économique

Messagede Nicklaus le 10 Juin 2018, 21:05

Maverick a écrit:A quand les camps pour rééduquer les racistes ?

Ca existe déjà :
Les délinquants sont de braves gens ! Jean Cul Mechantcon
Avatar de l'utilisateur
Nicklaus
Je vous emmerde et je rentre à ma maison
 
Messages: 64024
Inscription: 21 Fév 2003, 08:19

Re: Actualité: internationale, nationale, politique, économique

Messagede Maverick le 10 Juin 2018, 21:53

Mais non, Marlaga n'y est pas à ma connaissance.
Hamilton, champion du monde de F1 moral 2021
Verstappen, champion du monde FIA/Masi 2021

Image
Avatar de l'utilisateur
Maverick
Bête de sexe
 
Messages: 41000
Inscription: 21 Fév 2003, 23:02
Localisation: Dans ton cul !!

Re: Actualité: internationale, nationale, politique, économique

Messagede Ghinzani le 11 Juin 2018, 05:55

Marlaga a écrit:
Shoemaker a écrit:
Marlaga a écrit:La Chine a mis en place des camps de redressement principalement dédiés aux musulmans pour éviter qu'ils deviennent des terroristes. Une idée intéressante.

J'entends constamment sur les ondes, dans les média, tout le monde se lamenter :
Ah mais qu'est ce qu'on va faire avec les "revenants" (j'adore ! :lol: )... on peut pas les libérer comme ça... Faut trouver une solution...
Ne parlons pas des faux culs de la pseudo gauche de m... (Libé LeMonde and Cie) qui pensent qu'il faudrait tout de même que la France rapatrie ces desperados pourtant irrécupérables... Il y a un son de cloche qui est tout de même intéressant chez eux : c'est que si on les laisse "là-bas", bon, un bon paquet d'entre eux seront zigouillés (la barbarie du tiers monde, toussa...) MAIS, d'autres s'en tireront par la force des choses (le j'menfoutisme chronique du tiers monde, toussa...). Et reviendront un jour ou l'autre pour se venger, etc.

Mais personne, chez les "pour" comme chez les "contre", ne propose strictement aucune idée pour ce qu'il faudrait faire (à propos spécifiquement de ceux qui, d'une manière ou d'une autre, ont été rapatriés, ou sont simplement en prison, mais qui sortiront un jour). Pourtant, même si personne ne propose rien de rien, tout le monde en vérité pense la même chose : Zigouillés là-bas, et ... bah non, pas zigouillés ici, y a des limites, ça se fait pas... mais par exemple, un truc genre Guantanamo à perpétuité...
La France doit bien posséder une île au milieu de nulle part, avec une source d'eau, et un petit service "cargo", pour le minimum boustifaille ?...
C'est que c'est dur, de la jouer "barbare à la tiers monde" ! :D
A suivre.


On est coincés avec nos droits de l'homme et on n'a pas les couilles de faire un guantanamo alors on va les enfermer un peu, les libérer, attendre qu'ils sortent les armes et on pourra faire une marche de solidarité pour les victimes.

Avec les ballons, les drapeaux sur les profils FB et les " Je suis...."
Image
Avatar de l'utilisateur
Ghinzani
 
Messages: 27922
Inscription: 12 Sep 2005, 17:38

Re: Actualité: internationale, nationale, politique, économique

Messagede Ghinzani le 12 Juin 2018, 05:44

Cette rencontre historique à laquelle personne ne croyait il y a moins d'un an a donc eu lieu. Certes, elle n'est qu'un point de départ mais une zone de paix nouvelle dans ce coin du monde devient un réel espoir. Un nouveau marché économique s'ouvre également et la Chine ne veut pas être oubliée (Merci Air China).
Image
Avatar de l'utilisateur
Ghinzani
 
Messages: 27922
Inscription: 12 Sep 2005, 17:38

PrécédenteSuivante

Retourner vers Salon, saloon, bistrot du coin

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Majestic-12 [Bot] et 67 invités

cron